Les rendez-vous de la rentrée 2022

Dans un monde en vrac, dans lequel règne une incertitude quasi-absolue, l’analyse de la conjoncture peut paraître bien dérisoire, voire, à certains égards, indécente. C’est pourtant des développements immédiats que dépendront dans une large mesure les tendances de plus long terme : le réveil des Américains sur le climat, la stratégie des États face aux enjeux sociétaux et géopolitiques, celle des banques centrales à l’égard de l’inflation, la survenance au non d’un krach financier et/ou d’une récession plus ou moins profonde… Cette rentrée 2022, même entachée d’un degré d’incertitude sans pareil, de questionnements quasi-existentiels et de risques tous azimuts, tous aussi improbables les uns que les autres, ne sera finalement guère différente des précédentes, avec ses rendez-vous incontournables : croissance, inflation, banques centrales, marchés financiers, élections italiennes, crise énergétique… sur lesquels nous tentons, modestement, de faire le point.

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Pas de répit possible pour la FED… Ni pour l’économie US au vu de l’inflation de juin

Après le rapport sur l’emploi de vendredi dernier, c’est au tour des données d’inflation de conforter la FED dans son offensive contre l’inflation. En juin, l’indice des prix à la consommation a gagné 1,3 %, sa plus forte hausse mensuelle depuis septembre 2005 au lendemain de l’ouragan Katrina ou la huitième d’ampleur comparable en soixante-douze ans. L’inflation annuelle américaine est ainsi propulsée de 8,6 % en mai à 9,1 %, un record depuis novembre 1981.

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BMG juin 2022 – Premiers signes de détente de l’inflation

A -0,1 en juin, notre baromètre macroéconomique global reste inchangé par rapport au mois précédent, en zone neutre légèrement négative depuis le début de l’année.  Seul l’indicateur des exportations se démarque et repasse en zone positive, tandis que les composantes domestiques passent ou restent en territoire négatif, sur fond d’importantes distorsions régionales, l’économie américaine en fort repli et la Chine en nette amélioration. Notre indicateur d’inflation recule de nouveau, en zone neutre pour la première fois depuis février 2021.
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2023, 2025, 2030… Et si l’inflation faisait le job?

L’inflation en présence est le résultat d’une multitude de facteurs, pour la plupart assortis d’une grande incertitude quant à leur développement futur. Le choc immédiat est, bien sûr, lié à la guerre en Ukraine et à ses effets sur les prix des matières premières ainsi qu’aux conséquences aggravantes de l’épidémie de Covid en Chine, sur les difficultés d’approvisionnement industriel notamment. Ces éléments, aussi importants soient-ils, ne sont pas les seules explications au changement particulièrement abrupt de contexte inflationniste et des anticipations de moyen terme: politiques monétaires et budgétaires, changements climatiques, relocalisation industrielle, immobilier, salaires…font également partie de l’équation à des degrés divers.

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Le vent de panique sur la dette italienne est-il justifié ?

La menace d’un arrêt des achats d’actifs et de remontées des taux d’intérêt de la BCE est finalement passée à exécution cette semaine avec une communication de Mme Lagarde nettement plus agressive que jusqu’alors sur ses intentions en matière de lutte contre l’inflation. La hausse des taux ne s’arrêterait pas à zéro pourcent mais pourrait aller nettement plus haut et plus vite qu’anticipé, dès septembre si les perspectives d’inflation continuent à se détériorer, ce qui est à peu près certain d’ici là.

Au-delà de l’impact immédiat de ce changement de braquet sur les taux futurs allemands, c’est par le creusement des écarts de taux entre les pays dits « périphériques » et l’Allemagne que les marchés y ont répondu. La dette italienne en ligne de mire depuis plusieurs semaines déjà a, ainsi ,vu son rendement à 10 ans s’envoler jusqu’à 3,75 %, plus de 230 points de base au-dessus de celui du Bund de même échéance, à deux doigts de la région des 250 pb généralement considérés comme seuil de crise. Réminiscence d’un passé pas si lointain, le taux de change de l’euro s’est également effrité contrairement à ce qu’il aurait dû faire vu de la remontée des taux allemands.

Les marchés semblent donc bel et bien avoir commencé à se positionner dans la perspective d’une nouvelle crise qui aurait comme point de départ le caractère insoutenable de la remontée des taux pour les pays les plus endettés de la région. Il y a pourtant une différence de taille avec le passé qui tient, précisément, au retour de l’inflation…

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La BCE peut-elle ignorer l’accentuation des tensions souveraines de ces derniers jours ?

Depuis le dernier comité de politique monétaire, l’inflation a poursuivi sa hausse et poussé la BCE à revoir, une fois de plus, sa copie. Cette fois, c’est clair, Mme Lagarde a laissé entendre que de possibles hausses des taux directeurs pourraient avoir lieu dès juillet et se prolongeraient en septembre, à raison de deux mouvements de 25 points de base chacun qui ramèneraient à zéro le taux de dépôt. Jusqu’alors relativement contenues, les tensions souveraines se sont largement intensifiées dans cette perspective. A plus de 210 points de base, les écarts de taux entre l’Italie et l’Allemagne, approchent dangereusement les niveaux de crise que la BCE pourrait aisément provoquer si elle n’y prend pas garde. C’est donc plus sur ses annonces en matière de mesures de sauvegarde des États les plus fragiles que sur la confirmation de ses intentions de relever les taux que la BCE jouera son va-tout. Quelle tournure pourrait prendre, dès lors, sa communication.

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Premiers effets d’un choc de pouvoir d’achat sans pareil

Les immédiats lendemains de l’entrée en guerre n’ont pas eu les effets patents redoutés sur l’activité et la consommation. Entreprises et ménages ont stocké par craintes de pénuries ou devancé certains achats pour se prémunir contre les risques de ruptures d’approvisionnement et de hausses de prix anticipées. Ainsi, malgré un choc de confiance quasi-instantané, les ventes automobiles ont rebondi dans plusieurs pays et l’activité industrielle en a retiré quelques bénéfices inattendus, bien que très irréguliers. Après s’être retournés, les indicateurs de climat des affaires ont montré une résilience bienvenue en Europe, laissant, un temps, penser que le pire était peut-être dépassé. Alors que dans le reste du monde l’économie américaine semblait en mesure de tirer profit de la guerre en Europe et que les restrictions chinoises semblaient être amenées à se réduire, l’idée que le mouvement de baisse des perspectives pouvait approcher son terme a progressivement émergé.

Les retours les plus récents n’ont pas permis d’aller beaucoup plus loin dans cette voie. Les indicateurs avancés, quels qu’ils soient, se détériorent rapidement, l’activité immobilière donne de plus en plus de signes de retournement, les ventes de détail décrochent et celles d’automobiles ont connu de nouveaux revers en avril et mai.

Les consommateurs ont le moral dans les chaussettes -comment pourrait-il en être autrement face au pire choc de pouvoir d’achat depuis quarante ans ?- et sont contraints d’ajuster leur comportement. Après une phase très brève d’achats anticipés, la gestion de budgets amputés impose des contraintes : alors que les dépenses alimentaires et énergétiques, bien peu compressibles, absorbent le plus souvent entre un et deux cinquièmes de la consommation, la flambée des prix ne laisse plus beaucoup d’espace pour les moins indispensables : équipements et services de confort, loisirs, restauration, soins en pâtissent. Les entreprises, qui jusqu’alors ont réussi, bon an mal an, à répercuter la hausse de leurs coûts dans leurs prix de vente, ont en conséquence de moins en moins cette possibilité. L’inflation cyclique finira par en retirer les bénéfices mais, dans l’attente, le choc conjoncturel qui se profile est de plus en plus préoccupant.

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La conjoncture française franchement mal en point

Déjà peu brillante, la situation française entre la fin du premier trimestre et le début du deuxième paraît maintenant clairement inquiétante au vu de la vague de données de ce matin:

  • Le PIB du premier trimestre a été révisé à la baisse, avec, au lieu d’une croissance nulle, un reflux de 0,2 %, certes surtout dû à un changement dans le calcul des variations de stocks, dont la contribution passe de 0,4 à 0,2. L’acquis de croissance pour 2022 perd donc, lui aussi, quelques dixièmes, à 1,9 % contre 2,2 % auparavant.
  • La consommation des ménages en biens, attendue en hausse par le consensus, déçoit très franchement, à tous les niveaux, avec une baisse globale de 0,4 % …

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