C. Lagarde, « dovish » par défaut

« Nous devons être prêts à l’imprévisibilité »… et pour cause. Rarement la présidente de la BCE n’est apparue aussi incertaine, qu’il s’agisse, bien sûr, des développements possibles sur le front de la guerre commerciale, de leurs conséquences en matière de croissance et d’inflation ou, encore, des effets à terme des initiatives européennes en faveur de la défense et des infrastructures. Préoccupée, Mme Lagarde l’est indiscutablement, au point d’avoir fait dévisser les taux à deux ans allemands de quelques sept points de bases supplémentaires malgré l’annonce largement anticipée d’une baisse d’un quart de point de ses taux directeurs, à 2,25 % concernant le taux de facilités de dépôts. La suite ? Nul ne sait pourtant, car si la BCE se satisfait des résultats obtenus sur le front de l’inflation, « y compris des services », et anticipe une révision à la baisse des perspectives de croissance, rien ne lui permet de s’engager sur ce que sera sa politique future, qui sera décidée au cas par cas, en fonction des éléments à disposition.
Qu’attendre de plus dans le contexte en présence ? D. Trump tient les banques centrales et les perspectives internationales dans un étau dont il semble le seul maître. Si l’action de la BCE permet de préserver une pentification de la courbe des taux d’intérêt, cette protection se révèle aujourd’hui de bien peu d’effets pour protéger les bourses face aux menaces en présence. Il faut espérer que l’offre de crédit résiste davantage, c’est sans doute sur ce point que la vigilance de la BCE porte déjà et, sauf volte-face, a priori peu probable, de la politique américaine, ce qui l’incitera à aller plus loin dans le processus de baisse des taux dans les mois à venir.

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À ce stade, les menaces américaines ont profité à la Chine. Ça ne devrait pas durer.

Au premier trimestre, le PIB chinois est ressorti en hausse de 1,2 %, après 1,6 % en fin d’année dernière. Sur un an la croissance économique est inchangée, de 5,4 % du fait notamment à la révision à la hausse du troisième trimestre. Les données mensuelles d’activité sont en amélioration, avec une accélération de la croissance de la valeur ajoutée dans l’industrie et les services, de même que des ventes de détail et de l’investissement.
Reste que ces résultats sont antérieurs au 2 avril, date à partir de laquelle les droits de douanes américains sur les produits chinois se sont envolés, jusqu’à atteindre 145 % en fin de semaine dernière. Si la perspective d’une hausse des tarifs américains a dopé l’activité du premier trimestre, c’est bien l’effet inverse qu’il faut anticiper pour les trimestres à venir.

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Enquêtes européennes : calme sur le BLS, tempête sur le ZEW

D’après l’enquête « Bank Lending survey », d’avril, les conditions de crédit se sont détendues : le pourcentage net de banques rapportant un durcissement de leurs conditions de crédit est moindre qu’au premier trimestre, quand bien même il est resté légèrement positif, autour de 3 %, en ce qui concerne le crédit à la consommation et le crédit aux entreprises. Les conditions de crédit hypothécaire se sont, quant à elles, véritablement assouplies, avec un solde à -7 %, en raison de la concurrence entre les banques.

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L’inflation seule aurait suffi pour faire baisser les taux américains…

Après un début d’année inquiétant, l’inflation américaine montre de vrais signaux de ralentissement. Elle est passée de 2,8 % en février à 2,4 % en mars. Même chose pour l’inflation sous-jacente, en recul de trois dixièmes, à 2,8 %. En termes mensuels, les prix à la consommation ont même baissé de 0,1 %, pour la première fois depuis presque trois ans, sous l’effet combiné du ralentissement du CPI « cœur », à 0,1 % et de la baisse de 2,4 % des prix de l’énergie. En résumé, à l’exception de l’alimentaire, en hausse de 0,4 % sur un mois, les données du mois de mars sont d’un cru rarement égalé depuis la fin du covid….
Dans ce contexte, la Fed aurait clairement pu envisager de reprendre ses baisses de taux… Si seulement il n’y avait pas les initiaties ravageuses de D. Trump.

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Dans la panoplie de guerre commerciale, la bombe des taux vaut toutes les ripostes

Parmi les scénarios de risques envisagés début janvier à la perspective d’un retour de D. Trump à la Maison blanche, celui d’un double krach obligataire et du dollar que provoquerait la perte de confiance des investisseurs étrangers à l’égard de l’administration américaine, occupait une place de choix. La déclaration de guerre commerciale de D. Trump il y a tout juste une semaine y a ajouté une nouvelle dimension : celle d’une arme économique toute puissante susceptible d’être actionnée par les premiers détenteurs de dette du Trésor américain, le Japon et la Chine, en particulier. L’a-t-elle été ? Ce n’est pas encore certain mais l’hypothèse gagne du terrain et commence à faire le travail sur le niveau des taux d’intérêt à long terme de la dette publique américaine, subitement remontés à 4,87 % durant la nuit pour les emprunts à 30 ans. Il s’agirait d’une bombe obligataire aux effets instantanés pour l’économie américaine et mondiale.

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BMG mars 2025 – Dommage…ça commençait à s’améliorer

En mars, notre BMG revenait en zone légèrement positive pour la première fois depuis octobre, à 0,3 après 0,2 (inchangé) en février. Les momenta des composantes du baromètre de mars étaient plutôt bien orientés, à l’exception de l’investissement. Les Etats-Unis restaient le seul pays à la limite du territoire négatif. Ailleurs, en partie du fait d’une amélioration des débouchés américains en prévention des hausses de droits de douanes mais aussi des initiatives européennes, les indicateurs composites restaient bien orientés. Notre baromètre de l’inflation se repliait quant à lui, à -0,4, toujours en territoire négatif. Mais tout ceci c’était en mars. Depuis il y a eu le 2 avril….

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Déprime industrielle allemande, le pire est devant nous

En février, la production industrielle allemande a reculé de 1,3 %, dont 0,6 % pour sa composante manufacturière, retombée à un niveau inférieur de 12 % à celui de janvier 2020. Les commandes, de leur côté, ont stagné. Malgré le léger rebond des ordres étrangers et des exportations, l’hypothèse des droits de douane américains n’a pas sensiblement accru la demande adressée par les Etats-Unis aux industriels allemands en début d’année.
La concrétisation des tarifs, elle, pourrait avoir un effet nettement plus visible, dont les conséquences récessives à court terme ne font guère de doute. Le temps que le plan Merz se mette en place, les perspectives sont donc particulièrement sombres pour l’industrie, et, par là même, l’ensemble de l’économie allemande.

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Rapport sur l’emploi largement illisible aux Etats-Unis

Le chiffre phare du rapport sur l’emploi américain, 228 K créations totales de postes au total en mars, est, paradoxalement, le seul à être satisfaisant. En effet, les données de janvier et février ont été révisées à la baisse et sont, désormais, inférieures de 18K et 34K à celles publiées en première lecture.

Sectoriellement, la santé reste le principal pourvoyeur d’emplois, tandis que les autres secteurs évoluent à des rythmes ralentis, ou légèrement négatifs, comme  dans l’information, les activités minières et, pour le deuxième mois consécutif, au sein des emplois fédéraux, victimes du DOGE. Pour autant, les 4K emplois supprimés en mars, après 11 K en février, envoient un signal largement moins désastreux que ce que laissent entendre les retours d’autres sources, enquête Challenger notamment.

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