Pas de panique, l’inflation américaine n’est pas plus menaçante aujourd’hui qu’hier

Les marchés sont particulièrement irritables à la veille d’un assouplissement anticipé de la politique monétaire américaine souvent considéré comme un brin précoce (voir à ce sujet Erreur de casting de J. Powell ?). La publication d’une remontée de 0,3 % de l’indice sous-jacent d’inflation en juin n’a, de fait, pas tardé à titiller les taux d’intérêt futurs, déjà sur le qui-vive après du président de la FED. L’analyse détaillée des données d’inflation du mois de juin ne donne pourtant rien de bien convaincant : outre une remontée des prix des véhicules d’occasion et de l’habillement, plutôt pressurisés ces derniers temps, c’est encore une fois des loyers que provient l’essentiel de la hausse de l’inflation sous-jacente. L’inflation sous-jacente hors loyers n’est d’ailleurs pas plus élevée que 1,1 %. Par ailleurs, les évidences d’une sensibilité croissante de la demande aux variations des prix se multiplient et semblent largement limiter les risques d’inflation.

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Erreur de casting de Jérôme Powell ?

La réaction des marchés aux propos du président de la FED, J. Powell, devant le Congrès américain montrent une certaine hésitation quant aux effets de l’assouplissement monétaire vers lequel le président de la FED s’apprête apparemment à aller. Si le ton, plutôt préoccupé, de son président a regonflé les anticipations de baisse des taux directeurs dès la fin du mois, faisant de facto se replier les taux à deux ans et le dollar, tel n’a pas été le cas des échéances le plus longues dont les rendements se sont, au contraire, tendus y compris, par contagion, en Europe. Ces réponses opposées entre les taux courts et les taux longs suggèrent deux interprétations possibles des marchés :

  • une grande confiance dans l’efficacité des baisses de taux à venir en matière de croissance future, que justifierait une certaine repentification de la courbe des taux ;
  • une erreur de casting du président de la FED, potentiellement inflationniste.

Les conséquences en matière d’évolution des taux longs seraient assurément sensiblement différentes selon les cas. En réalité nous n’adhérons à aucune de ces visions…

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Industrie française, attention surprises !

Avec une progression de 2,1 %, la production industrielle française du mois de mai a encore très agréablement surpris. Ce résultat est avant tout celui d’une très bonne performance inattendue de l’industrie manufacturière, en progression de 1,6 % en mai. Contrairement à l’habitude ce n’est pas de l’automobile que proviennent ces surprises mais de domaines traditionnellement beaucoup moins influents de la vie industrielle française : pharmacie, chimie, autres équipements de transport, qui incitent a priori à minimiser la portée de ces bons chiffres. D’aubaines en aubaines, la situation de l’industrie finit pourtant par prendre une tournure définitivement plus encourageante.

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Bonne nouvelle toute relative en provenance de l’industrie allemande

Bonne surprise ce matin avec l’annonce d’un rebond de la production manufacturière allemande de 0,9 % au mois de mai. La volatilité des données mensuelles impose toutefois de prendre du recul. Après un mois d’avril désastreux, le rebond de mai semble en effet bien modeste et rares sont, sur deux mois, les secteurs à avoir tiré leur épingle du jeu. À en juger par les commandes publiées vendredi, l’activité industrielle a incontestablement plus de chances de continuer à se contracter que l’inverse dans un avenir proche. Non seulement, le contexte à l’exportation n’est guère porteur mais la dégradation de la demande intérieure s’est nettement accélérée, comme en témoigne la baisse de 7% des commandes domestiques depuis le début de l’année.

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Industrie mondiale, la récession gagne du terrain

À en juger par les PMI de juin, la situation industrielle mondiale continue à s’aggraver. En baisse quasi-généralisée, avec des plus bas en série, les indicateurs témoignent de difficultés persistantes face au ralentissement des échanges, aux évolutions de la conjoncture et aux aléas géopolitiques. La zone euro n’arrive toujours pas à sortir la tête de l’eau tandis que le Royaume-Uni est à son tour frappé par un brutal atterrissage de son climat des affaires. Aux États-Unis, le PMI s’est stabilisé  après, toutefois, une baisse rapide ces derniers mois, alors que la chute des commandes signalée par l’ISM interroge sur la suite. En Asie, la Chine replonge, la Corée bascule brutalement et le PMI japonais ainsi que l’enquête Tankan envoient de biens mauvais signaux…

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L’enquête INSEE ne raconte pas la même histoire que celle des PMI…

En juin, l’indicateur composite du climat des affaires de l’INSEE se maintient à 106. L’évolution est moins spectaculaire que les PMI publiés vendredi, mais le niveau reste somme toute décent en comparaison, par exemple, des indicateurs allemands. Les composantes manufacturières de l’enquête ne sont cependant pas du même tonneau. A l’inverse du PMI qui avait marqué un net rebond, l’indicateur INSEE rebaisse sous le coup d’une brutale détérioration des commandes à l’exportation adressées à l’industrie française. La résilience de l’économie au contexte international serait-elle, déjà, en train de s’éroder ?

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Le risque de récession, confirmé par l’IFO en Allemagne

Dans la foulée du ZEW, l’indice IFO de climat des affaires baisse encore en juin, à 97,4, soit un plus bas de près de 5 ans. Si ce nouveau recul n’est pas une surprise en soi, compte-tenu de la mauvaise santé industrielle, les chiffres de ce mois nous informent que les services, jusqu’ici plus ou moins épargnés, se situent sur une pente glissante. Cette contagion du secteur manufacturier à l’ensemble de l’économie, avec des effets sur les perspectives d’emploi déjà visibles en mai, accroît le risque de récession à horizon du second semestre de cette année, comme signalé par l’indicateur de changement de régime cyclique de l’IFO, qui n’a plus retrouvé la zone d’expansion depuis 9 mois.

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J. Powell sur un siège éjectable, peut-il éviter de préparer le terrain à une baisse des taux ?

Selon une information Bloomberg, la Maison Blanche aurait étudié la possibilité de rétrograder J. Powell. Dans de telles conditions, on imagine aisément l’inconfort du président de la FED au terme du FOMC de ces deux derniers jours. Ces conditions ne sont assurément pas les meilleures pour gérer comme il se devrait une situation complexe et, pour le moins, risquée. J. Powell voudra-t-il marquer l’indépendance de l’institution dont il a la charge ou préfèrera-t-il prendre le risque de donner l’impression qu’il cède aux doubles pressions du marché et du président D. Trump ? Pas facile de trouver une option gagnant-gagnant de ces deux options…

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