Suspens sur le degré de réserve de la BCE ce jeudi

Si la BCE semble prête à franchir le pas d’une nouvelle baisse d’un quart de point de ses taux directeurs cette semaine, de 4,25 % à 4 % pour son principal taux de refinancement, la manière dont elle communiquera sur la suite de son action reste très incertaine, avec un risque proportionnel qu’elle déçoive par trop de réserve.

Il fait peu de doutes, en effet, que les derniers résultats en matière d’inflation, bien que facialement très satisfaisants, ne sont pas, dans le détail, à la hauteur de ses espoirs de la BCE. Malgré une baisse du taux annuel d’inflation dans la région de 2 %, voire légèrement en-deçà dans de nombreux pays, la persistance de hausses mensuelles des prix, souvent, très supérieures à ce qu’il faudrait pour garantir un retour durable de l’inflation à 2 % n’est probablement pas du goût de tous les membres du Conseil de politique monétaire. Ces derniers s’opposeront sans doute à ce que la BCE s’engage sur la voie d’une politique significativement moins restrictive, au moment où, par ailleurs, le taux de chômage vient de renouer avec un plus bas historique, le ralentissement des salaires prend plus de temps que prévu et où bon nombre d’indicateurs avancés de la croissance se réorientent un peu plus favorablement en zone euro, tels les PMI ou la croissance du crédit… Pas sûr, au total, que les marchés, très confiants sur le potentiel de baisse de taux à venir, trouvent leur compte dans le discours qui accompagnera la décision de jeudi.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Les détails du PIB allemand et l’IFO ferment la porte aux espoirs de reprise

Le PIB allemand, en seconde lecture, a été confirmé en baisse de 0,1 % au deuxième trimestre, après une hausse de 0,2 % en début d’année. Hors stocks, le recul est plus important encore, de 0,4 %. La fragile reprise post-covid s’est interrompue dans le courant de l’année 2022 et n’a, depuis, retrouvé aucun momentum significatif. Ainsi, le PIB atteint à peine le point haut du troisième trimestre 2019. Mais surtout, les détails délivrés ce jour décrivent un enlisement des plus préoccupants, tant sur le front de la consommation, de l’immobilier et, plus encore, des dépenses d’investissement, qui face à un environnement, pénalisé par la détérioration du contexte international et l’appréciation de l’euro ne laisse guère de place pour la reprise escomptée, comme souligné, d’ailleurs, par la dernière enquête IFO.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

BCE, un coup pour rien, voire moins !

La BCE ne franchit pas le Rubicon avec sa première baisse de taux directeurs ce mois-ci. Elle procède à un micro ajustement pour marquer sa satisfaction à l’égard des bons résultats sur le front de l’inflation de ces derniers mois mais considère nécessaire de maintenir des conditions monétaires restrictives dans l’attente de meilleures garanties d’un retour de l’inflation vers son objectif. A ce titre, difficile d’être plus clair que les termes de son communiqué-même : Le Conseil des gouverneurs… conservera les taux directeurs à un niveau suffisamment restrictif, aussi longtemps que nécessaire, pour atteindre cet objectif.. il maintiendra une approche s’appuyant sur les données, réunion par réunion, pour déterminer de manière appropriée le degré et la durée de cette orientation restrictive. Dit autrement, pas de baisse additionnelle des taux en juillet ; septembre, peut-être, sous réserve de résultats plus convaincants dans le sens recherché ; quant à la suite, who knows ? Les perspectives de croissance présentées ce jour ne suggèrent pas un besoin particulièrement marqué d’assouplissement monétaire avec, qui plus est, une inflation censée attendre 2026 pour revenir à 2%.

Résultat des courses, l’annonce de la BCE est suivie d’une remontée des taux à terme ! Les taux à terme regagnent 4 à 5pb tandis que l’euro se reprend. A vouloir se montrer trop prudente, la BCE finit par avoir l’effet inverse à celui, a priori, recherché et bien qu’agissant en amont de la Fed les anticipations de baisse des taux sont parmi les plus faibles des grandes banques centrales !

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Nouvelles d’Europe, au lendemain des PMI

Après la première salve de climats des affaires d’hier, que nous disent les données du jour de la réalité de la situation européenne ?
– L’Allemagne est-elle sur la voie de la reprise ? Le PIB du premier trimestre, confirmé en hausse de 0,2 %, est incontestablement une première impulsion. Néanmoins, la déprime sur le front de l’industrie et de la consommation privée se poursuit.
– La situation française se dégrade-t-elle ? Pas forcément, selon l’enquête INSEE, mais elle ne s’améliore pas non plus, loin de là, avec des climats des affaires la plupart du temps médiocres.
– Le Royaume-Uni est-il toujours sain et sauf, malgré la légère dégradation des PMI d’hier ? Les ventes de détail nous disent le contraire, mais ne sont qu’un piètre indicateur de l’activité dans son ensemble.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Enquête INSEE : déception !

Avec une baisse d’un point, à 99, le climat des affaires composite en France a effacé en avril une bonne part de sa hausse de mars et est retombé en-dessous de sa moyenne de long terme. Si la dégradation industrielle de 3 points, à 100, due à la faiblesse de la demande notamment étrangère n’est pas une surprise après les mauvais PMI manufacturiers publiés plus tôt cette semaine, celle des services, du même tonneau, est plus surprenante. Ajoutés à la forte détérioration des retours en provenance de la construction, l’ensemble dresse un tableau préoccupant pour la conjoncture du deuxième trimestre en France avec un indicateur de retournement a son plus bas niveau depuis la première vague de Covid.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Un petit coup de pouce à Mme Lagarde de la part de J. Powell ?

Le scénario du pire qui aurait été celui d’un J. Powell beaucoup plus réservé sur l’éventualité d’une baisse des Fed Funds cette année n’a pas eu lieu. Le président de la Fed n’a pas changé grand-chose à son discours devant le Congrès par rapport à ce qui était ressorti du dernier FOMC : la croissance économique reste robuste, les progrès sont notables en matière d’inflation mais méritent d’être confirmés avant que la Fed ne puisse baisser ses taux d’intérêt… sans doute plus tard dans le courant de cette année. J. Powell n’a donc pas remis en cause ce qui semble aujourd’hui le plus important pour les marchés, à savoir, la perspective d’une baissse des Fed Funds en 2024 que les récentes données en provenance de l’économie américaine commençaient à sérieusement mettre à mal.
Mme Lagarde aura-t-elle, pour autant, les moyens de saisir la balle au bond et de prendre un pas d’avance sur la Fed en laissant filtrer son intention de baisser ses taux directeurs d’ici l’été à l’issue du comité de politique monétaire de cette semaine ? Elle aurait toutes les bonnes raisons de le faire, dont celle de montrer qu’elle peut s’affranchir de la Fed, comme le recommandent bon nombre d’économistes ainsi que certains des membres du Conseil des gouverneurs, et, surtout, celle de manquer cruellement d’arguments pour maintenir sa rhétorique sur la nécessité de conserver des conditions monétaires durablement restrictives.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

L’industrie française, décidément, plombée

La production industrielle française s’est contractée de 1,1 % et de 1,6 % pour sa composante manufacturière entre décembre et janvier. Une très mauvaise nouvelle, d’autant que décembre a été révisé en baisse à seulement +0,4 % contre +1,1 % en première lecture. Globalement, l’industrie française a effacé les maigres gains effectués dans le courant de l’année dernière et la situation n’est pas meilleure, voire plus dégradée, qu’il y a trois ans de sorte que par rapport à son point haut de mai 2019, la production française est en baisse de plus de 8 %.

 

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Enquêtes européennes : ça ne s’arrange pas. Que faut-il de plus à la BCE ?

Exceptés les PMI, qui ont connu une plus grande amplitude de variations, les indicateurs de climat des affaires et de confiance des ménages en zone euro évoluent peu et restent passablement dégradés. En février, l’indicateur de sentiment économique de l’UEM a reperdu sept dixièmes, à 95,4, peu éloigné de sa moyenne du second semestre de l’année dernière et nettement inférieur à celle du premier semestre.

Au-delà des indicateurs composites, les secteurs sur lesquels reposerait un éventuel rebond sont toujours aux abonnés absents : l’industrie et la demande extérieure en Allemagne, les services et la consommation intérieure en France.
Du côté de l’inflation, l’interprétation est plus fragile mais les retours de seules enquêtes accréditent bel et bien le scénario d’un reflux des tensions.
Ces éléments devraient finir par rassurer la BCE et l’inciter à adapter, graduellement, sa communication. C’est dans ce contexte qu’il faut replacer le timide satisfecit de C. Lagarde sur les évolutions des salaires.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre