Le PIB japonais, objet de crispations entre la BoJ et le gouvernement fait chuter le yen

Rien de tel qu’une contraction du PIB pour renforcer la rhétorique de la nouvelle première ministre japonaise et mettre plus en porte-à-faux la BoJ sur son intention de poursuivre la normalisation du niveau de ses taux directeurs. Après une progression de 0,6 % au printemps, l’activité s’est contractée de 0,4 % au troisième trimestre au Japon, une occasion d’enfoncer le clou pour Mme S. Takaichi, en faveur du plan de relance en préparation et d’une opposition plus farouche à toute hausse des taux directeurs que la BoJ s’apprêtait à décider en décembre. Avec un déflateur du PIB en hausse annuelle de 2,8 %, la posture toujours très accommodante de la BoJ pose d’autant plus question que la politique budgétaire a pris un tour résolument expansionniste avec l’arrivée au pouvoir de la nouvelle première ministre. Dans un tel contexte, la perspective de maintien de taux directeurs à 0,5 % attise les pressions à la baisse du yen dont le taux de change a de nouveau faibli contre le dollar ce matin, pour se rapprocher de ses points bas de l’année dernière, à 145,7 yen pour un dollar. Mme Takaichi, dont l’objectif est bel et bien d’affaiblir ce dernier, n’y verra pas d’inconvénient, au risque de devoir payer cette préférence par des taux de financement de plus en plus exorbitants au vu du haut niveau d’endettement public du pays. Les conditions ne semblent décidément pas en place pour une stabilisation du yen et des rendements des JGB, qui affectent, par ailleurs, la compétitivité européenne et menacent le reste du monde d’une raréfaction des sources de financements japonais.

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La croissance chinoise déçoit, sans surprise

Les données du commerce extérieur en fort ralentissement avaient donné la trajectoire, les PMI avaient enfoncé le clou, les statistiques publiées cette nuit le confirment : la conjoncture chinoise est à la peine. Non seulement la croissance de la production industrielle a nettement ralenti en octobre mais les activités de services ont également marqué le pas, sur fond de persistance de la crise immobilière et de frilosité des consommateurs.

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Shutdown, réforme fiscale, taux longs, or… l’imparable enchaînement

Les épisodes de Shutdown, on connaît. Même pas mal serait-on tenté de dire. Le discours est un peu simpliste face à une paralysie inédite de l’administration fédérale américaine et dans le contexte très particulier en présence où les investisseurs n’ont d’yeux que pour les développements autour de l’IA, au risque de passer à côté de l’essentiel, du reste bien peu renseigné.
Certes, les quelques publications macroéconomiques disponibles sont plutôt réconfortantes. Les indicateurs de climat des affaires tiennent. Mieux encore, ils se sont légèrement améliorés dans les services. Idem pour l’emploi si l’on en juge par les données de l’ADP. Il y a pourtant bien des raisons de douter des conclusions qu’on en retire.
D’abord, parce leur analyse détaillée peut suggérer une réalité nettement plus discutable, en particulier sur le front du marché de l’emploi. Ensuite parce que les retours en provenance du terrain ne sont pas franchement correspondants. L’inquiétude des Américains, déjà élevée avant même le Shutdown, est extrême comme signalé par l’indice Michigan et susceptible de monter plus vite au fur et à mesure du prolongement de ce dernier.
Par ailleurs, l’opacité gagne du terrain sur nombre de sujets, qu’il s’agisse des conditions conjoncturelles ou des risques plus sérieux que suggère le renouveau des tensions sur le marché monétaire, alors que les ponctions du financement du Trésor sont de plus en plus indigestes.
Enfin, parce que, derrière le budget 2026 au sujet duquel démocrates et républicains ne parviennent à s’accorder, c’est potentiellement la réforme fiscale de D. Trump qui pourrait être menacée. …

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La BoE ralentit la cadence de ses baisses de taux et conditionne leur reprise

Les banques centrales sont décidément moins promptes à abaisser leurs taux directeurs. Après le messages de la Fed de mercredi dernier, qui a mis en doute la probabilité d’un nouveau repli des Fed Funds en décembre, relayé par celui de la BCE qui a fermé la porte à l’éventualité d’une baisse de ses taux, la Banque d’Angleterre a sauté son tour aujourd’hui. Cette dernière dont les décisions étaient réglées comme du papier à musique, à raison d’un ajustement d’un quart de point chaque deux comités de politique monétaire, a donc rompu cette cadence. Malgré un verdict serré, de cinq votes sur neuf en faveur de ce statu quo, contre quatre pour une nouvelle baisse, la lenteur du processus désinflationniste a emporté la décision. L’inflation encore de 3,8 % et les salaires en hausse de plus de 5 %, bonus compris, à peine moins sans ces derniers, sont jugés insuffisants pour poursuivre l’assouplissement monétaire.

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France-Allemagne, l’écart industriel se creuse davantage

En hausse de 1,9 % en septembre, la production manufacturière allemande offre quelques signes d’amélioration ce matin. A ce stade, néanmoins, ces résultats sont loin de compenser les pertes récentes, en particulier celle du mois d’août au cours duquel l’activité manufacturière s’était contractée de 4,7 %. Les commandes, bien que stabilisées, ne promettent pas, non plus, de reprise imminente de la production, laissant place à un diagnostic toujours très mitigé sur les perspectives industrielles Outre-Rhin. Le contraste avec les retours en provenance de l’Hexagone sont de fait saisissants. En septembre, la production manufacturière française s’est, en effet, améliorée de 0,9 %, ce qui, malgré sa contraction du mois précédent, porte à 2,4 % sa hausse en trois mois…

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Aux Etats-Unis, les grandes entreprises sauvent la donne du marché de l’emploi

Shutdown oblige, les quelques publications en provenance de l’économie américaine sont scrutées avec plus d’attention que jamais pour tenter d’en tirer le maximum d’informations. A ce titre, les données de créations d’emploi de l’ADP, les seules qui seront publiées ce mois-ci, apportent quelques éclairages :
1- Avec en moyenne 42 K créations de postes, la situation a été moins dégradée en octobre qu’au cours des trois mois précédents : de juillet à septembre, ce chiffre n’avait pas dépassé 24 K.
2- Les secteurs du commerce, transports et utilités ont totalisé 42K créations de postes et ceux de la santé et de l’éducation 25 K, soit un total de 72 K postes, auxquels se sont ajoutées des évolutions plus modestes en provenance du secteur financier, des mines et de la construction. Les destructions ont été concentrées dans l’information, les services professionnels et les loisirs.
Vu sous cet angle, le shutdown ne semble pas avoir d’impact majeur sur le marché de l’emploi, comme du reste suggéré par les composantes emploi des ISM. Les détails apportent néanmoins quelques nuances d’importance à ce premier diagnostic.

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En novembre notre BMG pointe vers un dangereux enlisement en zone euro

Révisé de -0,1 à -0,4 en octobre, notre baromètre macroéconomique global revient à zéro en novembre, un léger mieux assuré par l’amélioration des climats des affaires, Chine exceptée. Lissé sur 3 mois, notre BMG continue de refluer, néanmoins, notamment du fait de sa nette détérioration en zone euro. Sauf au Japon, l’environnement des consommateurs reste en  berne et nos indicateurs d’investissement piétinent en territoire neutre ou négatif. En revanche, les exportations retrouvent quelques couleurs, grâce, notamment, aux Etats-Unis.

Notre baromètre d’inflation, au mieux neutre, retombe en territoire négatif au niveau global, une première depuis le mois d’avril.

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Mme Lagarde surjoue la confiance

Volonté de résister au début de pressions en faveur d’un assouplissement monétaire ou réelles inquiétudes sur l’inflation ? Probablement un peu des deux avec pour résultat une présidente de la BCE plutôt « hawkish » que l’inverse. Résolument optimiste sur les perspectives de croissance, Mme Lagarde donne le sentiment d’exploiter chacune des faiblesses actuelles comme des atouts pour l’avenir et de sciemment passer sous silence les aspects les plus préoccupants de la conjoncture. A l’inverse son insistance que les incertitudes relatives aux perspectives d’inflation et les développements imprévisibles susceptibles de créer de mauvaises surprises donnent au final un discours assez largement déséquilibré. Au total, bien peu d’espoirs d’un possible changement de posture dans une direction plus accommodante sous peu.
Après la Fed hier et l’inflation allemande un plus plus tôt aujourd’hui (voir à ce sujet PIB et inflation en Allemagne) la messe semble dite : la BCE ne baissera pas ses taux directeurs cette année et ne passera pas à l’acte sans baisses additionnelles significatives de la part de la FED. Cette conclusion remet en partie en question notre scénario, lequel escomptait deux baisses d’un quart de point chacune des taux directeurs à cheval entre la fin de cette année et l’an prochain. Curieusement, l’euro ne retire aucun bénéfice de cette communication. Il est vrai que le dollar continue l’ascension provoquée par la prudence de J. Powell sur l’éventualité d’une nouvelle baisse des Fed Funds en décembre…

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