Bonnes surprises en UEM vs déceptions anglo-saxonnes : l’euro s’envole

Après les bonnes nouvelles de ce matin en zone euro, lesquelles semblent en mesure de conforter la BCE dans sa stratégie de resserrement monétaire, les données britanniques et américaines, où les banques centrales ont plus d’avance sur le durcissement de leur politique, ne sont pas du même tonneau. Outre-Manche, le PMI a trébuché ce mois-ci et lâché plus de six points, à 51,8. Aux Etats-Unis, le même indice ressort en baisse de plus de 2 points, à 53,8, dont trois pour les seules activités de services.

Mais c’est d’ailleurs que nous viennent dans ce dernier cas, les plus mauvaises nouvelles, en l’occurrence du marché immobilier sur lequel les ventes de maisons neuves se sont écroulées de 16,6 % en avril après déjà 10,5 % en mars. Et c’est là que la stratégie monétaire est mise à l’épreuve.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

50 %, 75 %… Les enchères sur le potentiel de baisse des marchés sont ouvertes

Nombreux de ceux qui nous promettaient le ciel pour les actifs les plus à risque se révèlent les pires cassandres ces derniers jours. Est-ce la bérézina des valeurs technologiques et des cryptomonnaies ou une stratégie d’épouvantail à destination des politiques monétaires ? Toujours est-il que les enchères vont bon train. 50 % de baisse des indices actions nous promet-on, au mieux. L’estimation n’a, en réalité, rien d’extravagant. Elle correspond au retour des indices mondiaux dans leur tendance de long terme, pas en haut de cette borne, mais en bas. Elle est, de même, cohérente avec ce que suggèrerait une normalisation de la plupart des indicateurs de valorisation fondamentaux, Q de Tobin, ou autre Hussman ou Buffet, dans un environnement monétaire moins porteur…

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Bonnes nouvelles économiques : regain de tensions sur les taux

Après avoir marqué une pause la semaine passée, les anticipations de hausses de taux repartent de plus belle dans la foulée des données successivement publiées au Royaume-Uni et aux Etats-Unis aujourd’hui. Ce matin, la nouvelle baisse du taux de chômage britannique et l’accélération des salaires ont déjà fait leur effet, quand bien même ces chiffres ne concernent que le mois de mars. Les taux à 2 ans du Gilt se sont envolés de plus de 18 points. Aux Etats-Unis les hausses de 0,9% des ventes de détail et celle de 1,1 % de la production industrielle sont venues en renfort. Les taux à 2 ans américains se reprennent de 10 points de base et ne sont plus qu’à une grosse dizaine de points de leur plus haut de début mai (2,80 %). En zone euro, les tendances suivent ; il est de plus en plus évident que la BCE ne pourra faire bande à part très longtemps si FED et BoE ne sont pas freinées dans leur élan… L’euro en profite pour regagner un peu de terrain. Si les points hauts récents sur les taux d’intérêt futurs ne sont pas encore dépassés, les chances de les revoir sont accrues.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Le pic d’inflation est en voie d’avoir été dépassé en mars aux Etats-Unis

L’inflation était attendue en repli en avril, ce qu’elle a fait en décélérant légèrement, de 8,5 % en mars à 8,3 %. Comme prévu, les prix de l’énergie ont enregistré une baisse sur le mois, la première depuis avril 2021. De même, les prix des véhicules d’occasion ont poursuivi leur déclin de sorte que le rythme de hausse de l’ensemble des biens industriels a décéléré de deux points, de 11,7 % l’an à 9,7 %. C’est sur la partie sous-jacente non industrielle que résidaient les plus grandes incertitudes, notamment les loyers et les services. Les premiers augmentent de 0,5 %, comme en février et mars, soit de 5,1 % l’an ; c’est élevé mais quatre fois moins rapide que l’envolée des prix immobiliers. Les autres composantes sous-jacentes évoluent à des rythmes peu différents de ceux des mois récents et plutôt moins rapidement, ce qui se traduit dans notre tableau par la réapparition de cases bleues et rouge pâle. Une exception à ces tendances plutôt encourageantes : l’envolée des tarifs aériens de 18,5 % en un mois, de très loin la plus forte hausse de l’indice, sans lesquels la hausse mensuelle de l’indice sous-jacent aurait été de 0,4 %, au lieu des 0,6 % que les marchés ont vu d’un mauvais œil par rapport à l’espoir d’une possible détente des tensions sur les taux. Pourtant, au vu de ce qui précède, ce rapport accroît indiscutablement les chances que le pic d’inflation américaine soit derrière nous.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

La FED n’en fait pas trop ; les taux et le dollar fléchissent, les bourses et les MP respirent

Fait inhabituel, J. Powell a débuté sa conférence de presse en s’adressant aux Américains pour les rassurer sur le fait que la FED a les moyens de lutter contre l’inflation et de restaurer la stabilité des prix. Elle justifie ainsi la remontée de son l’objectif des Fed funds d’un demi-point, pour la première fois en 22 ans, et envisage de faire de même à l’occasion des deux prochaines réunions. Pour autant, la FED ne considère pas devoir aller plus vite ; il n’en fallait pas davantage pour rassurer sur le fait qu’elle ne partait pas bille en tête dans une stratégie trop agressive ainsi que certains propos ou indicateurs récents avaient pu le laisser craindre.

La réduction de son bilan, est, par ailleurs, confirmée et débutera en juin, selon les termes déjà précisés dans les minutes du dernier comité, à raison de 95 milliards de dollars par mois, pour une durée envisagée de 3 ans, soit une baisse de 3 000 milliards de dollars qui abaisserait son stock d’actifs d’un tiers, si elle parvient à son terme.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Aux Etats-Unis, la résilience des mises en chantier fait flamber les taux

Il s’agit du secteur supposé le plus sensible à l’envolée des taux d’intérêt qui concentre, aux yeux de nombreux économistes, y compris les nôtres, le plus grand risque pour la conjoncture américaine dans un contexte de resserrement monétaire. La semaine dernière, le taux moyen de financement hypothécaire à 30 ans a atteint 5 %, soit quasiment 200 points de base de plus qu’à la fin de l’année dernière et un niveau record depuis 2011. Avec des prix moyens d’acquisition  plus de deux fois supérieurs qu’à cette époque et la chute de pouvoir d’achat qu’entraine la flambée de l’inflation, l’immobilier semblait devoir être le premier témoin de la limite de l’action de la FED. Las, les mises en chantier ont, non seulement, résisté mais ont continué de progresser en mars, effaçant de facto la perspective d’un possible frein à l’action de la FED, qui semble avoir comme l’un de ses objectifs privilégiés, la surchauffe du marché immobilier.

 

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Passera, passera pas ? La hausse des taux d’intérêt en question

Le changement, exceptionnellement abrupt, de contexte des taux d’intérêt qui accompagne la perspective d’un durcissement généralisé des conditions monétaires est-il tenable ou prépare-t-il la prochaine crise économique et financière ? Le débat est loin d’être clos et sans doute faut-il se préparer à de nombreux rebondissements sur ce sujet. Il faut dire que la spéculation va bon train et que les communications de ces derniers temps sur, par exemple, ce que devrait faire la FED, ressemblent de plus en plus à un marché d’enchères : 300 points de base de plus d’ici la fin de l’année, nous dit le président de la Fed de St Louis, quand il fallait des tergiversations de plusieurs mois pour bouger l’objectif des Fed funds d’un quart de point il y a si peu… Si le retour d’une inflation plus élevée permet, en théorie, de supporter des taux d’intérêt nominaux proportionnellement plus hauts, dès lors que ceux-ci restent inférieurs au rythme de la hausse des prix -i.e. que les taux réels baissent – l’affaire est, on s’en doute, plus complexe, au point d’opposer bien des spécialistes. Comment débroussailler le sujet pour mieux en comprendre la complexité et les enjeux et tenter d’anticiper l’avenir ?

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

La FED s’apprête à prendre le « taureau » par les cornes

Les membres de la FED ont suffisamment préparé le terrain ces derniers jours pour que le contenu des minutes du dernier FOMC ne prenne pas les marchés par surprise : outre l’intention confirmée d’accélérer le rythme des hausses des Fed funds, sujet sur lequel ce compte-rendu n’offre pas plus que la communication post-FOMC de J. Powell qui laissait déjà entendre de possibles mouvements de 50 points de base, les minutes donnent des précisions sur l’exercice de réduction de son bilan. Celui-ci, passera, comme annoncé, par une réduction des réinvestissements, dont l’ampleur est maintenant précisée : elle atteindrait 95 mds par mois, à raison de 60 mds pour les Treasuries et 35 mds pour les MBS (titres adossés à des créances immobilières), avec un probable début dès le prochain FOMC, des 3 et 4 mai. Le rythme de réduction de son bilan serait, ainsi, près de deux fois plus rapide que celui de l’exercice 2017-2018.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre