L’immense pari Biden

Les chances de connaître le vainqueur de l’élection présidentielle américaine dès aujourd’hui sont faibles compte-tenu :

1- De l’importance du vote par correspondance. On rappellera que l’Etat le plus susceptible de faire basculer la Maison Blanche dans le camp démocrate ou de la maintenir dans le giron des républicains est la Pennsylvanie qui a étendu le comptage des votes par correspondance aux enveloppes postées le jour du scrutin, et donc reçues jusqu’à trois jours après.

2- Des risques de contestation des résultats d’ores et déjà formulés par D. Trump en cas de victoire de J. Biden.

Mercredi matin, il n’est donc pas impossible qu’aucun des candidats n’ait officiellement obtenu 270 grands électeurs.

Quelles seraient les conséquences d’une telle situation ?

Cela peut aller d’un simple délai à de nouvelles batailles juridiques, des recomptages, chaque camp proclamant son vainqueur : les possibilités sont nombreuses. En 2000, c’est, au bout d’un mois de controverses, la cour suprême qui avait déclaré G.W. Bush vainqueur. Cette année-là, entre le 7 novembre et le 4 décembre, le S&P 500 avait dévissé de 7 %.

Plusieurs hypothèses peuvent se présenter. Nous les avons résumé dans le schéma suivant. Celui-ci souligne la faible probabilité d’un résultat suffisamment tranché dans les tout prochains jours malgré les estimations de Predictit.

De ces différents cas de figure, il ressort néanmoins clairement que celui d’une vague bleue serait le plus favorable, de fait jamais une élection américaine n’a semblé représenter un enjeu aussi important que l’actuel pour l’économie américaine, comme pour le reste du monde.

La capacité du prochain président à être celui du redressement structurel de l’économie américaine est de très loin l’enjeu n°1 de ce scrutin, duquel découleront tout à la fois :

Les doubles perspectives de croissance et d’inflation américaines de long terme
Celles de la soutenabilité de la dette et le risque-dollar qui lui est associé
La possibilité d’une transition accélérée vers un modèle de croissance bas carbone, source de rénovation de l’investissement et de l’emploi nécessaires pour combattre les inégalités devenues insurmontables
Mais aussi, dans une large mesure, les chances de survie, à terme, de la zone euro
Une victoire de J. Biden ne garantirait pas de remporter chacun de ces succès mais une réélection de D. Trump écarterait définitivement cette chance.

Vous trouverez en pièce jointe un pack de 11 slides sur les conditions de réussite du programme de J. Biden

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J. Biden, nouvelle donne ? Et sinon ?

Jamais élection américaine ne s’est déroulée dans un climat aussi incertain. Outre une crise sanitaire inédite, l’expression de fractures sociétales sans précédent et les menaces de D. Trump de ne pas se plier au verdict des urnes, réside un grand flou autour de ce donnerait une victoire démocrate. J. Biden a un programme de 7 000 milliards de dollars (33 % du PIB américain) sur dix ans, aux forts accents rooseveltiens, en nette rupture avec l’orientation de ces dernières décennies. Mais personne n’y croit. Même avec une majorité démocrate au Sénat, l’obstruction des républicains bloquerait la mise en place de ses mesures les plus emblématiques. Résultat, l’action du futur président pourrait être réduite de moitié ; de quoi, sans doute, rassurer les marchés à brève échéance mais probablement pas bouleverser l’ordre des choses ni promettre, à terme, une croissance économique structurelle plus solide qui sera pourtant nécessaire pour rembourser les dettes additionnelles. Alors que fleurissent les scénarii sur l’impact de l’issue de ce scrutin sur les marchés, peut-être n’est-il pas inutile de considérer le cas de figure où, à l’instar du précédent, il ne changerait pas grand-chose, tout au moins pas pour le meilleur….

 

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Pentification de la courbe des taux 10-30 ans US : inflation ou solvabilité ?

Liquidités à foison, dérapage des comptes publics, ténacité de la pandémie, risques sociaux, politiques, protectionnistes… La liste est longue des questionnements sur les conséquences de long terme de la crise sanitaire. Certains y voient un cocktail inflationniste qui finira forcément par faire remonter les taux d’intérêt dans un avenir plus ou moins lointain ; d’autres, la multiplication des risques de défaut, aux conséquences in fine comparables sur le coût du capital, sur fond néanmoins d’importantes distorsions selon les agents, les pays, les périodes. Quelques-uns, enfin, voient dans cette crise une source d’amplification des déviations sociétales d’économies comme jamais financiarisées, tenues à bout de bras par une inépuisable inventivité des banques centrales dont les pratiques aboutissent à une économie de rente, susceptible d’étouffer tout risque d’inflation pendant bien longtemps encore.

Face à ces incertitudes, le réflexe est souvent d’aller chercher des pistes de réponses sur ce que nous renvoient les anticipations des marchés financiers, en particulier les actifs les plus longs, moins soumis à l’interventionnisme monétaire et réputés plus efficients. Or, il se passe des choses sur ces derniers.

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Les sous-jacents du marché américain de l’ère Trump à rude épreuve face au Covid-19

La performance sectorielle des marchés américains est restée relativement constante depuis l’élection de D. Trump en novembre 2016. Parmi les grands gagnants : les nouvelles technologies, la santé et la consommation discrétionnaire se détachent assez distinctement des autres secteurs boursiers, sans parler des plus sanctionnés qu’ont été l’énergie, les financières et les industrielles. La crise du Covid 19 n’a pas particulièrement modifié la donne depuis ses débuts. Les valeurs technologiques, plutôt bénéficiaires des effets de la pandémie, ont continué à surfer sur les mauvaises nouvelles conjoncturelles, la santé a plutôt tiré son épingle du jeu des espoirs portés par la recherche de remèdes ou vaccins contre le Covid-19 et les valeurs de consommation discrétionnaires ont été épargnées dans un contexte de baisse des taux d’intérêt et de mesures de soutien exceptionnelles aux ménages américains. En somme, la vie a poursuivi son cours sur des marchés dopés aux liquidités, très peu soucieux de la réalité économique. Les données calamiteuses du mois d’avril, sur fond de regain de tensions commerciales entre D. Trump et Xi Jinping, pourraient finir par rebattre les cartes.

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L’économie américaine engloutie

Le tableau que renvoie l’économie américaine est chaque jour un peu plus apocalyptique. Alors que l’épidémie de coronavirus poursuit sa course folle, les indicateurs économiques tombent tour à tour comme des pierres, FED et Administration adoptent quasi-quotidiennement de nouvelles mesures de sauvetage dont nul ne sait plus dire à quoi elles mèneront, si elles peuvent être d’une quelconque efficacité ou risquent de se révéler contre-productives tandis que, sur les marchés financiers, se succèdent les ondes de choc : bourse, pétrole, banques, obligations d’entreprises, bons du trésor, marché hypothécaire… Emporté par la maladie, le château de cartes de la première économie mondiale n’a pas eu le temps de vaciller qu’il semble déjà sur le point d’être englouti.

 

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La FED bientôt à la rescousse de l’emploi américain ?

Le rapport sur l’emploi américain du mois de décembre déçoit, avec 145 K créations de postes au lieu de 164K généralement attendus et des révisions en baisse de 14 K des deux mois précédents. Les pertes d’emplois manufacturiers, miniers et, dans une moindre mesure, des transports et du stockage ont participé à ce résultat. Mais c’est surtout du côté des services professionnels que proviennent les mauvaises surprises, avec 10 K créations de postes seulement contre 36 K en moyenne au cours des six mois précédents. A l’inverse le rebond de plus de 40 K emplois dans le commerce de détail est une bonne nouvelle de taille que l’on est tenté d’attribuer aux effets positifs de l’ajournement de hausses de tarifs prévues pour le 15 décembre. Voilà bien longtemps, en l’occurrence quasiment trois ans, que le secteur n’avait pas enregistré une telle amélioration.

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Pour l’immobilier américain, mieux vaut que les taux futurs ne suivent pas les actions…

Dans la configuration des marchés boursiers de ces dernières semaines, une question plus que les autres taraude les analystes : la hausse des taux futurs que devrait finir par entrainer celle des actions, si elle perdure, sera-t-elle supportable par les économies occidentales et les marchés ? De la réponse à cette question dépend dans une large mesure le confort des uns et des autres à l’égard du regain d’optimisme en présence des marchés d’actions qui, jusqu’à présent, n’a eu qu’un effet très modéré sur le niveau des taux futurs. L’analyse du marché immobilier américain offre quelques pistes de réflexion mais également quelques raisons de redouter une embardée des taux longs….

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L’international à la rescousse des profits des entreprises américaines, mais encore ?

La première estimation des profits des sociétés américaines du deuxième trimestre a été publiée ce jeudi, en même temps que la révision du PIB. Bonne surprise, les profits avant impôts se sont redressés de 5,3 % après deux trimestres consécutifs de médiocres résultats, dont une baisse de 3,7 % en début d’année. Sur un an, l’évolution des profits repasse ainsi en territoire positif, avec une hausse de 2,7 % au lieu d’un repli de 2,1 % au premier trimestre. De manière inattendue, au vue des évolutions de changes, de la dégradation de l’activité internationale et de ce que l’on serait tenté d’attendre de la politique étrangère de D. Trump, c’est du reste du monde que provient l’essentiel de cette amélioration, avec une envolée de quasiment 12 % des résultats des sociétés américaines à l’étranger au deuxième trimestre. Bien qu’exceptionnel, ce résultat n’est pas isolé. En l’occurrence, la politique de rapatriement des bénéfices de D. Trump porte ses fruits : les profits réalisés dans le reste de monde ont ainsi compensé le déclin persistant enregistré sur le front domestique depuis leur pic de la fin de l’année 2014 ; ils étaient alors supérieurs de 13,5 % à leur niveau présent…

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