D’une crise d’offre à une crise de demande, les choses se précisent

Après un printemps relativement épargné, l’inflation galopante commence à produire ses effets. Très affectée, l’industrie allemande en est le premier exemple. Jusqu’au début de l’année, ses difficultés étaient principalement attribuées aux questions d’offre liées aux goulots d’étranglement sur les chaînes de valeur, d’où une production déprimée malgré des commandes souvent solides. Cette bonne tenue des commandes s’accompagnait, souvent, d’un formidable optimisme sur l’avenir malgré des menaces grandissantes. Les conséquences sur la demande d’un contexte de prix de plus en plus tendu n’ont, cependant, pas tardé à se faire sentir et sont aujourd’hui patentes. Après six mois de baisse, les commandes ont retrouvé, en juillet, leurs niveaux d’avant crise, soit un recul de presque 15 % par rapport à juillet 2021. La demande est donc bien en train de s’ajuster, l’activité industrielle s’en ressent et la perception des industriels sur la demande s’effondre. Ce constat, n’est pas forcément surprenant dans le cas de allemand, mais s’observe dans un nombre croissant d’économies, y compris hors Europe, et commence également à gripper les perspectives dans les services : quoiqu’à des degrés divers, France, Japon, Royaume-Uni et Etats-Unis, montrent des signes de tensions croissantes sur la demande. Les banques centrales pourraient bientôt obtenir ce qu’elles recherchent !

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L’inflation aux abonnés absents. Jay Powell risque-t-il de mettre le feu aux poudres ?

L’inflation, c’était sûr, ferait son retour. Non seulement l’activité économique s’améliorait rapidement sur fond de remontée des cours du pétrole mais la politique de Donald Trump, à coup de vaste réforme de la fiscalité et de protectionnisme, ne tarderait pas à attiser les effets inflationnistes de la chute du dollar. De trois hausses de taux directeurs prévues par la FED jusqu’alors, les marchés n’hésitaient pas à envisager un, voire deux crans de plus. Fin février, la probabilité d’un relèvement des fed funds à 2,25 %-2,50 % d’ici la fin de l’année était de 25 % sur les marchés à terme américains ; les taux à 30 ans, qui avaient franchi un mois plus tôt le niveau de 3 %, s’élevaient à 3,20 % pour la première fois depuis l’été 2015 et la courbe des taux, en phase de repentification, redonnait de la latitude la FED. Moins de trois semaines plus tard, le paysage semble avoir bien changé et les perspectives qui prévalaient alors s’éloignent de plus en plus. Après avoir laissé entendre que le relèvement des taux directeurs de la FED pourrait se faire plus vite que prévu, Jay Powell va-t-il franchir le pas cette semaine et annoncer un changement du scénario de la FED ?

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