Powell peine à faire entendre les raisons du statu quo de la FED

Stand-by. C’est implicitement le maître mot du communiqué de la FED et de celui des propos de J. Powell. Mais au fait, pour quelles bonnes raisons ? Affirmer que les tensions inflationnistes n’ont pas lieu de durer au-delà des effets de base et de l’impact des goulets d’étranglement ne suffit apparemment plus à justifier le statu quo de la FED. J. Powell a ainsi dû répondre à de multiples questions du type : mais que vous faut-il de plus, quelles conditions permettraient d’atteindre la zone de confort à partir de laquelle la FED pourrait envisager de changer de stratégie ? Quels sont les fragilités justifiant le maintien de telles béquilles monétaires ? Pourquoi continuer à acheter des titres adossés au marché immobilier alors que celui-ci se porte en apparence si bien, ces pratiques ne risquent-elles pas de participer à la surenchère en place et de peser, par ricochet, sur le pouvoir d’achat des ménages ? Enfin : la FED est-elle effrayée par le risque de « taper tantrum » ?… C’est peu de dire que les journalistes sont apparus dubitatifs et ils ne sont sans doute pas les seuls. Car la question n’est pas tant de ne rien changer que de maintenir des conditions de soutien monétaire exceptionnel quand les perspectives s’améliorent comme elles le font aujourd’hui.

 

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

R. A. S. en provenance des minutes de la FED

Inutile de chercher des signes de préoccupation sur la santé économique des Etats-Unis dans les minutes du dernier FOMC, il n’y en a pas. La FED est confiante dans la capacité de l’économie américaine à se remettre de la crise du Covid et constate comme tout un chacun une relative résilience des consommateurs et de l’activité en général à la situation sanitaire en présence. Aucun signe, non plus, de quelconques préoccupations sur l’inflation : si cette dernière est amenée à s’accélérer un temps elle a toute chance de retomber ensuite, de l’avis de la plupart des membres du FOMC. Dans de telles conditions, ces derniers voient dans la remontée des anticipations d’inflation, l’expression d’une amélioration des perspectives économiques et dans la remontée des taux d’intérêt réels celle, possible, des perspectives d’augmentation des besoins de financement. Les conséquences du Covid sur les secteurs et populations les plus exposées sont importantes et potentiellement durables, malgré la reprise escomptée de la croissance. Celles-ci justifient le maintien de conditions monétaires très accommodantes que la FED ne compte pas modifier avant un retour au plein emploi et une inflation suffisamment ancrée au-dessus de l’objectif de 2 %.

Autrement dit, pas de changement imminent de sa politique monétaire ni en matière d’accroissement de ses achats d’actifs ni en matière de taux d’intérêt. Le compte-rendu des minutes est rigoureusement en ligne avec la communication de J. Powell devant la presse immédiatement après le FOMC, presque plus explicite encore. La suite, donc, au prochain numéro, en fonction des développements sur le front conjoncturel, bien sûr, mais probablement plus encore sur celui de la politique budgétaire. Sur ce dernier point deux éléments pourraient s’opposer : l’avancée des négociations au sujet du programme d’infrastructure mais également sur le dossier fiscal. Ce dernier pouvant, le cas échéant, offrir plus de latitude à la FED pour prolonger le statu quo sur sa politique monétaire… A suivre.

 

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre

Surpris par la chute de l’ISM manufacturier américain, vraiment ?

S’il est vrai que le chiffre est tombé bien en-dessous des attentes, c’est que ces dernières étaient une nouvelle fois bien conciliantes. On se demande bien par quel miracle, en effet, la statistique aurait pu éviter une nouvelle correction dans le contexte en présence, simultanément marqué par :

  • une récession industrielle mondiale ;
  • une hausse du dollar ;
  • une faiblesse persistante de la croissance de la demande américaine, que ce soit en provenance des entreprises (investissement) ou des ménages ;
  • un degré d’incertitude que les tweets de D. Trump et l’escalade dans la guerre commerciale poussent à son paroxysme….

Non, la politique de D. Trump n’est pas en mesure de protéger l’industrie américaine des dégâts qu’elle occasionne dans le reste du monde ni ses consommateurs, qui ne seront pas mieux armés pour faire face à la remontée des tarifs, avec ou sans repli des taux d’intérêt.

You need to be logged in to view the rest of the content. Veuillez . Not a Member? Nous Rejoindre