Des ventes de détail américaines, insipides en août

En août, les ventes de détail américaines ont progressé de 0,7 % selon l’estimation préliminaire ; un résultat meilleur que prévu, toutefois terni par la forte révision à la baisse des données du mois de juillet (finalement en repli de 1,8 % au lieu  de -1,1 % initialement publié) et le caractère assez insipide du détail du rapport. L’influence du variant Delta sur les achats des ménages est palpable (net repli des dépenses de loisirs et faibles ventes des services alimentaires, de l’habillement et d’essence à opposer à un rebond significatif des ventes à distance). La crise du secteur automobile, quant à elle, se prolonge, avec une nouvelle chute significative des ventes en août qui porte à 10 % les pertes du secteur au cours des trois derniers mois. L’ensemble sur fond d’inflation soutenue, probablement à l’origine de distorsions significatives qui rendent la lecture des données à prix courants plus incertaine.

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Repentification de la courbe des taux avec le ralentissement de l’inflation américaine

À force de persistance, l’envolée des prix a fini par devenir la principale source d’inquiétude conjoncturelle aux Etats-Unis, comme dans bon nombre d’économies ces dernières semaines. Le ralentissement de l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation en août est, en ce sens, une bonne nouvelle qui se traduit simultanément par un repli des taux à deux ans (reflet de l’atténuation des contraintes de resserrement de la politique monétaire) et une légère remontée des taux à 10 et 30 ans (reflet de l’atténuation des craintes sur la croissance). Il s’agit d’une petite bouffée d’oxygène pour les marchés qui, depuis la publication, vendredi, de prix à la production encore en accélération sensible (8,3% en glissement annuel) redoutaient des résultats équivalents pour le CPI. De fait, la hausse mensuelle des prix à la consommation du mois d’août est la plus faible depuis janvier, les secteurs qui, ces derniers mois, avaient le plus participé à l’envolée de l’inflation, corrigent ou se normalisent (véhicules d’occasion et tarifs aériens notamment) et l’inflation annuelle marque, enfin, le pas, à 5,3 % après 5,4 %, ce qui s’accompagne d’un repli nettement plus marqué pour la partie sous-jacente, à 4 % après 4,3 %. Voilà qui devrait permettre de mieux apprécier la réalité de la situation ; en l’occurrence celle d’une économie encore largement marquée par de très faibles hausses des prix, notamment dans la partie la plus importante de l’économie, celle des services.

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Moins d’emplois, plus de salaires : le mauvais mixte du rapport sur l’emploi US

C’était le scénario redouté, d’un accès de faiblesse des créations d’emplois accompagné d’une accélération des salaires susceptible de mettre la FED dans l’embarras. En août, les créations d’emplois n’ont pas excédé 235 K. Il s’agit d’une sérieuse déception que les fortes révisions à la hausse apportés sur les mois précédents ne suffiront vraisemblablement pas à digérer. De fait, la plupart des postes censés concentrer les effets positifs de la réouverture de l’économie ne sont pas au rendez-vous, à l’image des loisirs et de l’hôtellerie qui n’ont tout bonnement pas créé d’emploi en août. Les marchés auraient peut-être salué cette mauvaise nouvelle économique, comme ils l’ont fait régulièrement ces derniers jours à chaque publication détestable mais synonyme d’une prolongation du QE. Sauf que ce rapport s’accompagne d’une nette accélération des salaires, qui évoque une autre partie ; en l’occurrence celle d’une FED potentiellement de plus en plus nerveuse au sujet du risque de dérapage inflationniste.

 

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La consommation des ménages américains toujours au point mort en juillet

Pas la meilleure façon d’aborder le troisième trimestre pour la consommation des ménages américains qui a reculé, en termes réels, de 0,1 % en juillet après une hausse de 0,5 % en juin. Il s’agit du quatrième mois de quasi-stagnation depuis la très forte accélération de mars qui, pourtant, laissait espérer un retour à la tendance d’avant crise. La fin des aides gouvernementales, les nouvelles difficultés sur le front sanitaire et l’envolée des prix en ont décidé autrement.

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À ce rythme d’inflation là, on est en récession dans trois mois aux Etats-Unis !

Energie, alimentation, véhicules d’occasion, tarifs aériens, hôtels… La liste des composantes à l’origine de la flambée des prix s’allonge de mois en mois aux Etats-Unis. L’inflation annuelle totale est ressortie à 5,4 % en juin et 4,5 % pour ses seules composantes hors énergie et alimentation. Ça fait beaucoup pour des ménages encore très fragilisés. En juin, la hausse du salaire moyen n’a été que de 0,3 %, soit 0,6 % de moins que celle de 0,9 % des prix. Sur douze mois, la perte de salaire réel s’élève à 2,2 % dont 1,8 % concentrés au cours des six derniers mois. De tels chocs se traduisent traditionnellement par des baisses proportionnelles des dépenses. Une telle issue pourrait être, en théorie, évitée compte tenu du surcroît d’épargne mais il faudrait pour cela que l’épargne soit équitablement distribuée, ce qui n’est pas le cas. Conséquence, l’inflation fait s’écraser davantage la courbe des taux d’intérêt ; manquerait plus, dans un tel contexte, que la FED durcisse le ton pour envoyer l’économie au tapis…

 

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Tassement de l’activité tertiaire, le 3ème trimestre a du plomb dans l’aile aux US

Les indicateurs se suivent et se ressemblent et ce n’est pas pour le meilleur. Les espoirs que les services prennent le relais de la croissance à l’occasion de la réouverture de l’économie avaient jusqu’à présent permis de limiter l’impact des déceptions industrielles. Mais les indicateurs en provenance des services manquent également à l’appel. Après les données de l’emploi de vendredi dernier, les enquêtes PMI et ISM confirment une tendance redoutée : l’activité dans les services décélère déjà. Quant à leur capacité à recréer massivement de l’emploi, elle semble s’être évaporée, au moins temporairement, avec une composante emploi de l’ISM non-manufacturier en repli de six points, à 49,3, son plus faible niveau depuis décembre. Seule consolation, l’opinion sur les prix se stabilise, c’est toujours ça pour les consommateurs dont le pouvoir d’achat est de plus en plus menacé par l’envolée récente de l’inflation. J. Powell, qui avait fini par se laisser convaincre par l’idée d’un nécessaire changement progressif de sa politique monétaire risque de s’arracher les cheveux et la hausse des taux à 2 ans, qui a plutôt bien résisté depuis le dernier FOMC, a du plomb dans l’aile.

 

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Cette confiance que l’on ne peut prendre pour argent comptant

Maitrise de l’épidémie, réouverture des activités, promesses de relance et, peut-être, effets richesse, produisent de concert leurs effets sur la confiance des agents. En zone euro, le climat des affaires mesuré par la Commission européenne a de nouveau progressé de 0,2 point en juin pour atteindre un plus haut niveau jamais observé de 1,7 points. Si les perspectives industrielles marquent sérieusement le pas, les services prennent le relai et les ménages revoient la vie en rose. Aux Etats-Unis, où les retours récents des professionnels sont plus mitigés, le regain d’optimisme des ménages sur la situation courante a permis à l’indice de confiance du Conference Board de renouer avec ses niveaux d’avant crise. Dans chacun de ces deux cas, ces baromètres de confiance devraient être synonymes d’une rare embellie de la conjoncture que les données jusqu’alors collectées tardent, toutefois, à valider. À trop attendre, on finit par douter, à l’instar des marchés obligataires, de la chute des taux d’intérêt de long terme et de l’aplatissement des courbes de taux. Il faudra que les données économiques renvoient des signaux bien plus convaincants pour redonner à ces indicateurs de confiance toute leur valeur prédictive.

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La conférence de C. Lagarde supplantée par une nouvelle envolée du CPI américain

Inaudible ou à peu près. Les marchés n’attendaient pas grand-chose de la conférence de presse de la présidente de la BCE ce mois-ci, à part la mise à jour de ses nouvelles prévisions d’inflation, dont la révision à la hausse, largement anticipée, serait de toutes façons nuancée afin de ne pas entraver la poursuite de sa politique accommodante. Mme Lagarde a été fidèle aux attentes, consolidant sa position par une prévision d’inflation inchangée pour 2023, à 1,4 %, afin de souligner l’absence d’éléments en faveur d’une remontée durable de l’inflation en zone euro, malgré des révisions à 1,9 % pour 2021 et 1,5 % pour 2022. Le message est néanmoins quasiment passé inaperçu, écrasé par la publication au même moment du rapport mensuel de l’inflation américaine, une nouvelle fois, exceptionnellement élevée. En mai, la hausse mensuelle des prix à la consommation a atteint 0,6 %, après 0,8 % en avril et 0,6 % en mars. A ce rythme-là, les effets de base ne peuvent plus être évoqués pour justifier l’embardée de l’inflation qui atteint dorénavant 5 % l’an ; un record depuis 2008. Une nouvelle fois, les prix des véhicules d’occasion expliquent l’essentiel de ce mauvais résultat, avec , dans des proportions très inférieures, ceux du logement, dopés par leur composante énergie, et les loyers, comme au cours des deux mois précédents.

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