Après la BCE, les PMI jettent un peu plus d’huile sur le feu des taux européens

Les soupçons d’amélioration du contexte conjoncturel ont été confirmés ce matin avec la publication des résultats préliminaires des enquêtes PMI pour la zone euro dont l’indice composite pour l’ensemble de la région reprend un point, de 47,8 en novembre à 48,8. Le rebond de 2,6 points de l’indice allemand, tiré à la fois par l’industrie et les services, explique l’essentiel de résultat. Le constat est nettement plus mitigé en France, où les pertes dans les services l’emportent sur le frémissement du manufacturier au point de faire flancher l’indicateur synthétique de sept dixièmes, à 48 points. Dans l’ensemble, le PMI composite préliminaire pour la zone euro ressort néanmoins en hausse d’un point, à 48,8, son plus haut niveau depuis août.

Voilà de quoi conforter le diagnostic sur la conjoncture régionale et souligner l’influence positive de la dissipation des craintes extrêmes et des initiatives budgétaires récentes, en Allemagne notamment. Une bonne nouvelle s’il en est qui n’incite cependant pas à penser qu’elle sera du goût de la BCE dans son combat contre l’inflation. Les tensions sur les taux s’accentuent ce matin et les bourses encaissent le coup, en zone euro. C’est également le cas au Royaume-Uni, où le rebond du PMI des services à 50 points réduit les craintes de récession qui ont jusque-là retenu la BoE, malgré des signaux contraires en provenance des ventes de détail (-0,4 % entre octobre et novembre). Le Dax tirera-t-il, malgré tout, mieux son épingle du jeu que jusqu’alors, en particulier par rapport au CAC ? Le PMI allemand dépasse pour la première fois le français depuis février, c’est en général un signal…

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L’industrie européenne flanche, l’UEM enregistre un déficit commercial record

L’activité industrielle a été violemment frappée en mars avec des baisses de la production manufacturière modérées en France (0,3 %) et en Espagne (1,4 %) mais beaucoup plus importantes en Allemagne où la chute atteint 4,6 % entre février et mars. De crise en crise, la situation finit donc par être dramatique pour la première puissance industrielle de la région, avec comme répercussion une récession presque assurée au deuxième trimestre, étant donnés les acquis en présence, en même temps qu’une disparition de ses excédents commerciaux, doublement impactés par la langueur des exportations de ces trois dernières années et le renchérissement récent des importations. Un signe de plus des stigmates en mesure de marquer le futur de la zone euro après le double choc de la crise sanitaire et de la guerre, ainsi qu’en témoigne la chute de l’euro.

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Le pivot de la BCE est-il aussi incompréhensible que beaucoup le disent ?

Le changement d’orientation de la BCE à l’occasion du dernier comité de politique monétaire occupe le devant de l’actualité depuis le 3 février. Il est vrai que la prestation de Mme Lagarde a donné lieu à d’importants mouvements sur les marchés et que son changement de diagnostic a pris de court une communauté d’économistes qui n’envisageaient que rarement une possible remontée des taux directeurs avant 2023, voire au-delà. Il est également vrai, que la BCE était censée avoir donné les grandes lignes de sa stratégie 2022 le 16 décembre et que, de ce point de vue, sa volte-face a de quoi surprendre. Il y avait bien une brèche dans le précédent communiqué, qui indiquait que « le Conseil des gouverneurs s’attendait à ce que les achats nets de la BCE s’arrêtent peu de temps avant une remontée des taux directeurs », en l’occurrence, donc, octobre, mais peu s’y étaient attardés. Mme Lagarde a donc incontestablement surpris et les critiques fusent : trop tôt, risque de dupliquer les erreurs passées, de 2008 et 2011, et de défaire les acquis de son combat pour la stabilité financière de l’union monétaire, l’ensemble renforcé par l’envolée des spreads intra-UEM. Il y a pourtant de bonnes raisons de penser que Mme Lagarde ait fait le job qui incombe à une banque centrale dans le contexte en présence, quand bien même celui-ci comporte des risques qui, peut-être, l’amèneront à faire marche arrière avant même d’être passée à l’acte. Qu’un tel cas de figure ne puisse être exclu ne l’autorisait pas, pour autant, à rester figée aujourd’hui.

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Record sur 10 ans pour l’inflation UEM en 2021, bientôt battu, en moyenne, par 2022.

Avec une moyenne annuelle de +2,6 %, l’inflation en zone euro n’avait plus été aussi forte depuis 2011. Si l’on ne considère que la variation sur 12 mois, de décembre 2020 à décembre 2021, la hausse des prix est de 5 %, soit un dixième de plus qu’en novembre et un record depuis le début des années 1990. Effet taxes, énergie, reprise, temporaires ou un peu plus durables : les taux d’inflation sont très disparates entre les pays, ce qui ne facilite pas l’analyse. Ainsi, sur l’ensemble de l’année, la hausse des prix est inférieure à 1 % en Grèce ou au Portugal, avoisine 2 % en France et en Italie, mais dépasse 3 % en Espagne et en Allemagne et davantage dans la plupart des pays Baltes. Qui plus est les deux années passées auront été, à bien des égards, exceptionnelles et de telles variations ont peu de chances de devenir la nouvelle norme. Pour autant, 2022 devrait, en moyenne, continuer d’afficher des taux d’inflation élevés, en l’occurrence vraisemblablement supérieurs à ceux de l’année dernière.

 

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Des résultats d’inflation, un brin, plus dérangeants pour l’UEM en octobre

Hier, Christine Lagarde a réaffirmé le caractère temporaire de l’inflation en zone euro et justifié le maintien d’une politique monétaire toujours très accommodante. Le rapport sur l’inflation allemande du mois d’octobre ne l’a pas démentie : son accélération ne s’expliquait que par l’évolution des prix de l’énergie et les effets de base liés à la baisse de la TVA de l’an dernier. Les données pour la zone euro publiées ce matin, nuancent ce constat ; elles témoignent, en effet, d’une légère accélération de la hausse des prix dans les services, déjà entamée en septembre. Ce résultat n’est pas encore alarmant et n’impose pas de remise en question du diagnostic sur le caractère transitoire de l’accélération de l’inflation en zone euro. Il n’est pas non plus incompatible, à ce stade avec l’objectif de symétrie d’inflation à moyen terme que s’est fixé la BCE. Ceci dit, avec un taux d’inflation en hausse de 3,4 % en septembre à 4,1 % en octobre, un plus haut depuis juillet 2008, et une composante sous-jacente à 2,1 %, quand bien même à hauteur de six dixièmes du fait des taxes allemandes, les résultats d’aujourd’hui appellent à plus de vigilance.

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Mme Lagarde prend ses marques avec force et conviction face aux marchés

Indiscutablement plus convaincue et convaincante que nous ne l’avions imaginé, Mme Lagarde est apparue particulièrement sereine à l’occasion de sa conférence de presse, malgré les pressions et incertitudes des marchés et économistes sur les perspectives d’inflation. Non seulement, elle n’a laissé transparaître aucun soupçon de changement possiblement plus marqué des conditions de politique monétaire mais a abordé les questions au sujet de l’inflation avec une conviction rarement observée chez ses confrères ces derniers temps. Elle réaffirme ainsi les conclusions des travaux de la BCE selon lesquels l’inflation n’est que transitoire, relativise l’effet des pénuries, amenées à s’effacer au fil du temps, et recadre ainsi les anticipations de hausses des taux directeurs qui se sont développées ces dernières semaines sur les marchés européens.

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La BCE, à deux doigts de mettre les pieds dans le plat.

« L’économie se comporte mieux en 2021 que ce que nous avions prévu et cela se reflétera dans les projections qui seront publiées dans les prochains jours » écrit Luis De Guindos, qui poursuit par « Si l’inflation et l’économie se redressent, il y aura logiquement une normalisation progressive de la politique monétaire, et de la politique budgétaire aussi« . Voilà qui tranche avec la posture affichée par l’institution ces derniers mois. La BCE passera-t-elle le cap en annonçant, dans le sillage de J. Powell, une réduction possible de ses achats de titres d’ici la fin de l’année ? L’inflation du mois d’août, publiée à 3 %, n’est pas pour calmer l’impatience des gouverneurs les plus faucons tandis que la révision à la hausse de la croissance du PIB du deuxième trimestre, et les taux élevés de vaccination les conforteront davantage.  La révision à la hausse du scénario d’inflation pour 2021 et, peut-être plus encore, 2022 n’incitent pas à penser que la BCE puisse conserver sa posture très accommodante du printemps.

Persistance de la crise automobile européenne

Les ventes automobiles en zone euro se stabilisent à un bas niveau pour le deuxième mois consécutif en mars. Elles progressent en effet de seulement 0,2 %, soutenues par l’allègement temporaire des contraintes sanitaires en Allemagne et en Italie, avant de nouveaux resserrements, et par un énorme retard espagnol qu’il faut bien combler, du moins partiellement. Les ventes automobiles françaises baissent quant à elles de 1,7 % par rapport à février. Pour l’ensemble de la zone, le retard est toujours de 25 % par rapport à la période d’avant crise, avec un total de 701 000 véhicules vendus, contre plus de 900 000, voire parfois un million, en temps normal. L’Espagne est le pays le plus touché, avec des immatriculations inférieures de près de 40 % à celles du début d’année 2019. Bien que plus réduites ailleurs, les pertes ne semblent guère en phase de résorption rapide.

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