Inflation, croissance, risques financiers : les banques centrales face à un choix cornélien

Si les banques centrales avaient les mains libres, sans doute la FED préfèrerait-elle d’emblée relever le niveau des Fed Funds de 100 points de base cette semaine, quand, de son côté, la BoE pourrait opter pour le maintien de ses taux directeurs actuels. La première augmenterait ainsi ses chances de casser les anticipations d’inflation une bonne fois pour toute et la seconde pourrait préserver l’économie britannique d’un choc dont elle n’a assurément pas besoin compte-tenu des nombreuses difficultés engendrées par le Brexit et autre pandémie. Sauf qu’aucune n’a véritablement ce choix. En procédant de la sorte, la FED risquerait d’expédier l’économie américaine en récession et les marchés financiers mondiaux dans un abîme aux conséquences imprévisibles, tandis que la seconde exposerait le Royaume-Uni à une chute de sa devise à même de souffler un peu plus sur les braises de l’inflation qui étouffe d’ores et déjà les Britanniques. Dans de telles conditions, l’une comme l’autre risque de surprendre, dans un sens ou dans l’autre, fonction de l’agglomération des sensibilités de leurs membres respectifs. Mais l’une et l’autre donneront aux marchés des indications précieuses sur leurs priorités face à un environnement, à bien des égards, inédit au regard de ce qu’elles ont affronté jusqu’alors.

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Quand le dollar progresse contre tous les autres actifs

La guerre en Ukraine, le covid en Chine, l’envolée de l’inflation et l’escalade des taux d’intérêt ont joué de concert en défaveur des actifs en avril, y compris à l’égard de ceux qui, traditionnellement, servent de refuge face à l’aversion au risque, en l’occurrence, l’or et les obligations souveraines, sévèrement impactés par les perspectives de remontée des taux d’intérêt. Avril 2022 fait ainsi partie de ces épisodes, relativement rares, au cours desquels les actifs en progression se comptent, à peine, sur les doigts d’une main. La monnaie américaine a ainsi ce privilège d’être la seule à profiter d’un contexte éminemment négatif pour toutes les autres catégories d’actifs. Miroir, tout à la fois, de son statut de valeur refuge et de la croisade de la FED contre l’inflation, son appréciation n’est pas le moindre des paradoxes pour une économie dont le PIB s’est contracté de 1,4 % au premier trimestre et dont les déséquilibres fondamentaux justifieraient aisément une baisse de 20 % de sa valeur. La FED en a cependant décidé autrement et l’indice ICE a renoué avec un plus haut depuis 2000 ; un signal de bien mauvais augure tandis que sévissent déjà des cours exubérants sur le marché mondial de matières premières.

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La chute du pouvoir d’achat menace la France de récession au deuxième trimestre

Les derniers points de conjoncture de l’INSEE et de la Banque de France anticipaient une légère hausse du PIB, entre 0,3 % et 0,5 % au premier trimestre. Les mauvaises données de consommation de biens des deux premiers mois ne remettent pas forcément en cause ce diagnostic, dont la véracité dépendra surtout des dépenses dans les services. Elles n’en constituent pas moins une alerte : la consommation des ménages en biens a progressé de seulement 0,8 % en février, ce qui lui permet à peine de compenser la révision à la baisse du très mauvais mois de janvier (-2 % après -1,5 %). L’acquis de consommation de biens est donc de -1,2 %, inférieur à celui des ventes de détail allemandes, -0,9 % pour une hausse mensuelle de 0,7 % en février. Au total, la consommation en biens semble donc décroître, ou du moins stagner à des niveaux inférieurs à ceux d’avant crise.

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BMG février 2022 – Situation avant la guerre

Notre baromètre économique global progresse très légèrement en février, à 0 après -0,2 en janvier, chiffre inférieur d’un dixième de point à sa première estimation. Après Omicron, les momenta de la production et de la consommation rebondissent, sans retrouver la zone positive pour ce dernier. Peu de mouvement du côté du commerce extérieur et une dégradation du contexte d’investissement. L’indicateur global d’inflation, lui, passe de 0,3 à 0,5.

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Le pic des tensions en amont de l’industrie est en voie d’être dépassé

Après les PPI américains d’hier, ceux de la Chine ce matin semblent confirmer un début d’un apaisement des tensions inflationnistes en amont du processus productif. Ces résultats corroborent le retournement du taux de croissance annuel des prix des métaux et plus généralement celui de l’ensemble des matières premières. S’il est sans doute encore tôt pour en tirer des conclusions sur les perspectives globales d’inflation, il s’agit d’un signal fort. L’industrie, qui a concentré les effets des pénuries d’approvisionnement et de la flambée des coûts du transport, a été, en effet, le déclencheur du dérapage des prix depuis le début de l’année dernière. Le retournement en cours devrait permettre de réduire sa contribution à l’inflation mondiale et redonner plus de crédibilité au scénario d’un tassement de cette dernière en 2022. Dès lors, le point haut des taux futurs ne devrait plus être très loin malgré l’emballement des perspectives de resserrement monétaire.

 

 

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Mme Lagarde passera le cap en mars, c’est quasiment fait…

Extrait de notre preview: « Il suffira de peu de choses, quelques ouvertures plus ou moins appuyées dans le communiqué ou à l’occasion de la conférence de presse de Mme Lagarde, pour que s’enclenchent les ajustements qui devraient accompagner la perspective d’une convergence, même très graduelle, de sa politique vers celle de ses homologues ». Ces ouvertures ont été livrées sous plusieurs formes et ont produit les effets escomptés.

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L’inflation en Europe de l’Est, expression des limites de la politique structurelle de l’UE ?

Avec le changement de cap effectué par la FED se profile une période de modifications en cascade des politiques monétaires à travers le monde qui n’épargneront pas l’Europe. Une proportion croissante d’économistes envisagent aujourd’hui une remontée des taux directeurs de la BCE fin 2022, à l’instar de ce qui figure dans notre propre scénario. Au-delà, néanmoins, c’est dans la partie Est de l’Europe que semblent devoir se concrétiser les ruptures de politiques monétaires les plus importantes par rapport à ces dernières années. Le dérapage de l’inflation y est, en effet, nettement plus marqué et plus profond que dans la plupart des autres économies de la région. Si l’origine de cette situation n’est pas cristalline, les plans de relance et programmes de soutiens structurels dont bénéficient ces pays dans le cadre du budget européen semblent bel et bien constituer un facteur aggravant. Alors que les politiques structurelles de l’UE ont jusqu’alors principalement opéré dans un contexte d’absence d’inflation, ce constat pose une question qui dépasse largement le champ des politiques monétaires à venir et interroge sur les limites de la stratégie de l’UE.

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Value-growth, ou, quand le retour de l’inflation fait croire à une grande bouffée d’oxygène

Allez, reconnaissons-le, après une décennie sous le spectre de la déflation, on se prend à envisager les vertus du possible retour d’une inflation plus soutenue et de l’illusion monétaire qui irait avec ; ceci d’autant plus facilement que l’accumulation d’épargne-Covid et les politiques économiques œuvrent encore à contre-courant des stabilisateurs automatiques sur la demande.

Sur les marchés, le marqueur le plus flagrant de ce changement de perception se retrouve dans le regain de performance des valeurs boursières les moins bien cotées depuis le début du mois. Si le mouvement ressemble à celui observé en début d’année dernière, il a ceci de particulier qu’il est aujourd’hui présenté comme le meilleur parti pour faire face à un contexte durablement plus inflationniste. L’inflation aurait la qualité de venir au secours des secteurs les moins chers, dont l’élasticité de la demande aux prix est…

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