La BoE a-t-elle les moyens d’annoncer un ralentissement de ses hausses de taux ?

À vrai dire, la question pour cette semaine est plutôt l’inverse, à savoir l’éventualité d’une hausse d’un demi-point de son taux directeur au lieu des mouvements d’un quart de point jusqu’alors privilégiés. En cause, l’accélération du taux de croissance du salaire à 10 % l’an, bonus compris, en mars, avant même la revalorisation du salaire minimum intervenue le 1er avril, sur fond d’inflation toujours plus forte et de baisse du taux de change. Malgré tout, c’est aussi dans sa communication sur l’orientation à venir de sa politique que la Banque d’Angleterre est attendue, en particulier sur sa flexibilité à l’égard du risque de récession imminente que le nouveau recul du PIB en avril est venu confirmer ce matin. Sa posture sera d’autant plus suivie que la Banque d’Angleterre, plutôt plus perspicace que ses homologues depuis le début de l’hiver a incontestablement gagné en crédibilité et que la question du risque de récession dépasse aujourd’hui de loin le seul cas britannique. Une communication un tant soit peu moins agressive sur sa politique à venir pourrait dès lors avoir une certaine résonnance internationale, quand bien même son communiqué interviendra après celui de la FED mercredi soir…

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Changement de cap radical de la BCE, « not a step but a journey »…Welcome on board !

La BCE n’a pas molli et confirme, non seulement, l’arrêt de ses achats d’actifs fin juin mais également son intention de relever le niveau de ses taux directeurs d’un quart de point en juillet et de procéder à une hausse en septembre dont l’ampleur sera définie en fonction de l’évolution du contexte inflationniste à ce moment-là, précisant que si les perspectives de moyen terme se détériorent davantage, il sera approprié de procéder à une hausse plus importante qu’un quart de point. Au-delà, compte-tenu de son scénario, la BCE considère que des hausses régulières de ses taux directeurs  seront nécessaires pour ramener l’inflation à son objectif de 2 %. Le changement de cap est donc bel et bien acté et comme le précise Mme Lagarde lors de sa conférence de presse : il ne s’agit pas seulement d’une marche franchie mais d’un voyage au long court durant lequel la BCE relèvera ses taux autant qu’il faudra pour ramener l’inflation là où son mandat la contraint. Les réponses des marchés ne se sont naturellement pas faites attendre, avec pour effet immédiat l’amplification des anticipations de hausses des taux qui se traduit par une réaction brutale des marchés de la dette en même temps qu’un rebond de l’euro.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

La BCE peut-elle ignorer l’accentuation des tensions souveraines de ces derniers jours ?

Depuis le dernier comité de politique monétaire, l’inflation a poursuivi sa hausse et poussé la BCE à revoir, une fois de plus, sa copie. Cette fois, c’est clair, Mme Lagarde a laissé entendre que de possibles hausses des taux directeurs pourraient avoir lieu dès juillet et se prolongeraient en septembre, à raison de deux mouvements de 25 points de base chacun qui ramèneraient à zéro le taux de dépôt. Jusqu’alors relativement contenues, les tensions souveraines se sont largement intensifiées dans cette perspective. A plus de 210 points de base, les écarts de taux entre l’Italie et l’Allemagne, approchent dangereusement les niveaux de crise que la BCE pourrait aisément provoquer si elle n’y prend pas garde. C’est donc plus sur ses annonces en matière de mesures de sauvegarde des États les plus fragiles que sur la confirmation de ses intentions de relever les taux que la BCE jouera son va-tout. Quelle tournure pourrait prendre, dès lors, sa communication.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

En Angleterre la banque centrale remonte ses taux et prévoit une récession

Comme attendu, la Banque d’Angleterre a, une nouvelle fois, relevé ses taux directeurs de 25 points de base, à 1 %, par un vote à 6 voix contre 3, qui privilégiaient une hausse de 50 points de base. La partie était donc serrée quand bien même l’issue est plus raisonnable. Pour l’heure, la BoE estime que l’économie britannique a été relativement robuste : elle estime à 0,9 % la croissance du PIB réel au premier trimestre. Ses projections pour la suite font, en revanche, sacrément grise mine : croissance zéro au deuxième trimestre, hausse du PIB de 0,6 % au troisième et récession de 0,9 % au quatrième trimestre ! L’année 2022, qui ressortirait, acquis oblige, à 3,8 % en moyenne, finirait sur une croissance de 0,7 % l’an, amenée à s’effriter davantage en 2023 que la BoE envisage en récession de 0,2 % en moyenne. Les effets combinés des hausses des tarifs administrés de l’énergie en avril (+54 %) et en octobre (+32 %) et du resserrement monétaire justifient ces prédictions avec des pics d’inflation à 9 % puis 10 % au cours des trimestres suivants chacun de ces ajustements.

L’arbitrage entre la lutte contre l’inflation et la croissance sera pour le moins serré et la Banque d’Angleterre semble en être plus consciente que tout un chacun. Elle envisage néanmoins de remonter le niveau de son taux de base jusqu’à 2,5 % d’ici mi-2023…

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

La FED n’en fait pas trop ; les taux et le dollar fléchissent, les bourses et les MP respirent

Fait inhabituel, J. Powell a débuté sa conférence de presse en s’adressant aux Américains pour les rassurer sur le fait que la FED a les moyens de lutter contre l’inflation et de restaurer la stabilité des prix. Elle justifie ainsi la remontée de son l’objectif des Fed funds d’un demi-point, pour la première fois en 22 ans, et envisage de faire de même à l’occasion des deux prochaines réunions. Pour autant, la FED ne considère pas devoir aller plus vite ; il n’en fallait pas davantage pour rassurer sur le fait qu’elle ne partait pas bille en tête dans une stratégie trop agressive ainsi que certains propos ou indicateurs récents avaient pu le laisser craindre.

La réduction de son bilan, est, par ailleurs, confirmée et débutera en juin, selon les termes déjà précisés dans les minutes du dernier comité, à raison de 95 milliards de dollars par mois, pour une durée envisagée de 3 ans, soit une baisse de 3 000 milliards de dollars qui abaisserait son stock d’actifs d’un tiers, si elle parvient à son terme.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

L’inde entre dans la danse: la RBI procède à une première hausse de ses taux directeurs

La Banque centrale indienne a repoussé le plus longtemps possible l’échéance mais vient aujourd’hui de passer à l’acte, de manière impromptue, entre deux réunions de son comité de politique monétaire. La RBI a, en effet, annoncé une remontée de 40 points de base de ses taux directeurs, la première depuis 2018, à 4,4 %, ainsi qu’une hausse du taux de réserves obligatoires d’un demi-point à 4,5 %. Après avoir mené une politique particulièrement accommodante depuis le début de l’épidémie de Covid, la Reserve Bank of India prend acte des menaces inflationnistes grandissantes consécutives à l’envolée des prix des matières premières énergétiques et alimentaires. L’inflation, déjà de 7% en mars, est attendue en hausse en avril et les risques qu’elle poursuivre sa tendance haussière dans un avenir proche sont indiscutablement élevés ; une menace importante qui contraint le gouverneur de la BRI, Shaktikanta Das, à agir dans le but de « consolider les perspectives de croissance économique à moyen terme ».

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Option « dovish » ouverte du côté de la Banque d’Angleterre

L’arbitrage entre la lutte contre l’inflation et les risques pour la croissance est de plus en plus difficile… Tels ont été, en substance, les mots du gouverneur de la Banque d’Angleterre, le 21 avril, qui ont mis fin à l’escalade des anticipations de hausse des taux directeurs et provoqué une chute de la livre Sterling. La BoE est la seule des grandes banques centrales à avoir anticipé le dérapage de l’inflation dans des proportions comparables à ce qui s’est effectivement produit, dès la fin de l’année dernière, quand FED et BCE défendaient encore le registre d’une inflation transitoire, et à en avoir tiré les conséquences, avec trois hausses successives de son taux directeur. Cette approche a permis de nettement limiter le dérapage des anticipations d’inflation en comparaison de ce qui a été observé ailleurs. Prête début février, à envisager la nécessité d’une récession pour contrer l’inflation, les anticipations sur le resserrement à venir n’ont pas molli au fur et à mesure de l’envolée des prix… du moins, jusqu’aux propos plus hésitants d’A. Bailey il y a deux semaines. Il faut dire que les retours sur la conjoncture britannique ne sont pas les meilleurs et que la récession est peut-être déjà au coin de la rue.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Inflation, croissance, risques financiers : les banques centrales face à un choix cornélien

Si les banques centrales avaient les mains libres, sans doute la FED préfèrerait-elle d’emblée relever le niveau des Fed Funds de 100 points de base cette semaine, quand, de son côté, la BoE pourrait opter pour le maintien de ses taux directeurs actuels. La première augmenterait ainsi ses chances de casser les anticipations d’inflation une bonne fois pour toute et la seconde pourrait préserver l’économie britannique d’un choc dont elle n’a assurément pas besoin compte-tenu des nombreuses difficultés engendrées par le Brexit et autre pandémie. Sauf qu’aucune n’a véritablement ce choix. En procédant de la sorte, la FED risquerait d’expédier l’économie américaine en récession et les marchés financiers mondiaux dans un abîme aux conséquences imprévisibles, tandis que la seconde exposerait le Royaume-Uni à une chute de sa devise à même de souffler un peu plus sur les braises de l’inflation qui étouffe d’ores et déjà les Britanniques. Dans de telles conditions, l’une comme l’autre risque de surprendre, dans un sens ou dans l’autre, fonction de l’agglomération des sensibilités de leurs membres respectifs. Mais l’une et l’autre donneront aux marchés des indications précieuses sur leurs priorités face à un environnement, à bien des égards, inédit au regard de ce qu’elles ont affronté jusqu’alors.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre