PPI US : premiers effets des tarifs, frein à la baisse des taux et peu de répit pour le S&P

Après les CPI, au tour des prix à la production de se montrer plutôt rassurants dans l’ensemble, avec une stagnation de l’indice total et, même, une baisse de 0,1 % de l’indice sous-jacent en février. Sur un an, la hausse des prix n’est plus que de 3,2 %, après 3,7 % et celle de l’indice hors énergie et alimentaire a ralenti de quatre dixièmes, à 3,4 %. Deux points viennent pourtant brouiller ce message rassurant :
1- les chiffres de janvier ont été sensiblement révisés à la hausse, de 0,4 % à 0,6 % concernant l’indice total.
2- Surtout, alors même que les PPI services reculent de 0,2 %, ceux des biens augmentent de 0,4 %, une hausse hors norme, la plus forte depuis deux ans dont l’explication la plus plausible se trouve dans les premières hausses de droits de douane à l’encontre de la Chine début février, alourdis et étendus depuis à d’autres pays.
Impossible à décrypter à partir des données du CPI d’hier, les premières mesures protectionnistes commencent, donc, à produire leurs effets et ça ne devrait pas se calmer de sitôt à en juger par le calendrier annoncé. En dépit des bons résultats apparents, les marchés de taux ne se satisfont guère de ces tendances. Les taux à 2 comme à 10 ans, déjà en hausse hier, continuent à se renchérir graduellement. Or, sans repli des taux, qui habituellement accompagne les phases de retracement des bourses, la tendance à la baisse des indices boursiers américains risque d’avoir du mal à trouver du répit…

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Inflation américaine, un sursis bienvenu, …avant les hausses de tarifs douaniers ?

L’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a augmenté de 0,2 % en février, tout comme sa composante sous-jacente. L’inflation annuelle est passée de 3 % à 2,8 %. L’inflation hors énergie et alimentaire a baissé, elle aussi, de deux dixièmes, à 3,1 %. L’objectif de la Fed reste lointain, mais ces chiffres vont, incontestablement, dans la bonne direction, après ce qui apparaît comme une anomalie au mois de janvier.

Les principales composantes de l’inflation ont, par ailleurs, augmenté plus modérément que ces derniers mois, notamment dans les services, où leur hausse est de 0,3 %, soit de 4,2 % sur un an, leur plus faible variation annuelle depuis début 2022.
Reste maintenant les effets à venir des hausses de tarifs et de leur ampleur, domaine encore très incertain, auxquels s’ajouteront à partir du mois de mai des effets de base nettement moins favorables…

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En Allemagne, les commandes déjà sanctionnées par la guerre commerciale

En janvier, les commandes à l’industrie allemande se sont contractées de 7 % après, certes, une hausse de plus de 5 % en décembre 2024. En France, la production manufacturière s’est repliée de 0,7 % en janvier après -1 %, à un plus bas niveau depuis presque trois ans, inférieur de 7 % à ceux d’avant covid. Deux mois de baisse consécutifs, également, en Espagne, quoique de moindre ampleur.
L’amélioration supposée de la conjoncture industrielle trébuche et les récents développements côté américain en sont, déjà, en partie responsables. Les livraisons de véhicules allemands aux Etats-Unis se sont, littéralement, effondrées, avant même la mise en place effective des droits de douane.

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Emploi US : pas folichon mais rien, a priori, en mesure pousser la Fed à changer de cap

Bonne nouvelle s’il en est, le rapport sur l’emploi américain n’est pas celui d’une économie en récession, même si, mieux vaut le rappeler, l’emploi n’est pas une variable avancée de la conjoncture. Avec 140 K créations de postes privés en février, la situation est plutôt meilleure qu’indiqué par les données de l’ADP de mercredi et meilleure que celle du mois de janvier, mois au cours duquel seulement 81 K emplois nets avaient été ajoutés. Le rapport est moins anodin dans le détail, avec notamment, un deuxième mois consécutif de destructions de postes dans les services professionnels et les loisirs et l’hôtellerie et un retour en territoire négatif du commerce de détail. On retrouve là les stigmates d’un tassement de la demande révélé ces dernières semaines. Le secteur gouvernemental dans sa globalité annonce 11K créations nettes de postes, la baisse de 10 K des emplois fédéraux ayant été compensée par une hausse des emplois des Etats et collectivité.

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BCE : mais où est passée la marque de la Buba ?

Nous ne nous faisions plus d’illusion ces dernières 24 heures : la BCE ne nous entendrait pas (-_-); elle baisserait une nouvelle fois ses taux directeurs d’un quart de point cette semaine, confortée, qui plus est, par l’envolée de l’euro des deux derniers jours. Voilà qui est acté avec un taux de dépôt ramené à 2,50 % aujourd’hui, après une sixième baisse depuis juin. Plus encore, le communiqué officiel et les propos de Mme Lagarde conservent un ton résolument accommodant. Aucun message, en effet, sur un arrêt imminent des baisses de taux, quand bien même l’aboutissement du cycle d’assouplissement ne semble plus très loin. Quant aux questions à l’esprit de tout en chacun concernant sa lecture de l’impact de la hausse des tarifs américains et des annonces budgétaires, allemandes en particulier, Mme Lagarde a besoin de temps.

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Changement de cap de la politique allemande : les taux s’envolent, à juste titre

Une bonne nouvelle ne vient jamais seule. Ce qui se passe depuis le début de la semaine en Allemagne et en Europe en est une illustration. On aurait, bien entendu, préféré que l’Allemagne se réveille il y a dix ans et qu’elle fasse, alors, pour une bonne cause économique, ce qu’elle envisage aujourd’hui sous le coup de la menace géopolitique. Mieux vaut tard que jamais, néanmoins, tant le retard en matière d’investissement public de la première économie de l’Union européenne s’est accentué depuis la réunification. Pointé du doigt de longue date par la plupart des spécialistes, ce déficit d’investissement est responsable d’une sous-performance structurelle de productivité que, même les années de prospérité à l’exportation ne sont pas parvenues à effacer, d’autant plus difficiles à surmonter depuis que ce temps est dépassé.

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Trois raisons pour lesquelles une nouvelle baisse des taux de la BCE ne va pas de soi

Avoir des conclusions radicalement opposées à celles du consensus sur une décision de Banque centrale n’est jamais très confortable, d’autant que ces institutions ne sont pas, non plus, totalement hermétiques aux attentes des marchés… Le risque que nous nous trompions est donc élevé mais ne pas exprimer nos vues et ce sur quoi elles se fondent serait éminemment frustrant, voire regrettable s’il s’avérait qu’elles soient, in fine, partagées… par la BCE.
Le consensus de marché envisage assez largement une nouvelle baisse d’un quart de point du taux de dépôts à 2,50 %, avant deux autres ajustements de même ampleur d’ici la fin de l’année, quand bien même nombreux soulignent les difficultés que pourrait rencontrer la BCE à aller beaucoup plus loin que les 2,50 % attendus jeudi….

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Face au changement de braquet des marchés américains, les atouts européens

Parmi les interventions les plus remarquées du nouveau secrétaire d’État américain au Trésor, celle du 6 février a marqué les esprits. Les taux d’intérêt à long terme américains pourraient-ils être durablement influencés par l’ambition de Scott Bissent d’en faire baisser le niveau, au détriment des facteurs qui président normalement à leur formation ? C’était peu crédible. C’est, pourtant, ce qu’a réussi l’administration américaine dont les réformes en cours commencent à instiller de sérieux doutes sur leurs effets sur la santé de l’économie américaine !
Conséquence, la réception par les marchés des annonces de l’équipe au pouvoir a changé de nature. Les menaces de droits de douanes, perçues comme inflationnistes tant que dominait le consensus d’une croissance infaillible, ont l’effet inverse dès lors que ce dernier vacille. Sans matelas de protection d’une croissance robuste, pas de place, en effet, pour des chocs de prix sans impact négatif immédiat sur la demande, ni, de facto, pour une préservation des marges des entreprises, qui se verront contraintes d’absorber une proportion plus importante des hausses de taxes à l’importation. Les enchaînements n’ont, ainsi, plus grand-chose à voir avec ceux qui prévalaient en tout début d’année : les taux d’intérêt refluent plutôt qu’ils ne remontent à l’annonce de hausses imminentes des droits de douanes et les actions trébuchent.
Après être nettement retombé depuis l’été, le risque de récession pourrait-il réapparaître ? C’est l’éventualité contre laquelle les investisseurs commencent à se couvrir, avec pour conséquence des ruptures de tendances de la plupart des classes d’actifs : repli du dollar, aplatissement de la courbe des taux, surperformance des valeurs défensives, regain de volatilité…
L’Europe a plutôt tiré son parti de cette configuration ces dernières semaines. De ce côté-ci de l’Atlantique, l’humeur des marchés est apparue -presque- au beau fixe en dépit des menaces en présence. Pour la première fois depuis longtemps les indicateurs de surprise économique y étaient mieux orientés qu’aux Etats-Unis. Les anticipations d’inflation se repliaient et les courbes de taux se repentifiaient.Les valeurs cycliques européennes ont de fait mieux résisté que les américaines, notamment portées par le déploiement d’un effort militaire sans précédent et les résultats de législatives allemandes qui augmentent les chances que le futur chancelier puisse former une coalition agileDans un tel contexte, les annonces de D. Trump sont tombées comme un couperet. La mise à exécution de droits de douanes à 25 % sur les importations européennes à partir du 1er avril est une nouvelle déclaration de guerre économique face à laquelle le Vieux continent est mal loti. Si la BCE peut parvenir à temporiser les effets en cascade de ces annonces, c’est du côté politique que se jouera la partie dans les toutes prochaines semaines.
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