Reflux net et sans bavures de l’inflation américaine, les taux d’intérêt retombent

L’inflation américaine a encore perdu un point en juin et a diminué de moitié depuis février, à 3 %. L’objectif des 2 % se rapproche, d’autant que, cette fois-ci, il n’y a pas vraiment de nuances à apporter à cette publication : l’inflation sous-jacente s’est repliée d’un demi point à 4,8 %, plus encore qu’espéré.

L’indice CPI total n’a augmenté que de 0,2 %, comme sa composante hors énergie et alimentaire, qui n’a plus connu d’évolution aussi faible depuis le début de l’année 2021. En rythme annualisé, cela correspond à une progression, pile, 2 %. Il suffit donc, maintenant, de garder ce rythme dans les prochains mois et l’inflation retournera vers la cible. C’est peut-être plus facile à dire qu’à faire mais amplement suffisant pour ne pas surcharger la barque du côté de la Fed. Conséquence, les taux d’intérêt retombent, perdant 8 points de base pour l’échéance à 10 ans et 14 pour l’échéance à 2 ans.

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« Pas de place pour la complaisance, les taux monteront plus que prévu », J. Powell

Toute la communication du président de la FED est dans ce titre, inspiré de sa conférence de presse. Malgré une nouvelle hausse de ¾ de points des Fed Funds, à 4 %, la FED n’envisage pas de pause, quant au ralentissement du rythme de hausse de ses taux, oui, il y aura un moment où cette question se posera mais il est trop tôt et ce moment-là ne signifiera pas forcément un arrêt du processus. En l’occurrence, les récents développements inflationnistes incitent plutôt la FED à considérer que le point final de la hausse de ses taux directeurs sera plus élevé qu’envisagé en septembre. En d’autres termes, J. Powell préannonce une révision des « Dot Plots » lors du FOMC de décembre sans sembler avoir d’idée prédéterminée sur le degré de changement à venir ni sur la capacité de la FED à correctement anticiper jusqu’où elle devra, in fine, aller. Une chose est claire néanmoins, la FED dit vouloir retrouver une neutralité des taux réels sur l’ensemble de la courbe. L’inertie des taux longs que J. Powell explique par les anticipations erronées des marchés sur sa politique à venir est, dès lors, perçue comme contrariante, jouant comme un frein à la diffusion de sa politique monétaire aux conditions de crédits des agents économiques qui se financent à moyen et long terme. Face à cette réalité, la FED pourrait être amenée à considérer deux options : (1)Modifier substantiellement ses projections afin de créer un choc suffisant à la hausse des taux de moyen et long terme. (2) Accroître le programme de réduction de son bilan.

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J. Powell sans état d’âme, persiste et signe

 

Deuxième hausse de ¾ de points de Fed Funds en six semaines, à 2,25 %-2,50 % aujourd’hui. La FED est en mode cavalerie contre l’inflation et n’envisage pas de s’arrêter en si bon chemin. Si le niveau des taux atteint à présent son objectif de neutralité de long terme, J. Powell nous dit sans mollir que ce ne sera pas suffisant : les membres du FOMC jugent nécessaire de passer en mode restrictif avec pour objectif de ralentir la croissance de la demande face aux contraintes persistantes sur le front de l’offre. Il réitère ainsi la possibilité que Fed Funds atteignent 3,5 % d’ici décembre. Le discours, un brin dans le déni sur les risques de récession, ne surprend pas tant que la réaction des marchés.

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ISM américain, beaucoup de bruit pour bien peu de chose

Dans un contexte où les marchés sont à l’affût de n’importe quelle nouvelle pour tenter de trouver la bonne direction, une simple hausse de 0,7 point de l’ISM manufacturier suffit à faire décoller de près de dix points de base les taux américains à 10 ans et à faire décoller le dollar. Rien, pourtant, de ce rapport ne justifie un tel tumulte.

  • Commandes et production sont effectivement en hausse, de respectivement de 1,6 point et 0,6 point, à des niveaux, toutefois, encore faibles, de 55,1 et 54,2.
  • L’indicateur d’emploi passe sous les 50, à 49,6, pour la première fois depuis décembre 2020.
  • Seule l’opinion sur les stocks remonte nettement, de 51,6 à 55,9, ce qui peut être lu comme un bon signe si la demande est au rendez-vous ou, au contraire, son inverse, s’il s’agit de stocks subis.
  • Quant au haut niveau de l’indicateur synthétique, à 56,1, il continue de s’expliquer à raison de 2,5 points ce mois-ci par les délais de livraison toujours tendus, malgré leur léger repli, à 65,7, ce qui tendrait plutôt à signaler un petit tassement des tensions.

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Banque d’Angleterre et PCE américains font sortir les marchés de taux de leur torpeur

Voilà le genre de déclarations auxquelles il va sans doute falloir s’habituer. Après avoir annoncé un ralentissement de ses achats d’actifs il y a trois semaines, la Banque d’Angleterre pourrait considérer la perspective d’une remontée de ses taux d’intérêt courant 2022, selon l’un des membres de son Comité de politique monétaire Gertjan Vlieghe. L’annonce a surpris. L’inflation britannique est loin d’avoir été parmi les plus vigoureuses ces derniers mois et les perspectives économiques post-Brexit sont encore aux proies à de nombreuses interrogations. Mais la reprise est là, elle est plutôt vigoureuse et incite la BoE à revoir à la hausse ses prévisions. Les déclarations de Vlieghe sont un peu comme la réponse du berger à la bergère.

 

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La BCE n’est pas encore prise en étau

La BCE ne publie pas de « Dots », ces prévisions de moyen terme des membres de la FED. Elle a, à ce titre, un gros avantage sur cette dernière face à l’envolée des perspectives d’inflation des marchés dont on peut envisager qu’elle finisse par contaminer l’opinion d’un nombre suffisant de gouverneurs pour interférer sur l’orientation de la politique monétaire américaine d’ici peu, notamment en cas d’adoption du plan Biden. Le passif en matière de déflation est, par ailleurs, autrement plus important en zone euro qu’il ne l’a été aux Etats-Unis et le plan de relance européen, bien que largement porté aux nues, n’a pas grand-chose à voir avec l’impulsion promise par les démocrates outre-Atlantique. Enfin, le risque systémique que représente le durcissement des conditions de financement des États européens les plus endettés est également une réalité très spécifique à la zone euro. Toutes ces raisons confondues offrent à la BCE de quoi répondre à la hausse des taux des marchés avec une relative aisance, ceci d’autant plus que la FED a jusqu’à présent défendu une posture très accommodante. Madame Lagarde ira-t-elle pour autant au-delà des mots ?

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Décevant, le rapport sur l’emploi américain voit ses effets court-circuités par l’accord de l’OPEP

Les déceptions en provenance du rapport sur l’emploi américain du mois de novembre n’ont pas eu le temps d’avoir les effets sur les marchés des taux. Entre-temps, l’accord intervenu entre les pays producteurs de pétrole en faveur d’une baisse de la production a fait s’envoler les cours du brut et, dans leur sillage, les taux d’intérêt à long terme américains. L’ensemble aboutit à une situation assez incohérente où la médiocrité des données américaines est suivie d’un redressement des rendements et d’une repentification des courbes des taux, seule la faiblesse du dollar permettant de réconcilier l’ensemble, avec, en prime, une singulière accélération de la hausse des cours de l’or. Il serait surprenant que les tendances observées sur les marchés obligataires en cette fin de semaine aillent très loin avant de s’inverser à nouveau.

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La FED pourrait-elle être plus « colombe » qu’attendu et ne pas modifier ses prévisions de hausse des taux ?

Avec trois réunions de banques centrales cette semaine, il serait étonnant qu’aucune ne surprenne par une communication plus ou moins « colombe » ou « fauconne », susceptible d’avoir des effets contrariants par rapport aux attentes. Des différents risques qu’inspirent la situation actuelle, c’est du côté de la FED que semble résider le plus inattendu, celui d’une FED in fine plus « dovish » qu’envisagé.

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