Après l’Italie, l’Espagne ? Les scrutins se suivent et se ressemblent ; l’Europe se fissure.

Au lendemain de la déroute du parti socialiste aux élections locales de la semaine dernière, le chef du gouvernement espagnol, P. Sanchez, a convoqué des élections législatives anticipées pour le 23 juillet, cinq mois avant l’échéance prévue. Après cinq ans de réformes économiques et sociales dans un contexte des plus tendus, de covid et de crise énergétique, le leader socialiste espagnol est menacé de perdre sa place, face au parti de droite, le PP, potentiellement allié à l’extrême droite de Vox.

Le bilan économique du gouvernement Sanchez n’est que peu remis en cause. Malgré un retard de croissance, le pays a plutôt mieux préservé ses fondamentaux que bien d’autres de ses partenaires, en particulier sur le front budgétaire. Les raisons de l’échec de P. Sanchez sont plus politiques qu’économiques, impactant de fait, assez peu les perspectives financières du pays, en particulier, sa situation souveraine. L’issue de ces élections pose néanmoins une question plus que toute autre, celle du devenir du projet européen en cas d’arrivée du PP, vraisemblablement, allié à Vox, à la tête de l’Espagne, après celle de G. Meloni en Italie l’an dernier, et les postures de plus en plus hostiles de la Pologne, la Hongrie et d’autres.

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Branle-le-bas de combat sectoriel en bourse après les banques centrales

Cela ressemble au bon vieux temps, celui d’un appétit -apparemment sans limite- pour le risque qui entraîne dans son sillage les cycliques, les valeurs technologiques et, plus encore, les cryptomonnaies. Preuve s’il en est que les banques centrales n’ont pas fait le job de normalisation des conditions monétaires dont elles ont la charge, le mouvement semble bel et bien parti pour durer quelques semaines. Car si ces dernières reconnaissent collectivement qu’elles n’ont pas fini le travail, elles brouillent suffisamment les cartes pour laisser penser qu’elles pourraient lâcher leur établi sous peu.

La crainte d’être mises en défaut par une baisse accélérée de l’inflation alors que les perspectives de résultats refluent partout rapidement explique, peut-être, ce retournement. Un tel changement de posture ne laisse, assurément, pas de questionner pour la suite. Mais la suite, c’est après et, pour l’instant, les marchés répondent d’autant plus vite au son du canon que beaucoup ont été trop timorés pour monter dans le train du mois de décembre. FOMO revient au galop. Cela ne devrait durer qu’un temps mais pourrait être d’autant plus spectaculaire que les excès de liquidités sont aveuglants.

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Les climats des affaires en zone euro ne rebaissent pas, c’est la seule satisfaction

Toujours pas de dégradation des enquêtes conjoncturelles suffisante pour mettre en exergue une récession sur le vieux continent. Au contraire, soit les indicateurs stagnent, comme en France, soit ils s’améliorent encore légèrement, comme en Allemagne, où le PMI composite retrouve en janvier son point le plus haut depuis juin 2022. Pour la zone euro, ce même indice revient même en zone d’expansion, à 50,2, pour la première fois depuis la fin du premier semestre 2022.

C’est là le seul aspect quelque peu rassurant de ces enquêtes, au moment d’aborder une année pleine d’inconnues. En effet, la situation internationale reste tendue et l’apaisement n’est que partiel sur le front des prix. La politique monétaire, de son côté, refroidit, effectivement, l’activité. Notre scénario d’une croissance languissante, progressivement de plus en plus faible au second semestre n’est pas contredit par les données du jour, au contraire.

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L’Italie s’arme avant d’aborder l’inconnu, avec une croissance de 1,1 %

Alors que l’inquiétude s’intensifie à la veille des élections de la fin septembre, l’Italie a pu, au moins, bénéficier d’une belle reprise au deuxième trimestre, avec une croissance de 1,1 % de son PIB. Non seulement cette hausse est bien supérieure à celle de 0,6 % de l’UEM dans son ensemble mais elle permet de hisser le PIB italien à un niveau supérieur de 1,1 % à celui du dernier trimestre 2019, en tête des principales économies de l’union monétaire, et de porter l’acquis de croissance 2022 à 3,5 %, également l’un des plus élevés de la région. Voilà un ensemble plutôt réconfortant, d’autant que les possibilités de poursuivre sur cette lancée sont réelles. Car, si la consommation est, sans surprise avec la levée des restrictions sanitaires, la première explication du rebond du deuxième trimestre, c’est surtout en provenance de l’investissement que nous viennent les bonnes nouvelles ; conséquence vraisemblable des incitations fiscales à la rénovation et des premiers effets du plan de relance européen. Les mesures de sauvetage tant budgétaires que monétaires portent donc leurs fruits et, avant de crier au loup à la perspective de la crise énergétique et de l’arrivée d’un gouvernement d’extrême droite, autorisons nous cet arrêt sur images plutôt réconfortant.

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BMG juin 2022 – Premiers signes de détente de l’inflation

A -0,1 en juin, notre baromètre macroéconomique global reste inchangé par rapport au mois précédent, en zone neutre légèrement négative depuis le début de l’année.  Seul l’indicateur des exportations se démarque et repasse en zone positive, tandis que les composantes domestiques passent ou restent en territoire négatif, sur fond d’importantes distorsions régionales, l’économie américaine en fort repli et la Chine en nette amélioration. Notre indicateur d’inflation recule de nouveau, en zone neutre pour la première fois depuis février 2021.
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La Vème vague du Covid sera-t-elle déflationniste ou inflationniste ?

Raréfaction de l’offre ou excès de demande, l’origine de l’accélération récente de l’inflation est loin d’être aussi claire. Alors que l’effervescence de la demande a, souvent, été présentée comme le principal facteur à l’origine des tensions sur les prix mondiaux, l’apparition de la nouvelle vague de Covid suscite de nombreux commentaires sur les risques d’intensification de l’inflation que des difficultés d’approvisionnement accrues par de nouvelles contraintes sanitaires pourraient provoquer. Témoin de ces craintes, les prix mondiaux du transport maritime se tendent à nouveau depuis la mi-novembre.

Au-delà d’inverser la hiérarchie des explications sur l’origine de l’inflation, il y a plusieurs suggestions implicites dans cette dernière affirmation :

  • La première est que le regain d’épidémie n’aurait que peu ou pas d’effet sur les perspectives de demande.
  • La seconde est que les problèmes d’offre ont bel et bien une responsabilité importante, du moins non négligeable, dans le regain de l’inflation.
  • La troisième est que les politiques monétaires n’auraient, a priori, que peu d’influence sur les développements à venir de l’inflation, ce qui pose la question de leur capitulation éventuelle face à un phénomène qu’elles ne peuvent prétendre juguler ou, au contraire, d’un durcissement d’autant plus fort que ce celui qui se prépare risque d’être doublé par les effets de cette nouvelle vague d’épidémie…

Nous tentons d’apporter quelques éclairages sur ces différents aspects.

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Les déceptions s’accumulent en Asie : les matières premières accusent le coup, enfin!

Les problèmes se sont accumulés pour l’Asie depuis le début de l’été : épidémie, pénuries, commerce mondial, immobilier… Après un mois d’août calamiteux, les indicateurs du climat des affaires sont généralement remontés, laissant la possibilité d’envisager que le pire soit dépassé, malgré les menaces issues de la crise du géant immobilier chinois Evergrande. Les toutes dernières informations, en provenance de la Chine, du Japon ou de l’Asie du Sud-Est, mettent à jour des difficultés de moins en moins passagères. Les marchés des matières premières pourraient commencer à y être plus sensibles au moment où, par ailleurs, les injections de liquidités des banques centrales se réduisent.

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L’impact de la crise sanitaire sur le PIB, maintenant gommé, qu’attendre de plus ?

La croissance du troisième trimestre n’a pas fini de faire parler en Europe. Comme le disait Mme Lagarde à l’occasion de sa conférence de presse de jeudi, l’économie de la zone euro a continué de croître fortement au troisième trimestre. Difficile de contredire ce diagnostic avec la plus forte progression trimestrielle du PIB français depuis l’été 1968 -en dehors de l’été 2020 marqué par le déconfinement-, une seconde hausse de 2,6 % du PIB italien, également rarissime, et des augmentations de 2 % du PIB espagnol, voire, de 1,8 % de l’allemand, en dépit des multiples alarmes agitées ces derniers temps sur ce dernier cas. Avec un écart au PIB de la fin 2019 maintenant réduit à moins de 0,5 % pour la zone euro, les effets de la crise sanitaire semblent quasiment gommés et la récupération n’est plus qu’à un cheveu de celle des Etats-Unis (2 %) malgré des efforts budgétaires autrement plus spectaculaires outre-Atlantique que de ce côté-ci. Satisfécit, donc, bien compréhensible des gouvernements et de la banque centrale. Il semble pourtant que l’essentiel reste à faire pour retrouver le chemin d’une croissance équilibrée et des perspectives véritablement encourageantes…

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