Les ventes automobiles en zone euro se stabilisent à un bas niveau pour le deuxième mois consécutif en mars. Elles progressent en effet de seulement 0,2 %, soutenues par l’allègement temporaire des contraintes sanitaires en Allemagne et en Italie, avant de nouveaux resserrements, et par un énorme retard espagnol qu’il faut bien combler, du moins partiellement. Les ventes automobiles françaises baissent quant à elles de 1,7 % par rapport à février. Pour l’ensemble de la zone, le retard est toujours de 25 % par rapport à la période d’avant crise, avec un total de 701 000 véhicules vendus, contre plus de 900 000, voire parfois un million, en temps normal. L’Espagne est le pays le plus touché, avec des immatriculations inférieures de près de 40 % à celles du début d’année 2019. Bien que plus réduites ailleurs, les pertes ne semblent guère en phase de résorption rapide.
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À 0,6 % au T1, la croissance chinoise est la plus faible hors Covid depuis 1999
On pouvait s’en douter, les données chinoises du jour donneraient le tournis tant elles seraient distordues par les effets statistiques résultant de la comparaison avec une période de quasi-paralysie de l’activité à l’occasion de la première vague de Covid en Chine. Nous n’avions pas osé imaginer que même les médias de référence tomberaient dans le panneau -ou feraient semblant ?- en titrant par exemple ce matin sur « une activité industrielle frénétique à l’origine d’une croissance historique de 18,3 % au premier trimestre ». D’un trimestre sur l’autre, la croissance du PIB chinois n’a été en effet que de 0,6 %, la plus faible jamais enregistrée depuis le premier trimestre 1999 selon les données historiques officielles. En 2019, avant la crise sanitaire, l’économie chinoise progressait à un rythme moyen de 1,4 % par trimestre, l’année dernière cette même moyenne s’est élevée à 1,8 % grâce au phénomène de rattrapage post crise du début d’année. On comprend alors la retenue qu’inspire un tel rapport en dépit d’un certain nombre de résultats progressivement plus convaincants d’une récupération de l’économie chinoise publiés cette nuit.
Le « formidable » rebond de la Chine oublie ses consommateurs sur le bas-côté
Pas facile d’y voir clair dans les données chinoises de ce début d’année, lesquelles, outre les difficultés habituelles liées au mode de publication le plus souvent en variations annuelles, se comparent à la période particulièrement chahutée de 2020. Les progressions, quelles qu’elles soient, sont spectaculaires comparées à la quasi paralysie de février de l’an passé. Dans l’automobile, les ventes ressortent en hausse de plus de 400 %, ce qui pour le non averti peut être particulièrement trompeur. Leur niveau, même non désaisonnalisé, est sans aucun doute un meilleur indicateur de la réalité, comme le sont les évolutions sur 24 mois. Sauter à pied joint au-dessus des données de 2020, lorsque les données officielles nous le permettent, donne une autre lecture de la situation chinoise. De celle-ci il ressort que, si l’industrie s’en sort bon an mal an, principalement soutenue par la production de masques et autre matériel médical ainsi par les produits électroniques, les consommateurs, eux, ont beaucoup plus de mal. La hausse du taux de chômage de 5,2 % en décembre à 5,5 % en février ne nous dit pas autre chose, d’ailleurs.
Le secteur manufacturier allemand sauve les meubles en janvier
La production industrielle allemande a reculé de 2,5 % entre décembre et janvier, son premier accroc depuis mai 2020, du fait d’une chute de 12 % de la construction. Le secteur manufacturier n’accuse pour sa part qu’un repli de 0,5 %, loin d’être désastreux pour une période marquée par un confinement sans précédent, alors que les commandes de décembre laissaient entrevoir un début d’année compliqué et que la production du même mois a été révisée à la hausse. L’industrie allemande est donc globalement épargnée, quand bien même ses résultats sont à des lustres de ce que suggèrent les PMI.
Déprime dans les services, espoir dans l’industrie, l’économie française piétine
L’indice de climat des affaires de l’INSEE recule d’un point, à 90, sous l’effet d’une baisse de 3 points de l’indicateur des services. Des chiffres qui reflètent toujours une situation sanitaire incertaine et l’impact des restrictions, rien de très nouveau de ce point de vue, donc, à ceci près que la place prépondérante du tertiaire dans l’économie française, plus importante notamment qu’en Allemagne, constitue un frein à la reprise. La situation est différente dans l’industrie, puisque, malgré un niveau toujours inférieur à sa moyenne de long terme, l’indicateur manufacturier poursuit son rattrapage et gagne un point, à un niveau proche de ceux d’avant crise, de 97. Reste que cette amélioration repose pour une bonne part sur des hypothèses très optimistes des industriels sur leur activité et leurs prix futurs. Mieux vaudrait pour cela que leurs commandes s’alignent sur ces attentes. Ce n’est pas encore le cas…
Flambée des prix producteurs et des ventes de détail américains ; le dollar s’envole
L’année a démarré en trombe aux Etats-Unis avec une envolée de plus de 5 % des ventes de détail nominales et un rebond de 2 % des prix producteurs en janvier. Pas de distorsion particulière pour expliquer ces résultats : les ventes ont fortement progressé dans la plupart des secteurs, comme c’est le cas pour les prix avec, en particulier, une remontée de 1,3 % dans les services, la plus forte hausse mensuelle depuis l’origine de la série en 2009. Si ces données ont peu d’effets sur les taux d’intérêt, c’est sans doute que ces derniers ont pris une certaine avance ces derniers jours. Le dollar réagit davantage avec une progression de 0,5 % de l’indice ICE et un net repli de l’euro, à 1,204USD.
Chute des ventes de détail allemandes avant même la hausse de la TVA
En décembre les ventes de détail allemandes ont chuté de près de 10 %. Il s’agit de la plus forte baisse mensuelle depuis plus de 60 ans. Les ventes de détail avaient rapidement récupéré de la crise du premier semestre grâce aux mesures de soutien gouvernemental, en particulier la baisse de la TVA de 19 % à 16 %. Fin novembre, elles affichaient une progression de 8 % sur un an, une exception par rapport aux autres indicateurs. Bien que la dégradation des conditions sanitaires laissât supposer un mois de décembre un peu moins bon, l’effet « TVA réduite » devait encore soutenir les achats de biens des ménages. C’est, au vu de ces chiffres, les effets de l’épidémie qui l’ont largement emporté, et les ventes de détail allemandes terminent l’année en recul de 1 % par rapport à décembre 2019.
Le climat des affaires allemand tangue, le commerce sombre
La plupart des indicateurs de climat des affaires de l’IFO pour l’Allemagne affichent des baisses plutôt faibles en janvier, à l’exemple de l’indice composite, qui s’établit à 90 après un recul de deux points de ses deux composantes, « perspectives » et « situation courante ». Son niveau, en revanche, reste toujours très faible, contredisant un PMI composite à 50,8, soit en territoire de croissance. L’occasion ici de rappeler la difficulté d’analyser, en termes d’activité économique, les indicateurs de climat des affaires de façon absolue. L’IFO est resté sous les 100 depuis la mi-2019, quand bien même la croissance au T3 2020 a été exceptionnelle, tandis que les PMI n’ont cessé d’afficher une valeur supérieure à 50 depuis la fin du premier confinement, malgré une dégradation de la situation sanitaire depuis la fin de l’année. Reste que les deux indicateurs s’accordent sur certains points du diagnostic : si le reconfinement a eu un impact franchement négatif sur l’activité, son ampleur en janvier demeure limitée par rapport aux restrictions précédentes, pour ce qui est de l’activité globale, du moins.