Douche froide sur la France

Si les ménages français ont retrouvé le moral, c’est sans doute qu’ils ont beaucoup épargné, parce qu’à l’évidence ils n’ont guère desserré les cordons de leur bourse. En avril, leurs achats de biens ont chuté de 8,3 %. Mois de reconfinement oblige, ce résultat n’en est pas moins une très mauvaise nouvelle par rapport aux anticipations du consensus de marché qui prévoyait une légère croissance. Seule consolation, le dernier confinement a eu un impact amorti par rapport aux deux précédents. Enfin, surtout grâce à l’énergie. Il faudra que mai et juin soient particulièrement robustes pour effacer ce mauvais point de départ du deuxième trimestre. Avril marque le quatrième mois de contraction des achats des ménages qui se situent aujourd’hui à un niveau inférieur de 10 % à celui de décembre 2019.

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Le climat des affaires de l’INSEE, un très bon cru, à consommer avec modération

L’indicateur de climat des affaires de l’INSEE affiche un retour remarqué au-dessus de sa moyenne de long terme (100) en mai, à 108, un plus haut depuis 3 ans. Sa hausse par rapport à avril est la deuxième plus forte depuis 1977, après celle de juin 2020. Sectoriellement, le climat des affaires continue de gagner du terrain dans l’industrie, à 107 après 104 mais c’est, surtout, l’envolée de la confiance dans les services et le commerce de détail/réparation automobile, qui impressionne avec des gains de respectivement 15 et 17 points, tous deux à 107 également. Tous les secteurs du tertiaire affichent une hausse, tantôt contenue, tantôt exceptionnelle, comme dans l’hôtellerie, où l’indice passe de 74 à 114. Le constat est plus nuancé dans l’industrie où le climat des affaires perd deux points dans les biens d’équipement, bien qu’à un niveau élevé de 112 tandis qu’il stagne à 80 points dans les « autres matériels de transports », aéronautique principalement. L’assouplissement des contraintes sanitaires porte donc ses fruits du côté des professionnels. Il faudra maintenant que les consommateurs suivent. Il y a plus d’interrogations sur ce dernier point.

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Satisfecit mais vigilance après les PMI européens

Les PMI européens du mois de mai sont bons, voire très bons, avec une accélération bienvenue du composite pour la zone euro, déconfinement oblige, de 53,8 à 56,9, dopée par la forte récupération des services. Au Royaume-Uni, les données sont au zénith. Les difficultés post-Brexit sont de mieux en mieux surmontées et la réouverture de l’économie fait flamber l’optimisme des professionnels de toutes origines.

Le tour d’horizon des données de la matinée fait néanmoins apparaître quelques signaux à ne pas négliger, notamment à quelques heures de la publication des chiffres américains. Dans le secteur manufacturier, les premiers signes d’essoufflement se profilent : le moral plafonne, voire, se replie ; parfois après avoir déjà beaucoup monté, comme en Allemagne, parfois moins, comme en France ou au Japon où l’indicateur rebaisse à 52,5. Les tensions rapportées sur l’offre s’accroissent. Elles continuent à tirer les prix mais gênent également de plus en plus les perspectives. Des tendances susceptibles de constituer un premier avertissement du retournement des effets de base jusque-là exceptionnellement porteurs.

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L’automobile européenne : c’est par où la reprise ?

Les statistiques d’immatriculations automobiles européennes publiées ce matin sont assez inexploitables pour le commun des mortels. L’Allemagne, par exemple, a vu ses ventes progresser de 90 % sur un an et reculer de 21 % sur un mois. En France, les immatriculations se sont repliées de 23 % mais augmentent de près de 570 % sur un an. A ce jeu-là, l’Italie remporte la palme, avec un recul de 15 % sur un mois, équivalent à une flambée de plus de 3 000 % sur un an ! Présentés comme tels, ces chiffres ne veulent pas dire grand-chose. Les variations annuelles sont polluées par les effets de base, les ventes d’avril 2020 ayant été quasiment nulles dans la plupart des pays occidentaux. Quant aux variations mensuelles, elles sont soumises à une saisonnalité traditionnellement très marquée que les publications corrigent rarement… Alors que penser ? La BCE, fort heureusement, publie des données désaisonnalisées qui permettent d’y voir plus clair. Le diagnostic n’est pas brillant, ainsi qu’illustré par le graphique ci-dessous. Non seulement les ventes piétinent mais les indicateurs de demande à venir ne décollent pas… Heureusement que les constructeurs continuent à y croire, encore faudra-t-il qu’ils aient les puces pour produire !

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La croissance 2021 sera beaucoup plus soutenue en France qu’en Allemagne !

Le PIB français a augmenté de 0,4 % au premier trimestre 2021, après une baisse de 1,4 % en fin d’année dernière. Rien d’exceptionnel, donc, d’autant que le retard par rapport au dernier trimestre 2019 est toujours de 4,4 %. C’est mieux, toutefois que le reste de la zone euro. Le PIB réel s’est en effet contracté de 0,4 % en Italie, 0,5 % en Espagne et de 1,7 % en Allemagne de sorte que la France a amorti le recul de la zone euro : seulement 0,6 %, après une baisse de 0,7 % déjà au dernier trimestre 2020. Plus encore, cela semble garantir à l’Hexagone l’une des plus fortes croissances du vieux continent en 2021, avec un acquis d’autant plus avantageux à la fin du premier trimestre, notamment en comparaison de l’Allemagne : 4 % pour la première contre 0,2 % pour la seconde.

Qu’importe que cette « réussite » soit le résultat d’effets de base statistiques et de la décision de repousser le confinement, au contraire de ce qu’ont fait la plupart de ses voisins. La croissance annuelle de l’économie française pour 2021 sera connue début 2022, en pleine campagne électorale, et l’on peut parier que le bon résultat sera utilisé comme un argument majeur par l’actuelle majorité.

 

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La vaccination fait toute la différence sur le moral des ménages

La sortie de la crise sanitaire est déjà largement entamée aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, sur fond d’une campagne de vaccination intensive, et le sentiment des consommateurs rebondit dans la foulée. La France ou l’Allemagne, qui, faute de la même rapidité, continuent de moduler les restrictions au gré des évolutions de l’épidémie de Covid, affichent quant à elles des niveaux de confiance toujours franchement médiocres. La réouverture s’y fait attendre, tout comme l’optimisme, et in fine la reprise économique.

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Climat des affaires INSEE : mauvais dans l’absolu, pas si mal pour un confinement

Les conséquences économiques des restrictions sanitaires font, comme attendu, reculer le climat des affaires français en avril, mais de seulement 1,5 point, à 95. On est bien loin des -40 points d’avril 2020 et des -10 points de novembre dernier. La baisse de 2 points de l’indicateur des services est la principale cause de l’affaissement du composite. Difficile, là aussi, d’espérer mieux, malgré des niveaux que l’on aurait jugé désastreux il y a encore deux ans. C’est en réalité surtout le retour de la composante manufacturière, à 104, au-dessus de sa moyenne de long terme et au plus haut depuis près de 2 ans, qui semble particulièrement encourageant…ou pas, selon qu’il reflète surtout une véritable embellie ou est amplifié par des effets de base.

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En attendant la reprise de l’industrie mondiale…

La production industrielle française a reculé de 4,7 % en février par rapport à janvier, avec une baisse semblable de sa composante manufacturière. Outre-Rhin, la situation n’est guère meilleure ; après une première baisse en janvier, la production manufacturière s’est repliée de 1,8 %. Ces reculs, par ailleurs généralisés à la quasi-totalité des secteurs, ne s’expliquent qu’en partie par la nouvelle détérioration des conditions sanitaires. Portés par le recul de l’épidémie dans le reste du monde, les espoirs de reprise à l’exportation ne sont pas au rendez-vous, en effet, ainsi que souligné hier par la mollesse des commandes étrangères à l’industrie allemande et, de fait, les exportations ne font guère de miracles ; elles ont progressé de 0,9 % entre janvier et février, même à prix courants… Il faut dire que l’activité industrielle mondiale n’est pas particulièrement florissante en dehors de quelques secteurs spécifiques, tels l’électronique. Ainsi, aux Etats-Unis, la production manufacturière n’a pas fait mieux qu’en Europe le mois dernier. Ces observations n’empêcheront probablement pas les indicateurs du climat des affaires de caracoler sous l’influence prépondérante des effets de base mais commencent sérieusement à poser question. Il faudra assurément que la réouverture de l’économie s’accompagne d’un sérieux coup d’accélérateur pour échapper à une révision des perspectives 2021.

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