Selon une information Bloomberg, la Maison Blanche aurait étudié la possibilité de rétrograder J. Powell. Dans de telles conditions, on imagine aisément l’inconfort du président de la FED au terme du FOMC de ces deux derniers jours. Ces conditions ne sont assurément pas les meilleures pour gérer comme il se devrait une situation complexe et, pour le moins, risquée. J. Powell voudra-t-il marquer l’indépendance de l’institution dont il a la charge ou préfèrera-t-il prendre le risque de donner l’impression qu’il cède aux doubles pressions du marché et du président D. Trump ? Pas facile de trouver une option gagnant-gagnant de ces deux options…
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Minutes du FOMC : Inflation ? Peut-être, mais pas sûr. Mieux vaut attendre de voir
Conformes au communiqué publié immédiatement après le FOMC des 1er et 2 mai, les minutes de ce dernier ne suggèrent aucune volonté de modifier le rythme prévu de remontée des taux directeurs.
Alors que l’appréciation de la FED sur la situation économique reste satisfaisante, bien que prenant acte du ralentissement de la consommation du début d’année, trois points de ce compte-rendu détaillé sont particulièrement marquants :
La hausse des prix du pétrole peut-elle re-pentifier les courbes de taux et servir les bancaires ?
Dans un schéma idéal, la hausse des prix du pétrole, conséquence de l’amélioration de la conjoncture mondiale, permettrait aux anticipations d’inflation et, dans leur sillage, aux taux d’intérêt à long terme de se redresser. La courbe des taux pourrait dès lors se repentifier, ou tout au moins se translater à la hausse, ce qui, toutes choses égales par ailleurs, permettrait de sauver les valeurs bancaires de leur piètre performance de ces dernières semaines. Malgré l’effet pénalisant de la hausse des taux sur un certain nombre de secteurs sensibles, cette bouffée d’oxygène du secteur bancaire permettrait de restaurer un peu d’appétit pour le risque qui, ces derniers temps, avait du plomb dans l’aile…
Dans un schéma plus réaliste, en l’occurrence celui d’un cycle déjà bien avancé, de tels enchainements auraient, toutefois, peu de chances de perdurer, pas sûr d’ailleurs qu’ils aient même le temps de prendre corps en dépit des tentatives observées ces derniers jours.
La Banque d’Angleterre a un problème : l’absence d’inflation ! Mais devrait passer outre
L’affaire était pliée, la banque d’Angleterre relèverait le niveau de ses taux d’intérêt en mai, après une première hausse en novembre. L’inflation à plus de 3 % en fin d’année dernière, la croissance soutenue des salaires et celle du crédit justifiaient ce changement à venir, selon les dires même du président Mark Carney qui annonçait début février plus de hausses plus rapides que prévu de ses taux directeurs. C’était il y a deux mois….
Un optimisme de rigueur… dans un brouillard à couper au couteau
En ces premiers jours de l’année 2018, l’heure est à la confiance. Après une fin d’année en fanfare, au cours de laquelle l’économie mondiale a selon toute vraisemblance renoué avec une croissance de plus de 4 %, la bonne tenue des indicateurs de début d’année ne laisse guère de place au scepticisme : la croissance est en place et, a priori, là pour durer ! Les justifications en faveur de ce diagnostic ne manquent pas : conditions monétaires exceptionnellement accommodantes à l’échelle mondiale, reprise de l’investissement productif et des échanges internationaux, reflux généralisé du chômage, soutien, au moins ponctuel, de la réforme fiscale adoptée en toute fin d’année aux Etats-Unis… Le tout couronné d’effets richesse de plus en plus visibles, simultanément alimentés par des valorisations financières et immobilières exceptionnellement élevées. ... À l'optimisme forcené qui meuble aujourd'hui la communication, mieux vaut néanmoins préférer la cohérence.
Politiques monétaires : trop de disparités pour être efficaces
Les politiques de reflation menées par les grandes banques centrales peinent à porter leurs fruits. Malgré des taux directeurs partout historiquement bas et la multiplication des mesures non conventionnelles le crédit ne décolle pas, la croissance économique reste bridée et les niveaux d’inflation, jusqu’à récemment soutenus par l’évolution des cours des matières premières et des hausses de taxes, s’affaissent aujourd’hui dangereusement. L’absence de coordination des politiques monétaires, l’incapacité des banques centrales à compenser les effets de la restriction budgétaire et un processus de désendettement toujours très handicapant pour la croissance sont simultanément à l’origine de cet échec collectif. Ces conditions sont préoccupantes. Elles alimentent le risque d’une crise beaucoup plus longue que généralement anticipé et celui d’une déflation rampante susceptible de pousser certaines réactions de politique économique dans leurs retranchements. Mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas la légitimité de l’action des banques centrales qui est aujourd’hui en cause mais le fait que leur action combinée ne soit pas allée assez loin.