Les mauvaises nouvelles ont commencé au Japon ce matin avec un nouveau repli de l’indicateur manufacturier, de 1,3 points en mai, à 52,5, son plus faible niveau depuis août, à l’origine d’un fort repli des taux longs nippons. Elles se sont poursuivies en zone euro avec un nouveau repli du PMI manufacturier allemand de 1,3 point également, à un plus bas de quinze mois -quand bien même très supérieur au japonais-, de 56,8, inférieur de 6,5 points à son point haut de décembre. Dans un tel contexte, le léger rebond de l’indice français, peine à consoler, ceci d’autant que le PMI services, lui, s’effondre de 3,1 points, une correction de rare ampleur comparable à celles observées pour la dernière fois en 2012.
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Au Japon, le PIB se replie de 0,2 % au premier trimestre après une progression de seulement 0,1 % en fin d’année dernière
L’économie japonaise a été parmi les plus impactées par le ralentissement de la conjoncture mondiale du début d’année, subissant simultanément les conséquences négatives de la hausse du yen et du tassement de la demande internationale et le contrecoup négatif de la hausse des prix alimentaires sur le plan domestique.
Sale temps pour le scénario de reflation
Au scénario de reflation que les marchés continuent de plébisciter malgré l’avertissement de ce début de mois, les données du jour ont mis du plomb dans l’aile. Comme nous l’avions envisagé la semaine dernière (voir à ce sujet «Normalisation des PMI»), l’indice PMI du climat des affaires manufacturier chinois s’est fortement replié ce matin. Cette détérioration semble bel et bien résulter de l’inflexion du momentum manufacturier mondial que reflètent, tout à la fois, les données de production et de commerce depuis la fin de l’année dernière. À cela s’ajoutent, sans doute, les effets dépressifs de la forte appréciation de yuan jusqu’en début de mois.
Normalisation des PMI
Faiblesse du dollar, tassement des ventes automobiles et mollesse des échanges mondiaux finissent par rattraper les PMI européens et japonais. Le dollar et l’activité pétrolière préservent le secteur aux Etats-Unis.
Après un second semestre particulièrement encourageant, les indicateurs PMI du climat des affaires se tassent depuis le début de l’année, marquant en février un repli significatif au Japon comme en France et en Allemagne. Lire la suite…
Absence d’inflation et risque politique coupent l’herbe sous le pied des banques centrales
Les indicateurs de l’été ont plutôt rassuré sur la conjoncture mondiale. Si les consommateurs ont trainé des pieds, les entreprises ont repris le chemin de l’investissement et de l’emploi. Manque toutefois la composante inflationniste pour donner aux banques centrales la latitude nécessaire pour s’engager vers une réduction de leur soutien. Sur ce point, le diagnostic s’est aggravé cet été quand, par ailleurs, les sujets de crispations politiques se sont multipliés. Principal soutien à la valorisation des actifs, le bas niveau des taux d’intérêt semble devoir durer. Pas sûr toutefois que ce garde-fou soit aussi efficace face au risque que fait planer le président américain sur la scène internationale.
BMG Novembre 2016 – les marchés accusent le coup
* Notre indicateur d’activité ressort en zone de neutralité, après une révision à 0 (contre +1) en octobre. Malgré la hausse du climat des affaires et de l’activité industrielle, la consommation, l’investissement et les exportations ont été mitigés, souvent en retrait par rapport aux deux mois précédents, à l’exception du cas américain où l’embellie est générale.
Pour le 3ème mois consécutif, l’inflation remonte, avec un solde à + 2 ce mois-ci.
Dépréciation du yen, gare aux évidences
Si la probabilité d’une hausse des taux de la FED d’ici la fin de l’année s’est accrue, cette dernière n’est pas encore passée à l’acte. La fragilité de la situation économique américaine, sur fond de sources d’instabilités persistantes dans le reste du monde, pourrait encore la faire reculer et recréer par là-même les conditions d’un regain d’aversion pour le risque contre lequel les autorités japonaises se révéleraient, une nouvelle fois, impuissantes. Lire la suite…
La BoJ, le yen et l’Eurostoxx
On s’en doutait, les moyens à disposition de la Banque centrale du Japon pour infléchir le cours des choses, en particulier celui du yen, sont pour le moins réduits. La raison ne tient pas tant à sa politique, outrancièrement accommodante, qu’au privilège malheureux d’avoir une devise au statut de valeur refuge. Peu importent, dès lors, les moyens mis en œuvre, c’est du degré d’aversion au risque global que dépendent en premier lieu les évolutions du taux de change ces derniers mois. Or, le climat n’est pas particulièrement favorable à l’appétit pour le risque, en témoignent l’ascension des métaux précieux depuis le début de l’année et la chute des taux d’intérêt à long terme. Dans un tel contexte, le reflux des matières premières et celui du dollar depuis mercredi ne facilitent guère la tâche de la BOJ ; le risque que le yen ait entamé aujourd’hui une nouvelle phase d’ascension est donc probablement élevé.
Les entreprises européennes et, par voie de conséquence, les marchés européens, pourraient s’en réjouir. Quatrième exportateur mondial derrière l’Allemagne, cinquième si l’on comptabilise l’Union européenne, le Japon est loin d’avoir un rôle secondaire sur le front de la compétition internationale, en tout premier lieu à l’égard de l’Allemagne avec laquelle il occupe, dans bien des domaines, les mêmes terrains. Pourquoi dès lors ne pas prendre comme une bonne nouvelle le quasi-statu-quo de la Banque du Japon de ce mois-ci ?