Jérôme Powell fait une nouvelle volte-face au vu de la montée des risques engendrés par l’intensification de la guerre commerciale. Rarement apparu aussi combatif, le président de la FED a conforté les marchés dans leurs anticipations de baisse des taux cette année avec un premier mouvement susceptible d’intervenir dès le mois de septembre, à en juger par ses propos… Enfin, sous réserve d’une nouvelle inflexion d’ici là dont le Président de la FED est, décidément, coutumier.
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Vous avez dit « guidances » M. Powell ?
Article publié sur le site de Boursorama
Lorsqu’au printemps de l’année dernière, la FED a décidé d’accroître la cadence de sa communication, à raison d’une conférence de presse toutes les six semaines après chaque FOMC, plutôt qu’une fois sur deux, l’idée était d’assurer une plus grande transparence sur ses intentions. Sans doute avait-elle en tête à ce moment-là, comme elle avait commencé à en instiller l’idée, qu’elle pourrait être amenée à accélérer le rythme de ses hausses de taux en 2019 et qu’un accompagnement plus serré de ce changement serait le bienvenu. L’histoire ne dira pas si tel aurait été le cas car, entre le printemps de l’année dernière et aujourd’hui, le contexte a bien évolué. En l’occurrence, au lieu d’un resserrement accéléré, c’est un exercice de patience prolongée qu’a entamé Jérôme Powell en janvier, lequel devrait conduire à un statu quo de la politique monétaire tout au long des douze prochains mois, selon les anticipations de marchés. Il y a potentiellement deux risques à de une telle situation. Le premier, de moindre importance, est que l’exercice de communications trop fréquentes se transforme en un véritable pensum pour le président de la FED, lequel pourrait avoir du mal à meubler l’espace, dès lors qu’il a jeté les dés de sa politique comme il l’a fait en janvier. Le second, nettement plus ennuyeux, serait que ces exercices de communication se révèlent, au contraire, l’occasion de va-et-vient incessants qui finiraient par installer un climat d’instabilité accrue sur les marchés financiers, les taux d’intérêt et le change, notamment. La versatilité dont a fait preuve Jérôme Powell ces derniers mois semble plutôt nous suggérer cette dernière piste comme la plus probable.
Que le président de la FED évolue dans un cadre particulièrement périlleux, par ailleurs, compliqué par l’encombrement d’un D. Trump trop invasif, est un fait. Qu’il navigue d’un extrême à l’autre comme il l’a fait ces derniers temps en est un autre, qui ne manque pas d’interpeller. Au deuxième semestre de l’an dernier son inflexibilité a largement contribué à l’instabilité des marchés financiers internationaux. Après avoir défendu en décembre le cap de hausses graduelles persistantes de ses taux directeurs malgré les risques financiers en présence, son changement de posture est apparu comme un véritable coup de théâtre au terme du FOMC du 30 janvier, lorsqu’il a privilégié la patience avec une telle insistance qu’il est parvenu à, non seulement, évacuer l’éventualité de nouvelles hausses de ses taux d’intérêt à horizon prévisible mais, également, à laisser se développer les anticipations d’une future baisse de ses taux directeurs fin 2019, dont la probabilité implicite est aujourd’hui de 20 %. C’est pourtant un parti beaucoup moins clair qu’a révélé le compte-rendu de ce même FOMC ce mercredi, dans lequel la patience incontestablement privilégiée par l’ensemble du board est moins marquante que l’incertitude exprimée par ses différents membres sur les perspectives de taux d’intérêt. Le message qui ressort de ces minutes est somme toute assez éloigné, en effet, de l’interprétation qui en avait été faite par le président Jérôme Powell lors de sa conférence de presse.
Difficile, au total, d’y voir clair dans les intentions de la FED. Les risques financiers maintenant moins prégnants, après une envolée des indices boursiers américains en large partie provoquée par sa communication de fin janvier, de quel côté penchera Jérôme Powell lors du prochain FOMC, dans trois semaines : longue patience ou marche arrière ? La question se posera assez vite si les données économiques continuent à décrire une certaine robustesse de la situation conjoncturelle, en particulier du marché de l’emploi. Jérôme Powell a, en effet, tellement promis aux marchés qu’il s’expose à les décevoir dans un futur plus ou moins proche si le cycle se prolonge, comme l’envisage encore la grande majorité des économistes et la FED elle-même.
C’est tout l’art du « fine tuning » que de lâcher du lest tout en gardant la main, auquel l’actuel président de la FED ne semble pas encore tout à fait rodé. Cela suggère une certaine instabilité des marchés de taux d’intérêt et de changes pour les mois à venir.
Confusion du côté de la Fed
Davantage que sa décision, largement attendue, d’un relèvement de ses taux directeurs d’un quart de point, à 1,50-1,75 %, c’est sur ses perspectives qu’était attendue la Fed au terme du premier FOMC de la présidence de Jérôme Powell. Non seulement parce qu’un vaste flou règne autour des développements de l’économie américaine, soumise ces derniers temps à de multiples turbulences, mais également parce l’on attendait de cette première communication qu’elle éclaire sur l’orientation de la nouvelle équipe aux commandes de l’institution. Pas sûr que l’objectif ait été atteint, à en juger par les premières réactions de marché.
L’inflation aux abonnés absents. Jay Powell risque-t-il de mettre le feu aux poudres ?
L’inflation, c’était sûr, ferait son retour. Non seulement l’activité économique s’améliorait rapidement sur fond de remontée des cours du pétrole mais la politique de Donald Trump, à coup de vaste réforme de la fiscalité et de protectionnisme, ne tarderait pas à attiser les effets inflationnistes de la chute du dollar. De trois hausses de taux directeurs prévues par la FED jusqu’alors, les marchés n’hésitaient pas à envisager un, voire deux crans de plus. Fin février, la probabilité d’un relèvement des fed funds à 2,25 %-2,50 % d’ici la fin de l’année était de 25 % sur les marchés à terme américains ; les taux à 30 ans, qui avaient franchi un mois plus tôt le niveau de 3 %, s’élevaient à 3,20 % pour la première fois depuis l’été 2015 et la courbe des taux, en phase de repentification, redonnait de la latitude la FED. Moins de trois semaines plus tard, le paysage semble avoir bien changé et les perspectives qui prévalaient alors s’éloignent de plus en plus. Après avoir laissé entendre que le relèvement des taux directeurs de la FED pourrait se faire plus vite que prévu, Jay Powell va-t-il franchir le pas cette semaine et annoncer un changement du scénario de la FED ?
Le pari de la productivité, des salaires et de la normalisation des taux de Jay Powell
Jérôme Powell, s’est montré autrement plus confiant devant le Congrès américain qu’il ne l’était apparu jusqu’à présent, s’agissant en particulier de l’impact de la réforme fiscale. Perçue comme très favorable à l’investissement, le nouveau président de la FED semble assuré de la capacité de cette réforme à stimuler les gains de productivité et à accroître les créations d’emplois et les salaires. Il envisage donc logiquement que la Fed puisse être amenée à relever le niveau des taux directeurs plus rapidement que prévu. Les chances que Jay Powell soit amené à moduler ses propos, paraissent encore relativement élevées, ceci d’autant plus que la sensibilité des marchés aux perspectives de taux est telle, qu’ils pourraient, sans conteste, l’y aider….
Jay Powell, la petite phrase qui précise les choses
Le nouveau président de la FED prend les devants sur les chiffres d’inflation attendus demain : il veillera au risque financier
À l’occasion d’une des cérémonies autour de son investiture, le nouveau président de la FED, a réaffirmé son intention de ne pas rompre avec la politique de Janet Yellen, confirmant la stratégie de normalisation graduelle des taux d’intérêt et de réduction du bilan de la FED ainsi que la préservation de l’essentiel des mesures de régulation financières, tout en veillant à leur efficacité maximale. Lire la suite…
Krach du dollar, la perle protectionniste
Lorsque nous avions, en septembre dernier, envisagé la possibilité d’un krach du dollar, notre conclusion était, à l’évidence, trop précoce. Les effets dopant des ouragans sur la conjoncture économique américaine et la conviction que les républicains finiraient par faire adopter une réforme fiscale aux effets largement stimulants pour la croissance, ont contredit nos propos. Pourtant, à en juger par la confiance des ménages, ceux-ci ne voient pas forcément leur situation sous un jour plus encourageant depuis le vote de cette réforme.
Janet Yellen, fidèle à elle-même, passe les rênes à Jay Powell dans la plus grande confusion
La FED, comme très largement anticipé, a relevé le niveau de ses taux directeurs d’un quart de point pour la troisième fois cette année, à 1.50 %.
Plus important :
- elle révise ses prévisions de croissance en hausse sensible, à 2.5 % pour 2018, contre 2,1% prévu en septembre,
- abaisse sa prévision de taux de chômage à 3.9 % pour 2018 et 2019,
- mais ne change rien à sa prévision d’inflation, que ce soit pour l’inflation totale ou sous-jacente (toutes deux attendues à 1,9 % l’an prochain puis 2 % en 2019 et 2020, comme en septembre).