Les Américains prennent de l’avance sur une tempête que la Fed ne peut anticiper

Mars sera-t-il le dernier mois sauf pour l’économie américaine, avant la déferlante promise par la hausse des droits de douanes ? En tout cas, les Américains semblent s’y préparer : après les données de ventes automobiles en forte hausse publiées la semaine dernière, les ventes de détail ont progressé de 1,4 %, leur plus forte augmentation en valeur depuis deux ans, malgré la baisse marquée des dépenses d’essence. Les achats de véhicules ont bondi de 5 % en valeur, ceux de matériaux de construction de plus de 3 %, et les équipements de loisirs de 2,4 %. L’envolée des anticipations d’inflation a donc porté ses fruits sur la consommation. Les industriels américains n’en ont, toutefois, pas beaucoup profité : la production manufacturière n’a augmenté que de 0,3 % en mars, grâce à une hausse de 1,7 % des biens d’équipement mais la production de biens de consommation a, en revanche, reculé de 1 % ce qui porte à 0,3 % sa progression annuelle. Les entreprises américaines ne sont pas prêtes à pouvoir se substituer au chinoises et les Américains en ont bien conscience et devancent l’appel.

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Les indicateurs récessifs se multiplient sur l’emploi américain

Aujourd’hui ont été publiés deux indicateurs des plus inquiétants sur l’économie américaine, et, notamment, sur l’emploi :
– La composante emploi de l’ISM non manufacturier de mars est passée de 53,9 à 46,2, soit une baisse de presque 8 points. Depuis les débuts de cet indicateur, en 1997, un tel recul n’avait été observé que trois fois, en 2008, en 2014 et en 2020.
– L’enquête Challenger montre une forte accélération des destructions d’emplois, à 275 K en mars, soit un rythme supérieur à celui de la crise de 2008, quoique toujours inférieur à celui constaté pendant le Covid.

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PPI US : premiers effets des tarifs, frein à la baisse des taux et peu de répit pour le S&P

Après les CPI, au tour des prix à la production de se montrer plutôt rassurants dans l’ensemble, avec une stagnation de l’indice total et, même, une baisse de 0,1 % de l’indice sous-jacent en février. Sur un an, la hausse des prix n’est plus que de 3,2 %, après 3,7 % et celle de l’indice hors énergie et alimentaire a ralenti de quatre dixièmes, à 3,4 %. Deux points viennent pourtant brouiller ce message rassurant :
1- les chiffres de janvier ont été sensiblement révisés à la hausse, de 0,4 % à 0,6 % concernant l’indice total.
2- Surtout, alors même que les PPI services reculent de 0,2 %, ceux des biens augmentent de 0,4 %, une hausse hors norme, la plus forte depuis deux ans dont l’explication la plus plausible se trouve dans les premières hausses de droits de douane à l’encontre de la Chine début février, alourdis et étendus depuis à d’autres pays.
Impossible à décrypter à partir des données du CPI d’hier, les premières mesures protectionnistes commencent, donc, à produire leurs effets et ça ne devrait pas se calmer de sitôt à en juger par le calendrier annoncé. En dépit des bons résultats apparents, les marchés de taux ne se satisfont guère de ces tendances. Les taux à 2 comme à 10 ans, déjà en hausse hier, continuent à se renchérir graduellement. Or, sans repli des taux, qui habituellement accompagne les phases de retracement des bourses, la tendance à la baisse des indices boursiers américains risque d’avoir du mal à trouver du répit…

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Aux Etats-Unis, la consommation baisse, les prix PCE ne décélèrent pas

 

Comme le laissaient prévoir les ventes de détail, la consommation réelle des ménages américains s’est contractée en janvier, de 0,5 %. Il s’agit de la première baisse significative depuis un an et de la plus forte depuis presque trois ans. Certes, les circonstances du début d’année pourraient plaider en faveur d’un impact temporaire des évènements climatiques mais les tendances plus récentes ne permettent pas d’écarter un phénomène plus profond.

Du côté des prix, le rythme de hausse des PCE reste inférieur à celui du CPI. C’est suffisant pour faire baisser l’inflation totale d’un dixième, à 2,5 % et sa composante hors énergie et alimentaire, de trois dixièmes, à 2,6 %. Pour autant, les tendances mensuelles sont moins favorables, avec des hausses de prix totaux comme sous-jacents de 0,3 %, toujours supérieures à ce qu’il faudrait pour renouer avec une inflation sous contrôle, avant même les hausses de tarifs à partir de maintenant.

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Dégradation conjoncturelle américaine : un peu, beaucoup… dangereusement ?

En janvier, la conjoncture américaine avait enregistré quelques signaux contrariants sur le front de l’emploi ou des climats des affaires rapidement attribués à des phénomènes hors du champ économique : grands froids, incendies… En février, néanmoins, les PMI, les indicateurs NAHB, la confiance des consommateurs se sont, encore, dégradés, forçant à considérer qu’après sa performance 2024, la conjoncture amorçait une tendance moins flamboyante, comme semblaient déjà l’annoncer les comptes nationaux du dernier trimestre.
Sauf que les données du jour enfoncent un peu plus le clou. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont bondi, les prix PCE ont été révisés à la hausse et, surtout, les promesses de ventes immobilières ont atteint leur plus bas niveau depuis le début du millénaire. A partir de quand cela devient-il vraiment préoccupant ?

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Ravalement de façade des indicateurs européens

En février, l’indicateur de confiance des ménages et des entreprises en zone euro a regagné un point, à 96,3, une bonne nouvelle a priori, renforcée par l’amélioration du climat des affaires de la France et de l’Allemagne, pays parmi les plus en difficulté de la région, au contraire de l’Italie et de l’Espagne. A y regarder de plus près, le bilan reste pourtant très mitigé. Si le rebond industriel est bienvenu, il concerne surtout les perspectives des industries allemandes, toujours très faibles et aujourd’hui menacées par les annonces de D. Trump. Les retours en provenance des services, qui ont jusqu’alors soutenu la croissance, sont nettement moins favorables, pointant notamment vers une forte détérioration des perspectives de demande et d’emplois, comme confirmé, en France, par les données de chômage du mois de janvier.
Dans le même temps, la détente monétaire a permis un rebond bienvenu des crédits aux ménages et aux entreprises. Ceux-ci ont progressé de respectivement 0,9 % et 1,6 % pour l’ensemble de la région, soit leur plus forte hausse depuis la mi-2023.
Le diagnostic en présence est donc, on ne peut plus, mitigé : en apparence, plutôt meilleur qu’au cours des tout derniers mois, il soulève bien des questions sur les tendances à venir, face, qui plus est, à la montagne d’incertitudes qui attendent l’Europe pour la suite de l’année.

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