Les commandes allemandes sont ressorties en recul de 1,5 % sur un mois en octobre, après une hausse de 7,2 % en septembre en raison, toujours, des fluctuations des ordres « majeurs ». Elles n’en ont, pas moins, affiché une nette hausse sur un an, de 5,8 %. Un satisfecit sur le court terme, a priori, de bonne augure, pour l’activité, en attendant les chiffres de production de demain.
En revanche, les données en présence font le grand écart entre des ordres étrangers toujours soutenus, en hausse de 0,8 % après 9,3 % en septembre et des commandes domestiques, en baisse de 5,3 %, au plus bas depuis la crise covid. L’amélioration de la consommation, qui a fait les premiers éléments de la reprise cet été, est déjà menacée.
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L’inflation européenne, un peu plus près du but avec les données allemandes
En baisse de deux dixièmes, l’inflation allemande est retombée à 2,2 % au mois de juin, sous l’effet, notamment, d’une accélération à la baisse de sa composante énergétique, à -2,1 % après -1,1 % et malgré une très légère accélération dans l’alimentaire.
Après les données françaises, espagnoles et italiennes, les variations sur le front des prix semblent, clairement, baissières en zone euro. Parmi les principaux pays de l’Ouest du continent, seule la Belgique a enregistré une accélération entre mai et juin. Après s’être légèrement retendue en mai, l’inflation en zone euro, publiée demain, devrait ainsi pouvoir refluer d’un dixième, à 2,4 %-2,5 % en juin.
Retour de la désinflation sous-jacente en zone euro
D’après les données publiées aujourd’hui, l’inflation espagnole est ressortie en hausse d’un dixième en avril, à 3,3 % et l’allemande s’est stabilisée à 2,2 %. Rien de très surprenant au vu de l’évolution récente des prix du pétrole : outre Rhin, l’inflation énergétique a été un peu moins négative, à -1,2 % après -2,7 % et l’inflation alimentaire a retrouvé la zone positive, à 0,5 %.
Pour autant, en attendant les données pour l’ensemble de la zone euro et la France, demain, ces premiers résultats sont encourageants. L’inflation sous-jacente a, en effet, nettement reculé, sous l’effet d’un franc ralentissement mensuel des prix hors énergie et alimentaire. Sauf très grande surprise en provenance des données d’ensemble pour la zone euro, rien ne devrait plus s’opposer à une baisse des taux de la BCE en juin, un pronostic que pourrait venir renforcer les premiers résultats sur la croissance du début d’année attendus demain.
L’industrie allemande, de mal en pis
Loin des -maigres- espoirs suscités par les climats des affaires, mais en phase avec les commandes, la production manufacturière allemande s’est repliée de 0,5 % en octobre après un recul de 1,7 % en septembre. Additionnée aux mauvais retours dans la construction, cette contraction a fait chuter la production totale (construction incluse) pour le cinquième mois consécutif, à son plus bas niveau depuis la première vague de Covid, en dépit du rebond de l’énergie et du secteur minier.
Sérieuse claque des commandes à l’industrie allemande
Les commandes à l’industrie allemande se sont effondrées de 10,7 % entre février et mars après une hausse de 4,5 %, pour chuter à leur plus bas depuis la première vague de Covid. Une telle contraction est rarissime. Sauf les mois de mars et d’avril 2020, il faut remonter au début des années quatre-vingt pour retrouver des chiffres comparables. Dans le détail, bien peu de spécificité, aucun indicateur ne sort, en effet, du lot : les commandes étrangères ont baissé d’environ 13 %, les domestiques, de 7 % et les commandes hors éléments exceptionnels se sont repliées de 8 %. Dans l’automobile, les ordres se sont contractés de 12 % tandis que dans les machines et dans la chimie la chute est de 6 %. Dans ce dernier secteur, leur niveau ne représente que trois quarts de ceux du début 2020.
Sauf en Allemagne, la croissance a bien résisté en fin d’année dernière
Au quatrième trimestre, la France affiche une hausse de son PIB de 0,7 % qui, combinée aux révisions d’un dixième des trimestres précédents, porte la croissance sur l’ensemble de 2021 à 7 %. L’Espagne fait mieux sur les trois derniers mois de l’année, avec une hausse de 2 % de son PIB. La forte révision du troisième trimestre permet là aussi une croissance annuelle un peu meilleure que prévu, de 5 %. Quant à l’Allemagne, la hausse de 2,8 % sur l’ensemble de 2021 cache une baisse de 0,7 % en fin d’année, sous l’effet, notamment, d’une plus faible mobilité. En termes de rattrapage, la France garde donc largement une position de tête par rapport à ses deux voisins : le PIB hexagonal est supérieur de 0,8 % à celui d’avant crise, alors qu’il est en retard de plus de 4 % en Espagne et de 1,5 % en Allemagne.
Vers une forte révision du scénario de la BCE, après l’inflation allemande
En attendant la France, l’Italie et la zone euro dans son ensemble, les données publiées aujourd’hui en Allemagne et en Espagne pointent vers une très probable accélération notable de l’inflation de la zone euro en novembre. L’évolution annuelle des prix à la consommation a atteint 5,2 % outre-Rhin et 5,6 % de l’autre côté des Pyrénées, selon les indices nationaux. L’indice harmonisé allemand grimpe même à 6 %, conformément aux anticipations de la Bundesbank. Fait nouveau par rapport à ces derniers mois, les évolutions mensuelles font apparaître de légères tensions sur les prix sous-jacents dans la plus grande économie de la région. En résumé, comme ailleurs, l’inflation est là pour durer, au moins, un peu plus longtemps que prévu. Avec une fin d’année, aux environs de 4,8 % pour l’ensemble de la zone euro, les perspectives pour 2022 sont particulièrement impactées. La BCE, qui prévoyait encore en septembre une inflation à 1,7 % seulement en moyenne l’an prochain, n’aura d’autre choix que de réviser très substantiellement son scénario début décembre.
2021 n’est décidément pas l’année de l’Allemagne !
Le PIB allemand du premier trimestre a été révisé à la baisse par rapport à sa première estimation, avec une contraction de 1,8 %, au lieu de 1,7 %. Certes marginale, cette révision écorne cependant davantage l’acquis de croissance 2021, à presque zéro dorénavant, à comparer à un acquis de 4,1 % dans le cas français ! Surtout, les détails des comptes nationaux ne sont guère à la hauteur. La consommation des ménages est quasiment retombée à ses plus bas du deuxième trimestre 2020 et l’accumulation des stocks du premier trimestre n’est pas des plus porteuses pour la croissance à venir quand, par ailleurs, persistent de grandes difficultés sectorielles Dès lors que dire des résultats de l’IFO qui depuis des mois soufflent le vent d’une reprise rapide ? L’indicateur composite gagne 2,6 points, à 99,2, son plus haut niveau depuis deux ans. Voilà qui confirme, à priori, un deuxième trimestre un peu meilleur avec l’allègement des restrictions sanitaires. Pas davantage, toutefois. Avec un début d’année aussi meurtri, il faudrait un miracle pour que la croissance de la première économie de la région soit à la hauteur du consensus. Notre prévision de 3,5 % semble bien inaccessible ; 2,5 % pourrait être déjà bien payé…