Intervenants

Véronique Riches-Flores : économiste, diplômée de l’Université de Paris I, fondatrice et Présidente de RichesFlores Research, est la principale contributrice à la recherche produite. Son expérience dans le milieu académique -Observatoire Français des Conjonctures Economiques-, et dans la Banque d’Investissement -en tant que chef économiste chez SG CIB de 1994 à 2012, lui permet de garantir une production spécialement adaptée aux besoins des professionnels de la gestion d’actifs et des grandes entreprises.

Experts économistes ou financiers, les autres participants à la recherche du bureau d’études ont acquis une compétence reconnue leur permettant de garantir des prestations de haute qualité.

Ci-dessous, en guise de présentation, une autobiographie écrite en mars 2017 pour le  Magazine des Professions Financières & de l’Économie (accessible ici).

Parcours académique

Mon attirance pour l’économie, science humaine à la charnière du politique et de l’histoire, s’est révélée assez tôt, dès le lycée. Enthousiasmée par mes quatre premières années d’université, j’ai fait le choix du DEA « Économie et Finances Internationales » de l’Université de Paris I Panthéon Sorbonne, dans le cadre duquel les travaux menés avec G. LAFAY au CEPII (Centre d’Économie Prospective et d’Information Internationales) sur les enjeux du commerce mondial et de la spécialisation internationale, ont largement influencé ma démarche et ma compréhension de l’économie. 

Ma première expérience à la division internationale du département des diagnostics à l’OFCE m’a comblée. Structuré à l’époque autour de trois départements différents -Diagnostics, Économétrie et Études – l’OFCE était un terrain privilégié pour les économistes en herbe. Philippe SIGOGNE y deviendra mon mentor relayé par Monique FOUET. J’y ai fait mes armes, appris la rigueur, la cohérence du diagnostic et de la prévision économique internationale, l’indépendance d’esprit indispensable au métier de chercheur et la force de conviction qui va avec. Cette indépendance a été l’un des traits les plus forts de mon caractère professionnel.

Par ailleurs, je n’ai jamais considéré la théorie économique comme universelle mais toujours en mouvement ce qui en fait un champ d’analyse empirique inépuisable et fascinant qui a été le véritable moteur de mon parcours. Les comportements changent, évoluent et se modifient, parfois radicalement, en fonction des conditions politiques, démographiques, sociales… Ma vision a ainsi très vite été structurelle, en dépit de la casquette de conjoncturiste ou d’économiste de marché que l’on m’attribue le plus souvent et de la passion que j’éprouve pour l’analyse du jeu des forces économiques immédiates et des enchainements géographiques ou inter temporels qui façonnent les enjeux de court terme.

Du bureau d’étude à la finance

Quatre années passées à la Direction Financière du feu CEPME au début des années 90, alors dirigé par Michel PRADA, m’ont ouvertes à la réalité des marchés financiers. J’approchais là ce dont je ressentais le besoin d’acquérir après cinq années passées à faire de la recherche fondamentale sans réelle implication de terrain, l’économie réelle et la prise de risques. 

Cet apprentissage effectué, je pouvais approcher le milieu bancaire en dehors duquel il était bien difficile de prétendre mener à bien une carrière d’économiste. J’ai rejoint la Société Générale par le département des études économiques dont j’ai pris la tête de la cellule de conjoncture internationale. Ce milieu dans lequel il était de règle de ne pas secouer les esprits ne me convenait guère, je n’y suis restée qu’une année, sollicitée par la Direction des Marchés de Capitaux, l’actuel SGCIB. Je resterai 16 années chez SGCIB en tant que Chef Économiste, d’abord pour le seul cash equity puis pour l’ensemble de la banque d’investissement, à la tête de l’équipe parisienne d’économistes.

L’apport de cette expérience est incommensurable. Le rythme des salles de marchés, la vie d’un grand groupe financier, de ses évolutions au long cours, étaient fascinants, même si parfois déconcertants. Comme dans la pratique de mon métier, j’observais les changements d’un paquebot dans lequel les décisions stratégiques prennent des années avant de révéler leur impact et, le cas échéant, l’erreur d’orientation.

« Trop honnête intellectuellement »

Le métier d’économiste de banque d’investissement a assez largement changé avec la crise de 2008 et plus encore avec la crise souveraine de 2010. Les économistes ont vu leur rôle considérablement accru. Après des années durant lesquelles le diagnostic économique avait été relégué au second plan de la vie des marchés, ce brutal retour au fondamental était une réelle source de satisfaction. Sauf que, devenus incontournable, l’économiste était de facto plus surveillé, perdant une bonne part de ce qui pouvait faire la satisfaction de son métier, l’indépendance. Lorsque qu’il m’a été reproché un jour « ma trop grande honnêteté intellectuelle » j’ai compris que ce milieu qui m’avait donné tant de satisfactions ne me permettrait plus d’exercer mon métier comme je l’entendais.

La voie de l’indépendance

Le rêve que j’avais parfois alimenté de créer mon propre bureau d’analyse économique refit rapidement surface. Mes années passées à la SG m’avaient fait prendre conscience de l’originalité de mon approche, alliant immédiateté et long terme dans une perspective globale. L’indépendance me permettrait de m’affranchir des contraintes liées au compromis permanent des grandes structures dans lesquelles le scénario économique est saucissonné entre différentes équipes. Mon apprentissage des marchés financiers me permettait en outre d’intégrer la dimension financière et stratégique à mon analyse fondamentale internationale, indispensable aux professionnels à l’égard desquels j’envisageait que mes recherches servent, ceux de la gestion d’actifs que j’avais appris à connaître au cours des seize dernières années.

Le public de la gestion d’actifs est un des plus réceptifs à l’analyse économique. C’est également le mieux formé et le plus directement exposé aux prises de positions qu’implique l’adoption d’un scénario macro-économique et financier. Je retrouve parmi ces acteurs des interlocuteurs attentifs aux sujets qui animent mon propre intérêt intellectuel malgré les impératifs qui sont les leurs et les limites imposées par leurs responsabilités. Les bouleversements en cours nécessitent d’être remis dans une perspective historique et structurelle dans laquelle le politique et le social, sont indissociables de l’investigation économique. Cette situation nécessite la prise de recul que beaucoup d’économistes de marché ont perdu de vue. En ce sens, mon approche est complémentaire de ce procurent la plupart des brokers, reconnue pour sa constance et son indépendance. Souvent, j’ai dû défendre des positions à contre-courant du consensus qui, fort heureusement, se sont révélées plus justes que ce dernier.