Fortes turbulences

Nous l’avions pressenti vendredi dernier, les développements de cette semaine le confirment : l’été ne sera pas de tout repos, que ce soit sur le plan politique, économique ou financier. Difficile de faire l’impasse tant la tournure de ces derniers jours pourrait engager celle de la rentrée économique et financière.
En France comme en Allemagne, le décrochage des indicateurs de climat des affaires a été violent ce mois-ci, au point de faire ressurgir l’hypothèse d’une récession. Une douche froide pour l’Allemagne, après des PMI révélateurs de fragilités beaucoup plus profondes que ne l’avaient envisagé le consensus et les responsables de politique économique. En France, les résultats de l’enquête INSEE font froid dans le dos. Après des PMI plutôt conformes à l’idée d’un soutien, même modeste, des JO, ils évoquent la possibilité d’un grand « pschitt » et d’une calamitée de plus pour l’Hexagone. L’espoir, contenu, d’un ressaisissement immobilier finit par sérieusement en pâtir.
Aux Etats-Unis, la croissance du PIB du 2ème trimestre a une nouvelle fois défié les pronostics. Si l’immobilier lâche, les dépenses des ménages restent au RDV et celles d’investissement des entreprises tirent leur épingle du jeu, grâce à l’essor des nouvelles technologies et autres impulsions ponctuelles dans les transports. Pas de quoi inquiéter la Fed à première vue, qui n’a pas lieu de délivrer un message particulièrement « dovish » la semaine prochaine, sauf si la situation de stress sur les marchés l’y pousse.
C’est bien de ce côté-ci, en effet, que les risques se multiplient et qu’il devient de plus en plus difficile d’envisager que la correction en place puisse être enrayée sans l’espoir d’un soutien monétaire imminent. Que ce soit par ce que nous renvoie la conjoncture en zone euro ou les développements financiers en cours, le statu quo monétaire semble avoir trop duré. Il faudra bien que J. Powell et C. Lagarde se rendent à l’évidence.

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Les marchés financiers zieutent déjà la rentrée et, plus loin… 2025

La saison estivale à peine entamée, les marchés ont déjà fait le saut vers les préoccupations d’une rentrée 2024 hautement chargée, à laquelle prépare une actualité, politique surtout, particulièrement dense. Depuis 2016, année du référendum britannique pour le Brexit et de la première élection de D. Trump, le politique n’a cessé de prendre plus de place dans l’actualité et tout semble nous dire, aujourd’hui, qu’il ne s’agit que d’un début, que 2025 pourrait, bel et bien, couronner. C’est vraisemblablement sur ces questions que l’attention tournera sur les marchés dès, voire avant, la rentrée.

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Lagarde : si l’inflation baisse nous serons rassurés…

… Mais encore ? Pas grand-chose à retirer de la conférence de presse de la présidente de la BCE ni du communiqué officiel. Tous les sujets, ou à peu près, ont été évoqués, sans offrir néanmoins de guide sur ce qu’a en tête l’Institution, dont on retiendra les principaux points suivants :
– La BCE n’a pas encore les garanties suffisantes de parvenir à son objectif d’inflation pour envisager de réduire le degré de contrainte monétaire. Ce dernier, rappelons-le, ne dépend pas uniquement de ses taux d’intérêt mais de leur écart à l’inflation, autrement dit, des taux d’intérêt réels, ce qui explique qu’elle ait pu baiser d’un quart de point le taux repo en juin tout en maintenant le même degré de restriction. Vu sous cet angle, il faudrait au moins une baisse du taux d’inflation d’un quart de point pour que la BCE procède à un ajustement équivalent de son taux directeur en conservant le même degré de contrainte monétaire.

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Inflation à 2 % mais pas de place pour des baisses de taux au Royaume-Uni

Pour le deuxième mois consécutif, l’inflation britannique s’est établie à 2 %  en juin, une exception parmi les pays occidentaux, qui devrait être couronnée d’un certain satisfécit de la part de la Banque d’Angleterre. L’histoire se révèle néanmoins plus compliquée. En premier lieu parce que l’inflation sous-jacente s’est également maintenue mais à 3,5 %, loin de l’objectif de la BoE, et reste entretenue par évolutions de prix très soutenues dans bon nombre de secteurs-clés de la vie économique. Par ailleurs, la croissance se reprend et le programme du nouveau gouvernement, sans être révolutionnaire, va plutôt dans le sens d’un soutien au pouvoir d’achat et de hausses des minimas salariaux qui interrogent sur les tendances à venir d’une inflation salariale toujours élevée que les pertes de productivité ne permettent assurément pas d’absorber. Malgré la hausse persistante du taux de chômage et une inflation à 2 %, le temps n’est, a priori, pas encore celui des baisses de taux.

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La BCE contrainte de lever le pied face aux disparités intra-UEM #uem #bce #inflation #taux #lagarde #conjoncture #uem20

C. Lagarde l’avait déjà sous-entendu et l’a confirmé à Sintra, la BCE n’a pas l’intention de baisser ses taux directeurs une deuxième fois d’affilée, après son premier mouvement début juin. Cela n’empêche pas la plupart des économistes d’anticiper un nouveau pas en septembre, comme pour la Fed. Pas sûr que Mme Lagarde ait l’intention de conforter ces anticipations, au vu de l’insuffisance des résultats récents en matière de désinflation, lesquels souffrent d’importantes disparités intra-régionales. Sa communication pourrait dès lors décevoir, au grand dam des pays où l’inflation s’est normalisée, qui auraient souvent le plus besoin d’un ajustement monétaire.

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Aux Etats-Unis, la consommation tient, l’auto et l’immobilier, beaucoup moins

En juin, les ventes de détail américaines sont ressorties stables, à prix courants, après une hausse de 0,3 % en mai. En soi, cette stagnation n’est pas fondamentalement une mauvaise nouvelle. Ces données sont supérieures au consensus et n’empêchent pas une hausse trimestrielle de 0,6 %, après un repli de 0,2 % au premier trimestre. Déflatées du prix des biens, pour approcher la consommation en termes réels, elles ont augmenté de 0,3 % sur un mois et de 0,5 % sur l’ensemble du trimestre. La plupart des secteurs ont, d’ailleurs, affiché une évolution positive, voire très positive pour le commerce à distance (+1,9 % à prix courants) ou le matériel de construction (+1,4 %).

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Les jours fériés ont plombé la production en mai

En mai, la production industrielle s’est contractée de 2,5 % en Allemagne et de 2,1 % en France, quand leurs composantes manufacturières, ont baissé de respectivement 2,9 % et 2,7 %. En tant que telles, ces données ne sont pas loin d’être catastrophiques, après plus de trois ans de stagnation et, toujours, un retard important par rapport à la fin de la décennie passée. L’INSEE, dans la note de ce matin précise qu’une partie, au moins, de cette baisse, s’explique par le fait que le 10 mai, jour «de pont » pour de nombreux français, reste considéré comme ouvré pour la comptabilité nationale ; de quoi nuancer le très mauvais effet d’annonce de ces statistiques, y compris, sans doute, pour l’Allemagne. On prendrait, néanmoins, plus facilement ces explications pour argent comptant si les indicateurs avancés de climat des affaires des deux pays et les commandes allemandes n’étaient pas aussi mal orientés. Difficile, en effet, d’imaginer que juin compense l’intégratlité des pertes d’un mois, même largement chômé, au vu de ces derniers élements… Il faut, dès lors, espérer que les activités de services aient dignement compensé ces pertes industrielles pour en éponger l’impact sur la croissance du PIB du deuxième trimestre.

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Les commandes à l’industrie allemande poursuivent leur effondrement

Cinquième recul consécutif, de 1,6% en mai et nouveau point bas post-covid pour les ordres à l’industrie allemande : presque 10 % de retard par rapport à 2019. Certes, les commandes « majeures », probablement dans les matériels de transport, expliquent une part de cette baisse, mais les ordres hors exceptionnels ont suivi, au cours des derniers mois, une trajectoire très similaire. En bref, les retours sont de plus en plus préoccupants.

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