L’industrie allemande fait son retour et referme la porte de la récession

Au premier trimestre, le PIB allemand a progressé de 0,4 %, contre 0,2 % en première estimation. Hors variations de stocks, la hausse a été plus impressionnante encore, de 1,2 %, quand bien même ce résultat fait suite à un deuxième semestre 2024 très dégradé. A l’exception de la consommation publique et, donc, des stocks, toutes les composantes du PIB ont progressé, à des rythmes, parfois, rarement observés depuis plusieurs années.
De même, l’industrie, quoique toujours très en difficulté, retrouve un peu de son rôle moteur. Une tendance que les initiatives publiques du chancelier Merz ont tout lieu d’accentuer. La probabilité d’une reprise allemande gagne incontestablement du terrain.

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Porteur pour l’industrie, l’effort de défense nuit-il aux services en Europe ?

En mai, plus encore qu’en avril, les climats des affaires composites ne permettent pas vraiment de tirer des conclusions définitives sur l’activité européenne. En France, les PMI remontent mais les indicateurs INSEE reculent. A l’inverse, en Allemagne, les indicateurs S&P refluent, tandis que l’IFO regagne du terrain.
Dans le détail, cependant, les retours en provenance de l’industrie confirment l’amélioration déjà amorcée depuis quelques mois (voir Les économies européennes sur le bon pied en début d’année), à rebours des craintes suscitées par la guerre commerciale américaine et après cinq ans de crise. Les services sont nettement plus à la peine. Pour la première fois depuis début 2022, le PMI manufacturier européen est, ainsi, repassé au-dessus de celui du tertiaire, un phénomène généralement constaté en début de cycle de reprise. Pour l’heure, nous n’en sommes pas là : l’ensemble reste morose et particulièrement fragile. Si les récentes initiatives européennes semblent porter quelques fruits, la détérioration des perspectives tertiaires menace d’en confisquer les retombées, notamment pour les consommateurs.

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Le rebond du PIB de la zone euro laisse la France de côté

En zone euro, le PIB réel du premier trimestre a progressé de 0,4 %, après 0,2 % en fin d’année dernière, en nette amélioration donc quand bien même ces données sont biaisées par la contribution exceptionnelle de l’Irlande sans laquelle la croissance a atteint 0,2 %, après 0,1 %. Quoi qu’il en soit, l’UEM commence l’année avec un acquis de 0,8 %, égal à la croissance de l’ensemble de l’année dernière, quand bien même les prochains trimestres s’annoncent difficiles en raison des répercussions de la guerre commerciale américaine.
Parmi les principaux pays, l’Allemagne récupère 0,2 % de croissance, après une contraction de même ampleur. Selon DESTATIS, la consommation des ménages et l’investissement expliqueraient cette amélioration.  La croissance italienne a accéléré, à 0,3 % après 0,4 %, tandis que le PIB espagnol a ralenti, avec une hausse de 0,6 %, contre 0,7 % fin 2024.

Au milieu de ce tableau, plutôt bienvenu, la France fait figure d’exception, avec une croissance minimale, de 0,1 % après une baisse de même ampleur au dernier trimestre 2024. Surtout, les stocks ont contribué à hauteur de 0,5 point à la hausse du premier trimestre, de sorte que sans ces derniers, le PIB ressort en baisse de -0,4 %, sa plus mauvaise performance depuis quatre ans.

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Les ménages européens broient du noir sur fond d’inquiétudes sur l’inflation

Inquiets sur les perspectives économiques, le chômage, l’inflation et leur situation financière, les ménages européens ne sont pas loin d’être aussi préoccupés par les développements récents que les Américains, à en juger par les résultats des enquêtes de la Commission publiés ce matin. Alors que ces derniers ne disent pas grand-chose de nouveau sur l’évolution du sentiment des entreprises, un peu plus en berne que le mois dernier dans l’industrie et les services…, les retours en provenance des ménages interpellent. L’indicateur de confiance des ménages a perdu plus de deux points ce mois-ci, soit sa plus forte baisse mensuelle hors période covid depuis 2011. Contrairement aux tendances récentes observées sur le front des prix, les ménages témoignent d’inquiétudes croissantes sur les perspectives d’inflation. Est-ce la raison pour laquelle ils se montrent aussi réservés sur les autres aspects de la conjoncture à venir ? Entre les tensions géopolitiques et la chute des marchés, les explications ne manquent pas. Toujours est-il que leur faible niveau de confiance résonne comme un avertissement sur les perspectives conjoncturelles de la région. A bon entendeur…

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Résistance bienvenue pour les enquêtes INSEE et IFO

Après les PMI, plutôt corrects au vu des inquiétudes en présence, les retours des enquêtes INSEE et IFO d’avril sont encore meilleurs, avec des indicateurs stables, bien que toujours faibles, à respectivement 96 et 87. Si les niveaux en présence témoignent, toujours, d’une conjoncture morose, cette dernière ne s’est pas dégradée depuis l’emballement de la guerre commerciale. Comme pour les enquêtes S&P, les climats des affaires manufacturiers, notamment, semblent préservés. Les retours sur le plan des services sont en phase avec ceux de mars. A contrario, les consommateurs ne sont pas à la fête, le commerce de détail est le plus touché, des deux côtés du Rhin.
Le risque de dégradations plus nettes dans les mois à venir est, évidemment, présent. Cependant, même sur ce point, les perspectives vont plutôt dans le bon sens…

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Changement de cap de la politique allemande : les taux s’envolent, à juste titre

Une bonne nouvelle ne vient jamais seule. Ce qui se passe depuis le début de la semaine en Allemagne et en Europe en est une illustration. On aurait, bien entendu, préféré que l’Allemagne se réveille il y a dix ans et qu’elle fasse, alors, pour une bonne cause économique, ce qu’elle envisage aujourd’hui sous le coup de la menace géopolitique. Mieux vaut tard que jamais, néanmoins, tant le retard en matière d’investissement public de la première économie de l’Union européenne s’est accentué depuis la réunification. Pointé du doigt de longue date par la plupart des spécialistes, ce déficit d’investissement est responsable d’une sous-performance structurelle de productivité que, même les années de prospérité à l’exportation ne sont pas parvenues à effacer, d’autant plus difficiles à surmonter depuis que ce temps est dépassé.

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Ravalement de façade des indicateurs européens

En février, l’indicateur de confiance des ménages et des entreprises en zone euro a regagné un point, à 96,3, une bonne nouvelle a priori, renforcée par l’amélioration du climat des affaires de la France et de l’Allemagne, pays parmi les plus en difficulté de la région, au contraire de l’Italie et de l’Espagne. A y regarder de plus près, le bilan reste pourtant très mitigé. Si le rebond industriel est bienvenu, il concerne surtout les perspectives des industries allemandes, toujours très faibles et aujourd’hui menacées par les annonces de D. Trump. Les retours en provenance des services, qui ont jusqu’alors soutenu la croissance, sont nettement moins favorables, pointant notamment vers une forte détérioration des perspectives de demande et d’emplois, comme confirmé, en France, par les données de chômage du mois de janvier.
Dans le même temps, la détente monétaire a permis un rebond bienvenu des crédits aux ménages et aux entreprises. Ceux-ci ont progressé de respectivement 0,9 % et 1,6 % pour l’ensemble de la région, soit leur plus forte hausse depuis la mi-2023.
Le diagnostic en présence est donc, on ne peut plus, mitigé : en apparence, plutôt meilleur qu’au cours des tout derniers mois, il soulève bien des questions sur les tendances à venir, face, qui plus est, à la montagne d’incertitudes qui attendent l’Europe pour la suite de l’année.

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PIB français : l’effet glaciation de la crise politique

Attendu stable par l’INSEE et la Banque de France, après une hausse de 0,4 % à l’été, le PIB français s’est finalement contracté de 0,1 % au dernier trimestre 2024, en raison d’une contribution négative d’un dixième des variations de stocks et de deux dixièmes du commerce extérieur. Au final, sur l’ensemble de l’année, la révision à la hausse du deuxième trimestre a permis de sauvegarder une croissance moyenne de 1,1 %. L’impact négatif de la crise politique ne fait aucun doute sur l’origine des mauvais chiffres de fin d’année. L’économie française s’est littéralement figée au dernier trimestre, suspendue aux résultats de négociations budgétaires tumultueuses, assorties de menaces d’austérité, et victime des pénalités additionnelles en provenance d’une économie allemande en récession et du contrecoup des JO. L’ensemble est toutefois moins mauvais que redouté, en particulier sur le front de la consommation des ménages sur laquelle la désinflation produit quelques effets salvateurs, ainsi que souligné par ailleurs par les données mensuelles d’achats de biens. Le budget en discussion permettra-t-il de préserver cet atout ? C’est toute la question.

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