Stigmates de la crise et freins structurels en Chine

Le PIB chinois a progressé de 8,1 % en moyenne en 2021, en phase avec les attentes. Acquis 2020, révisions à la hausse du passé et accélération de la croissance en fin d’année ont permis cette prouesse, en dépit de difficultés toujours très importantes. Si l’activité industrielle s’est ressaisie au quatrième trimestre, grâce principalement au rebond des secteurs automobile et minier, l’économie chinoise continue d’interroger sur l’ampleur du ralentissement structurel en cours. Les stigmates de la crise sanitaire marquent encore profondément l’environnement des particuliers qui ont vu la croissance de leurs revenus décélérer considérablement par rapport à l’avant crise. L’activité industrielle semble continuer à s’appauvrir tandis qu’il ne se passe pas grand-chose sur le front de l’investissement privé. De son côté la crise immobilière continue à sévir et à imprégner les perspectives immédiates. Dans un tel contexte et face aux pressions à la hausse de la devise, la Banque Populaire de Chine continue d’aller à contre-courant du mouvement mondial en abaissant pour la première fois depuis avril 2020 le taux des facilités de prêts à 1 an. De fait, la situation chinoise évoque toujours plus de signes déflationnistes que l’inverse.

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Record sur 10 ans pour l’inflation UEM en 2021, bientôt battu, en moyenne, par 2022.

Avec une moyenne annuelle de +2,6 %, l’inflation en zone euro n’avait plus été aussi forte depuis 2011. Si l’on ne considère que la variation sur 12 mois, de décembre 2020 à décembre 2021, la hausse des prix est de 5 %, soit un dixième de plus qu’en novembre et un record depuis le début des années 1990. Effet taxes, énergie, reprise, temporaires ou un peu plus durables : les taux d’inflation sont très disparates entre les pays, ce qui ne facilite pas l’analyse. Ainsi, sur l’ensemble de l’année, la hausse des prix est inférieure à 1 % en Grèce ou au Portugal, avoisine 2 % en France et en Italie, mais dépasse 3 % en Espagne et en Allemagne et davantage dans la plupart des pays Baltes. Qui plus est les deux années passées auront été, à bien des égards, exceptionnelles et de telles variations ont peu de chances de devenir la nouvelle norme. Pour autant, 2022 devrait, en moyenne, continuer d’afficher des taux d’inflation élevés, en l’occurrence vraisemblablement supérieurs à ceux de l’année dernière.

 

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BMG décembre 2021 – Immobilisme de la conjoncture mondiale

Notre baromètre économique global stagne pour le troisième, voire, le quatrième mois consécutif à 0, après révision du chiffre de novembre initialement ressorti à 0,2. Les indicateurs détaillés ne connaissent pas non plus de bouleversement, tous dans la zone neutre. Notre indicateur d’inflation se tasse de nouveau très légèrement, toujours cependant en zone positive, à 0,8 après 0,9, malgré des tendances disparates entre les régions sous revue, zone euro toujours en légère accélération, au contraire des autres.

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Après une année noire, quelle reprise pour l’automobile ?

Après une sortie de crise relativement conforme aux attentes au lendemain de la première vague de Covid du printemps 2020, le secteur automobile mondial, rattrapé par les pénuries de semiconducteurs, n’a quasiment pas cessé de décliner l’an dernier, agissant comme une chape au-dessus de l’ensemble de l’industrie manufacturière. Les indicateurs se sont progressivement améliorés ces dernières semaines. Si ces tendances se confirment elles ouvriront la porte à un redémarrage susceptible d’être vigoureux tant les retards accumulés en matière de production, de stockage et de ventes sont importants. Il en résulterait un nouvel élan des échanges mondiaux et un vent de reprise industrielle à même de donner un caractère cyclique un peu plus convaincant à la sortie de crise en cours. L’économie allemande, particulièrement impactée par les déboires du secteur, renouerait avec une croissance nettement supérieure à celle de 2021 et pourrait affronter son programme de réformes dans des conditions autrement plus confortables et les autres pays européens s’en tireraient aussi beaucoup mieux. L’économie américaine, serait, de son côté, bien mieux armée pour supporter le resserrement monétaire qui se profile et le monde émergent récolterait les bénéfices d’un regain industriel dont il reste éminemment dépendant. Alors y sommes-nous ?

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La Vème vague du Covid sera-t-elle déflationniste ou inflationniste ?

Raréfaction de l’offre ou excès de demande, l’origine de l’accélération récente de l’inflation est loin d’être aussi claire. Alors que l’effervescence de la demande a, souvent, été présentée comme le principal facteur à l’origine des tensions sur les prix mondiaux, l’apparition de la nouvelle vague de Covid suscite de nombreux commentaires sur les risques d’intensification de l’inflation que des difficultés d’approvisionnement accrues par de nouvelles contraintes sanitaires pourraient provoquer. Témoin de ces craintes, les prix mondiaux du transport maritime se tendent à nouveau depuis la mi-novembre.

Au-delà d’inverser la hiérarchie des explications sur l’origine de l’inflation, il y a plusieurs suggestions implicites dans cette dernière affirmation :

  • La première est que le regain d’épidémie n’aurait que peu ou pas d’effet sur les perspectives de demande.
  • La seconde est que les problèmes d’offre ont bel et bien une responsabilité importante, du moins non négligeable, dans le regain de l’inflation.
  • La troisième est que les politiques monétaires n’auraient, a priori, que peu d’influence sur les développements à venir de l’inflation, ce qui pose la question de leur capitulation éventuelle face à un phénomène qu’elles ne peuvent prétendre juguler ou, au contraire, d’un durcissement d’autant plus fort que ce celui qui se prépare risque d’être doublé par les effets de cette nouvelle vague d’épidémie…

Nous tentons d’apporter quelques éclairages sur ces différents aspects.

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Les PMI, fonction de réaction des banques centrales ?

Markit ne semble pas loin de le penser vu certains de ses commentaires. Il est vrai que Mme Lagarde a souvent mentionné les PMI lors de ses interventions. Curieuse fascination à l’égard de ces indicateurs, qui, s’il sont devenus fétiches pour les marchés, n’ont jamais été aussi peu utiles pour ce qui est d’aider à anticiper la conjoncture. Considérablement biaisés par les effets de base qui font que toute comparaison avec l’année dernière est, en effet, très favorable, les PMI ont été particulièrement robustes cette année et le restent. Étonnant ? Pas vraiment si l’on sait que ces enquêtes sont menées auprès de directeurs d’achats dont la référence n’est pas le mois précédent mais le même mois des années passées ; on se rappelle quelles étaient encore les conditions en novembre 2020, ne serait-ce qu’en termes de mobilité. Les PMI vivent donc leur vie et l’économie vit la sienne comme illustré ci-dessous dans le cas américain, non éloigné de l’européen. Alors peu importent les PMI ? Pas si sûr si les banques centrales tombent dans le panneau, ce qui pourrait effectivement changer la donne, compte-tenu des retours de ces mêmes enquêtes au sujet de l’inflation.

 

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L’économie chinoise décroche

L’activité manufacturière n’était déjà pas brillante en Chine ces derniers temps et la situation, sur ce front, ne s’est pas améliorée en août mais, surtout, les espoirs que les services prennent le relai d’une industrie en panne de croissance ont été balayés avec la publication, ce matin, de l’enquête de la Confédération de la logistique et des achats, qui pointe vers une forte contraction de l’activité des services. L’indice PMI a perdu plus de sept points dans les services, de 52,5 à 45,2, du jamais vu à l’exception de février 2020 en pleine crise de Covid. Face à un tel résultat, la bonne tenue de l’indicateur de la construction n’a pas beaucoup d’effet, l’indice de l’ensemble des activités non-manufacturière s’est, ainsi, contracté de près de six points, à 47,5, un repli, là encore, exceptionnel.

L’économie chinoise serait donc en zone de contraction -osera-t-on dire récession ?-avec un indice synthétique à 48,7 points. De quoi chahuter les préceptes présents sur les marchés depuis près d’un an d’une économie chinoise en pleine vigueur, justifiant notamment l’envolée des matières premières et, plus loin, un scénario d’inflation et de remontée des taux d’intérêt…

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À ce rythme d’inflation là, on est en récession dans trois mois aux Etats-Unis !

Energie, alimentation, véhicules d’occasion, tarifs aériens, hôtels… La liste des composantes à l’origine de la flambée des prix s’allonge de mois en mois aux Etats-Unis. L’inflation annuelle totale est ressortie à 5,4 % en juin et 4,5 % pour ses seules composantes hors énergie et alimentation. Ça fait beaucoup pour des ménages encore très fragilisés. En juin, la hausse du salaire moyen n’a été que de 0,3 %, soit 0,6 % de moins que celle de 0,9 % des prix. Sur douze mois, la perte de salaire réel s’élève à 2,2 % dont 1,8 % concentrés au cours des six derniers mois. De tels chocs se traduisent traditionnellement par des baisses proportionnelles des dépenses. Une telle issue pourrait être, en théorie, évitée compte tenu du surcroît d’épargne mais il faudrait pour cela que l’épargne soit équitablement distribuée, ce qui n’est pas le cas. Conséquence, l’inflation fait s’écraser davantage la courbe des taux d’intérêt ; manquerait plus, dans un tel contexte, que la FED durcisse le ton pour envoyer l’économie au tapis…

 

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