L’économie chinoise piétine. Si la reprise est enclenchée, elle se fait de manière encore très inégale et ne prend en rien l’allure d’un rattrapage qui permettrait de combler les pertes accumulées au premier trimestre. À ce titre, sans doute vaut-il mieux se fier aux résultats en cumul depuis le début de l’année par rapport à l’an dernier, communément référencés sous la forme YDT (year-to-date), qu’aux seuls variations sur douze mois (glissement annuel, ou Y/Y en anglais). Ainsi, bien que de nombreux indicateurs aient renoué avec une croissance positive, assez proche de la tendance annuelle d’avant crise, leur progression est très loin d’être suffisante pour assurer le retour aux conditions d’avant crise. En mai, la production industrielle s’affiche en progression de 4,4 % par rapport à mai 2019, en léger mieux après une hausse de 3,9 % l’an en avril. Au cours des cinq premiers mois de l’année, le résultat est cependant encore négatif de 2,8 % et serait bien pire sans le rebond des produits technologiques. Alors que la menace d’une récidive du virus a récemment imposé la remise en place de restrictions, ces données rappellent qu’il faudra sans doute du temps avant de pouvoir envisager un retour à la normale.
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Que reste-t-il pour prévenir une accélération à la baisse du dollar ?
Chutera, chutera pas ? L’inquiétude monte au sujet d’une éventuelle correction à la baisse du dollar américain et cela n’est pas bon signe pour l’évolution des perspectives économiques mondiales. Car, avec le dollar c’est un peu comme avec le bâtiment, « quand il va, tout va » sur les marchés financiers, ce qui explique la tendance à plébisciter un dollar fort, notamment par rapport aux devises du monde développé. Sauf que plus rien ne va plus chez l’Oncle Sam et que la résistance déjà exceptionnelle du billet vert à la détérioration des fondamentaux qui habituellement président à l’évolution du taux de change a du plomb dans l’aile. Mauvaise gestion de la crise sanitaire, dislocation sociale, mise en doute des perspectives structurelles de croissance s’ajoutent à des déficits abyssaux et à une expansion monétaire de moins en moins compatibles avec un taux de change réel à ses plus hauts niveaux depuis près de vingt ans. Alors, c’est parti ? La réponse semble pour l’essentiel dans la capacité de la gouvernance européenne à rassurer sur l’avenir de la monnaie unique. Sans ce préalable, le repli du dollar se limitera sans doute à quelques rares devises peu influentes sur le front économique mondial.
Vous avez dit reflation ?
Les PMI confirment que le pire est derrière nous, rien de plus
Le déconfinement amorcé à travers le monde porte ses fruits : le climat des affaires s’améliore, en témoignent les enquêtes PMI du mois de mai, comme la plupart des autres indicateurs de confiance et ceci, mondialement. L’inverse aurait été anormal et particulièrement inquiétant. De là à dresser des conclusions sur la forme de la reprise, il y a un pas que ces résultats ne permettent tout simplement pas de franchir.
Inspiré par les cycliques européennes?
Les investisseurs ont retrouvé de l’appétit pour les valeurs européennes ces derniers jours au point d’autoriser un regain de surperformance de l’Eurostoxx par rapport aux indices phares internationaux. Il est vrai que l’Europe est, pour une fois, plutôt en avance sur ses partenaires occidentaux avec, quoi qu’on en dise, une bonne maîtrise de l’épidémie de coronavirus et des réponses de politique économique, à ce jour, plutôt efficaces, en comparaison du cas américain tout au moins. Le déconfinement est donc lancé et, dans son sillage, les signes de reprise palpables. Manquait, pour passer le cap, l’élimination des risques chroniques sur la survie d’une union monétaire ensevelie sous les dettes que la BCE et la Commission sont finalement parvenues à endiguer. Avouons qu’il ne manque plus grand-chose pour convaincre des investisseurs croulant sous les liquidités que le risque vaille la peine d’être pris. Dont acte ; après tout, quitte à s’exposer aux marchés d’actions, l’Europe dispose d’atouts valables aujourd’hui. Jusqu’où ce raisonnement est-il néanmoins recevable ?
Les estimations de la FED d’Atlanta en léger mieux pour le PIB du T2… à -40 % !
La croissance américaine pourrait avoir dépassé son point bas selon les chiffrages de la FED d’Atlanta. Après être tombée à un plus bas de -42,8 % le 15 mai, l’estimation de la croissance du PIB du deuxième trimestre s’est en effet stabilisée ces deux dernières semaines avant de remonter à -40,4 % dans la foulée des commandes de biens durables publiées jeudi. Malgré une nouvelle chute de 17 % du total des ordres en avril, peu ou prou équivalente à celle de mars, ce dernier rapport cachait une « bonne surprise » : une baisse de seulement 1,8 % des commandes de biens d’équipement qu’utilise le modèle d’Atlanta pour son estimation des dépenses d’investissement des entreprises.
On, l’aura compris, le retournement ne tient pas à grand-chose à ce stade mais a probablement de grandes chances d’être confirmé au fur et à mesure du retour progressif à la normale des conditions de vie. Reste à ne pas oublier l’essentiel : au-delà de passer le point bas c’est bien une contraction de 40 % du PIB encore à venir, que la Fed d’Atlanta nous prédit !
Au mieux une sortie en U pour l’économie française selon les enquêtes INSEE
IFO : Les perspectives remontent, mais la reprise attendra
L’opinion des entreprises allemandes sur la situation économique présente ne s’est pas améliorée en mai malgré le déconfinement décidé en début de mois, avec un indicateur stagnant à 79. Leurs perspectives remontent en revanche de 11 points ce qui permet à l’indice synthétique du climat des affaires de regagner 5 points par rapport au mois d’avril. Tandis que l’horizon s’éclaircit dans les services et le commerce, l’industrie, initialement moins touchée par la crise, est à la peine aujourd’hui.