Emploi américain : vers un nouveau plan d’urgence contre la pauvreté ?

Voilà un nouveau rapport sur l’emploi américain bien peu porteur avec des créations nettes encore une fois très décevantes : seulement 559 K pour l’ensemble non agricole en mai dont 492 K pour le seul secteur privé. Si les chiffres de l’ADP d’hier ont pu laisser penser à une possible bonne surprise après la grosse déception d’avril, il n’en est rien. L’emploi se traîne et la stabilisation de la durée du travail n’est guère signe de surchauffe. En revanche, le taux de chômage, traditionnellement très influent sur l’orientation de la FED baisse de trois dixièmes, à 5,8 % quand, simultanément, les salaires moyens augmentent de 0,5 % après 0,7 %. C’est, vu sous cet angle, un peu comme le pire des scénarii avec, simultanément, l’évidence d’une reprise particulièrement molle en même temps que plus inflationniste… À y regarder de plus près, cependant, rien ne valide à ce stade de telles préoccupations quand, par ailleurs, les tendances de fond, mettent plutôt en lumière les difficultés des Américains à trouver un emploi suffisant pour satisfaire leurs besoins : le multi-salariat s’envole de 400 K en mai. Sur les marchés de taux, les rendements accusent le coup : les taux retombent et effacent leur gains d’hier et davantage ; une réaction, de facto, favorable à l’or, beaucoup moins au dollar et, conformément à ce qui anime les bourses aujourd’hui, porteuse pour les indices américains… moins pour les européens, plus sensibles à l’espoir d’une croissance américaine revigorée, mis sous-cloche.

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2021 n’est décidément pas l’année de l’Allemagne !

Le PIB allemand du premier trimestre a été révisé à la baisse par rapport à sa première estimation, avec une contraction de 1,8 %, au lieu de 1,7 %. Certes marginale, cette révision écorne cependant davantage l’acquis de croissance 2021, à presque zéro dorénavant, à comparer à un acquis de 4,1 % dans le cas français ! Surtout, les détails des comptes nationaux ne sont guère à la hauteur. La consommation des ménages est quasiment retombée à ses plus bas du deuxième trimestre 2020 et l’accumulation des stocks du premier trimestre n’est pas des plus porteuses pour la croissance à venir quand, par ailleurs, persistent de grandes difficultés sectorielles Dès lors que dire des résultats de l’IFO qui depuis des mois soufflent le vent d’une reprise rapide ? L’indicateur composite gagne 2,6 points, à 99,2, son plus haut niveau depuis deux ans. Voilà qui confirme, à priori, un deuxième trimestre un peu meilleur avec l’allègement des restrictions sanitaires. Pas davantage, toutefois. Avec un début d’année aussi meurtri, il faudrait un miracle pour que la croissance de la première économie de la région soit à la hauteur du consensus. Notre prévision de 3,5 % semble bien inaccessible ; 2,5 % pourrait être déjà bien payé…

 

 

 

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Quand les Américains se ruent sur les voitures d’occasion, l’inflation flambe

L’inflation américaine s’est envolée à 4,2 % l’an en avril, après 2,6 % en mars ; un plus haut depuis septembre 2008, sous le coup d’une hausse mensuelle des prix de 0,8 % et de puissants effets de base. Mauvaise surprise, l’inflation sous-jacente, s’est également emballée à 3 %, contre 1,6 % en mars. À première vue, ces résultats ne sont pas bons et certains ne manqueront pas d’y voir la concrétisation d’un environnement définitivement plus inflationniste. Les détails du rapport ne valident pas ce diagnostic, tout du moins, pas à ce stade. Au-delà de l’impact des effets de base, l’accélération de l’inflation tient, en effet, à quasiment un seul phénomène : l’envolée des prix des véhicules d’occasion de 10 % entre mars et avril, qui explique à elle seule le tiers de la hausse de l’inflation du mois d’avril.

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L’inflation américaine : quelques repères avant des chiffres très suivis

L’inflation américaine a affiché un plus haut de plus de deux ans au mois de mars, à +2,6 %. Elle devrait s’envoler entre 3 % et 4 % en avril, selon les données attendues demain. Une bonne part de cette hausse est « déjà faite », liée aux effets de base, énergétiques et sous-jacents. Reste donc les inconnues susceptibles de surprendre qui permettront de porter un diagnostic. Celles-ci concernent principalement deux points :

L’évolution des prix industriels hors énergie, avec une question-clé : les entreprises parviennent-elles à répercuter la hausse de leurs coûts de production sur leurs prix de vente, signe d’une préservation de leurs marges et d’une faible sensibilité de la demande, ou l’inverse ?

L’effet de la réouverture de l’économie sur les prix des services, lesquels s’ils évoluaient beaucoup plus fortement que lors des conditions semblables de l’été dernier ou du mois de janvier, attiseraient des craintes d’un dérapage possiblement durable de l’inflation.

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La croissance US hélitreuillée est conforme aux attentes ; c’est au moins ça !

Comme attendu, le PIB réel américain a progressé de 6,4 % en rythme annualisé (1,6 % non annualisé) au premier trimestre 2021. Le retard par rapport à son niveau d’avant crise est ainsi ramené à un peu moins de 1 %, qui devrait être comblé sans difficulté au cours des trois prochains mois. La reprise semble donc engagée et le rattrapage du troisième trimestre devrait suffire à assurer une croissance d’au moins 7 % en moyenne cette année. Mais l’économie américaine tient grâce aux béquilles gouvernementales.

Les ménages ont reçu deux chèques de l’administration au cours du premier trimestre, plus de 2,2 Trn de dollars qui ont constitué 96 % de la croissance de leur revenu disponible, dont l’essentiel est allé à l’épargne et aux achats de biens, source quasi-exclusive de la croissance du PIB. Leurs revenus dépendront à l’avenir de l’emploi, des salaires ainsi que des prix et, sans doute, faudra-t-il qu’ils puisent dans leur épargne pour entretenir le rattrapage de la demande. De cela découlera le rebond plus ou moins rapide de l’activité dans les services, qui, contrairement à l’industrie, accusent encore un gros retard par rapport à la situation d’avant crise. Et de cela dépendront in fine les tendances de l’emploi et de ce qui fera la croissance avant que les réformes structurelles de J. Biden portent leurs fruits…

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Persistance de la crise automobile européenne

Les ventes automobiles en zone euro se stabilisent à un bas niveau pour le deuxième mois consécutif en mars. Elles progressent en effet de seulement 0,2 %, soutenues par l’allègement temporaire des contraintes sanitaires en Allemagne et en Italie, avant de nouveaux resserrements, et par un énorme retard espagnol qu’il faut bien combler, du moins partiellement. Les ventes automobiles françaises baissent quant à elles de 1,7 % par rapport à février. Pour l’ensemble de la zone, le retard est toujours de 25 % par rapport à la période d’avant crise, avec un total de 701 000 véhicules vendus, contre plus de 900 000, voire parfois un million, en temps normal. L’Espagne est le pays le plus touché, avec des immatriculations inférieures de près de 40 % à celles du début d’année 2019. Bien que plus réduites ailleurs, les pertes ne semblent guère en phase de résorption rapide.

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À 0,6 % au T1, la croissance chinoise est la plus faible hors Covid depuis 1999

On pouvait s’en douter, les données chinoises du jour donneraient le tournis tant elles seraient distordues par les effets statistiques résultant de la comparaison avec une période de quasi-paralysie de l’activité à l’occasion de la première vague de Covid en Chine. Nous n’avions pas osé imaginer que même les médias de référence tomberaient dans le panneau -ou feraient semblant ?- en titrant par exemple ce matin sur « une activité industrielle frénétique à l’origine d’une croissance historique de 18,3 % au premier trimestre ». D’un trimestre sur l’autre, la croissance du PIB chinois n’a été en effet que de 0,6 %, la plus faible jamais enregistrée depuis le premier trimestre 1999 selon les données historiques officielles. En 2019, avant la crise sanitaire, l’économie chinoise progressait à un rythme moyen de 1,4 % par trimestre, l’année dernière cette même moyenne s’est élevée à 1,8 % grâce au phénomène de rattrapage post crise du début d’année. On comprend alors la retenue qu’inspire un tel rapport en dépit d’un certain nombre de résultats progressivement plus convaincants d’une récupération de l’économie chinoise publiés cette nuit.

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Le « formidable » rebond de la Chine oublie ses consommateurs sur le bas-côté

Pas facile d’y voir clair dans les données chinoises de ce début d’année, lesquelles, outre les difficultés habituelles liées au mode de publication le plus souvent en variations annuelles, se comparent à la période particulièrement chahutée de 2020. Les progressions, quelles qu’elles soient, sont spectaculaires comparées à la quasi paralysie de février de l’an passé. Dans l’automobile, les ventes ressortent en hausse de plus de 400 %, ce qui pour le non averti peut être particulièrement trompeur. Leur niveau, même non désaisonnalisé, est sans aucun doute un meilleur indicateur de la réalité, comme le sont les évolutions sur 24 mois. Sauter à pied joint au-dessus des données de 2020, lorsque les données officielles nous le permettent, donne une autre lecture de la situation chinoise. De celle-ci il ressort que, si l’industrie s’en sort bon an mal an, principalement soutenue par la production de masques et autre matériel médical ainsi par les produits électroniques, les consommateurs, eux, ont beaucoup plus de mal. La hausse du taux de chômage de 5,2 % en décembre à 5,5 % en février ne nous dit pas autre chose, d’ailleurs.

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