La douche froide de l’emploi US : du pain béni pour le Nasdaq, plus encore pour l’or…

Pour être une déception, c’en est une. L’économie américaine n’aurait créé que 266 K emplois salariés au cours du mois écoulé, contre près d’un million attendus par le consensus de marché. Hors emplois publics, le résultat est plus dramatique encore, à seulement 218 K avec, de surcroît, une révision à la baisse de 72 K des données de mars.  Pas d’explication particulière à cette déception. Sauf l’hôtellerie et la restauration en phase de rattrapage confirmé, les résultats sont partout très décevants avec en particulier, des destructions nettes de 79 K dans les services professionnels, de 66 K dans les transports et le commerce de gros et de 18 K dans l’industrie. Les ruptures d’approvisionnement de composants électroniques expliquent vraisemblablement une partie de ces déboires industriels et des activités qui en dépendent (transports probablement). L’industrie automobile a ainsi réduit de 27 K ses effectifs, retombés au plus bas depuis juin. Pour autant, cette explication ne permet assurément pas de justifier les déceptions des autres secteurs de l’activité.

Erreur de casting ou bug sans conséquence ?

La réponse est difficile à formuler et il faudra sans doute attendre davantage de données pour se faire une opinion. Toujours est-il que ce rapport fait flancher les perspectives de taux d’intérêt. Avec une remontée du taux de chômage, de 6 % à 6,1 %, au lieu d’anticipations à 5,8 %, les taux futures dévissent. Les 2 ans retombent quasiment à 0,14 % et les dix ans à 1,55 %. Le dollar, quand à lui, se rapproche des zones de risque et l’or s’envole à plus de 1835 $ l’once au moment où nous écrivons. Mais le grand gagnant est le Nasdaq qui, après avoir été bien malmené ces dernières semaines, se recharge d’optimisme. RDV dans un mois…

 

 

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La reflation sans hausse des taux, « ça n’existe pas »… dirait la comptine

Les marchés pris à leur propre piège ? Après avoir poussé comme ils l’ont fait le bouchon de la reflation depuis la fin de l’année dernière, les voilà inquiets de voir le niveau des taux d’intérêt prendre le chemin de la normalisation malgré les conditions hyper-accommodantes des banques centrales. Il fallait avoir bien peu d’égards sur la perspicacité des marchés de taux pour penser qu’il puisse en être différemment. Jusqu’à présent absents du jeu de la politique économique, les gouvernements s’en mêlent aujourd’hui et, leur action combinée à celle des banques centrales, ça finit par faire beaucoup.

Promesses de politiques keynésiennes à vocation de verdissement schumpétérien sur tombereaux de liquidités des banques centrales, le cocktail s’est révélé détonnant sur les marchés de matières premières et de facto sur les anticipations d’inflation. L’ensemble, à première vue, vertueux après dix années de déflation latente, l’est beaucoup moins au regard du risque que représente une remontée des taux d’intérêt face au surendettement généralisé des agents et à des valorisations d’actifs financiers et immobiliers gonflées aux politiques quantitatives et de taux zéro depuis près de dix ans. Le réveil a pris un certain temps à se faire mais commence à se manifester sur les bourses, parmi lesquelles les valeurs technologiques dont la politique quantitative a fait l’essentiel de la surperformance de ces dix dernières années mais sans laquelle les lendemains boursiers pourraient être nettement plus incertains… Face à ce changement deux questions prédominent.

La première concerne la réalité du risque inflationniste, or force est de constater que celle-ci est encore très incertaine.

La seconde est relative à la menace que constituerait un changement des politiques des banques centrales sur les marchés financiers. Celle-ci semble particulièrement élevée.

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