Quel soutien l’industrie peut-elle encore apporter à l’économie française ?

Contrairement à l’Allemagne, la France n’est plus véritablement, depuis longtemps, un pays industriel. Reste qu’il ne s’agit pas non plus d’un poste négligeable et qu’il représente 13 % de la valeur ajoutée nationale. Après la crise de 2008, la production industrielle ne s’est jamais vraiment remise de sa forte baisse et a, globalement, plafonné sur des niveaux d’activité inférieurs de 10 % à ceux début du millénaire. En sera-t-il de même après le Covid ? Pour l’heure, en effet, la production manufacturière accuse toujours un retard d’environ 7 % sur ses niveaux de début 2019. Autrement dit, le phénomène semble encore se répéter et souligne davantage le tableau d’une industrie déliquescente qui se dessine depuis vingt ans. La baisse de 1,6 % constatée en juillet est, par ailleurs, loin  de démentir cette tendance. Or, alors que l’horizon conjoncturel devient de plus en plus menaçant, un « coup de pouce », même ponctuel, du secteur secondaire serait le bienvenu. Les enquêtes en provenance de l’aéronautique peuvent le laisser espérer, mais méritent d’être largement nuancées.

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L’inflation dépasse 10% dans 10 pays de la zone euro, la BCE prépare le sauvetage ?

Que restera-t-il de la consommation une fois le rattrapage lié à la normalisation des conditions sanitaires effectué si l’inflation poursuit sa course, éventuellement aggravée par le renchérissement à venir du gaz et de l’électricité ? Les données de ce matin nous donnent quelques pistes… L’inflation en zone euro a encore gagné 0,2 point en août, à 9,1 %, avec une progression à deux chiffres dans 10 pays. Par ailleurs, les données de consommation de biens en France sont sans appel, avec une chute de 0,8 % des achats réels en juillet et un plus bas depuis 2013 pour l’alimentaire, dont les prix ne cessent d’accélérer. Encore l’Hexagone est-il plutôt protégé avec une inflation harmonisée de 6,5 %, en légère baisse par rapport à juillet, et surtout la plus basse de l’union monétaire, et un soutien assez massif de l’État. Les sacrifices semblent pourtant avoir été de taille (pour sauver les vacances ?) et la situation ne s’arrangera pas si les prix énergétiques s’emballent à nouveau d’ici la fin de l’année. La BCE ne manquera probablement pas l’occasion de pointer les risques induits de l’envolée des prix pour justifier le durcissement de sa posture la semaine prochaine. Voilà que les risques de récession pourraient donc l’encourager à relever un peu plus ses taux…

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L’inflation allemande revient sur ses plus hauts, la BCE sur le pied de guerre

Après les PPI de juillet, en hausse de 37,2 % après 32,7 % en juin, l’inflation allemande du mois d’août balaie les espoirs d’avoir déjà dépassé son pic. La hausse des prix à la consommation a, en effet, retrouvé son rythme du mois de mai ce mois-ci, à 7,9 % après 7,5 % en juillet, tandis que sa mesure harmonisée atteint un plus haut de 8,8 % contre 8,7 % il y a quatre mois. L’économie allemande n’en a donc pas terminé avec l’inflation, contrairement à l’Espagne où l’impact du repli des prix énergétiques commence à se faire ressentir, avec une inflation totale en repli de 0,4 point, à 10,4 %, malgré une hausse de trois dixièmes de sa partie sous-jacente, à 6,4 %.

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Les ménages verraient l’avenir sous un autre jour sans l’anxiété énergétique

À première vue, l’enquête GfK auprès des ménages allemands en août est sans appel, avec une chute de 6 points et un niveau de -36,5. La situation est néanmoins plus complexe et le recul en présence, à nuancer par la stabilisation de deux de ses principales composantes : les perspectives économiques et celles de revenus, qui s’accompagne d’une baisse limitée des intentions d’achats. C’est en fait la propension à épargner des ménages qui explique le mauvais chiffre global. Cette dernière s’envole avec les craintes sur l’inflation future, notamment énergétique et souligne l’anxiété à l’égard des risques de pénuries, de gaz notamment, sans laquelle les économies européennes pourraient vraisemblablement être en mesure d’échapper à une récession, du moins de grande ampleur. En France, moins concernée par cette problématique, la confiance des consommateurs mesurée par l’INSEE gagne d’ailleurs deux points, à 82, certes toujours très loin des 100 qui représentent la moyenne de long terme, mais néanmoins plutôt rassurante.

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INSEE, IFO, PIB allemand, la BCE devrait apprécier…

Les PMI de mardi plaçaient l’Allemagne et, fait nouveau, la France, en zone de contraction en août, des résultats démentis par les enquêtes nationales de ce matin. Le climat des affaires de l’INSEE ressort stable à 103, toujours au-dessus de sa moyenne de long terme, tandis que l’IFO, bien que toujours très faible à 88,5, échappe à une nouvelle baisse. Alors, plus de peur que de mal ? Après les bonnes surprises du deuxième trimestre, le fait est que la zone euro semble rester à flot jusqu’à présent. L’activité des services, notamment, apparaît nettement plus résistante que suggéré par les PMI, toujours portée par le rattrapage consécutif à la levée des contraintes sanitaires et par le tourisme. Par ailleurs, la croissance du PIB allemand a été révisée à 0,1 % au deuxième trimestre, au lieu de 0 % en première estimation. Les détails maintenant disponibles montrent une bonne résistance de la consommation privée et un soutien important des dépenses publiques à la croissance. Au total, après la forte révision à la hausse du PIB du premier trimestre (de 0,2 % à 0,8 %), l’acquis de croissance allemand atteint 1,8 % pour 2022 à la fin du deuxième trimestre, peu éloigné des 2,5 % de la France. On voit mal, dès lors, ce qui pourrait gêner la BCE dans sa stratégie de resserrement monétaire, quoi qu’il en soit des risques, potentiellement inédits, que font planer les menaces de pénuries de gaz en hiver.

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PMI : l’Europe et le Japon vacillent, les Etats-Unis décrochent encore

Après une croissance sauvée des eaux en Europe et au Japon au deuxième trimestre, les PMI d’août constituent une bien mauvaise récolte. Celle-ci est symbolisée par une nouvelle baisse significative des indicateurs synthétiques dans la plupart des économies, en territoire de contraction, à l’exception du Royaume-Uni. Le composite français perd encore 2 points et s’établit à 49,8, l’allemand s’affaisse à 47,6, le Japon tombe à 48… Aux Etats-Unis, les données sont plus dégradées encore : alors que le premier semestre était déjà caractérisé par une baisse des PIB, le PMI synthétique continue de s’enfoncer, à 45 après 47,7. Des chiffres à ce point mauvais que l’euro retrouve la parité contre le dollar.

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Pic d’inflation allemande dépassé ? C’est trop tôt pour l’affirmer

En repli le mois dernier grâce à la réduction des taxes sur l’énergie et à la baisse des tarifs ferroviaires, l’inflation allemande a de nouveau légèrement décéléré en juillet avec le léger repli des prix du pétrole, à 7,6 % après 7,6 % en juin et 7,9 % en mai. Alors, le pic est-il dépassé comme l’affirmait déjà le directeur de l’IFO il y a peu et comme semblent l’envisager les marchés de taux ? Le diagnostic reste, à ce stade, mitigé, comme l’indique, d’ailleurs, le rebond de la mesure harmonisée de 8,2 % en juin à 8,5 %. Avec une inflation alimentaire à quasiment 15 % l’an, la flambée des prix du gaz et la chute de l’euro qui renchérit les importations, la messe pourrait ne pas être tout à fait dite.

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Avec des perspectives aux niveaux de 2008, l’IFO confirme la récession en Allemagne

L’enquête IFO du mois de juillet se dégrade fortement avec un indicateur composite en recul de presque 4 points, à 88,6, un plus bas depuis la récession de 2008-09, hors période première vague de covid de 2020. Relativement limitée pour ce qui est de la situation courante, le sentiment flanche en revanche sur les perspectives, avec une chute de plus de 5 points à un niveau proche du plus bas atteint lors de la crise de 2008.

Alors que la croissance allemande semble avoir été épargnée au deuxième trimestre, le diagnostic d’une récession marquée au deuxième semestre fait de moins en moins de doute. Au contraire des prévisions du consensus qui tablaient le plus souvent sur la fin d’année pour rattraper les pertes accumulées par l’économie allemande depuis plus de deux ans (le retard du PIB est encore de 1 % par rapport à la fin 2019) c’est une franche détérioration qu’il faut attendre, laquelle impactera non seulement les résultats de cette année mais risque fort de plomber les acquis pour 2023.

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