L’Espagne s’enlise, privée du tourisme, de l’industrie et d’un soutien budgétaire suffisant

Il y a un an, le gouvernement espagnol tablait sur une croissance de 10 % en moyenne pour 2021. Avec un acquis de 4 % aujourd’hui ; il faudrait une envolée d’autant d’ici la fin de l’année pour qu’elle atteigne la moitié de cette prévision. Les déceptions ont été monnaie courante cette année dans un contexte sanitaire encore très contraignant, mais l’espagnole est sans égale en Europe.

Deuxième destination touristique au monde après la France, la péninsule ibérique est presque deux fois plus dépendante du tourisme que l’Hexagone en matière économique et paye un tribut particulièrement lourd de la désertion de ses visiteurs. Le pays n’est pas, non plus, parmi les moins industrialisés de l’UEM et n’a guère été aidé par les déconvenues manufacturières. Ajoutons une sensibilité exacerbée de l’inflation aux variations des cours du pétrole, car l’essence y est moins taxée, et nous avons le tableau d’une économie beaucoup plus fragilisée que la moyenne, qui, par ailleurs, est parmi les plus mal loties en matière de soutien public. Il faudra plus que le plan de relance pour remettre l’Espagne à niveau.

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Les ambitions fiscales de J. Biden ne matchent pas avec le grand reset budgétaire

Joe Biden trace sa route et a déjà posé les jalons d’une orientation de politique économique résolument différente en moins de trois mois. Rien que de très normal jusque-là. à 78 ans, l’actuel président ne joue pas son avenir politique mais la mise en application de ce qui a motivé son combat politique un demi-siècle durant. Dit autrement, il n’a rien à perdre et doit jouer la montre avant que les oppositions ne lui barrent éventuellement la route. Dès lors, les deux premières années de son mandat suggèrent des ruptures sans commune mesure avec les transitions démocrates de ces trente dernières années. On imaginait J. Biden potentiellement gêné par sa faible majorité au Sénat, il s’en sert au contraire pour tirer le plus grand profit de sa période de grâce. Il ne s’est pas écoulé un mois entre l’adoption du plan de soutien de 1 900 Mds de dollars et la présentation de son programme d’infrastructures, immédiatement suivie de ce qui va de pair, une hausse de la fiscalité. J. Biden va vite et ses avancées modifieront sans doute la donne au-delà de l’économie américaine. Une impulsion assurément bienvenue mais, somme toute, encore bien timorée sur le plan fiscal, ce qui n’est pas sans poser question.

 

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L’espoir européen semble à portée de main. N’est-il vraiment pas permis?

A l’occasion d’un échange avec une journaliste sur les perspectives de rebond conjoncturel des différentes régions du monde, je me suis surprise à formuler l’idée que l’Europe puisse constituer l’un des meilleurs partis. Il y a tellement longtemps qu’une telle perspective ne s’était offerte qu’elle surprend même son auteure. Comment la justifier ?

Le raisonnement tenait en deux points.

1-  La maitrise de la maladie conditionnerait le calendrier de sortie de crise ; l’Europe s’en sortait plutôt bien à ce stade. L’Asie du sud, encore mieux, mais cette dernière retrouverait difficilement une situation assainie tant que l’épidémie sévissait dans trop de pays dont son activité dépend.

2-  Les initiatives contracycliques pendant la crise et les mesures de relance pour préparer la suite donneraient plus ou moins de chance de transformer la sortie de crise en reprise pérenne. Or, là encore, force est de constater, que les mesures anti-crise européennes ont été d’une inédite efficacité, au point parfois de faire oublier la réalité du choc subi. Manquait toutefois l’assurance de politiques aussi enhardies au sortir de l’épidémie. Les mesures de sauvegarde ont tellement aggravé la situation financière des entreprises et des États que le risque que l’économie européenne s’englue à l’avenir dans une déflation chronique ponctuée de crises à répétition était encore largement dominant. Restait cependant l’espoir que la prise de conscience de la gravité de la situation dont témoignait l’initiative de relance franco-allemande l’emporte et fasse bouger les lignes de la solidarité européenne.

Cet espoir qui semblait à portée de main en début de semaine s’évapore peu à peu à l’approche du sommet européen. Or, s’il est interdit d’espérer, à quoi bon croire en l’Europe ?

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