Rares ont été les années marquées d’autant d’instabilité en matière de perspectives monétaires, aux Etats-Unis et, de facto, à l’échelle quasi-mondiale. Les hésitations sur la profondeur du mouvement de désinflation et les tendances de la conjoncture américaine, doublées de la posture « data dépendent » de la Fed ont fait virevolter les anticipations sur la politique monétaire de 2024 d’un extrême à l’autre, presque sans discontinuer, depuis janvier. Après avoir envisagé la possibilité d’une baisse des Fed Funds jusqu’à 3,75 % en début d’année puis de quasiment renoncer à la possibilité d’une quelconque détente monétaire au printemps, les marchés sont brutalement revenus en arrière à la fin de l’été… avant d’être, une nouvelle fois, rattrapés par le regain des anticipations d’inflation attaché à la réélection de D. Trump.
L’histoire n’est probablement pas finie, à en juger par les difficultés à prédire ce que seront les effets de la politique de la nouvelle administration, faute de savoir de quoi elle sera précisément faite et selon quel agenda. Les errements sur les anticipations de la politique monétaire de la Fed seront donc, sans nul doute, encore de taille en 2025.
Dans un tel contexte, les bribes de visibilité gagnées ont d’autant plus de valeur et, de ce point de vue, les derniers jours ont été plutôt généreux, avec des conséquences en chaîne suffisantes pour imprimer leurs marques aux perspectives des premiers mois de l’année… Avec quelques possibles surprises à la clé, plutôt favorables aux indices européens.