La transition environnementale, principal rempart contre une baisse des dividendes en 2022

Après une année de crise, les dividendes des entreprises européennes sont attendus en très forte augmentation en 2021. Selon les données disponibles, leur masse, en hausse dans la plupart des secteurs, progresserait d’environ 45 % en moyenne pour les sociétés de l’Eurostoxx, revenant, ainsi, peu ou prou à son niveau de 2019. Tandis que dans un contexte de hausse des marchés, le taux de rendement est loin de s’être normalisé, on aurait tôt fait de considérer que ce dernier ajustement restant à venir, constitue un socle porteur pour 2022, susceptible de se prémunir contre le plafonnement des indices et la montée des aléas qui va de pair.

Le diagnostic n’est pas aussi clair. Non seulement, la croissance bénéficiaire est amenée à se normaliser après un cru 2021 inédit mais la complexité du contexte de reprise a tout lieu d’introduire de nombreux biais, contraintes ou changements de stratégies sectoriels, sur fond, en outre, de remontée de l’inflation et des taux d’intérêt aux conséquences très inégales selon les branches. C’est peu de dire que la visibilité sur les dividendes est, dans de telles conditions, loin d’être au rendez-vous.

 

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Manquerait plus que les banques centrales durcissent les conditions monétaires !

Après un rapport sur l’emploi, sous tous les angles médiocre, la FED doit-elle réagir à l’accélération des salaires et à la nouvelle baisse du taux de chômage du mois de septembre en procédant à une réduction de ses achats d’actifs ? Quel qu’en soit l’ampleur et la cadence, un tapering constituerait un resserrement des conditions monétaires, vraisemblablement aggravé au niveau mondial par le suivisme de la BCE et de nombreuses autres banques centrales. Est-ce le moment dans un contexte économique des plus perturbés dans lequel les pénuries croissantes jouent déjà un rôle restrictif de premier ordre sur les perspectives de croissance ? La question se pose indiscutablement et, sauf à avoir pour objectif de contrer la spéculation que leur action a provoquée, on voit mal en quoi une telle évolution des pratiques monétaires pourrait en quoi que ce soit être la bonne solution aux difficultés en présence.

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Scénario trimestriel – De conjectures en conjoncture

Derrière l’écran de fumée d’un scénario de croissance mondiale toujours exceptionnellement dopé par les acquis du rattrapage de la fin de l’année dernière, la situation économique se révèle de plus en plus complexe et les perspectives de plus en plus incertaines. Non seulement, la croissance mondiale n’a cessé de décélérer depuis l’été 2020 jusqu’à s’annuler au deuxième trimestre 2021, selon nos estimations, mais la conjoncture s’est singulièrement détériorée depuis. D’une pause, après leur ascension souvent inédite du premier semestre, les indicateurs avancés ont amorcé une correction marquée, sur fond de difficultés d’approvisionnement grandissantes, à l’origine de tensions exceptionnelles sur les prix. Perçues dans un premier temps comme des arguments en faveur du scénario de reflation plébiscité par les marchés, ces tendances sont progressivement apparues sous un jour nettement moins favorable, à même non seulement de remettre en cause les perspectives de croissance mais de pousser les banques centrales à un resserrement précoce des conditions monétaires susceptible de grandement fragiliser l’environnement de marché.

Le contexte économique et financier s’est, au total, considérablement complexifié ces dernières semaines et les perspectives semblent conditionnées à un nombre croissant de variables, toutes aussi incertaines les unes que les autres. Parmi celles-ci nous identifions six points-clés pour l’avenir : l’évolution des relations sino-américaine, celle du marché des matières premières, de l’issue des promesses de relance aux Etats-Unis et des risques entourant les perspectives d’investissement mondial, d’une part. De l’autre, l’évolution des politiques monétaires et des risques financiers qui les entourent. Cela fait incontestablement beaucoup et laisse entrevoir une instabilité durable sur les marchés, ballotés entre les espoirs de reflation qui ont prévalu depuis l’élection de J. Biden et les craintes d’un scénario de stagflation de plus en plus prégnantes.

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Qu’est-ce qui pourrait changer en Allemagne, à part le nom du chancelier, après les élections?

Mme Merkel ne devrait plus rester longtemps à son poste ; le temps que les électeurs allemands votent et que les forces en présence s’accordent sur la composition du nouveau gouvernement. La première étape se déroulera dimanche ; la deuxième pourrait prendre beaucoup plus de temps. De la coalition qui émanera de ces tractations dépendront les pronostics sur l’orientation à venir de la politique allemande : sur le double front fiscal et social, sur le dilemme industrie/environnement et sur la posture du pays en matière européenne. A l’heure actuelle, le SPD d’Olaf Scholtz ne dépasse que d’une courte tête la CDU-CSU d’Armin Laschet ; l’incertitude est donc entière sur le parti qui dirigera la future coalition et le nom du nouveau dirigeant de la première économie européenne. Après une longue phase d’immobilisme qu’auront marqué les deux derniers mandats de Mme Merkel, les espoirs de changements sont importants. Le risque d’une coalition trop disparate pour satisfaire ces attentes domine et poserait avec plus d’acuité encore la question de la capacité de l’Allemagne à faire face aux grands défis qui l’attendent, au premier rang desquels, celui de son déclin économique relatif programmé.

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De la reflation promise à la menace de stagflation ; la rotation sectorielle sens dessus-dessous

L’idée que les lendemains de la crise sanitaire seraient ceux d’une croissance équilibrée, soutenue par des politiques économiques volontaires qui permettraient de consolider la croissance potentielle, a largement dominé depuis l’automne dernier. Mais comme c’est souvent le cas, les marchés n’ont pas attendu de constater ces développements ; ils les ont devancés par le biais d’une spéculation effrénée sur les matières premières dont l’envolée donnait, en apparence, plus de fondements à ce scénario. Abondance inédite de liquidités et opacité créée par les conditions sanitaires aidant, le mouvement n’a pas eu de mal à s’imposer: l’indice GSCI des prix mondiaux des matières premières s’est envolé de 60 % pour atteindre un plus haut depuis 2014 ; les anticipations d’inflation ont décollé et l’inflation a suivi. Dont acte, les valeurs qui avaient grandement souffert des années d’avant crise, ont été sauvées. Sauf que la partition économique ne bat pas au rythme des anticipations et que l’envolée des matières premières devient, de facto, de plus en plus nocive…

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Le haut niveau d’endettement de la Chine exige des résultats que le pays ne fournit plus…

Apprécier l’importance des déceptions en provenance de l’économie chinoise n’est jamais chose aisée tant l’appareil statistique à disposition est restreint et tant les progrès de l’Empire du milieu peuvent, malgré tout, paraître, dans bien des domaines, spectaculaires, en particulier vus de la vieille Europe. La Chine, non seulement, fascine mais est incontournable, entend-on de plus en plus souvent, face à l’attitude qui consiste, souvent, à fermer les yeux sur les développements récents les plus préoccupants qui l’entourent. De fait, avec l’inclusion des actions et obligations du pays dans la plupart des grands indices de référence globaux, jamais les actifs chinois n’ont suscité autant d’intérêt auprès des investisseurs étrangers qu’au cours de l’année écoulée. Le mouvement a été d’autant plus fort que l’écart de rendement entre la Chine et le monde développé s’est creusé et que la tendance à la hausse du Renminbi qui en a résulté a rendu les actifs locaux plus attrayants. Et pourtant, non seulement les actions chinoises ont largement sous performé celles du reste du monde mais le marché obligataire est aujourd’hui confronté à l’inévitable : le risque de faillite d’une entreprise emblématique de la surenchère immobilière de ces dernières années, le mastodonte Evergrande dont la dette avoisine 290 mds de dollars et dont la chute pourrait avoir des retentissements mondiaux. La Chine s’est endettée comme aucune économie ne l’avait fait avant elle. Régulièrement objet d’inquiétudes, cette situation n’a donné lieu à aucune crise d’ampleur jusqu’à présent. Ce risque pourrait devenir plus sérieux si la croissance économique venait à poursuivre la tendance qui est la sienne ces derniers mois et que dans le même temps, la FED amorce, effectivement, une réduction de ses achats d’actifs.

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De Covid en variants, la grande usure de la conjoncture mondiale

Le troisième trimestre devait être l’un des plus prometteurs, il flirte finalement avec une récession. Alors que les variants du Covid défient les succès attendus de la vaccination ; que l’industrie mondiale, à l’arrêt depuis janvier s’apprête, à rechuter ; les indicateurs des services flanchent maintenant tour à tour, souvent de manière très prononcée. La croissance du T3 n’est manifestement pas partie du bon pied !

Aux Etats-Unis, elle sera sans doute récupérée par les stocks et l’impact des difficultés d’approvisionnement sur le solde commercial ; pour le reste, c’est quasiment un zéro pointé qui se profile. En Europe, où les indicateurs de climat des affaires ont mieux résisté, les signes de fragilité de la conjoncture se multiplient. Au Japon, les industriels tirent profit de leur positionnement sur l’électronique mais la demande domestique est doublement affectée par le contrecoup des J.O. et l’envolée des cas de Covid.

C’est malgré tout, en provenance du monde émergent que nous arrivent les plus mauvaises nouvelles. De Chine, en tout premier lieu, où la médiocrité des derniers indicateurs rompt, assurément, avec l’image généralement accolée au pays, mais également de la plupart des économies qui ne bénéficient pas de l’appel d’air de l’industrie technologique et pâtissent de l’inertie de la demande mondiale de biens ou souffrent plus qu’elles ne profitent de l’envolée des prix de matières premières.

Derrière ces tendances, le variant Delta et des effets de base statistiques nettement moins porteurs qu’en première moitié d’année mais, surtout, l’expression d’une absence indéniable de moteur global, face à laquelle les politiques publiques semblent largement inopérantes.

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Ah, qu’il était doux le temps de la règle de Taylor !

« La règle de Taylor est morte, vive la règle de Taylor !» pourrait-on dire en nostalgie d’une période au cours de laquelle, pour garantir l’efficacité des politiques monétaires, leur crédibilité et l’acceptation des pratiques des banques centrales, il avait été jugé utile d’imposer des règles de conduite à ces dernières. Quel économiste, n’a pas planché ces trente dernières années sur ces « fonctions de réaction », devenues le principal outil de régulation conjoncturelle, qui, malgré leur simplicité, suscitaient d’infinis raffinements ? Il fut un temps où la BCE, entendait-on, en tenait une soixantaine à jour !

Un temps, à l’évidence lointain, que l’indiscipliné A. Greenspan a commencé à effacer à partir du milieu des années quatre-vingt-dix et que la crise financière de 2008 a définitivement révolu. Depuis, sans plus de règles, ni même le respect de statuts, au fil du crises, galvaudés, les banques centrales naviguent à vue, à coup de décisions discrétionnaires, par nature contestables et contestées, sans cesse suspectées d’asservissement à la dictature financière que leur action ou inaction a fait émerger. Alors, Jackson Hole changera-t-il cela ? La proposition pourrait être risible si le constat n’était tout l’inverse.

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