L’appauvrissement du Royaume-Uni depuis le Brexit entretient une inflation chronique

En avril, la croissance annuelle du taux de salaires britannique a atteint 7,5 %, sa plus forte augmentation depuis le début du millénaire, en dehors des effets de base de début 2021. Parmi les grands pays industrialisés, le Royaume-Uni est celui dans lequel la croissance des salaires, de loin, la plus soutenue et toujours en accélération, évoque des phénomènes de boucles prix-salaires spécifiques, qui empêchent, notamment, d’envisager une quelconque pause dans le processus de durcissement monétaire de la Banque d’Angleterre, malgré l’anémie de la croissance économique. En l’occurrence, c’est de sa faible performance de ces dernières années que semble provenir la première source d’inflation aujourd’hui. Depuis 2016, l’investissement productif britannique a littéralement stagné, en effet, ce qui n’a pas aidé à réaliser la substitution capital-travail dont aurait eu besoin le pays pour compenser les effets de sa politique migratoire. Dans de telles circonstances, les issues ne sont pas multiples : Soit le pays devra accepter une inflation structurelle plus élevée, résultat des pénuries chroniques de main d’œuvre qualifiée et moins qualifiée.  Soit il devra subir une baisse de son PIB, en adéquation avec la raréfaction de ses propres ressources démographique Soit il lui faudra rouvrir ses frontières en espérant provoquer ainsi un double choc positif d’afflux de main d’œuvre et d’investissement.

En attendant, la Banque d’Angleterre a tout lieu de continuer à se débattre face à une situation assez largement inextricable.

 

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La BoE a-t-elle les moyens d’annoncer un ralentissement de ses hausses de taux ?

À vrai dire, la question pour cette semaine est plutôt l’inverse, à savoir l’éventualité d’une hausse d’un demi-point de son taux directeur au lieu des mouvements d’un quart de point jusqu’alors privilégiés. En cause, l’accélération du taux de croissance du salaire à 10 % l’an, bonus compris, en mars, avant même la revalorisation du salaire minimum intervenue le 1er avril, sur fond d’inflation toujours plus forte et de baisse du taux de change. Malgré tout, c’est aussi dans sa communication sur l’orientation à venir de sa politique que la Banque d’Angleterre est attendue, en particulier sur sa flexibilité à l’égard du risque de récession imminente que le nouveau recul du PIB en avril est venu confirmer ce matin. Sa posture sera d’autant plus suivie que la Banque d’Angleterre, plutôt plus perspicace que ses homologues depuis le début de l’hiver a incontestablement gagné en crédibilité et que la question du risque de récession dépasse aujourd’hui de loin le seul cas britannique. Une communication un tant soit peu moins agressive sur sa politique à venir pourrait dès lors avoir une certaine résonnance internationale, quand bien même son communiqué interviendra après celui de la FED mercredi soir…

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