Le rebond du Tankan est bienvenu, mais pas forcément convainquant

La conjoncture japonaise subit de nouveau les conséquences de la situation sanitaire. Les mauvaises données publiées récemment -PMI, production, ventes de détail- doivent être vues, notamment, sous l’angle du reconfinement du deuxième trimestre. Dans un tel contexte, les enquêtes trimestrielles Tankan ont été les bienvenues ce matin. Avec un peu de recul par rapport aux évolutions au mois le mois, leurs résultats sont encourageants, avec notamment une hausse des perspectives industrielles de 7 points au troisième trimestre par rapport au précédent. Un message à priori réconfortant, donc, face à l’anémie du côté des services qui ne semble pas sur le point de se muter en croissance d’ici peu : le solde d’opinion « non-manufacturier » est encore inférieur de 16 points à ses niveaux d’avant crise, ce qui n’est guère surprenant pour cette économie vieillissante. Au-delà des effets temporaires liés à la crise, cependant, le sort du Japon est industriel et très largement dépendant des débouchés mondiaux de la crise. Derrière les chiffres du Japon, les tendances de l’industrie mondiale se profilent. C’est aussi pour cela qu’il faut espérer que les anticipations manufacturières entrevues par le Tankan se confirment. Ce qui n’est pas gagné.

 

 

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La confiance renvoyée par l’IFO et l’INSEE est nécessaire mais sera-t-elle suffisante ?

On entend souvent dire que la croissance économique est avant tout une question de confiance. La période qui s’ouvre devrait nous offrir une bonne occasion de tester ce dicton. Dans la foulée des PMI, les indicateurs nationaux de climat des affaires s’améliorent nettement, en effet, des deux côtés du Rhin ce mois-ci. L’indice composite de l’INSEE gagne 5 points pour s’établir à 113, son plus haut niveau depuis 2007, tandis que son corollaire allemand augmente de deux points et demi, à 101,8. De fait, la réouverture de l’économie des deux derniers mois a déclenché, outre un regain d’activité immédiat dans les services, une nette embellie des perspectives des entreprises.

Reste que les professionnels de l’industrie nous avaient déjà promis des lendemains enchanteurs qui, pour l’instant, ne sont pas au rendez-vous ; espérons que la perspicacité des chefs d’entreprises du tertiaire soit un peu mieux aiguisée face à un environnement de prix assez largement contrariant.

 

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Le Japon, moins impacté par la crise, peine maintenant à en sortir

Les PMI japonais publiés ce matin font état d’une baisse d’un point de l’indicateur composite, à 47,8, dans la foulée de l’indicateur manufacturier, tandis que celui des services, quoiqu’en légère hausse, se maintient en zone de contraction, à 47,2. Cette deuxième baisse en deux mois résulte principalement de difficultés sur le front de la demande, du fait des restrictions sanitaires, ou de difficultés au niveau des chaines d’approvisionnement. La Japon, jusque-là moins impacté que les autres vielles nations industrielles par les conséquences de la crise sanitaires, semble voir sa situation se retourner par rapport à l’Europe.

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Crise, reprise, pertes et profits : l’envers du décor du scénario de l’OCDE

L’OCDE a publié cette semaine son scénario actualisé pour l’économie mondiale, avec une croissance de 5,8 % pour 2021 et de 4,4 % pour 2022. Satisfecit, donc, avec une reprise un peu plus ferme qu’initialement anticipé et des niveaux de PIB 2019 retrouvés pour la plupart des pays de l’OCDE d’ici 2022. Un certain nombre de points, pourtant, manquent à cette lecture :

  • On oublie souvent de mentionner l’importance de ce qui est déjà fait dans les prévisions pour 2021, que les économistes désignent comme l’acquis. Or ce dernier joue pour 72 % de l’estimation 2021, à raison de 4,2 points sur 5,8 %. Cette année ne procurerait donc que les 28 % restants ; 1,6 points !
  • On focalise l’attention sur le retour des PIB à leur niveau de 2019 en omettant de considérer les pertes de 2020. Or, la récupération de celles-ci semble loin d’être accessible pour bon nombre de pays, émergents inclus.
  • Enfin, à de rares exceptions près, les projections de PIB par habitant exacerbent ces écarts, en particulier pour les pays les plus jeunes.

Il fait peu de doutes, pourtant, que ces résultats joueront au moins autant sur l’avenir de l’économie mondiale que les évolutions en pourcentage…

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Le climat des affaires de l’INSEE, un très bon cru, à consommer avec modération

L’indicateur de climat des affaires de l’INSEE affiche un retour remarqué au-dessus de sa moyenne de long terme (100) en mai, à 108, un plus haut depuis 3 ans. Sa hausse par rapport à avril est la deuxième plus forte depuis 1977, après celle de juin 2020. Sectoriellement, le climat des affaires continue de gagner du terrain dans l’industrie, à 107 après 104 mais c’est, surtout, l’envolée de la confiance dans les services et le commerce de détail/réparation automobile, qui impressionne avec des gains de respectivement 15 et 17 points, tous deux à 107 également. Tous les secteurs du tertiaire affichent une hausse, tantôt contenue, tantôt exceptionnelle, comme dans l’hôtellerie, où l’indice passe de 74 à 114. Le constat est plus nuancé dans l’industrie où le climat des affaires perd deux points dans les biens d’équipement, bien qu’à un niveau élevé de 112 tandis qu’il stagne à 80 points dans les « autres matériels de transports », aéronautique principalement. L’assouplissement des contraintes sanitaires porte donc ses fruits du côté des professionnels. Il faudra maintenant que les consommateurs suivent. Il y a plus d’interrogations sur ce dernier point.

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Le quitte ou double du marché obligataire américain

A la question sur les tendances à venir des marchés obligataires, le consensus a incontestablement gagné en conviction ces dernières semaines : pour un nombre croissant d’observateurs, l’interrogation n’est plus si les taux vont monter mais avec quelle rapidité, pendant combien de temps et jusqu’où ? Curieusement néanmoins, les marchés souverains ne font plus grand-chose ces derniers temps, tout du moins aux Etats-Unis. Après une envolée de trois quarts de points en trois mois, le rendement de T-Notes à 10 ans a quasiment fait du sur-place depuis le début mars, ne réagissant ni aux progrès enregistrés sur le front sanitaire, ni davantage à la flambée des prix du mois d’avril qui, pourtant, semble avoir convaincu, y compris parmi les plus réservés, d’un changement radical des perspectives. Dans un premier temps bienvenue, en même temps que compréhensible, cette pause interroge au fur et à mesure qu’elle se prolonge, au point de questionner sur la suite. Y-a-il, effectivement, un scénario en faveur d’un repli des taux d’intérêt et que pourrait-t-il impliquer pour les différentes classes d’actifs : matières premières, dollar, valeurs cycliques, taux européens ?

 

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Principal risque souligné dans les minutes de la FED : le virus… Plus très crédible, non ?

Les minutes du dernier FOMC sont assez fidèles au communiqué publié immédiatement après le comité des 27 et 28 avril derniers. La FED constate une amélioration significative de la situation économique et des perspectives plus solide mais souligne la prévalence des risques baissiers, notamment liés aux incertitudes autour de l’évolution de la situation sanitaire. Elle envisage également un pic d’inflation temporairement au-dessus de 2 % mais ne voit pas d’autres sources d’inflation que celles issues des effets de base énergétiques et des tensions passagères sur l’offre. Pas de raison donc de précipiter le changement de cap que certains de ses membres commencent, néanmoins, à envisager comme une possible nécessité avant l’heure prévue. Trois semaines plus tard, ce compte-rendu semble avoir perdu beaucoup de sa pertinence.

 

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L’inflation américaine : quelques repères avant des chiffres très suivis

L’inflation américaine a affiché un plus haut de plus de deux ans au mois de mars, à +2,6 %. Elle devrait s’envoler entre 3 % et 4 % en avril, selon les données attendues demain. Une bonne part de cette hausse est « déjà faite », liée aux effets de base, énergétiques et sous-jacents. Reste donc les inconnues susceptibles de surprendre qui permettront de porter un diagnostic. Celles-ci concernent principalement deux points :

L’évolution des prix industriels hors énergie, avec une question-clé : les entreprises parviennent-elles à répercuter la hausse de leurs coûts de production sur leurs prix de vente, signe d’une préservation de leurs marges et d’une faible sensibilité de la demande, ou l’inverse ?

L’effet de la réouverture de l’économie sur les prix des services, lesquels s’ils évoluaient beaucoup plus fortement que lors des conditions semblables de l’été dernier ou du mois de janvier, attiseraient des craintes d’un dérapage possiblement durable de l’inflation.

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