BCE et Commission finiront-elles par travailler main dans la main?

La BCE est en état de crise. En cause, les mesures annoncées par M. Draghi mi-septembre qui, de toute évidence, ne recueillaient pas l’adhésion suggérée lors de sa conférence de presse. Après les commentaires acerbes de trop de ses membres, la démission de S. Lautenschläger marque un profond malaise à la veille de l’arrivée de Mme Lagarde. De même, les voix s’élèvent parmi les économistes contre les effets de la politique de taux négatifs que la mise en place d’un nouveau plan d’achats d’actifs risque d’exacerber plus encore. On peut dès lors raisonnablement douter de la capacité de la BCE à aller beaucoup plus loin dans la voie privilégiée jusqu’alors, avec ou sans Mme Lagarde. Face à cette impasse, l’idée de monnaie hélicoptère réapparait. Hérésie économique aux conséquences incommensurables, il faut espérer que les plus orthodoxes lui feront barrage. Mais alors que reste-t-il ? Le bon sens voudrait que les marges de manœuvres de la BCE aillent là où elles pourraient être les plus utiles, à savoir en soutien à l’investissement public que les gouvernements n’ont plus les moyens d’assumer. L’initiative ne pourra être celle de la seule BCE mais d’un travail commun avec la Commission. C’est, à nos yeux, tout l’enjeu de la nouvelle gouvernance européenne.

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Le vieillissement démographique, une garantie de taux bas ou de QE à l’infini ?

Quel serait le niveau des taux d’intérêt sans les politiques quantitatives ? Les banques centrales sont-elles responsables de la chute inédite du loyer de l’argent ou ne font elles qu’accompagner une tendance inéluctable inhérente au vieillissement démographique ? Et, si tel est le cas, pourquoi poursuivre sur la voie de pratiques aussi extrêmes dont elles risquent, à terme, d’être les propres victimes ? Il n’est pas difficile de comprendre les mécanismes par lesquels la montée en âge des populations peut simultanément conduire à de moindres rythmes de croissance, d’inflation et de productivité justifiant un affaissement du niveau d’équilibre des taux d’intérêt. S’arrêter à ce stade laisse toutefois de côté un autre aspect essentiel des conséquences du vieillissement démographique : celui d’exposer, à terme, nos économies à une pénurie d’épargne et nos États à la faillite. Cette perspective aurait sans doute déjà poussé les taux d’intérêt d’un certain nombre pays, non pas à zéro mais sur des sommets, sans les achats massifs de dettes souveraines par les banques centrales. Alors, le bas niveau des taux d’intérêt s’explique-t-il par un processus naturel ou par l’impérieuse nécessité de contrer ces risques majeurs ? Le débat n’est pas tranché. C’est pourtant bien de la réponse à cette question que dépendent la façon d’appréhender l’avenir et, par là-même, les choix de politiques économiques les plus appropriées à la situation présente.

 

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Après la BCE, la FED, face à un exercice un brin plus complexe

Les marchés ont poursuivi leur ascension dans l’attente des annonces de la BCE et cette dernière ne les a pas déçus, enfin, à peine à en juger par le regain de vigueur de l’euro. La semaine prochaine, la FED devrait à son tour actionner le levier monétaire. Pas encore de QE en perspective mais une baisse de ses taux directeurs, un communiqué et une conférence de presse scrutés avec attention pour tenter d’anticiper la suite. Avec une inflation sous-jacente remontée à 2,4 %, justifier son action pourrait se révéler plus compliqué que pour la BCE, surtout si la FED poursuit sur le leit motiv indirectement imposé par D. Trump d’une économie en pleine forme, ne suscitant que très peu d’inquiétude, peut-être en voie d’échapper à de nouveaux tarifs douaniers…

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Retour vers les sommets

Regain de confiance sur les marchés financiers, qui signent cette première semaine de rentrée d’une hausse exceptionnelle des indices après leur sursaut de la fin août.  Au menu économique, peu d’éléments pour justifier cet élan mais, dans un contexte de configurations techniques très incitatif, les observateurs ont préféré porter aux nues les quelques indications réconfortantes plutôt que de s’attarder sur les moins bonnes. Par ailleurs, du côté des banques centrales, les interventions ont plutôt rassuré  Mais, c’est plus encore des développements politiques internationaux qu’est venu le réconfort, finalement, le plus influent sur les marchés financiers. Reste maintenant le plus dur : la sortie effective par le haut de la conjoncture mondiale…

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L’international à la rescousse des profits des entreprises américaines, mais encore ?

La première estimation des profits des sociétés américaines du deuxième trimestre a été publiée ce jeudi, en même temps que la révision du PIB. Bonne surprise, les profits avant impôts se sont redressés de 5,3 % après deux trimestres consécutifs de médiocres résultats, dont une baisse de 3,7 % en début d’année. Sur un an, l’évolution des profits repasse ainsi en territoire positif, avec une hausse de 2,7 % au lieu d’un repli de 2,1 % au premier trimestre. De manière inattendue, au vue des évolutions de changes, de la dégradation de l’activité internationale et de ce que l’on serait tenté d’attendre de la politique étrangère de D. Trump, c’est du reste du monde que provient l’essentiel de cette amélioration, avec une envolée de quasiment 12 % des résultats des sociétés américaines à l’étranger au deuxième trimestre. Bien qu’exceptionnel, ce résultat n’est pas isolé. En l’occurrence, la politique de rapatriement des bénéfices de D. Trump porte ses fruits : les profits réalisés dans le reste de monde ont ainsi compensé le déclin persistant enregistré sur le front domestique depuis leur pic de la fin de l’année 2014 ; ils étaient alors supérieurs de 13,5 % à leur niveau présent…

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Crises asiatiques : à quel point l’avenir de la région risque-t-il d’être compromis ?

Guerre commerciale, ralentissement chinois, vieillissement démographique, multiplication des crises politiques et géopolitiques : à quel point l’avenir économique de l’Asie est-il menacé par les bouleversements en cours ? L’essor asiatique depuis le décollage de la Chine a fait de la région le point d’orgue des anticipations de croissance de moyen et long terme de l’économie mondiale, la branche à laquelle ces dernières ont pu se rattraper face aux perspectives structurellement affaiblies du monde développé. Riches des progrès réalisés depuis le milieu des années deux mille, les pays émergents d’Asie sont perçus comme des pôles de prospérité inéluctablement voués à dominer la croissance planétaire des prochaines décennies et conditionnent les stratégies de développement de la plupart des secteurs de la vie économique. Si les déboires de ces dernières années ont régulièrement écorné les espoirs conjoncturels, ils n’ont pas provoqué jusqu’alors de remise en cause fondamentale de ce diagnostic. Les développements de ces derniers temps obligent, pourtant, à considérer la possibilité d’un avenir beaucoup moins radieux pour la prochaine décennie asiatique.

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Peu de rescapés parmi les indices boursiers du monde émergent

Les marchés émergents ont décidément bien du mal à tirer leur épingle du jeu économique et politique international en présence. Malgré des initiatives d’un certain nombre de banques centrales en faveur de baisses de leurs taux d’intérêt directeurs, l’indice MSCI émergent peine à trouver une tendance stable. Embarqué dans le mouvement de hausse des indices mondiaux de début d’année, il n’est pas parvenu à égaler les performances du S&P 500 ou de l’Eurostoxx et affiche au cours des trois derniers mois un recul de quelques 3 %, comparable à sa médiocre performance annuelle. Derrière ce constat général, les disparités semblent prendre un nouveau tour avec des écarts de performance bien peu coutumiers de marchés qui, sauf histoires spécifiques tendent généralement à évoluer de concert, au gré d’indicateurs globaux à peu près identiques : activité industrielle, prix des matières premières et taux d’intérêt. Malgré l’attraction qu’entretiennent des taux de croissance économiques globalement plus élevés que dans le monde développé, la partie se complexifie pour les investisseurs volontaires, dans un contexte économique, financier et géopolitique de plus en plus incertains.

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Gouvernance européenne : au-delà des noms…

Nous avions opté, à la veille des élections européennes, pour un titre provocateur : « Sans électrochoc salvateur, l’Europe se dirige droit dans le mur ». Après le fiasco des premiers rounds de négociations sur la désignation des responsables des postes-clés de la gouvernance de l’Europe, les nominations finales sont plutôt réconfortantes. L’électrochoc s’est-il produit ? On est tenté de le penser, comme semble d’ailleurs en témoigner l’écrasement du spread de taux d’intérêt italo-allemands depuis l’annonce des nominations de C. Lagarde et d’U. von der Leyen respectivement à la tête de la BCE et de la Commission.

Si ce point de départ rassure, le plus dur reste néanmoins à faire : il s’agit de sortir l’Europe de l’immobilisme de ces dernières années et de parvenir à atteler ses différentes parties à une ambition collective. C’est tout l’impératif de ce quinquennat au cours duquel il faudra raccrocher les wagons que la crise de ces dernières années a trop dispersés. Au-delà des chefs de file, les dissensions sont intenses entre les différents pays de la région et, contrairement à ce que l’on serait tenté de penser, un environnement international adverse n’est pas forcément synonyme de meilleure cohésion intra européenne. Si les chances de réussite existent, elles appelleront une détermination sans faille et un degré d’habileté que les conditions économiques difficiles en présence ne cesseront de challenger que ce soit sur le plan monétaire, financier ou budgétaire.

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