L’emploi américain fait rebondir les taux. Le Michigan enfonce le clou #emploi

Révisions des mois précédents, des échantillons de population, évènements climatiques extrêmes… difficile de se faire, de prime abord, une idée de ce que veulent dire, dans le détail, les données d’emploi publiées cet après midi. Une chose semble sûre : dans l’ensemble, ces données ne sont pas mauvaises. Les créations d’emploi ont, certes, ralenti mais la révision à la hausse du mois de décembre maintient la dynamique des trois derniers mois à la hausse. Par ailleurs, le chômage a reculé et la croissance des salaires s’est accélérée de 0,5 %, ce qui n’avait plus été observé depuis le début 2023.

Au total, rien de ce rapport n’est susceptible de faire pression sur la Fed pour qu’elle envisage de baisser ses taux directeurs, en l’occurrence, plutôt de quoi conforter sa prudence récente. Une conclusion renforcée par l’envolée des anticipations d’inflation des ménages de l’enquête Michigan. Après avoir fortement corrigé, les rendements à 2 et 10 ans américains regagnent du terrain.

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Après le modèle allemand, un nouvel équilibre pourrait se dessiner en Europe

Perdante sur tous les fronts, tétanisée par les menaces de D. Trump, de la Russie et de la Chine, incapable de prendre son destin technologique en main et en proie à ses crises politiques nationales et à ses différends de plus en plus profonds, l’Europe peine à inspirer d’autre sentiment que celui de la désolation ces derniers temps. Les dés bougent, pourtant.

Loin de nous l’idée de nous contenter de ressasser que l’UE s’est régulièrement renforcée face à l’adversité ou de refuser de prendre la mesure des défis et des risques auxquels le Vieux continent, qui n’a jamais aussi bien porté son nom, fait face aujourd’hui. Il s’agit de prendre acte des nouvelles perspectives que pourrait offrir le rééquilibrage que les circonstances de ces dernières années accélèrent. La chute du modèle allemand, jusqu’alors perçu comme le plus efficient et la seule voie à suivre, est pour beaucoup dans ces changements. Doublé de la montée en puissance des pays du groupe de Visegrad, des impératifs énergétiques, militaires et technologiques qui s’imposent aux Européens aujourd’hui, l’évanescence de l’industrie allemande du passé ouvre la voie à une redistribution des cartes à la faveur d’un meilleur équilibre possible des spécialisations et des enjeux de pouvoir ou d’influence. Nous n’y sommes pas, à l’évidence, et la concurrence destructrice que se livrent les grandes Nations européennes peut encore savonner la planche, mais l’issue, à ce jour la seule susceptible de renforcer l’ambition d’une Europe souveraine et pérenne, n’a jamais semblé autant à portée de main.

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Changement de régime industriel en Allemagne ?

Malgré les médiocres résultats de l’économie allemande, certains pans de l’industrie profitent d’un environnement porteur. Contrairement à ce qui a fait la réussite passée du pays, ce n’est pas grâce à l’automobile ni à la machine-outil que l’industrie allemande tire son épingle du jeu aujourd’hui, mais grâce aux secteurs aéronautique et naval. Sans doute dopés par les efforts de défense du pays depuis l’enclenchement de la guerre en Ukraine, ces secteurs semblent expliquer les écarts atypiques entre les données totales et celles hors commandes exceptionnelles. C’est une nouvelle fois le cas avec les commandes du mois de décembre publiées ce matin qui retiennent, de fait, de tirer des conclusions trop hâtives sur l’activité industrielle immédiate, quand bien même la situation domestique offre des résultats progressivement plus encourageants.

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Vers une baisse des taux de la BoE, sans grande conviction sur la suite

La Banque d’Angleterre est restée très prudente jusqu’à présent et n’a abaissé ses taux directeurs qu’à deux reprises depuis août, contre cinq pour la BCE. Chaque baisse a, par ailleurs, été assortie d’une certaine retenue quant à la poursuite de l’assouplissement, tandis que chaque pause a été accompagnée d’une porte ouverte à une reprise des baisses. En décembre, la BoE avait laissé ses taux inchangés, face à une légère accélération de l’inflation, dont la composante sous-jacente s’est néanmoins repliée trois dixièmes le même mois, à 3,2 %, un plus bas (avec septembre) depuis l’embardée des prix post-covid. Les taux d’intérêt réels sont, par ailleurs, repassés au-dessus de ceux des Etats-Unis et les anticipations implicites d’inflation campent sur de bas niveaux depuis l’automne. L’ensemble devrait permettre à la BoE d’abaisser ses taux directeurs une nouvelle fois jeudi, de 4,75 % à 4,50 %, pour limiter une atonie prolongée de l’activité et, peut-être, prévenir une réappréciation trop rapide de la livre sterling. La BoE a tout lieu néanmoins de conserver un discours prudent sur la suite qu’elle donnera à sa politique monétaire, avant les mesures du budget 2025 qui seront introduites en avril, parmi lesquelles la revalorisation du salaire minimum.

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BMG janvier 2025 – La désinflation tire-t-elle à sa fin ?

Notre BMG continue de fluctuer autour de la zone neutre, pour s’établir à 0 en janvier, après révision en hausse de deux dixièmes, à 0,2, en décembre 2024. Quand bien même les climats des affaires et le commerce extérieur sont bien orientés, le contexte se dégrade sur le front de la consommation. Surtout, notre baromètre d’inflation témoigne d’un potentiel changement de tendance, avec un retour en zone neutre, à -0,1, son plus haut niveau depuis presque deux ans.

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Mauvaise passe pour l’inflation européenne en janvier

Malgré des effets de base baissiers, l’inflation européenne est ressortie à 2,5 % en janvier, un dixième de plus qu’en décembre 2024. A première vue, la hausse en présence est due à l’énergie, qui n’a rien d’une surprise. En effet, sur un an, ni les services, ni l’alimentaire, ni les biens n’ont accéléré. Les prix mondiaux du pétrole s’étant stabilisés, voire ayant légèrement reculé, il serait tentant de relativiser la situation.

Le diagnostic est nettement plus compliqué :

  • D’une part, les prix du gaz, eux, continuent d’accélérer, ce qui jette le doute sur la normalisation énergétique.
  • Quant aux prix sous-jacents, leur rythme mensuel reste soutenu et leur hausse sur un an, inchangée, à 2,8 %. Pas de signe de retour à l’objectif, donc, sur ce point.

Seule satisfaction, l’inflation apparaît un peu plus homogène entre les pays, ce qui aura, au moins, le mérite d’atténuer les arbitrages de la BCE en la matière.

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Europe du nord-sud, le fossé se creuse, l’Espagne en pole position… mais fragile

Les comptes nationaux publiés cette semaine offrent des enseignements souvent passés inaperçus en première lecture. Parmi ceux-ci, le creusement des distorsions entre les pays du nord et du sud de l’Europe interpelle. Si la croissance de l’ensemble des vingt pays de la zone euro a pu ressortir un cran au-dessus de celle de 2023, à 0,7 % après 0,4 %, ce n’est pas, en effet, grâce à ses principaux pays dont les résultats sont, au mieux, restés inchangés (-0,2 % après -0,1 % en Allemagne, 1,1 % inchangé en France, 0,5 % après 0,8 % en Italie) mais grâce aux plus petits, parmi lesquels l’Espagne, le Portugal, la Grèce ou encore nombre de plus petites économies du sud européen.

Habituels, les écarts de croissance intra-zone euro ont néanmoins pris une dimension particulière l’an dernier, dont tout laisse penser qu’ils ont plus de chance de perdurer que l’inverse, ne serait-ce que par l’avantage que procure aux pays les plus dynamiques leur performance passée. Fin 2024, les acquis de croissance pour 2025 sont déjà de 1,3 % au Portugal et en Lituanie et de plus de 1 % en Espagne. Sans doute sera-ce le cas de la plupart des économies pour lesquelles les comptes de la fin 2024 ne sont pas encore disponibles mais qui se situent dans le haut du classement européen.
De tels écarts persistants sont loin d’être anodins. Si la performance du sud de l’Europe rassure, les conséquences de distorsions durables entre les pays d’un même bloc monétaire peuvent rapidement devenir déstabilisantes, à bien des titres. Après être remonté à 50 % du PIB régional en début de décennie, le poids de l’Allemagne et de la France réunies s’est effrité à 47,7 % l’an dernier. Inhérent au processus d’élargissement, ce phénomène n’est pas un sujet en soi mais pourrait le devenir s’il s’accompagne de déséquilibres croissants que des politiques unifiées amplifient plutôt que l’inverse, créant d’un côté des effets dépressifs additionnels et de l’autre des effets d’aubaine qui ne s’accompagnent pas forcément de progrès structurels proportionnels. C’est en particulier le défi de l’Espagne, quatrième économie de la zone euro qui, bien qu’ayant une nouvelle fois épaté par ses performances en fin d’année dernière pour clore une année de croissance de 3,2 %, peine à transformer ses succès conjoncturels en atouts de plus long terme.
Le risque dans un tel cas de figure est, non seulement, la formation de déséquilibres, à terme, très coûteux, mais que les écarts de croissance finissent par rendre caduque la politique monétaire de la BCE, comme déjà vécu pendant les années qui ont précédé la crise de 2008. Lointaine problématique ? Pas si sûr, si, comme l’a martelé Mme Lagarde cette semaine, la croissance revient en force en zone euro cette année.

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« Wait and see » sur l’inflation en Europe et aux Etats-Unis

Des deux côtés de l’Atlantique, les données de prix publiées hier et aujourd’hui sont apparues en ralentissement ou, du moins, un peu plus en phase avec une inflation contenue :
– En zone euro au mois de janvier, l’inflation a accéléré en Espagne et en Belgique. Elle est, en revanche, restée très faible en France, à 1,4 % et, surtout, a franchement ralenti en Allemagne, à 2,3 % après 2,6 %.
– Aux Etats-Unis, l’inflation PCE s’est accélérée en décembre, passant de 2,4 % à 2,6 %. Néanmoins, pour le deuxième mois consécutif, l’évolution mensuelle des prix sous-jacents est restée compatible avec un retour à 2 %.
Dans un contexte hautement incertain sur les perspectives de prix, ces résultats rassurent plutôt. Sans être en mesure de faire évoluer significativement les anticipations de politique monétaire, ils chassent les risques d’un regain de tensions imminent.

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