Rien de tel qu’une contraction du PIB pour renforcer la rhétorique de la nouvelle première ministre japonaise et mettre plus en porte-à-faux la BoJ sur son intention de poursuivre la normalisation du niveau de ses taux directeurs. Après une progression de 0,6 % au printemps, l’activité s’est contractée de 0,4 % au troisième trimestre au Japon, une occasion d’enfoncer le clou pour Mme S. Takaichi, en faveur du plan de relance en préparation et d’une opposition plus farouche à toute hausse des taux directeurs que la BoJ s’apprêtait à décider en décembre. Avec un déflateur du PIB en hausse annuelle de 2,8 %, la posture toujours très accommodante de la BoJ pose d’autant plus question que la politique budgétaire a pris un tour résolument expansionniste avec l’arrivée au pouvoir de la nouvelle première ministre. Dans un tel contexte, la perspective de maintien de taux directeurs à 0,5 % attise les pressions à la baisse du yen dont le taux de change a de nouveau faibli contre le dollar ce matin, pour se rapprocher de ses points bas de l’année dernière, à 145,7 yen pour un dollar. Mme Takaichi, dont l’objectif est bel et bien d’affaiblir ce dernier, n’y verra pas d’inconvénient, au risque de devoir payer cette préférence par des taux de financement de plus en plus exorbitants au vu du haut niveau d’endettement public du pays. Les conditions ne semblent décidément pas en place pour une stabilisation du yen et des rendements des JGB, qui affectent, par ailleurs, la compétitivité européenne et menacent le reste du monde d’une raréfaction des sources de financements japonais.






