Moniteur des matières premières

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Le temps est-il venu d’une reprise sur les marchés des matières premières ?

Après trois années d’inertie, nombreux sont les investisseurs tentés de le penser ces dernières semaines. Conforme au schéma d’une amélioration graduelle de la situation économique internationale, ce regain d’intérêt n’est, somme toute, guère surprenant au vue de la confiance affichée par les marchés d’actions.

Notre scénario économique contrariant laisse, lui, peu de place à une reprise des cours mondiaux. Aux tensions géopolitiques ou climatiques près, l’environnement international pourrait même signaler un risque de décrue généralisée dans un contexte de désinflation rampante et de déceptions persistantes sur la croissance. Dans un tel contexte, c’est du côté de l’or que pourraient se trouver les fondamentaux les plus persuasifs d’un changement de cap possible à la hausse des cours…

Sommaire

  1. Stabilité peu coutumière des cours depuis 2012
  2. Une facture énergétique globalement supportable…
  3. … Grâce au repli de la consommation
  4. Veille agricole…
  5. Précieux : un ressaisissement possible avec la fin de QE

 

Moniteur de l’investissement mondial : toujours décevant

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L’amélioration du climat économique mondial depuis la fin de l’année dernière n’offre pas les résultats escomptés sur le font de l’investissement. Si la reprise européenne redonne quelques signes d’espoir, la lecture transversale des tendances de l’investissement mondial reste décevante :

  • Aux États-Unis, où ni les résultats récents ni les indicateurs avancés ne sont à la hauteur des attentes,
  • Au Japon, où le regain de 2013 est très largement conditionné par la performance à l’exportation des entreprises, aujourd’hui plus aléatoire,
  • Dans le monde émergent, où de nombreux pays d’Asie sont confrontés à des excès de capacités, quand la plupart des autres grandes nations sont rattrapées par leurs défaillances structurelles,
  • L’Europe, seule région au monde où les indicateurs avancés sont véritablement encourageants, pourrait-t-elle relever ce défi ? Un tel scénario est bien évidemment illusoire.

L’absence prolongée d’amélioration des perspectives d’investissement constitue la contrainte la plus préoccupante des développements économiques à venir. Nous abordons ce sujet plus en détail dans « Inertie de l’investissement : les enjeux ».

Inflation mondiale – la désinflation gagne du terrain

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La désinflation gagne du terrain à l’échelle planétaire. Après un rebond temporaire au printemps, l’inflation mondiale a retrouvé une tendance baissière au second semestre 2013 et terminé l’année dernière à 3,2 %. Toujours très faible dans le monde développé, à 1,3 % en décembre, l’inflation a également reflué dans bon nombre de pays émergents ces derniers mois, pour ressortir en moyenne à 6,1 % à la fin de l’année dernière.

Ainsi, en décembre 2013 le nombre de pays de notre échantillon de (80) affichant un taux d’inflation inférieur à 2 % est quasiment de moitié (39), soit une proportion nettement plus élevée qu’un an auparavant (24). Gonflée par les chacun des 27 pays de l’UE sans exception, cette catégorie est également alimentée par un  nombre croissant d’économies asiatiques (6), les États-Unis et le Canada. Ce mouvement se solde par une baisse importante du nombre de pays à inflation modérée (3 % à 4 %) tandis que la proportion d’économies à inflation élevée (6 % et +) varie peu, regroupant pour la plupart des pays d’Afrique ou des victimes de conflits.

  • La désinflation gagne du terrain à l’échelle mondiale
  • Les prix des matières premières se détendent
  • Des contrastes toujours marqués dans les pays émergents
  • Le risque de déflation reste élevé en occident 
  • Les États-Unis, pas tout à fait sortis de l’ornière
  • Zone euro, le risque de déflation se propage au noyau dur
  • Les importations, source additionnelle de désinflation 
  • Remontée des taux réels, la plus grande menace

L’Humeur du Vendredi 24 janvier

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Erreur de casting ? 

La stratégie de sortie de crise semblait bien huilée : les pays émergents auraient de plus en plus de besoins, l’Allemagne continuerait à leur vendre quantités de machines-outils et d’automobiles et servirait de locomotive au reste de la zone euro, le temps nécessaire à la remise à niveau de leur compétitivité. Les perspectives d’une demande abondante promettaient que chacun ait sa part, sous réserve que tous soient plus compétitifs ; la zone euro retrouverait le chemin d’une croissance, à terme, vertueuse ; les excédents courants assureraient le remboursement des dettes du passé et l’euro n’en serait que renforcé.

Le schéma originel semble pourtant bien malmené. Non seulement, la locomotive allemande ne s’est toujours pas mise en marche –l’Allemagne accumule des excédents de mois en mois plus importants alors que ses importations vivotent– mais les chances qu’elle se mette rapidement en branle semblent passablement amoindries, à en juger par la tournure des développements dans le monde émergent.

La banque centrale brésilienne en mode panique

Le rapport de la banque centrale brésilienne publié à l’issue de la réunion du comité de politique monétaire des 14et 15 janvier ouvre la porte à de nouvelles hausses du SELIC, le principal taux directeur brésilien, malgré déjà sept augmentations consécutives qui l’ont porté depuis le mois d’avril de 7,5 % à 10,5 %.

Sans nul doute destinée à stopper la dépréciation du réal, cette annonce inquiète plus qu’elle ne rassure. Malgré les interventions prolongées de la banque centrale sur le marché des changes (200 millions de dollars par semaine depuis le mois de novembre) et les fortes hausses de taux d’intérêt, la devise brésilienne a retrouvé ces derniers jours les plus bas niveaux enregistrés face au dollar durant le mois d’août tandis que le spread de taux longs avec les Etats-Unis n’a cessé de s’écarter. Les tendances respectives sur le front de la devise et des taux d’intérêt ont pris l’allure d’une crise, probablement amenée à durer.

États-Unis : tout va donc pour le mieux ?

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La pression des marchés et l’amélioration des données économiques de ces derniers mois ont finalement eu raison de la politique de la Fed. Cette dernière abaissera de 10 milliards de dollars ses achats d’actifs à partir du mois de janvier, pour ne plus injecter que 75 milliards de dollars par mois. La perfusion reste de taille mais peu importe, le message délivré par la Fed est celui du début d’une normalisation de la situation. Le changement tant redouté de sa politique devient dès lors une bonne nouvelle, saluée par les marchés : l’indice Dow Jones réagit positivement à l’annonce, de même que le dollar.

Reste que cette normalisation ne pourra échapper à un changement d’anticipations du niveau des taux d’intérêt directeurs de la Reserve Fédérale. Les taux longs devraient donc poursuivre leur tendance à la hausse et ceci d’autant plus que la Fed a maintenu son objectif de changement plus radical de ses conditions monétaires dès lors que le taux de chômage franchirait le seuil de 6,5 %. L’économie américaine a-t-elle les moyens de faire face à une remontée supplémentaire des taux longs ? Là est toute la question.

Etats-Unis : vigilance oblige

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Si la tendance à l’optimisme quant à la situation américaine est coutumière, rares sont toutefois les périodes au cours desquelles le sentiment dominant est tellement éloigné de ce que révèlent les chiffres. Ainsi, au contraire des affirmations les plus fréquentes :

  • L’économie américaine ne va pas mieux mais plutôt moins bien qu’il y a quelques mois : la croissance de la production industrielle s’effrite, la productivité évolue dorénavant en territoire négatif et les indicateurs du marché de l’emploi se dégradent à nouveau.
  • Sa capacité à faire face à la remontée des coûts de financement est par ailleurs loin d’être démontrée. Non seulement la consommation ne décolle pas mais le marché de l’immobilier a très mal réagi à la remontée des taux d’intérêt depuis le début de l’été.
  • Alors que la question d’un changement de politique de la Fed est assez légitime après cinq années de politique non-conventionnelle, celui-ci ne trouve pas de justification économique. Le risque que la Fed aille trop vite en besogne est donc bel et bien réel.

Moniteur de la croissance mondiale

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Chacun pour soi.

Les tendances de l’économie mondiale s’améliorent. Toutefois, contrairement aux autres phases de reprise, cette amélioration provient d’abord des consommateurs. Si le fait est remarquable en Europe, avec l’arrêt des politiques d’austérité, il l’est aussi aux Etats-Unis, une fois les effets du choc fiscal de début d’année dépassés, ainsi qu’au Japon où les premiers temps du gouvernement Abe redonnent un peu de baume au cœur des consommateurs locaux. La situation est assez comparable en Chine, où la résistance de la consommation permet de sauver le pays des effets  négatifs de la disparition du soutien à l’exportation. L’ensemble crée un environnement plus encourageant. Manque toutefois à ce tableau, ce qui depuis le milieu des années 90 a constitué l’un des principaux moteurs de la croissance mondiale, à savoir le commerce mondial. Il en résulte principalement deux conséquences :

  1. des perspectives de croissance durablement plus faibles que par le passé à l’échelle planétaire,
  2. une élévation du risque pour les pays encore trop largement dépendants de leurs exportations que sont les pays émergents dans leur globalité et, plus spécifiquement, les économies en situation de déséquilibres structurels : Brésil, Inde et Afrique du Sud pour lesquels le creusement des déficits extérieurs constitue une contrainte de plus en plus prégnante.

France – Allemagne : 20 ans d’histoire économique comparée

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UneComme toutes les crises, celle que nous traversons est propice aux dogmes, jugements à l’emporte-pièces ou autres idées reçues, souvent difficilement réconciliables avec la réalité. S’assurer que nous ne faisons pas fausse route dans les choix décisifs que nous prenons aujourd’hui passe par l’assurance d’une bonne connaissance de notre passé. C’est la raison pour laquelle nous publions aujourd’hui ce cahier de graphiques, résumé de vingt ans d’histoire économique comparée de la France et de l’Allemagne. 

Croissance, consommation, emploi, immobilier, endettement, démographie, commerce extérieur, autant de thèmes passés en revue dans ce document, pour s’assurer de mieux comprendre la réalité économique des deux premières économies de la zone euro.