La BCE pourrait ouvrir toutes les portes sans en franchir aucune, à ce stade

Pas de fuite, quasiment pas de prise de parole, les membres de la BCE veulent conserver toute leur latitude avant leur Comité de politique monétaire de jeudi, une priorité aisément compréhensible dans un contexte éminemment incertain où tout peut basculer en moins de 24 heures. On peut légitimement envisager que ce soit également le principal objectif de la communication que livrera sa présidente, Mme Lagarde, jeudi, à savoir : la BCE déploiera les moyens nécessaires pour faire face aux conséquences de la crise tout en veillant à ne pas relâcher ses efforts face aux risques d’inflation de moyen-long terme. Une fois ces bases posées, c’est dans les nuances qu’elle marquera le terrain : le chiffrage de ses prévisions, tout d’abord, et l’appréciation des risques en présence, sur lesquels elle appuiera plus ou moins et face auxquels elle se montrera plus ou moins disposée à déroger à la stratégie qui était la sienne à l’occasion de sa dernière conférence de presse début février. Parmi les points les plus influents, outre sa lecture de l’inflation, celle de la situation bancaire et les risques de liquidités assortis au contexte en présence feront sans doute toute la différence sur la posture du Conseil des gouverneurs et les réponses des marchés.

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BMG février 2022 – Situation avant la guerre

Notre baromètre économique global progresse très légèrement en février, à 0 après -0,2 en janvier, chiffre inférieur d’un dixième de point à sa première estimation. Après Omicron, les momenta de la production et de la consommation rebondissent, sans retrouver la zone positive pour ce dernier. Peu de mouvement du côté du commerce extérieur et une dégradation du contexte d’investissement. L’indicateur global d’inflation, lui, passe de 0,3 à 0,5.

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Avec la crise russe, c’est l’ordre établi après la 2nde Guerre Mondiale qui bascule

L’ordre du monde élaboré par les alliés aux lendemains de la 2nde guerre mondiale s’est bâti sur l’organisation d’une coopération internationale dont les principes peuvent être grossièrement résumés par les deux points suivants : (1)Les pays ont intérêt au commerce, qui les enrichit. (2)Ils n’ont pas intérêt à la guerre, qui les appauvrit. On consacre, par là même, le primat de l’économie et du commerce sur le militaire et le politique, tout en épargnant des vies humaines et en permettant l’enrichissement des individus. Pour qui veut aller plus loin, cet enrichissement conduit à une démocratisation des régimes. Si, contrairement à ces préceptes, la notion de protectionnisme a déjà refait surface ces dernières années, celle d’expansionnisme territorial reste quasi-unanimement combattue. La réponse occidentale à l’invasion de l’Ukraine par la Russie de V. Poutine s’inscrit dans ce schéma : la Russie est, économiquement, un « petit » pays qui va payer très cher son non-respect des règles internationales. Là où le bât blesse, c’est que la différence de régime et de conception entre les démocraties libérales occidentales et la Russie risque de faire échouer cette approche comme cela a déjà été le cas après 2014. Mais, surtout, le retour de la guerre, « irrationnelle » d’un point de vue économique, marque, pour le meilleur ou pour le pire, celui du politique au premier plan de la compétition internationale.

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L’inflation galope en zone euro avant même les pleins effets de la crise ukrainienne

Comme anticipé, les prix à la consommation en zone euro poursuivent leur accélération, avec une hausse annuelle de 5,8 % en février, après 5,1 % en janvier. L’accélération touche tous les pays, mais en priorité ceux de l’est tandis que la France, la mieux lotie, enregistre tout de même une hausse annuelle du CPI harmonisé de 4,1 %. Or, les choses ne vont pas s’arranger d’ici peu, de sorte qu’en moyenne, cette année, l’inflation semble bien partie pour avoisiner au moins 5 %, un choc pour les agents économiques et un dilemme sans nom pour les responsables monétaires.

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ISM manufacturier vs PIB d’Atlanta, deux versions de la conjoncture américaine

L’ISM manufacturier américain a regagné un point en février, à 58,8 ; une bonne nouvelle a priori si ce n’est que le haut niveau de l’indicateur n’a guère fait preuve de fiabilité en matière de croissance effective de l’économie américaine ces derniers temps. Entre novembre et janvier, la production manufacturière n’a quasiment pas évolué malgré des ISM plus élevés qu’aujourd’hui. Une fois encore, ces enquêtes semblent être victimes d’effets de base trompeurs : en février 2021 la production manufacturière avait, en effet, chuté de plus de 3 %…

L’estimation de la FED d’Atlanta pour la croissance du premier trimestre donne un autre son de cloche. Son dernier chiffrage dévisse un peu plus pour ne ressortir qu’à 0,04 %, une bien médiocre performance par rapport aux attentes du consensus qui, bien que modestes, oscillent encore entre 1 % et 3 % r.a., en dépit des effets supposés positifs de l’amélioration de la situation sanitaire et tandis que les effets du conflit avec la Russie sont encore à venir. A la fin de la semaine dernière, le prix du gallon d’essence avait déjà rejoint ses quasi-records historiques de 2014. Le WTI n’était alors qu’aux environs de 95 $ le baril, il est aujourd’hui à plus de 106 $… Au contraire du message des ISM, c’est le risque d’une récession qui pointe à l’horizon.

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La croissance sauvée au premier trimestre, selon l’IFO et l’INSEE

Après les bons PMI, les enquêtes mensuelles de l’IFO pour l’Allemagne et de l’INSEE, pour la France accélèrent avec des hausses respectives de 3 et 5 points pour leurs indicateurs composites. Les économies continuent d’évoluer au gré des restrictions, dont la réduction récente permet aux prestataires de services de retrouver de l’optimisme. Les évolutions sont un peu moins nettes dans l’industrie, avec même une faible baisse de l’indice français. Quant au contexte inflationniste, les perspectives de prix campent sur de hauts niveaux.

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En Europe, l’activité l’emporte sur les hausses de prix, selon les PMI de février

A l’exception du Japon, où les PMI chutent, les enquêtes de Markit, qui concernent pour l’heure principalement l’Europe, font état d’une forte hausse des climats des affaires. Ils atteignent ainsi des niveaux parmi les plus hauts depuis la reprise de la mi-2021, malgré un contexte de prix toujours tendu. Les résultats de ces enquêtes doivent, comme d’habitude, être relativisés : effets de base ou optimisme post restrictions, elles n’ont pas forcément été d’une grande aide pour prédire l’activité de ces deux dernières années. Toujours est-il qu’en tant que données avancées, les PMI fournissent quelques précieuses indications sur l’état de la conjoncture mondiale. En l’occurrence, bien que le contexte inflationniste européen continue de se détériorer, l’activité semble tenir bon et ne pas en subir, pour l’heure, les conséquences.

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Minutes de la FED, ventes de détail et production américaines

Réduction de son bilan à un rythme accéléré par rapport à 2017-2019 et hausse de ses taux plus rapide qu’à partir de 2015, ainsi se résument les principales précisions apportées par les minutes du dernier FOMC de la FED. Sur ces deux points ses prises de positions sont fermes et relativement « hawkish ». Toutefois la FED se garde de toute précision et soumet ses décisions à venir aux résultats économiques, qu’elle juge encore incertains, et aux développements des marchés financiers. Ces dernières nuances ont suffi pour rassurer. Quant aux données publiées plus tôt dans la journée, elles semblent montrer que la conjoncture s’est quelque peu redressée en janvier, au vu des premiers chiffres disponibles et malgré les conséquences de la crise sanitaire sur la mobilité, qui avaient notamment fait dévisser les climats des affaires.

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