Inspiré par les cycliques européennes?

Les investisseurs ont retrouvé de l’appétit pour les valeurs européennes ces derniers jours au point d’autoriser un regain de surperformance de l’Eurostoxx par rapport aux indices phares internationaux. Il est vrai que l’Europe est, pour une fois, plutôt en avance sur ses partenaires occidentaux avec, quoi qu’on en dise, une bonne maîtrise de l’épidémie de coronavirus et des réponses de politique économique, à ce jour, plutôt efficaces, en comparaison du cas américain tout au moins. Le déconfinement est donc lancé et, dans son sillage, les signes de reprise palpables. Manquait, pour passer le cap, l’élimination des risques chroniques sur la survie d’une union monétaire ensevelie sous les dettes que la BCE et la Commission sont finalement parvenues à endiguer. Avouons qu’il ne manque plus grand-chose pour convaincre des investisseurs croulant sous les liquidités que le risque vaille la peine d’être pris. Dont acte ; après tout, quitte à s’exposer aux marchés d’actions, l’Europe dispose d’atouts valables aujourd’hui. Jusqu’où ce raisonnement est-il néanmoins recevable ?

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Les sous-jacents du marché américain de l’ère Trump à rude épreuve face au Covid-19

La performance sectorielle des marchés américains est restée relativement constante depuis l’élection de D. Trump en novembre 2016. Parmi les grands gagnants : les nouvelles technologies, la santé et la consommation discrétionnaire se détachent assez distinctement des autres secteurs boursiers, sans parler des plus sanctionnés qu’ont été l’énergie, les financières et les industrielles. La crise du Covid 19 n’a pas particulièrement modifié la donne depuis ses débuts. Les valeurs technologiques, plutôt bénéficiaires des effets de la pandémie, ont continué à surfer sur les mauvaises nouvelles conjoncturelles, la santé a plutôt tiré son épingle du jeu des espoirs portés par la recherche de remèdes ou vaccins contre le Covid-19 et les valeurs de consommation discrétionnaires ont été épargnées dans un contexte de baisse des taux d’intérêt et de mesures de soutien exceptionnelles aux ménages américains. En somme, la vie a poursuivi son cours sur des marchés dopés aux liquidités, très peu soucieux de la réalité économique. Les données calamiteuses du mois d’avril, sur fond de regain de tensions commerciales entre D. Trump et Xi Jinping, pourraient finir par rebattre les cartes.

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Surendettement, vieillissement, climat : une et une seule préconisation

La crise provoquée par l’épidémie de Covid-19 soulève une multitude d’interrogations sur ses effets et ses conséquences à court et moyen-long terme, au point parfois de donner l’impression de ne rien pouvoir anticiper ni prévoir. Ce n’est pas faux. Dire de quoi sera fait demain est à peu près impossible dans la situation présente et il faudra vraisemblablement un temps relativement long avant d’être en mesure de se faire une idée plus précise de la trajectoire de l’économie mondiale post-pandémie. Il serait néanmoins erroné de penser que les caractéristiques essentielles de ce qui façonnait les projections économiques de moyen-long terme avant la crise du covid-19 se soient évaporées avec cette dernière. En l’occurrence, tout l’inverse s’observe : le surendettement généralisé de ces deux dernières décennies va connaître une expansion considérable ; le vieillissement démographique ne va pas s’arrêter et ses conséquences seront d’autant plus ressenties que l’endettement sera élevé et la croissance rabotée par les conséquences de la crise sanitaire ; le processus de démondialisation, déjà largement amorcé, va s’accélérer ; les enjeux climatiques, qui posent depuis longtemps la question de la soutenabilité de notre modèle de croissance, n’ont pas fini de se rappeler à nous comme ils viennent de le faire à travers la pandémie de Covid-19 ; enfin, le creusement des inégalités, violemment accentué par la crise sanitaire, risque de l’être plus encore par chacun des phénomènes mentionnés ci-dessus. Les principales caractéristiques du monde de l’après pandémie sont effectivement les mêmes que celles du monde d’avant, en pire, et c’est en partant de ces constats que se précisent les pourtours des réponses les plus appropriées à la situation présente.

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Plus difficile de faire semblant sur les marchés européens

Les marchés américains font comme si. Chaque jour plus préoccupantes, les nouvelles économiques font à peine sourcilier les indices boursiers submergés par les liquidités tous azimuts de la FED. Le déconfinement au coin de la rue serait en passe de refermer la parenthèse de ces deux derniers mois et d’autoriser un redémarrage d’autant plus fort de l’activité que les mesures de soutien, d’ores et déjà exceptionnelles, devraient être renforcées. Le gouvernement vient de rallonger l’enveloppe des prêts garantis aux PME de 320 mds de dollars, les premiers 350 mds ayant été siphonnés par des grandes entreprises au détriment des plus nécessiteuses, et de voter un soutien de 100 milliards pour l’hôpital. Si D. Trump n’est pas encore parvenu à faire adopter son vaste plan de 3 000 mds d’infrastructures, la cause semble entendue ; l’approfondissement de la crise finira par faire plier les plus réticents. Quant au signal d’alarme provoqué par la crise du marché pétrolier en début de semaine, il a été étouffé en vingt-quatre heures au premier tweet du président américain promettant de sauver la mise. En somme, rien que de très normal au royaume du factice où les cours de bourse sont brandis comme les témoins incontestables de la réussite de la politique économique.

Le contexte n’est assurément pas le même de ce côté-ci de l’Atlantique. Ici, pas de président pour donner l’impression de repousser des montagnes, pas de tweet intempestif pour mettre au garde à vous la banque centrale, les lobbys et les marchés, mais une Commission, un Conseil européen, des échanges interminables et vidéoconférences extraordinaires pour accoucher, non d’un vaste plan de relance, mais d’un engagement collectif de travailler à la création d’un fonds spécial de relance… dont on reparlera courant juin ( !), pour, peut-être, décider, chiffres à l’appui, des propositions que la Commission fera alors. D’ici là, priorité aux investigations, d’abord sur le diagnostic et le chiffrage des besoins puis sur les montages envisagés : investissements, subventions, prêts, financement, dette perpétuelle, eurobonds… Seule information donnée par la présidente de la Commission, Mme Von der Leyen, il s’agira non pas de milliards mais de milliers de milliards, que l’Allemagne à travers la voix retrouvée de Mme Merkel, semble avaliser ; ouf, on peut patienter l’esprit tranquille !

 

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Reprise en SUV ou à vélo?

Les données de ventes automobiles des premières semaines de confinement sont maintenant pour la plupart connues et sont, évidemment, extrêmement mauvaises : en mars, les ventes ont chuté de 32 % aux États-Unis par rapport à février, soit une baisse de 34 % par rapport à mars 2019, à comparer à -85 % en Italie, -72 % en France, -38 % en Allemagne, soit un total européen en chute de 58 % ou 68 % selon que l’on inclut ou non le Royaume-Uni. Des chiffres qui, ajustés du début des périodes de confinement, sont assez conformes à ce qu’ont été les résultats chinois de février et début mars.

L’industrie automobile est traditionnellement très exposée aux chocs économiques de toute nature et constitue souvent un des éléments moteurs des récessions, de leur ampleur et de leur durée. Dépense d’importance pour les particuliers qui font l’essentiel de ce marché, largement financée à crédit, et donc soumise aux conditions monétaires plus ou moins favorables, la décision d’acquérir un véhicule peut aisément être décalée dans le temps en période d’incertitude, ceci, plus encore, lorsque son utilisation n’est pas indispensable, bien évidemment en période de confinement. Il n’y a donc rien de bien surprenant dans ces très mauvais résultats.

Reste que l’importance du secteur est unique, égalée par aucune autre branche, ce qui lui confère une influence toute particulière en matière de perspectives. On peut ainsi dire sans grand risque de se tromper que, du sort du secteur automobile dépendront dans une très large mesure ceux de l’emploi, du commerce international et des prix des matières premières des trimestres à venir, autrement dit l’essentiel de ce que sera la croissance mondiale au sortir de la crise actuelle. En 2008, l’accumulation sans précédent des stocks de véhicules avait constitué une des principales caractéristiques de la récession industrielle, de sorte que l’essentiel des initiatives de soutien était allé à destination du secteur. La reprise qui s’en était suivie, avait tiré l’économie mondiale de la récession en moins de neuf mois. Cette manne est assurément plus difficile à envisager aujourd’hui.

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Humeur d’un Vendredi Saint : aléa moral

Les crises extrêmes sont propices à la révélation d’écarts de tempéraments que la disparition subite des repères fait jaillir. De ces différentes expressions se forgent peu à peu les scénarios pour le futur.

Il y a les anxieux, paniqués à l’idée d’une disparition de l’ancien monde; les éblouis,  convaincus que rien ne pourra ébranler un modèle tout puissant et irremplaçable;  les réfractaires, qui dénoncent depuis longtemps les dérives d’un système arrivé à bout de souffle, par trop libéral et inégalitaire, et espèrent de la crise qu’elle soit un catalyseur de prise de conscience permettrait de remettre l’homme et la protection du bien commun au cœur des préoccupations du politique. Il y a, enfin, les historiens, qui ne peuvent s’empêcher d’observer ce qui se déroule dans une perspective de long terme. Généralement mieux préparés à l’idée d’importants bouleversements systémiques, qui ne croient pas que le modèle d’une économie hyper-financiarisée, née de caractéristiques démographiques particulières de ces quarante dernières années puisse se prolonger très longtemps mais  qui savent aussi que les systèmes établis sont peu prompts au changement spontané et que face à la menace de rupture, le réflexe de conservation est toujours plus puissant, conduisant le plus souvent à une fuite en avant annonciatrice de dysfonctionnements et des crises plus graves encore à venir.

 

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L’économie américaine engloutie

Le tableau que renvoie l’économie américaine est chaque jour un peu plus apocalyptique. Alors que l’épidémie de coronavirus poursuit sa course folle, les indicateurs économiques tombent tour à tour comme des pierres, FED et Administration adoptent quasi-quotidiennement de nouvelles mesures de sauvetage dont nul ne sait plus dire à quoi elles mèneront, si elles peuvent être d’une quelconque efficacité ou risquent de se révéler contre-productives tandis que, sur les marchés financiers, se succèdent les ondes de choc : bourse, pétrole, banques, obligations d’entreprises, bons du trésor, marché hypothécaire… Emporté par la maladie, le château de cartes de la première économie mondiale n’a pas eu le temps de vaciller qu’il semble déjà sur le point d’être englouti.

 

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