La parenthèse de taux réels négatifs se referme à grande vitesse et ça change la donne. #hebdo #conjoncture #taux #inflation #prix #oat #tnotes #bund

La flambée des taux d’intérêt amorcée cet été a pris plus d’envergure ces derniers jours et pourrait ne pas avoir dit son dernier mot à en juger par la configuration technique en place et malgré le repli de ces dernières heures. Il y a de fortes chances que les rendements des T-Notes à 10 ans franchissent la zone des 5 % avant de pouvoir trouver un peu de répit. Si tel est le cas, sans doute faut-il envisager que le renchérissement des taux européens ne s’arrête pas, non plus, en si bon chemin. Le rendement du Bund pourrait, de fait, aisément venir s’installer dans la région des 3 %-3,5 %, emportant, du même coup dans son sillage, l’ensemble des obligations de la zone euro ; les taux de l’OAT vers les 4 %, ceux du BTP italien, au-delà des 5 %, etc…

Si, après l’envolée de ces derniers trimestres, de telles évolutions peuvent sembler anodines, il n’en est rien. En premier lieu parce que la sensibilité à l’évolution des taux d’intérêt est tout sauf linéaire et que le passage de certains seuils peut déclencher des réactions autrement plus importantes dès lors qu’ils sont franchis. Or, ces derniers sont rarement prévisibles. En second lieu, parce que, couplée à une inflation en décélération, le mouvement s’accompagne d’une remontée d’autant plus rapide des taux réels, notamment en zone euro ce mois-ci. Après deux années de chute en territoire exceptionnellement négatif, le retour des taux réels autour de zéro, voire au-delà, constitue un changement radical d’environnement financier aux résonances multiples, que ce soit sur les finances publiques, l’immobilier ou l’investissement des entreprises. Le risque conjoncturel se trouve ainsi mécaniquement accru par rapport à la situation qui prévalait jusqu’alors. C’est bien la raison pour laquelle les banques centrales finiront par ajuster le tir de leur politique monétaire.

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Le Mexique, gagnant de la guerre commerciale américano-chinoise. A AMLO de faire le reste.

Le conflit stratégique qui oppose la Chine et les Etats-Unis depuis une demi-décennie imprime de plus en plus sa marque sur les flux et relations économiques internationaux. Jusqu’où iront ces changements et quelle forme prendront-ils au fil du temps est incertain et, sans doute, encore largement imprévisible. Dans ce tumulte émergent, néanmoins, d’ores et déjà, un certain nombre de perdants ou de gagnants potentiels. Parmi les premiers, sans conteste, l’Europe continentale, qui subit plutôt qu’elle ne choisit sa place dans ce combat des deux géants et peine à trouver la voie médiane qu’elle souhaiterait incarner. Parmi les seconds, des pays souvent passés à l’arrière-plan de la vie économique internationale, écrasés par le rouleau compresseur du grand bond en avant de la Chine qui a suivi son adhésion à l’OMC, il y a un peu plus de vingt ans. L’Inde, que les Américains envisagent comme le plus efficace contrepoids à l’influence grandissante de la Chine au-delà de ses frontières (voir à ce sujet « Le Bharat sur un plateau » du 8 septembre) mais, aussi, de manière plus discrète mais tout aussi révélatrice des mouvements qui agitent la tectonique géopolitique et économique mondiale, le Mexique.
Voisin immédiat des Etats-Unis, avec ses 130 millions d’habitants de moins de 30 ans d’âge médian, son positionnement lui confère un rôle d’arrière-garde économique essentiel à la stratégie de relocalisation industrielle américaine, en même temps que celui d’une possible tête de pont vers l’Amérique centrale et latine, de plus en plus convoitée par la Chine.
Le Mexique pourrait-il être le grand gagnant de l’I.R.A. de J. Biden ? Les retombées ne sont pas spectaculaires à ce stade mais prometteuses et les intérêts réciproques, parmi lesquels, côté mexicain, un moyen de lutter plus efficacement contre la gangrène de la corruption endémique de ces vingt dernières années.

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Perspectives trimestrielles – Le repli de l’inflation touche à sa fin et ça se complique

Alors que le cycle de hausse des taux directeurs touche son terme, à quoi s’attendre ? Dans un scénario idéal, largement plébiscité par le consensus de marché, les institutions internationales et monétaires, les banques centrales seraient sur le point de réussir leur pari, à savoir : la maîtrise de l’inflation sans casser la croissance. 2024 serait, ainsi, une année d’amélioration graduelle de la conjoncture mondiale, de repli persistant de l’inflation et de détente monétaire, comme rappelé cette semaine par la Commission européenne, et, plus tôt cet été, par le FMI.
Sur fond de repentification de la courbe des taux, déjà amorcée, un tel scénario dégagerait l’horizon des marchés. Favorable à une amélioration des perspectives, il justifierait une allocation d’actifs plus exposée au risque, actions cycliques en tête, voire aux marchés émergents, au blason redoré par la triple perspective d’un repli des taux d’intérêt, du dollar et d’une remontée de la demande de matières premières. En somme, l’amorce d’un nouveau cycle, à l’instar des réactions à la validation par Mme Lagarde de l’arrêt des hausses de taux directeurs de la BCE ce jeudi.
Pour autant, les chances que les choses se déroulent de la sorte sont, de prime abord, assez faibles. Notre analyse n’accorde pas plus de 15 % de chances à une telle éventualité, ce qui n’est, assurément, pas beaucoup. Il y a une raison principale à cette conclusion : la normalisation des conditions monétaires n’est pas complète. Si l’on est tenté de s’en réjouir, tant les conséquences d’une poursuite du resserrement en cours pourraient être délétères, ce point de départ a de nombreuses implications sur les perspectives, en particulier celle de réduire significativement le potentiel d’expansion à venir. Comment les choses pourraient-elles donc se dérouler ?

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Le Bharat sur un plateau… Quelles perspectives pour l’économie indienne ?

Il plane sur la scène politique internationale un regain d’intérêt certain à l’égard de l’Inde ces derniers temps et, sur les marchés, une brise de confiance au sujet de l’économie indienne qui s’est soldée, en moins de trois semaines, par une ascension de 3,7 % de l’indice de la bourse de Bombay.
Le premier ministre, Narendra Modi, est devenu une pièce maîtresse de la diplomatie internationale depuis l’éclatement de la guerre russo-ukrainienne. Dirigeant d’une puissance incontournable, il s’est positionné comme le seul capable de faire contrepoids à l’influence croissante de la Chine à l’extérieur de ses frontières et le seul à pouvoir faire pression sur la Russie, sans l’aide, à reculons et embarrassante, de Xi-Jinping. Leader auto-proclamé du « Sud global », N. Modi n’a jamais été aussi courtisé, en particulier par l’Occident ces derniers temps. Il en retire une notoriété nouvelle, renforcée par son influence dans le club élargi des BRICS, que le G20 de New-Dehli de ce week-end ne manquera pas de consolider.
N. Modi, qui avait assez largement échoué dans sa stratégie économique d’ouverture et de captation des investissements directs étrangers, tient-il dans ces développements la clé de son succès et de ceux de l’économie indienne ? L’Occident y a, certainement, plus intérêt que jusqu’alors, ce qui est un atout inestimable qui, déjà, porte ses fruits avec une multiplication de contrats et un certain nombre de délocalisations retentissantes de sites industriels étrangers de la Chine vers le territoire indien. Mais, ne grillons pas les étapes, car la route pour que cette puissance démographique parvienne à assurer un décollage un tant soit peu comparable à celui de la Chine de ces dernières décennies est loin d’être tracée.
La popularité renforcée de N. Modi ne l’a pas incité à gommer son penchant nationaliste, tout au contraire : l’Inde s’est posée sur la Lune et vise, maintenant, le Soleil, dont acte. Elle pourrait aussi, sous peu, changer d’appellation, à la faveur de son nom hindi : Bharat. Saura-t-elle aller beaucoup plus loin et faire, notamment, évoluer sa méthode de gouvernance et ses structures économiques et lutter contre le fléau du réchauffement climatique dont elle est une des plus grandes victimes annoncées ?

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Le Bharat sur un plateau… Quelles perspectives pour l’économie indienne ?

Il plane sur la scène politique internationale un regain d’intérêt certain à l’égard de l’Inde ces derniers temps et, sur les marchés, une brise de confiance au sujet de l’économie indienne qui s’est soldée, en moins de trois semaines, par une ascension de 3,7 % de l’indice de la bourse de Bombay.

Le premier ministre, Narendra Modi, est devenu une pièce maîtresse de la diplomatie internationale depuis l’éclatement de la guerre russo-ukrainienne. Dirigeant d’une puissance incontournable, il s’est positionné comme le seul capable de faire contrepoids à l’influence croissante de la Chine à l’extérieur de ses frontières et le seul à pouvoir faire pression sur la Russie, sans l’aide, à reculons et embarrassante, de Xi-Jinping. Leader auto-proclamé du « Sud global », N. Modi n’a jamais été aussi courtisé, en particulier par l’Occident ces derniers temps. Il en retire une notoriété nouvelle, renforcée par son influence dans le club élargi des BRICS, que le G20 de New-Dehli de ce week-end ne manquera pas de consolider.

Modi, qui avait assez largement échoué dans sa stratégie économique d’ouverture et de captation des investissements directs étrangers, tient-il dans ces développements la clé de son succès et de ceux de l’économie indienne ? L’Occident y a, certainement, plus intérêt que jusqu’alors, ce qui est un atout inestimable qui, déjà, porte ses fruits avec une multiplication de contrats et un certain nombre de délocalisations retentissantes de sites industriels étrangers de la Chine vers le territoire indien. Mais, ne grillons pas les étapes, car la route pour que cette puissance démographique parvienne à assurer un décollage un tant soit peu comparable à celui de la Chine de ces dernières décennies est loin d’être tracée.

La popularité renforcée de N. Modi ne l’a pas incité à gommer son penchant nationaliste, tout au contraire : l’Inde s’est posée sur la Lune et vise, maintenant, le Soleil, dont acte. Elle pourrait aussi, sous peu, changer d’appellation, à la faveur de son nom hindi : Bharat. Saura-t-elle aller beaucoup plus loin et faire, notamment, évoluer sa méthode de gouvernance et ses structures économiques et lutter contre le fléau du réchauffement climatique dont elle est une des plus grandes victimes annoncées ?

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Il y a tant de raisons de douter d’un reflux durable des taux longs…

Les taux d’intérêt ont subi une nouvelle embardée cette été et, en dépit de l’apparente résilience de la croissance, personne n’envisage qu’ils puissent poursuivre leur ascension bien longtemps. Les banques centrales, elles-mêmes, commencent à se méfier des possibles effets de ce renchérissement du coût du crédit. L’Europe flirte à nouveau avec la récession et, si l’économie américaine résiste particulièrement bien, c’est d’abord grâce à un déficit public de plus de 8 % du PIB, au coût exponentiel pour le budget fédéral dont la charge d’intérêts s’est envolée de 600 mds au début de l’année 2021 à, quasiment, un 1000 mds de dollars au printemps.
On comprend que les investisseurs soient tentés d’augmenter leur exposition aux obligations, pour profiter de rendements élevés que les lendemains ne garantiront peut-être pas. L’arbitrage n’est pourtant pas sans poser question. Car, en dépit des évidences énoncées ci-dessus, les arguments ne manquent pas pour envisager que les taux longs n’aient pas terminé leur course à la hausse ; question de temps !

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Déflation chinoise versus inflation mondiale

Deuxième économie mondiale et premier exportateur de produits manufacturés auprès duquel s’approvisionne le reste du monde dans sa globalité, la Chine finira-t-elle par imprimer sa marque sur l’évolution des prix mondiaux et sa déflation par chasser l’inflation du reste du monde ? Certains analystes semblent, assez légitiment, le penser et voient dans la dépression chinoise un facteur d’apaisement bienvenu des tensions inflationnistes internationales. La question pourrait être éminemment plus complexe.

Les mécanismes déflationnistes dont souffre l’économie chinoise sont profonds, entretenus par une crise de surendettement aux conséquences d’autant plus dommageables que la population vieillit vite. Un tel contexte n’est, en outre, guère compatible avec l’effort d’investissement nécessaire pour faire évoluer le tissu productif du pays vers une forme moins carbonée sans laquelle la Chine continuera à perdre des parts de marché dans un monde, par ailleurs, de moins en moins ouvert, que les orientations stratégiques de l’Empire du Milieu promettent de fragmenter davantage.

Trois décennies de globalisation et d’essor de l’offre industrielle mondiale ont chassé l’inflation de la sphère économique qu’un environnement plus fractionné a mis bien peu de temps à ranimer. C’est, parmi d’autres, l’un des enjeux de l’élargissement du club des BRICS décidé cette semaine qui, loin de contrer le processus de démondialisation en cours, comme ses acteurs aiment à le dire, menace d’accentuer la guerre des ressources et de rendre, de facto, le monde plus sujet aux chocs de prix. Sauf évolution de la crise immobilière chinoise vers une crise financière majeure susceptible d’irradier l’occident, la déflation en Chine, en poussant le gouvernement de Xi Jinping, aux abois, dans ses retranchements, porte en elle les germes d’une instabilité chronique du niveau général des prix plutôt que ceux d’une désinflation ordonnée.

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Vigilance estivale

L’environnement de taux d’intérêt reste et restera le point le plus sensible de l’actualité financière de l’été, avant et après le symposium de Jackson Hole des 24 au 26 août.
Face aux incertitudes auxquelles elles font face, FED et BCE ont cette semaine laissé filtrer parmi d’autres hypothèses celle d’une possible pause dans leur politique de remontée des taux directeurs. Cette éventualité n’était pas, loin s’en faut, le point le plus saillant de leur communication mais les marchés en ont fait une brèche dans laquelle ils se sont engouffrés aux Etats-Unis comme en zone euro…..

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