Si les PMI chinois avaient porté l’espoir d’une amélioration de la situation conjoncturelle, les statistiques-clés de la conjoncture chinoise du mois d’octobre les balayent : production, ventes de détail, investissements continuent de renvoyer l’image d’une économie embourbée. Au Japon, où la croissance du PIB était attendue en hausse de 0,6 %, compte-tenu du fort rebond des achats avant la hausse des taxes du 1er octobre, la première estimation n’est qu’à 0,1 % ; une déception s’il en est, quand bien même ces premières données font souvent l’objet d’importantes révisions. Dans ce panorama, l’Allemagne se distingue en échappant de peu à une récession pudiquement qualifiée de technique avec une croissance de 0,1 %, comme nous l’avions envisagé compte-tenu des informations disponibles en provenance de la consommation et de la construction. Le consensus, lui, anticipait un repli de 0,1 % mais la bonne nouvelle est quelque peu gâchée par la révision à la baisse du trimestre précédent et… les nouvelles contrariantes d’Asie.
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Le risque de récession, confirmé par l’IFO en Allemagne
Dans la foulée du ZEW, l’indice IFO de climat des affaires baisse encore en juin, à 97,4, soit un plus bas de près de 5 ans. Si ce nouveau recul n’est pas une surprise en soi, compte-tenu de la mauvaise santé industrielle, les chiffres de ce mois nous informent que les services, jusqu’ici plus ou moins épargnés, se situent sur une pente glissante. Cette contagion du secteur manufacturier à l’ensemble de l’économie, avec des effets sur les perspectives d’emploi déjà visibles en mai, accroît le risque de récession à horizon du second semestre de cette année, comme signalé par l’indicateur de changement de régime cyclique de l’IFO, qui n’a plus retrouvé la zone d’expansion depuis 9 mois.
Inflation UEM : fort repli généralisé en décembre
En ligne avec nos prévisions, l’inflation en zone euro s’est stabilisée sur le mois de décembre mais a fortement ralenti a 1,6 % en glissement annuel, après 1,9 % et 2,2 % à son point le plus haut de l’année en octobre. L’inflation sous-jacente, en hausse de 0,5 % sur le mois, est restée stable à 1 % en glissement annuel. En moyenne pour l’ensemble de l’année 2018, l’inflation de l’UEM s’élève ainsi à 1,7 %, en deçà des prévisions de la BCE de 1,8 %.
L’inflation française (IPC) a également décéléré à 1,6 %, au lieu de 1,7 % selon nos prévisions, après 1,9 % en novembre, en raison de l’effet énergie mais vraisemblablement aussi des perturbations liées aux manifestations des gilets jaunes.
Rien ne va plus en Europe
Les mois se suivent et se ressemblent : la conjoncture européenne s’enlise sans que l’on voit ce qui pourrait la sortir de l’ornière à brève échéance. L’indicateur avancé de l’OCDE pour l’Europe est retombé en septembre à un plus bas niveau depuis février 2013, dernier des sept trimestres de la récession essuyée à l’époque par la zone euro. Les informations reçues depuis cette dernière publication n’incitent pas à penser que les choses se soient arrangées. Le contrecoup du ralentissement des échanges mondiaux affecte sévèrement les industriels tandis que les situations domestiques souffrent tout à la fois de l’écrasement des gains de pouvoir d’achat des ménages et d’un climat politique délétère auquel se confrontent trop de gouvernements. Alors que les négociations sur le Brexit tournent au fiasco, que le blocage entre l’Italie et la Commission européenne menace d’aboutir à une nouvelle crise et que la situation politique allemande devient de plus en plus critique, l’ensemble n’est guère engageant à la veille des élections parlementaires de mai prochain.
Le ralentissement « temporaire » prend racine en Allemagne… La France suit. La tâche se complique pour la BCE
Après la nouvelle chute des commandes à l’industrie publiée hier, la quatrième mensuelle, les données de production de ce matin sont, sans surprise, mauvaises, dressant une image des tendances de l’activité assez difficilement réconciliable avec les prévisions de consensus et les commentaires récents des responsables de politique monétaire, en particulier son économiste en chef Peter Praet.
La chute du ZEW s’accentue en Allemagne et renvoie un message préoccupant à l’exportation
L’indice ZEW du climat des affaires selon les analystes financiers s’est de nouveau contracté en avril sous le coup d’une baisse accentuée de sa composante « perspectives », la plus pertinente en matière prédictive des tendances macro-économiques. A -8,2, contre +5,1, le solde d’opinions ressort à un plus bas depuis novembre 2012, niveau critique qui, s’il venait à être enfoncé davantage signerait une rupture.
L’avancée des négociations entre Mme Merkel et le SPD ouvre la brèche d’une envolée de l’euro
Trois mois et demi après les élections législatives du 24 septembre remportées par la CSU, les difficultés de Mme Merkel pour former une coalition menaçaient d’aboutir à la formation d’un gouvernement sans majorité ou à la tenue de nouvelles élections, desquelles elle serait vraisemblablement sortie plus affaiblie encore. La perspective promettait, au mieux, une paralysie, susceptible de tourner à la crise politique à tout moment au cours des quatre prochaines années de la présente mandature. L’Allemagne, ingouvernable, l’ensemble du projet européen se voyait privé de perspectives ; les attentes de consolidation de la zone euro laissées pour compte et les espoirs d’aboutir à une UE renforcée capables d’affronter les enjeux régionaux et internationaux en présence, anéantis.
Pour toutes ces raisons, l’accord signé vendredi dernier entre Mme Merkel et le SPD, en vue d’une nouvelle coalition gouvernementale, constitue une avancée majeure, quand bien même soumis à l’approbation du SPD au sujet duquel sa base se prononcera le 21 janvier. En dépit des risques réels que les militants socio-démocrates, échaudés par l’affaiblissement de leur parti au terme des quatre années de coalition passée, aillent à l’encontre de la volonté de leur chef, Martin Schulz, les marchés ont salué l’accord passé dès son annonce, propulsant l’euro au-dessus de ses résistances, à 1,22USD vendredi en fin de journée.
A ces niveaux-là, le risque de voir la devise européenne gagner encore du terrain est significatif, en particulier dans le contexte présent de défiance croissante des investisseurs à l’égard du dollar américain. À court terme, la probabilité que l’euro teste les 1,23USD, est élevée ; une validation par le SPD dimanche prochain du principe de nouvelle coalition semblant clairement en mesure de propulser la monnaie européenne au-delà de cette limite.
Au cours des douze derniers mois, l’euro s’est apprécié de plus de 14 % contre le dollar, sa plus forte hausse depuis 2010. Malgré son effet dépressif sur les prix, ce mouvement a été sans grande conséquence sur les résultats conjoncturels de la zone euro dans un contexte de reprise. La partie pourrait être plus difficile avec un taux de change dorénavant supérieur à sa moyenne de long terme, de 1,20 USD, à en juger par les pressions observées sur les marges à l’exportation des entreprises européennes.
La croissance décolle en Allemagne, l’Euro suit. M. Draghi a bien fait de fixer le cap !
À 0.8 % au troisième trimestre, la croissance du PIB allemand excède largement ce que laissaient envisager les indicateurs mensuels à disposition (0,6 % selon le consensus). La production industrielle a, en effet, progressé moitié moins rapidement au troisième trimestre qu’au deuxième (0,9 % après 1,9 %) tandis que les ventes au détail ont plutôt perdu de leur vigueur par rapport au printemps. Selon le communiqué officiel, c’est du côté extérieur que proviennent les bonnes surprises, l’apport représenté par les exportations ayant sans doute été consolidé par des importations moins dynamiques au cours de la période.