Quelques minutes après la révision à la hausse d’un PMI manufacturier déjà en zone d’expansion, à 51,3 contre 50 points en avril, l’ISM manufacturier a été publié en repli de 5 dixièmes, à 48,7. Quand bien même l’écart entre ces deux indicateurs est faible, les directions suggèrent deux tendances contraires de la conjoncture manufacturière américaine : le PMI serait conforme à une réaccélération de la croissance, tandis que l’ISM pointe vers une détérioration accentuée.
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Face aux messages divergents des ISM et PMI, on attendra le Beige Book
Les principales statistiques de la semaine publiées cet après-midi ne permettent guère d’y voir beaucoup plus clair. PMI et ISM des services américains divergent notablement, en effet, et quand bien même le second a nettement plus d’échos sur les marchés, mieux vaut attendre la validation par le Beige Book de ce soir avant de tirer des conclusions hâtives, potentiellement ravageuses. Les détails de l’ISM non-manufacturier ne plaident guère, en effet, en faveur d’un statu quo, très largement anticipé, du FOMC à la fin du mois : les taux à deux ans ont, illico, profité pour repasser la barre des 5 % et les 10 ans pour se rapprocher de leur plus haut de la mi-août, à 4,30 % et, en dépit, des commandes allemandes déplorables de ce matin, le mouvement est allègrement suivi en Europe. Mieux vaudrait que le Beige Book invalide ces conclusions au vu de l’importante mise des marchés sur une stabilisation des Fed Funds.
Les marchés ignorent les minutes de la FED, peut-être ont-ils tort
Sans surprise, les minutes du dernier FOMC n’apportent pas grand-chose de nouveau à ce que nous savions déjà depuis le dernier comité de mi-décembre. Elles confirment l’intention de la FED de poursuivre les hausses de taux jusqu’à l’obtention de signes plus convaincants de dissipation de l’inflation et soulignent l’éventualité que cela prenne du temps. Ses projections intègrent des hausses des Fed Funds d’au moins 75 points de base supplémentaires cette année, qui porteraient leur niveau à 5,25 %, avant une décrue graduelle en 2024 et 2025, sur fond de nette décrue des perspectives de croissance. Les marchés ont peu réagi à cette publication, largement supplantée par le regain d’optimisme au sujet d’une décrue de l’inflation provoqué par les publications de ces derniers jours en Europe et ce mercredi aux Etats-Unis. L’indicateur ISM des prix payés par les entreprises du secteur manufacturier américain est tombé à 39,4 en décembre, à deux doigts de ses plus bas niveaux de la première vague de Covid. Reste à savoir si ces données parviendront à convaincre les banques centrales de réviser leurs copies alors, qu’à ce stade, ce repli de l’inflation reflète principalement des effets énergétiques.
L’ISM manufacturier recule, l’opinion sur les prix s’effondre
Omicron oblige, l’opinion des entrepreneurs n’était pas forcément au beau-fixe en décembre. Malgré cela, le climat des affaires ISM dans l’industrie manufacturière ne perd qu’un peu plus de deux points, à 58,7, et demeure en zone d’expansion. De légères baisses sont également à signaler du côté des opinions sur les nouvelles commandes, les stocks et les perspectives de production. Par rapport aux mois précédents, cependant, ce sont les évolutions sur les fronts des prix et de l’approvisionnement qui frappent. En effet, bien que la majorité des secteurs continuent de rapporter des hausses de prix et des pénuries, celles-ci semblent bien moindres qu’au cours des mois précédents. L’opinion sur les prix payés passe de 82,4 à 68,2, tandis que celle sur les délais d’approvisionnement passe de 72,2 à 64,9.
Le Beige book, bien que moins enthousiaste que l’ISM, ne devrait pas retenir la FED
Les retours du Beige book de la FED sont assurément plus nuancés sur la croissance que ceux en provenance de l’ISM manufacturier qui a enthousiasmé les marchés en milieu d’après-midi mercredi. Encore une fois, cette dernière enquête ne sera vraisemblablement pas suivie par une amélioration effective de l’activité manufacturière, à en juger par ce qui nous revient des différents districts.
Les ISM rassurent sur l’activité mais interrogent toujours sur l’emploi et les prix
Si l’on ne s’en tient qu’aux indicateurs synthétiques, les données ISM sont particulièrement bonnes. L’indice manufacturier se maintient à 60,8 après 61,1, tandis que celui des services atteint 66,7, un record. Si les ISM faisaient la croissance, celle-ci n’aurait cependant pas été aussi faible au troisième trimestre. Ces chiffres n’annoncent donc pas une amélioration mirobolante de la conjoncture. Les détails sectoriels sur l’activité restent bien orientés dans la très grande majorité des secteurs, malgré la baisse de l’opinion sur les nouvelles commandes industrielles. En revanche, ceux sur l’emploi et les prix continuent de poser question.
Aux Etats-Unis, février aura été médiocre
Chute des ventes automobiles, repli du rythme de créations d’emplois et baisse surprise de l’ISM non-manufacturier. Les données américaines du mois de février ont apporté leur lot de déceptions que, dans l’ensemble, ne dément pas le Beige Book de la FED sur la situation à mi-mois. Si les conditions climatiques extrêmes n’ont pas aidé, elles ne semblent pas expliquer l’essentiel de ces mauvais chiffres, pas plus d’ailleurs que les ruptures d’approvisionnement qui ont affecté l’industrie. Les restrictions liées au contexte sanitaire mais, plus encore, l’impact de la hausse des prix sur la demande et les marges des entreprises, sont des raisons plus convaincantes à ces déconvenues. À trop voir midi à leur porte, il se pourrait bien, qu’à coup de spéculation effrénée sur les matières premières, les marchés finissent par refermer la porte de la reflation.
ISM/PMI américains, ça monte ou ça descend ?
Écarts de méthodes, écarts d’historiques, biais sensoriels… Les résultats d’enquêtes auprès des professionnels n’aident pas toujours à y voir plus clair sur la situation économique. PMI des services et ISM non-manufacturier américains du mois de novembre en sont une belle illustration. Le premier, en hausse en première estimation a été révisé plus haut encore aujourd’hui, à 58,4 points, un niveau qu’il n’avait pas connu depuis mars 2015 qui marque également une franche accélération depuis juin lorsqu’il n’était qu’à 47,9 points. L’ISM non-manufacturier s’est, à l’inverse replié pour le deuxième mois consécutif pour terminer à un niveau inférieur à celui de juin alors qu’il était déjà à 57,1 points… On pourrait s’en tirer en considérant que les deux indicateurs convergent peu ou prou mais, on le sait, la tendance vaut souvent plus que le niveau absolu et, pour le coup les deux tendances racontent deux histoires bien différentes. Alors l’économie américaine est-elle en phase d’accélération ou de décélération ?