Un peu d’eau dans le gaz des espoirs de reflation ?

La question commence peut-être à s’imposer sur les marchés après l’aveuglement de ces dernières semaines:Moins mauvaises qu’anticipé, les données chinoises de la nuit dernière n’ont pas particulièrement rassuré les observateurs. Contrairement aux attentes, les PIB chinois ne s’est pas contracté fin 2022, tout juste a-t-il stagné. Mais alors, en l’absence de chute, à combien s’élèvera le rattrapage tant attendu ? Un début de soupçons ? Côté britannique, l’accélération des salaires n’est pas, non plus, de meilleure augure et les tensions salariales rappellent que le ralentissement des prix, pour l’heure surtout énergétique, pourrait ne pas être suffisant pour convaincre BoE et consorts qu’elles en ont assez fait. En Allemagne, où les détails de l’inflation de décembre ont été révélés, ce qui pouvait être craint se confirme. Sauf les effets de la chute de plus de 11 % l’an des prix de l’énergie sur le chiffre d’ensemble, les tensions ne se sont guère abattues du côté des biens, ni des services. L’inflation sous-jacente ressort ainsi à 5,2 %. Aux Etats-Unis, enfin, pour clore cette journée de remise en question, l’indice de confiance de la Fed de New-York a rechuté de plus de 20 points. Après avoir surfé sur les espoirs d’une inflation en berne, comme illustré ce matin par le ZEW allemand, les marchés commenceraient-ils à être rattrapés par la réalité de conditions courantes nettement moins euphorisantes ?

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ISM américain, beaucoup de bruit pour bien peu de chose

Dans un contexte où les marchés sont à l’affût de n’importe quelle nouvelle pour tenter de trouver la bonne direction, une simple hausse de 0,7 point de l’ISM manufacturier suffit à faire décoller de près de dix points de base les taux américains à 10 ans et à faire décoller le dollar. Rien, pourtant, de ce rapport ne justifie un tel tumulte.

  • Commandes et production sont effectivement en hausse, de respectivement de 1,6 point et 0,6 point, à des niveaux, toutefois, encore faibles, de 55,1 et 54,2.
  • L’indicateur d’emploi passe sous les 50, à 49,6, pour la première fois depuis décembre 2020.
  • Seule l’opinion sur les stocks remonte nettement, de 51,6 à 55,9, ce qui peut être lu comme un bon signe si la demande est au rendez-vous ou, au contraire, son inverse, s’il s’agit de stocks subis.
  • Quant au haut niveau de l’indicateur synthétique, à 56,1, il continue de s’expliquer à raison de 2,5 points ce mois-ci par les délais de livraison toujours tendus, malgré leur léger repli, à 65,7, ce qui tendrait plutôt à signaler un petit tassement des tensions.

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Le pic d’inflation est en voie d’avoir été dépassé en mars aux Etats-Unis

L’inflation était attendue en repli en avril, ce qu’elle a fait en décélérant légèrement, de 8,5 % en mars à 8,3 %. Comme prévu, les prix de l’énergie ont enregistré une baisse sur le mois, la première depuis avril 2021. De même, les prix des véhicules d’occasion ont poursuivi leur déclin de sorte que le rythme de hausse de l’ensemble des biens industriels a décéléré de deux points, de 11,7 % l’an à 9,7 %. C’est sur la partie sous-jacente non industrielle que résidaient les plus grandes incertitudes, notamment les loyers et les services. Les premiers augmentent de 0,5 %, comme en février et mars, soit de 5,1 % l’an ; c’est élevé mais quatre fois moins rapide que l’envolée des prix immobiliers. Les autres composantes sous-jacentes évoluent à des rythmes peu différents de ceux des mois récents et plutôt moins rapidement, ce qui se traduit dans notre tableau par la réapparition de cases bleues et rouge pâle. Une exception à ces tendances plutôt encourageantes : l’envolée des tarifs aériens de 18,5 % en un mois, de très loin la plus forte hausse de l’indice, sans lesquels la hausse mensuelle de l’indice sous-jacent aurait été de 0,4 %, au lieu des 0,6 % que les marchés ont vu d’un mauvais œil par rapport à l’espoir d’une possible détente des tensions sur les taux. Pourtant, au vu de ce qui précède, ce rapport accroît indiscutablement les chances que le pic d’inflation américaine soit derrière nous.

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Le PIB américain se contracte de 1,4 % et ce n’est pas seulement la faute des stocks

La première estimation du PIB américain du premier trimestre fait ressortir une contraction de 1,4 % en rythme annualisé (r.a.) par rapport à la fin de l’année dernière. Si le creusement de quasiment un cinquième du déficit commercial en mars avait préparé les esprits à une croissance très ralentie, la déception n’en est pas moins significative au vu des attentes du consensus (1 %). L’industrie, responsable d’une baisse de 3,4 % du PIB automobile comprise, accuse la contribution la plus négative depuis le quatrième trimestre 2008, hors première vague de Covid. Fort heureusement, la dissipation des contraintes sanitaires a permis aux services d’éponger une partie de ces pertes mais, avec une hausse de 7 % r.a. des prix au cours de la période, le consommateur ne pouvait pas faire de miracle : la croissance de ses dépenses s’est limitée à 2,7 % r.a. Suffisant diront certains qui ne manqueront pas de mettre en avant la baisse des stocks et l’envolée des importations pour suggérer une très bonne tenue de la demande domestique, comme le fera sans doute la FED pour pouvoir rassurer sur la capacité de l’économie américaine a affronter le durcissement des conditions monétaires…

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La production américaine garde le rythme en mars

Le premier trimestre aura été celui d’une progression régulière de la production industrielle américaine, avec une hausse de 0,9 % en mars, comme en février. Par rapport aux trois mois précédents, la hausse observée est d’un peu plus de 2 %. Pour sa seule composante manufacturière, elle décélère légèrement, de 1,2 % en février à 0,9 % en mars. Toujours est-il que les évolutions internationales n’ont pour l’heure pas beaucoup de conséquences sur l’activité industrielle, qui affiche ses plus hauts volumes de production depuis presque 15 ans.

Contrairement à l’Europe, la majorité des secteurs a retrouvé ses niveaux d’avant crise voire les a, parfois largement, dépassés. De même, entre mars et février, seule la production de métaux primaires a légèrement reculé. A noter, enfin, la très forte hausse de la production automobile, de presque 8 %, qui atteint son plus haut niveau depuis janvier 2021.

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Powell-Lagarde, même discours, même combat… ça promet !

Confiance, en apparence, sans limite dans les perspectives de croissance et crise ukrainienne, de facto, avant tout perçue comme un facteur d’inflation additionnel. Le message de la FED, comme celui de J. Powell, a rarement été aussi clair : le temps est venu de durcir les conditions de politique monétaire, ce qui assurera de ramener l’inflation dans les clous dès l’année prochaine, à 2,3 % en fin d’année pour les prix à la consommation hors énergie et alimentation.

Pour arriver à cette fin, la FED programme de relever ses taux directeurs jusqu’à 1,9 % d’ici décembre au lieu de 0,9 % envisagé il y a trois mois, soit quatre hausses de taux d’un quart de point supplémentaires qui portent à sept le nombre total de hausses cette année, une à chaque FOMC, le rythme étant susceptible d’être accéléré si la FED le juge opportun. Est-ce pour ne pas être accusée d’être derrière la courbe qu’elle se cale sur les anticipations des marchés ? C’est vraisemblable au moment où s’emballent à nouveau les anticipations de long terme. Comme le dit J. Powell, pas d’inquiétude à avoir, puisque les marchés anticipent déjà ce qu’elle annonce ce soir !

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L’acquis d’inflation américaine 2022 bat déjà celle de 2021, la récession guette

Nouvelle hausse de l’inflation américaine, de 7,5 % en janvier à 7,9 % en février, avec sur le mois une augmentation de 0,8 %, cvs, de l’indice des prix. Sa composante sous-jacente accélère à 6,4 % contre 6 % malgré un léger ralentissement mensuel, à +0,5 % contre +0,6 % en janvier, notamment permis par une baisse des prix des véhicules d’occasion et des biens d’éducation. En février, les prix de l’énergie se sont accrus de 3,8 %, d’ores et déjà beaucoup plus nettement qu’au cours des deux mois précédents, et ceux de l’alimentation de 1 % ; deux postes amenés à enfler davantage l’inflation américaine à brève échéance. Quoiqu’il se passe dans les mois à venir, l’inflation de 2022 marquera un nouveau record. Si les prix se stabilisaient totalement (hors effets saisonniers) entre mars et décembre, l’inflation de 2022 atteindrait, en effet, 4,8 %, un dixième de point au-dessus de celle de 2021 et un plus haut depuis 40 ans, avant même les conséquences du conflit ukrainien…

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Les données d’emploi accélèrent aux Etats-Unis mais passent au second plan

En février, le nombre d’emplois salariés a augmenté de 678 000, après une hausse de 481 000 en janvier. Les pertes par rapport à l’avant crise sanitaire sont ainsi réduites à  2,5 millions. L’hôtellerie et les loisirs poursuivent leur rattrapage avec 179K embauches nettes mais, sauf le secteur de l’information, les hausses sont généralisées : 112K dans l’éducation et la santé, 95 K dans les services professionnels, 66K dans les transports et 36K dans l’industrie manufacturière.

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