L’inflation, c’était sûr, ferait son retour. Non seulement l’activité économique s’améliorait rapidement sur fond de remontée des cours du pétrole mais la politique de Donald Trump, à coup de vaste réforme de la fiscalité et de protectionnisme, ne tarderait pas à attiser les effets inflationnistes de la chute du dollar. De trois hausses de taux directeurs prévues par la FED jusqu’alors, les marchés n’hésitaient pas à envisager un, voire deux crans de plus. Fin février, la probabilité d’un relèvement des fed funds à 2,25 %-2,50 % d’ici la fin de l’année était de 25 % sur les marchés à terme américains ; les taux à 30 ans, qui avaient franchi un mois plus tôt le niveau de 3 %, s’élevaient à 3,20 % pour la première fois depuis l’été 2015 et la courbe des taux, en phase de repentification, redonnait de la latitude la FED. Moins de trois semaines plus tard, le paysage semble avoir bien changé et les perspectives qui prévalaient alors s’éloignent de plus en plus. Après avoir laissé entendre que le relèvement des taux directeurs de la FED pourrait se faire plus vite que prévu, Jay Powell va-t-il franchir le pas cette semaine et annoncer un changement du scénario de la FED ?
Tag Archives: dollar
Beaucoup d’emplois, moins de salaires…Le rapport sur l’emploi de février devrait requinquer le dollar
C’est, a priori, le meilleur rapport que l’on pouvait escompter avec une solide vigueur des créations d’emplois en février (313K) et un mois de janvier révisé à la hausse (239K) sans stress d’inflation salariale :
- la croissance annuelle des salaires est revue à la baisse 2,8 % en janvier et ressort à 2,6 % en février
- le taux de chômage est stable à 4,1 % grâce à une remontée du taux de participation.
RCM mars 2018 – Derniers râles du scénario de reflation
Le regain de tensions et de volatilité des marchés financiers de la première quinzaine de février semble, en apparence, avoir été digéré. Après avoir perdu 9 % de sa valeur entre son point sommet historique du 26 janvier et le 8 février, l’indice MSCI mondial avait récupéré 3,5 % en fin de mois, en même temps que la plupart des tendances de marché susceptibles d’accréditer le scénario de reflation avaient repris le dessus. Nous restons dubitatifs par rapport à ces tendances, privilégiant un scénario de regain de tensions sur les marchés boursiers, dorénavant moins soutenus par le momentum des données économiques (voir à ce sujet notre baromètre) et par les fondamentaux du marché pétrolier.
Sale temps pour le scénario de reflation
Au scénario de reflation que les marchés continuent de plébisciter malgré l’avertissement de ce début de mois, les données du jour ont mis du plomb dans l’aile. Comme nous l’avions envisagé la semaine dernière (voir à ce sujet «Normalisation des PMI»), l’indice PMI du climat des affaires manufacturier chinois s’est fortement replié ce matin. Cette détérioration semble bel et bien résulter de l’inflexion du momentum manufacturier mondial que reflètent, tout à la fois, les données de production et de commerce depuis la fin de l’année dernière. À cela s’ajoutent, sans doute, les effets dépressifs de la forte appréciation de yuan jusqu’en début de mois.
BMG Février 2018 – Nos baromètres d’activité et d’inflation s’effondrent
Notre indicateur d’activité se dégrade et bascule en territoire négatif, à -0,4, en février. En cause, l’effritement conjoncturel de toutes les régions couvertes, Etats-Unis exceptés. Sauf l’investissement, toutes les composantes de notre baromètre enregistrent un repli plus ou moins marqué.
Notre indicateur d’inflation retombe, quant à lui, lourdement, à -0,3 après +1,1 en janvier, son plus bas niveau depuis mai 2017, sous l’effet notamment du repli des cours du pétrole.
Normalisation des PMI
Faiblesse du dollar, tassement des ventes automobiles et mollesse des échanges mondiaux finissent par rattraper les PMI européens et japonais. Le dollar et l’activité pétrolière préservent le secteur aux Etats-Unis.
Après un second semestre particulièrement encourageant, les indicateurs PMI du climat des affaires se tassent depuis le début de l’année, marquant en février un repli significatif au Japon comme en France et en Allemagne. Lire la suite…
Mises en chantier et prix du commerce extérieur américains
Après une pause en décembre, les États du sud des États-Unis frappés par les ouragans redonnent un coup de booster au marché de la construction en janvier avec une progression de 9,3 % des mises en chantiers, la plus forte depuis juin 2017.
Les mises en chantier du reste du territoire se sont néanmoins reprises, progressant de 10 % également, après deux mois consécutifs de repli, un mouvement peut-être attribuable aux conséquences des incendies de Californie….. Lire la suite…
Anecdotes et perspectives américaines, la partie n’est pas gagnée
Rares ont été les périodes passées au cours desquelles la lecture des tendances de l’économie américaine a donné lieu a autant de divergences et d’incertitudes qu’aujourd’hui. Il faut dire qu’entre les stigmates d’une économie en fin de cycle, les conséquences des ouragans sur l’activité de ces derniers mois, les effets présumés à venir de la réforme fiscale, ceux encore incertains de la chute du dollar et les gesticulations sans fin de l’administration… il y a de quoi perdre son latin. Mieux vaut dans de telles circonstances faire preuve de modestie et prendre un peu de recul, sans toutefois négliger ce qui, en apparence du ressort de l’anecdote, pourrait nous mettre sur la piste de tendances plus fondamentales.