Japon, des résultats suffisants pour un changement de cap monétaire

Rebond minimal du PIB japonais au dernier trimestre 2022, qui a regagné 0,2 %, après s’être contracté de 0,3 % à l’automne. Les pertes cumulées par l’économie nippone depuis le début d’année 2019 (avant la hausse de la TVA et le covid) était, ainsi, toujours de plus de 1 % à la fin de l’année dernière. En moyenne en 2022, la croissance est ressortie à 1 %, à peine trois dixièmes au-dessus de son acquis de la fin 2021. Au total, des résultats toujours médiocres, mais un argument, peut-être insuffisant pour échapper à un changement de cap de la politique monétaire.

La BoJ s’apprête, en effet, à changer de direction, avec la nomination de K. Ueda à la place de H. Kuroda à sa tête. Une rupture, étant donné que le poste a été refusé par l’ancien adjoint de M. Kuroda sous prétexte qu’il ne pouvait pas refermer la page de la politique ultra-accommodante qu’il avait participé à mettre en place. La nomination d’un gouverneur un peu plus « faucon » suggère une possible mise au second plan des résultats sur la croissance au profit d’une vigilance accrue sur l’inflation.

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Quand l’effondrement de la chimie prend le pas sur l’automobile en Allemagne

Les économistes ont pour habitude de focaliser leur analyse sur l’automobile, secteur souvent le plus important et le plus influent de l’activité industrielle, particulièrement en Allemagne. Ce dernier s’est comporté à peu près comme attendu en décembre et a poursuivi son rattrapage, avec une progression mensuelle de presque 8 % de la production, conforme à l’évolution de la demande de la fin de l’année. C’est d’ailleurs, néanmoins, que sont venues les difficultés les plus importantes de l’industrie allemande à l’origine d’une chute de 3,1 % de la production industrielle et de 2,1 % de sa seule composante manufacturière au mois de décembre, en l’occurrence de la chimie dont la production s’est contractée de plus de 11 % sur ce seul mois. Le constat n’est pas nouveau. Le secteur a décroché avec les débuts de la guerre en Ukraine et l’envolée des prix des composants dont il est hautement tributaire, malgré la contribution toujours très positive de la pharmacie à l’ensemble du secteur. Avec un peu plus de 5 % du total de la production du pays (près de 6 % de l’industrie manufacturière), la chimie se situe, également, en amont de nombreux secteurs industriels, auxquels ses difficultés se diffusent. Un nouveau coup dur, après le Covid et les difficultés d’approvisionnement, qui ont largement plombé l’industrie allemande depuis trois ans.

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Tête-à-queue des marchés après les NFP et l’ISM américains

Des mois à plus de 500 K créations d’emplois salariés, l’économie américaine n’en a pas souvent connu. On en recense un au cours des trente années qui précèdent la première vague de l’épidémie de covid. Autant dire qu’avec 517 K postes créés en janvier la situation est exceptionnelle. Rattrapage toujours ? Ça commence à être suspect. Méli-mélo des nouveaux programmes de désaisonnalisation initiés durant la période exceptionnelle de l’épidémie ? Sans aucun doute mais, pour le coup, même les données brutes sont de qualité ce mois-ci : en janvier les destructions de postes n’auraient pas dépassé 1,6 million, contre 1,8 à 2,1 million depuis dix ans en cette période de l’année, la différence est de taille. Récupération en janvier des pertes de décembre liées aux perturbations climatiques ? Là encore, rien ne permet de le dire. Alors, on cale. D’autant plus que le taux de chômage issu d’une enquête indépendante rechute à 3,4 %, du jamais vu de 1969 et que les créations de postes sont généralisées à tous les secteurs parmi lesquels certains étaient depuis longtemps, avant covid même, en sous-régime, tel le commerce de détail. Alors, la FED a-t-elle vraiment refroidi l’économie américaine ? Hausse de la durée du travail et remontée de l’ISM non-manufacturier à 55,2, après 49,2 (contre 49,6 initialement) ne le suggèrent pas davantage et valident notre sentiment initial selon lequel les distorsions climatiques et le ralentissement de l’inflation énergétique expliquaient le mauvais chiffre de décembre. Alors, M. Powell on rembobine la conférence de mercredi ? Après leurs errements de ces derniers jours, les marchés de taux semblent s’y atteler et ça promet du mouvement.

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La chute de la consommation sauve le PIB en France mais plombe les perspectives

Dans la foulée de l’Espagne et de la Belgique, l’économie française a préservé un peu de croissance de son PIB en fin d’année 2022. Difficile, en effet, d’espérer mieux qu’une hausse de 0,1 % dans le contexte actuel, alors que le voisin allemand a vu son PIB reculer de 0,2 %. En moyenne, en 2022, la croissance de l’économie française ressort à 2,6 %, seulement trois dixièmes de plus que l’acquis dont elle disposait à la fin 2021.

Le satisfécit ne va guère au-delà. De fait, si le PIB français se maintient à niveau, c’est principalement grâce à la chute des importations de biens et services, reflet de la déprime de la demande intérieure, que confirme la contraction de 0,9 % de la consommation des ménages au dernier trimestre. L’inflation continue donc de mordre sur les dépenses des Français et sa hausse persistante en janvier n’est, assurément, pas une bonne nouvelle, dans un contexte social, par ailleurs, fragilisé par les réformes.

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Les climats des affaires en zone euro ne rebaissent pas, c’est la seule satisfaction

Toujours pas de dégradation des enquêtes conjoncturelles suffisante pour mettre en exergue une récession sur le vieux continent. Au contraire, soit les indicateurs stagnent, comme en France, soit ils s’améliorent encore légèrement, comme en Allemagne, où le PMI composite retrouve en janvier son point le plus haut depuis juin 2022. Pour la zone euro, ce même indice revient même en zone d’expansion, à 50,2, pour la première fois depuis la fin du premier semestre 2022.

C’est là le seul aspect quelque peu rassurant de ces enquêtes, au moment d’aborder une année pleine d’inconnues. En effet, la situation internationale reste tendue et l’apaisement n’est que partiel sur le front des prix. La politique monétaire, de son côté, refroidit, effectivement, l’activité. Notre scénario d’une croissance languissante, progressivement de plus en plus faible au second semestre n’est pas contredit par les données du jour, au contraire.

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Récession américaine ? La réponse est hésitante ; l’étau se resserre sur la FED

Les indicateurs d’activité américains se dégradent les uns après les autres. Après la forte baisse du climat des affaires de la Fed de New-York, les ventes de détail et la production industrielle se sont respectivement contractées de 1,1 % et 0,7 % en décembre, soit dans les deux cas, des replis d’ordres comparables à ceux du mois de novembre. Que la Fed d’Atlanta continue à estimer la croissance du quatrième trimestre aux environs de 3,5 % en rythme annualisé, ne change pas grand-chose au diagnostic : l’économie américaine va mal, sans doute beaucoup plus mal que ne le suggère le rythme récent des créations d’emplois. Au point d’être déjà en récession ? La lecture du Beige book, tout juste publié, ne l’indique pas. L’activité y est décrite comme faible, souvent stable, seulement dans de rares cas en baisse, à l’exception notable, cependant, de l’immobilier, toujours en fort repli. À ce stade, néanmoins, le risque d’un emballement à la baisse est important. La FED ne peut l’ignorer mais doit gérer une balance des risques bien délicate.

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Un peu d’eau dans le gaz des espoirs de reflation ?

La question commence peut-être à s’imposer sur les marchés après l’aveuglement de ces dernières semaines:Moins mauvaises qu’anticipé, les données chinoises de la nuit dernière n’ont pas particulièrement rassuré les observateurs. Contrairement aux attentes, les PIB chinois ne s’est pas contracté fin 2022, tout juste a-t-il stagné. Mais alors, en l’absence de chute, à combien s’élèvera le rattrapage tant attendu ? Un début de soupçons ? Côté britannique, l’accélération des salaires n’est pas, non plus, de meilleure augure et les tensions salariales rappellent que le ralentissement des prix, pour l’heure surtout énergétique, pourrait ne pas être suffisant pour convaincre BoE et consorts qu’elles en ont assez fait. En Allemagne, où les détails de l’inflation de décembre ont été révélés, ce qui pouvait être craint se confirme. Sauf les effets de la chute de plus de 11 % l’an des prix de l’énergie sur le chiffre d’ensemble, les tensions ne se sont guère abattues du côté des biens, ni des services. L’inflation sous-jacente ressort ainsi à 5,2 %. Aux Etats-Unis, enfin, pour clore cette journée de remise en question, l’indice de confiance de la Fed de New-York a rechuté de plus de 20 points. Après avoir surfé sur les espoirs d’une inflation en berne, comme illustré ce matin par le ZEW allemand, les marchés commenceraient-ils à être rattrapés par la réalité de conditions courantes nettement moins euphorisantes ?

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Avec 7 % d’inflation américaine dans les services, le compte n’y est pas

Les données publiées aujourd’hui font état d’une première baisse de l’indice CPI corrigé des variations saisonnières depuis deux ans et demi, qui perd 0,1 % entre novembre et décembre. Les trois principales composantes de l’inflation annuelle baissent, en tout premier lieu l’énergie qui reflue de presque 6 points, mais aussi l’alimentaire dont les prix ont enregistré leur plus faible hausse depuis mars 2021, de 0,3 % néanmoins. L’indice sous-jacent, augmente de 0,3 %, ce qui suffit à faire refluer l’inflation hors énergie et alimentation à 5,7 % après 6 %. Sur douze mois, l’inflation totale a atteint un point bas depuis plus d’un an, à 6,5 % (-0,6 points).

Seul hic, l’inflation des services, censée être l’indicateur le plus fiable des tendances endogènes accélère de 6,8 % à 7 %, son plus haut niveau depuis 1982… Quand bien même ce résultat s’explique quasi-exclusivement par les loyers, c’est un sujet

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