En Angleterre la banque centrale remonte ses taux et prévoit une récession

Comme attendu, la Banque d’Angleterre a, une nouvelle fois, relevé ses taux directeurs de 25 points de base, à 1 %, par un vote à 6 voix contre 3, qui privilégiaient une hausse de 50 points de base. La partie était donc serrée quand bien même l’issue est plus raisonnable. Pour l’heure, la BoE estime que l’économie britannique a été relativement robuste : elle estime à 0,9 % la croissance du PIB réel au premier trimestre. Ses projections pour la suite font, en revanche, sacrément grise mine : croissance zéro au deuxième trimestre, hausse du PIB de 0,6 % au troisième et récession de 0,9 % au quatrième trimestre ! L’année 2022, qui ressortirait, acquis oblige, à 3,8 % en moyenne, finirait sur une croissance de 0,7 % l’an, amenée à s’effriter davantage en 2023 que la BoE envisage en récession de 0,2 % en moyenne. Les effets combinés des hausses des tarifs administrés de l’énergie en avril (+54 %) et en octobre (+32 %) et du resserrement monétaire justifient ces prédictions avec des pics d’inflation à 9 % puis 10 % au cours des trimestres suivants chacun de ces ajustements.

L’arbitrage entre la lutte contre l’inflation et la croissance sera pour le moins serré et la Banque d’Angleterre semble en être plus consciente que tout un chacun. Elle envisage néanmoins de remonter le niveau de son taux de base jusqu’à 2,5 % d’ici mi-2023…

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La FED n’en fait pas trop ; les taux et le dollar fléchissent, les bourses et les MP respirent

Fait inhabituel, J. Powell a débuté sa conférence de presse en s’adressant aux Américains pour les rassurer sur le fait que la FED a les moyens de lutter contre l’inflation et de restaurer la stabilité des prix. Elle justifie ainsi la remontée de son l’objectif des Fed funds d’un demi-point, pour la première fois en 22 ans, et envisage de faire de même à l’occasion des deux prochaines réunions. Pour autant, la FED ne considère pas devoir aller plus vite ; il n’en fallait pas davantage pour rassurer sur le fait qu’elle ne partait pas bille en tête dans une stratégie trop agressive ainsi que certains propos ou indicateurs récents avaient pu le laisser craindre.

La réduction de son bilan, est, par ailleurs, confirmée et débutera en juin, selon les termes déjà précisés dans les minutes du dernier comité, à raison de 95 milliards de dollars par mois, pour une durée envisagée de 3 ans, soit une baisse de 3 000 milliards de dollars qui abaisserait son stock d’actifs d’un tiers, si elle parvient à son terme.

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L’inde entre dans la danse: la RBI procède à une première hausse de ses taux directeurs

La Banque centrale indienne a repoussé le plus longtemps possible l’échéance mais vient aujourd’hui de passer à l’acte, de manière impromptue, entre deux réunions de son comité de politique monétaire. La RBI a, en effet, annoncé une remontée de 40 points de base de ses taux directeurs, la première depuis 2018, à 4,4 %, ainsi qu’une hausse du taux de réserves obligatoires d’un demi-point à 4,5 %. Après avoir mené une politique particulièrement accommodante depuis le début de l’épidémie de Covid, la Reserve Bank of India prend acte des menaces inflationnistes grandissantes consécutives à l’envolée des prix des matières premières énergétiques et alimentaires. L’inflation, déjà de 7% en mars, est attendue en hausse en avril et les risques qu’elle poursuivre sa tendance haussière dans un avenir proche sont indiscutablement élevés ; une menace importante qui contraint le gouverneur de la BRI, Shaktikanta Das, à agir dans le but de « consolider les perspectives de croissance économique à moyen terme ».

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Option « dovish » ouverte du côté de la Banque d’Angleterre

L’arbitrage entre la lutte contre l’inflation et les risques pour la croissance est de plus en plus difficile… Tels ont été, en substance, les mots du gouverneur de la Banque d’Angleterre, le 21 avril, qui ont mis fin à l’escalade des anticipations de hausse des taux directeurs et provoqué une chute de la livre Sterling. La BoE est la seule des grandes banques centrales à avoir anticipé le dérapage de l’inflation dans des proportions comparables à ce qui s’est effectivement produit, dès la fin de l’année dernière, quand FED et BCE défendaient encore le registre d’une inflation transitoire, et à en avoir tiré les conséquences, avec trois hausses successives de son taux directeur. Cette approche a permis de nettement limiter le dérapage des anticipations d’inflation en comparaison de ce qui a été observé ailleurs. Prête début février, à envisager la nécessité d’une récession pour contrer l’inflation, les anticipations sur le resserrement à venir n’ont pas molli au fur et à mesure de l’envolée des prix… du moins, jusqu’aux propos plus hésitants d’A. Bailey il y a deux semaines. Il faut dire que les retours sur la conjoncture britannique ne sont pas les meilleurs et que la récession est peut-être déjà au coin de la rue.

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Inflation, croissance, risques financiers : les banques centrales face à un choix cornélien

Si les banques centrales avaient les mains libres, sans doute la FED préfèrerait-elle d’emblée relever le niveau des Fed Funds de 100 points de base cette semaine, quand, de son côté, la BoE pourrait opter pour le maintien de ses taux directeurs actuels. La première augmenterait ainsi ses chances de casser les anticipations d’inflation une bonne fois pour toute et la seconde pourrait préserver l’économie britannique d’un choc dont elle n’a assurément pas besoin compte-tenu des nombreuses difficultés engendrées par le Brexit et autre pandémie. Sauf qu’aucune n’a véritablement ce choix. En procédant de la sorte, la FED risquerait d’expédier l’économie américaine en récession et les marchés financiers mondiaux dans un abîme aux conséquences imprévisibles, tandis que la seconde exposerait le Royaume-Uni à une chute de sa devise à même de souffler un peu plus sur les braises de l’inflation qui étouffe d’ores et déjà les Britanniques. Dans de telles conditions, l’une comme l’autre risque de surprendre, dans un sens ou dans l’autre, fonction de l’agglomération des sensibilités de leurs membres respectifs. Mais l’une et l’autre donneront aux marchés des indications précieuses sur leurs priorités face à un environnement, à bien des égards, inédit au regard de ce qu’elles ont affronté jusqu’alors.

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BMG avril 2022 –Notre baromètre en stand-by

Rien de bien palpitant ce mois-ci. Notre baromètre économique global d’avril stagne à -0,1, après une révision de mars initialement publié à -0,3, en zone neutre, bien que sous la ligne de flottaison depuis janvier. L’indice d’investissement remonte en zone neutre et constitue la seule amélioration. La consommation et des exportations reculent respectivement en zone négative et neutre. Notre baromètre d’inflation se replie nettement, de 1,1 à 0,5 avec une relative homogéneité entre les régions.

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L’envolée des coûts salariaux ne devrait pas inciter la FED à mettre de l’eau dans son vin

Après la déception du PIB, les données mensuelles de consommation de mars ne changent pas fondamentalement la donne : la hausse de 0,2 % des dépenses réelles corrobore celle de 2,7 % r.a. du trimestre. Plus intéressantes sont les informations sur les prix payés par les consommateurs (PCE) que privilégie habituellement la FED par rapport au CPI. Les prix PCE ont augmenté de 0,9 % en mars, ce qui correspond à leur plus forte variation mensuelle depuis septembre 2005 et porte à 6,6 % leur hausse annuelle. L’énergie et, dans une moindre mesure, l’alimentation expliquent ce résultat tandis que l’inflation « core » se stabilise sur le mois et décélère très légèrement sur un an, de 5,3 % à 5,2 % par rapport au mois de février. Cette bonne nouvelle relative n’aura probablement que peu d’effet sur la perception de la FED. Les niveaux observés restent considérablement élevés, en effet. Surtout, les informations par ailleurs délivrées sur les coûts salariaux ont tout lieu de la conforter dans sa posture restrictive. Les rémunérations se sont accélérées à un rythme inédit depuis plus de 30 ans au premier trimestre…

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Stagnation ou récession : la croissance de l’UEM rattrapée par la guerre et l’inflation

La croissance du PIB de la zone euro (0,2 %) a finalement été sauvée des eaux par l’Espagne et l’Allemagne, deux pays dans lesquels le PIB a réussi à progresser, bien que mollement, de 0,3 % et 0,2 % respectivement. La France, pour sa part affiche un zéro pointé, au lieu des 0,3 % escomptés par l’INSEE, et l’Italie flanche de 0,2 %. Voilà un bien mauvais départ, avant même les pleins effets redoutés de la crise ukrainienne au deuxième trimestre. Manifestement, le rattrapage escompté de la fin des restrictions sanitaires n’a pas porté ses fruits, en France la valeur ajoutée des services a même reflué malgré le rebond du tourisme. La flambée des prix explique l’essentiel de ces déceptions, avec une envolée de l’inflation de 5 % en décembre à 7,4 % en mars en zone euro, en accélération à 7,5 % en avril, du fait, surtout de l’alimentation et de ses composantes sous-jacentes hors énergie, alimentation, alcool et tabac. Voilà de quoi inciter la BCE à plus d’impatience pour relever le niveau de ses taux d’intérêt ! Décidément, rien ne va dans la bonne direction. Même la chute de l’euro, dont on aurait pu se réjouir pour notre compétitivité, devient un poison face au risque d’inflation additionnelle qu’elle entraine.

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