R. A. S. en provenance des minutes de la FED

Inutile de chercher des signes de préoccupation sur la santé économique des Etats-Unis dans les minutes du dernier FOMC, il n’y en a pas. La FED est confiante dans la capacité de l’économie américaine à se remettre de la crise du Covid et constate comme tout un chacun une relative résilience des consommateurs et de l’activité en général à la situation sanitaire en présence. Aucun signe, non plus, de quelconques préoccupations sur l’inflation : si cette dernière est amenée à s’accélérer un temps elle a toute chance de retomber ensuite, de l’avis de la plupart des membres du FOMC. Dans de telles conditions, ces derniers voient dans la remontée des anticipations d’inflation, l’expression d’une amélioration des perspectives économiques et dans la remontée des taux d’intérêt réels celle, possible, des perspectives d’augmentation des besoins de financement. Les conséquences du Covid sur les secteurs et populations les plus exposées sont importantes et potentiellement durables, malgré la reprise escomptée de la croissance. Celles-ci justifient le maintien de conditions monétaires très accommodantes que la FED ne compte pas modifier avant un retour au plein emploi et une inflation suffisamment ancrée au-dessus de l’objectif de 2 %.

Autrement dit, pas de changement imminent de sa politique monétaire ni en matière d’accroissement de ses achats d’actifs ni en matière de taux d’intérêt. Le compte-rendu des minutes est rigoureusement en ligne avec la communication de J. Powell devant la presse immédiatement après le FOMC, presque plus explicite encore. La suite, donc, au prochain numéro, en fonction des développements sur le front conjoncturel, bien sûr, mais probablement plus encore sur celui de la politique budgétaire. Sur ce dernier point deux éléments pourraient s’opposer : l’avancée des négociations au sujet du programme d’infrastructure mais également sur le dossier fiscal. Ce dernier pouvant, le cas échéant, offrir plus de latitude à la FED pour prolonger le statu quo sur sa politique monétaire… A suivre.

 

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Biden redonne le moral aux classes moyennes et aux jeunes américains

A peine plus de cent jours et déjà la marque de la nouvelle équipe au pouvoir aux Etats-Unis ressort d’un certain nombre d’enquêtes. L’indicateur de confiance des ménages américains du Conference Board a fortement rebondi en mars, signe tout à la fois d’une détente des restrictions sanitaires, vraisemblablement suivie d’une amélioration perceptible du marché de l’emploi, et de la bonne réception des mesures du plan de soutien gouvernemental. Sans aucun doute, ce rebond de l’indicateur signale-t-il un sursaut des dépenses dont témoigneront sans tarder les statistiques de consommation et, plus largement, d’activité. Au-delà de cet effet immédiat se dessine peut-être un mouvement plus intéressant pour l’avenir, celui d’un regain de confiance particulièrement marqué des Américains dont les revenus s’échelonnent entre 25 000 et 75 000 dollars par an, pas les moins bien ni les mieux lotis mais, précisément, « l’Américain moyen ».

 

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Emballement des taux américains, l’Europe peut difficilement rester à l’écart

Alors que la remontée des taux d’intérêt américains s’accélère, l’Europe est-elle vouée au même sort ? La réponse la plus sûre est OUI à en juger par la forte corrélation de long terme entre les rendements des T-Notes et des Bunds à 10 ans, notamment depuis le début des années deux mille. Ce constat ne signifie pas que l’ampleur des mouvements soit systématiquement comparable mais que les périodes de forte hausse des taux d’intérêt à long terme américains sont le plus souvent accompagnées de remontées également significatives en Europe quand bien même, généralement, de moindre importance. Or, ce constat vaut pour tous les pays de la région, notamment en dehors du noyau dur…

 

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La monnaie hélicoptère ça marche tant que ça délivre…

En février, les dépenses des ménages américains ont reculé de 1,2 % à prix constants et retrouvent des niveaux similaires à ceux d’octobre dernier, inférieurs de 2,1 % à ceux de février 2020. A l’exception du fort rebond, de plus de 10 %, des dépenses dans l’hôtellerie, lesquelles restent néanmoins particulièrement déprimées, et d’une contribution positive de quelques services et de l’énergie, les différents postes d’achats reculent pour la plupart fortement. La consommation de biens, qui s’était bien reprise après la première vague de COVID, recule nettement : les dépenses d’habillement, d’équipement du foyer, d’informatique ou d’automobile refluent de près de 5 % par rapport à janvier. Si la rudesse de l’hiver dans certaines régions peut éventuellement être invoquée pour expliquer une part de ce recul, il n’en reste pas moins que février marque le troisième mois de baisse sur les quatre derniers, seul janvier, mois de distribution des chèques, faisant exception. En février, la fin de ces transferts gouvernementaux a engendré une chute de 8,2 % du revenu des ménages. Le consommateur américain est décidément accroc à la monnaie hélicoptère… ça tombe bien, les hélices s’activent à nouveau. Mais l’ensemble ne fait pas encore d’inflation. La hausse annuelle des prix de la consommation effective se tasse légèrement, à 1,4 % hors énergie et alimentation.

 

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La FED garde la main sur les taux 2 ans et laisse libre cours à l’inflation anticipée…

… Le dollar trinque, l’or salue l’évacuation du risque de changement de cap monétaire et l’écrasement des taux réels à court terme qu’il provoque.

Pas de changement de posture, donc, de la part de la FED qui continue officiellement à voir dans la remontée des taux longs une réaction normale des marchés à l’amélioration des perspectives économiques, que ses projections confortent ; ses prévisions de croissance pour 2021 sont revues à 6,5 % l’an pour la fin de l’année contre 4,2 % en décembre. La pentification de la courbe des taux ne préjugerait en rien de la nécessité de changer de cap monétaire. À ce titre, J. Powell rappelle que le niveau des taux d’intérêt est resté très bas pendant l’essentiel du cycle passé, pourtant le plus long de l’histoire contemporaine. Le changement de policy-mix ne soucie pas davantage le président de la FED qui met en avant la nécessité d’une politique de soutien à l’investissement, qu’il se donne, manifestement, comme mission de faciliter par le maintien d’une politique durablement très accommodante.

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Powell, ou comment acter le nouveau mixte de politique économique américain ?

Assurément risqué l’exercice de communication de J. Powell de ce soir qui devra tenter de réconcilier ce qui semble de moins en moins réconciliable, sinon dès ce mois-ci, du moins sans tarder, c’est à dire : Des révisions substantielles à la hausse de son scénario de croissance et d’inflation par rapport à celui de décembre, avant l’adoption de la rallonge budgétaire de 900 Mds de $ et le nouveau plan Biden de 1.900 Mds de $. Une vraisemblable révision à la hausse des perspectives de moyen terme de taux d’intérêt de ses membres, les DOTS, dont l’ampleur pourrait sensiblement compliquer l’exercice du Président de la FED devant la presse. La prolongation, ou non, de l’exclusion des Treasuries et des réserves bancaires des calculs de ratios de leviers, mesure introduite en avril dernier censée prendre fin le 31 mars qui, si elle n’était pas étendue, pourrait accentuer les tensions sur les conditions de financement du Trésor. L’absence, a priori, de changement imminent de sa politique monétaire ni le désir de donner plus de précisions sur les modifications à venir, dans un contexte encore éminemment incertain sur les tendances de plus long terme de l’économie américaine. Le tout en évitant de souffler sur les braises des marchés de taux qui seraient peut-être plus facile à éteindre si la FED pouvait effectivement affirmer que le mixte de politique économique a changé et que sa politique monétaire doit en prendre acte, option néanmoins impossible tant elle ferait encourir un risque majeur sur des marchés financiers dopés depuis plus de dix ans aux liquidités.

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Ambigus messages de la BCE

Comment se fait-il que la BCE ait attendu son comité de politique monétaire du 11 mars pour décider d’user des moyens déjà à sa disposition pour contrer la hausse des taux entamée début février ? Si Mme Lagarde semble avoir satisfait les marchés par son annonce d’une amplification à venir des achats dans le cadre du programme d’urgence face à la pandémie (PEPP), sa communication étonne à plus d’un titre. Rien n’empêchait la BCE d’être plus active ces dernières semaines tandis que les taux d’intérêt prenaient leur envol puisqu’elle dispose encore de 1 000 milliards qu’elle peut débourser d’ici mars 2022. Dès lors, pourquoi a-t-elle précisément fait l’inverse, réduisant significativement ses achats de titres ? Prise de conscience trop tardive ou opposition de certains membres face à la montée des craintes d’inflation ? La question taraude tant sa réponse pourrait éclairer sur sa lecture et sa stratégie future. Mais précisément nous n’avons pas de réponse à apporter.

 

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J. Powell ne panique pas ; les marchés, si. Qui sait, il finira peut-être par les suivre ?

Patatras ! J. Powell n’a pas répondu aux attentes des marchés à en juger par ses propos à l’occasion d’une conférence de presse. Il n’a pas l’intention d’intervenir pour contrer la pentification de la courbe des taux et n’est pas prêt à considérer une inflexion imminente de sa politique très accommodante pour contrer la hausse des anticipations d’inflation. S’il s’agissait de tester la sensibilité des marchés à l’approche du prochain FOMC des 16 et 17 mars, c’est chose faite. Ceux-ci sont, à l’évidence, dans l’attente d’action. Reste à savoir laquelle : plus de liquidités pour contrer la hausse des taux ou moins pour rassurer au sujet de sa vigilance à l’égard du risque d’inflation sur lequel les marchés focalisent ces dernières semaines ?

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