Mme Lagarde passera le cap en mars, c’est quasiment fait…

Extrait de notre preview: « Il suffira de peu de choses, quelques ouvertures plus ou moins appuyées dans le communiqué ou à l’occasion de la conférence de presse de Mme Lagarde, pour que s’enclenchent les ajustements qui devraient accompagner la perspective d’une convergence, même très graduelle, de sa politique vers celle de ses homologues ». Ces ouvertures ont été livrées sous plusieurs formes et ont produit les effets escomptés.

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L’inflation en Europe de l’Est, expression des limites de la politique structurelle de l’UE ?

Avec le changement de cap effectué par la FED se profile une période de modifications en cascade des politiques monétaires à travers le monde qui n’épargneront pas l’Europe. Une proportion croissante d’économistes envisagent aujourd’hui une remontée des taux directeurs de la BCE fin 2022, à l’instar de ce qui figure dans notre propre scénario. Au-delà, néanmoins, c’est dans la partie Est de l’Europe que semblent devoir se concrétiser les ruptures de politiques monétaires les plus importantes par rapport à ces dernières années. Le dérapage de l’inflation y est, en effet, nettement plus marqué et plus profond que dans la plupart des autres économies de la région. Si l’origine de cette situation n’est pas cristalline, les plans de relance et programmes de soutiens structurels dont bénéficient ces pays dans le cadre du budget européen semblent bel et bien constituer un facteur aggravant. Alors que les politiques structurelles de l’UE ont jusqu’alors principalement opéré dans un contexte d’absence d’inflation, ce constat pose une question qui dépasse largement le champ des politiques monétaires à venir et interroge sur les limites de la stratégie de l’UE.

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Value-growth, ou, quand le retour de l’inflation fait croire à une grande bouffée d’oxygène

Allez, reconnaissons-le, après une décennie sous le spectre de la déflation, on se prend à envisager les vertus du possible retour d’une inflation plus soutenue et de l’illusion monétaire qui irait avec ; ceci d’autant plus facilement que l’accumulation d’épargne-Covid et les politiques économiques œuvrent encore à contre-courant des stabilisateurs automatiques sur la demande.

Sur les marchés, le marqueur le plus flagrant de ce changement de perception se retrouve dans le regain de performance des valeurs boursières les moins bien cotées depuis le début du mois. Si le mouvement ressemble à celui observé en début d’année dernière, il a ceci de particulier qu’il est aujourd’hui présenté comme le meilleur parti pour faire face à un contexte durablement plus inflationniste. L’inflation aurait la qualité de venir au secours des secteurs les moins chers, dont l’élasticité de la demande aux prix est…

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BMG décembre 2021 – Immobilisme de la conjoncture mondiale

Notre baromètre économique global stagne pour le troisième, voire, le quatrième mois consécutif à 0, après révision du chiffre de novembre initialement ressorti à 0,2. Les indicateurs détaillés ne connaissent pas non plus de bouleversement, tous dans la zone neutre. Notre indicateur d’inflation se tasse de nouveau très légèrement, toujours cependant en zone positive, à 0,8 après 0,9, malgré des tendances disparates entre les régions sous revue, zone euro toujours en légère accélération, au contraire des autres.

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And the Winner is… L’euro-dollar !

A la veille des comités de politique monétaire de cette semaine, le schéma semblait simple : l’écart de posture entre la FED et la BCE donnerait un coup d’accélérateur à l’appréciation du dollar au détriment, en tout premier lieu, de l’euro. Au lendemain de ces réunions qu’en est-il ? La FED a, effectivement, durci le ton à l’égard de l’inflation ; ses membres envisagent trois hausses d’un quart de point des Fed Funds en 2022, la première possiblement dès mars prochain. La BCE, à l’inverse, campe sur ses positions. Elle rallonge son programme d’achats d’actifs (APP) pour atténuer l’impact de l’arrivée à terme du plan d’urgence pandémie (PEPP) et prolonge la période de réinvestissement de ce dernier jusqu’à la fin 2024, au moins. Si elle entrouvre, pour la première fois depuis longtemps, la porte à une hypothétique hausse de ses taux directeurs à partir d’octobre 2022, les apports programmés de liquidités en réduisent la probabilité par rapport aux anticipations des marchés de ces dernières semaines. Au total, si la FED court derrière l’inflation et se révèle un cran plus agressive qu’escompté, la BCE prend son temps et se montre un brin plus accommodante qu’attendu. Tout est donc bien en place, a priori, pour que le dollar profite de la situation, à ceci près que l’inverse se produit depuis mercredi soir et, plus encore, depuis la conférence de presse de Mme Lagarde. Comment l’expliquer et qu’en déduire pour la suite ?

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L’inflation ? Même pas peur, nous disent les banques centrales… Sans convaincre

Les marchés jubilent. Enfin, les actions, car les marchés de taux, eux, sont à la renverse après le porte-à-faux créé par la posture des banques centrales de ces derniers jours, toutes fermement braquées contre la montée des anticipations de hausse des taux directeurs qu’elles se sont attachées à démonter les unes après les autres. L’inflation ? Un phénomène transitoire, résultat des difficultés d’approvisionnement qui finiront par s’apaiser une fois la situation sanitaire mondiale améliorée, nous disent-elles de concert, quand bien même avec un peu moins de conviction qu’avant l’été. Les tensions salariales ? Des frictions qui trouvent leur origine dans les dérèglements liés à l’épidémie, tandis que rien n’indique de spirale prix-salaires. Quant à l’envolée des prix des actifs et aux risques qu’elle fait encourir pour la stabilité financière future, sur lesquels certains s’étaient épanchés ces derniers mois, oubliée ! A se demander, d’ailleurs, si l’objectif n’est pas, avant tout, d’éviter que cette inflation-là ne se dissipe…Bref, les banques centrales ne se remettent surtout pas en cause. Il est vrai que leur position est, à bien des égards, inextricable. Reste que leurs volte-face ne sont pas sans implications ; à l’origine d’une grande instabilité des marchés à terme de taux d’intérêt mais également d’une certaine perte d’influence sur les choix d’investissements. Les investisseurs ont, en effet, préféré se ruer sur l’or que d’acheter la micro-repentification de la courbe des taux, laquelle semble, du reste, déjà mise à mal… Les banquiers centraux sont-ils encore crédibles ?

 

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Après la FED, la BoE enfonce le clou : les taux s’effondrent partout

Dans la foulée de la Fed, hier, la Banque d’Angleterre contredit les anticipations des marchés. Elle ne change, en effet, ni ses taux directeurs, qui demeurent à 0,1 %, ni les objectifs de son programme d’achats d’actifs, de 895 milliards de livres. Ces décisions n’ont pas été prises à l’unanimité mais avec une large majorité de 7 voix sur 9 pour les taux et de 6 voix sur 9 pour le QE. Malgré les déclarations récentes du gouverneur Bailey, qui a aujourd’hui voté avec la majorité, la BoE attend, semble-t-il, le nouveau rebond des chiffres d’inflation d’octobre, pour franchir le pas. Le changement de cap semble donc, a priori, rester dans les cartons avec une prévision d’inflation de la BoE autour de 5 % à son pic, envisagé au printemps prochain.

Quoi qu’il en soit, les marchés sont, à l’évidence, pris à revers. L’inaction de la BoE finit d’enfoncer le clou pour signaler qu’ils sont allés trop vite en besogne et que les banques centrales sont encore loin de passer en mode restrictif. Si la livre chute de 1,2 % face au dollar, l’ampleur des corrections sur les marchés de taux occidentaux est plus impressionnante.

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Le suspense est entier sur l’évolution du discours de J. Powell à l’occasion du FOMC

Pris en étau par la persistance de l’inflation, le président de la FED a fini par capituler et par reconnaître la nécessité de modifier l’orientation de sa politique monétaire. Avec une inflation à 5,4 %, dont 4 % pour le sous-jacent, la perspective d’un resserrement monétaire ne soulève plus de doute. La FED pourrait, de fait, annoncer une réduction immédiate de ses achats d’actifs avec comme objectif de mettre un terme au QE en juillet. Mais c’est sur les indications relatives à l’évolution des taux des Fed Funds que J. Powell sera attendu. Il faudra attendre décembre en effet pour connaitre les nouvelles projections de la FED et les perspectives de ses membres sur l’évolution des taux directeurs. Mais les marchés n’attendent pas et anticipent déjà à 70 % la probabilité que la FED ait relevé le niveau des Fed Funds d’ici au 15 juin prochain. Sans doute la rapidité avec laquelle ces anticipations ont évolué n’est-elle pas du goût de J. Powell. Pour autant, la perception des membres de la FED a clairement évolué ces dernières semaines et il se pourrait qu’un certain nombre ne soient pas véritablement gênés par ces anticipations. Alors, jusqu’où iront le communiqué de la FED et J. Powell sur ce point ? Difficile à prédire tant les incertitudes sont importantes au sujet de l’inflation mais également de la tournure de la conjoncture américaine et des pourparlers budgétaires, voire, de l’épidémie de Covid…

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