Il faut des effets de base spectaculaires pour voir une inflation européenne à 2 %

Nous y sommes, 2 % tout rond pour l’inflation en zone euro en mai…dont 1,2 point uniquement dû à l’énergie, c’est à dire principalement aux effets de base. La hausse des prix énergétiques de 13,1 % sur un an cache mal des chiffres particulièrement mornes ailleurs. Dans les services, l’inflation mensuelle atteint 0,2 % (non ajusté des variations saisonnières), pas vraiment compatible avec la hausse attendue de la réouverture de l’économie. Peut-être faut-il patienter encore un peu. Toujours est-il que, sur un an, la hausse de 1,1 % (après 0,9 %) campe sur de très bas niveaux assez semblables voire plutôt inférieurs à ceux d’avant la crise.  L’inflation sous-jacente se chiffre ainsi à 0,9 %. Avec une hausse annuelle de 0,7 %, les biens hors énergie et alimentaire marquent, pour le coup, un certain progrès par rapport à l’avant crise. Rien de très impressionnant, cependant. Enfin, les effets de base, cette fois négatifs, continuent de peser sur l’inflation alimentaire, qui stagne à 0,6 % sur un an.

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Banque d’Angleterre et PCE américains font sortir les marchés de taux de leur torpeur

Voilà le genre de déclarations auxquelles il va sans doute falloir s’habituer. Après avoir annoncé un ralentissement de ses achats d’actifs il y a trois semaines, la Banque d’Angleterre pourrait considérer la perspective d’une remontée de ses taux d’intérêt courant 2022, selon l’un des membres de son Comité de politique monétaire Gertjan Vlieghe. L’annonce a surpris. L’inflation britannique est loin d’avoir été parmi les plus vigoureuses ces derniers mois et les perspectives économiques post-Brexit sont encore aux proies à de nombreuses interrogations. Mais la reprise est là, elle est plutôt vigoureuse et incite la BoE à revoir à la hausse ses prévisions. Les déclarations de Vlieghe sont un peu comme la réponse du berger à la bergère.

 

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Principal risque souligné dans les minutes de la FED : le virus… Plus très crédible, non ?

Les minutes du dernier FOMC sont assez fidèles au communiqué publié immédiatement après le comité des 27 et 28 avril derniers. La FED constate une amélioration significative de la situation économique et des perspectives plus solide mais souligne la prévalence des risques baissiers, notamment liés aux incertitudes autour de l’évolution de la situation sanitaire. Elle envisage également un pic d’inflation temporairement au-dessus de 2 % mais ne voit pas d’autres sources d’inflation que celles issues des effets de base énergétiques et des tensions passagères sur l’offre. Pas de raison donc de précipiter le changement de cap que certains de ses membres commencent, néanmoins, à envisager comme une possible nécessité avant l’heure prévue. Trois semaines plus tard, ce compte-rendu semble avoir perdu beaucoup de sa pertinence.

 

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La douche froide de l’emploi US : du pain béni pour le Nasdaq, plus encore pour l’or…

Pour être une déception, c’en est une. L’économie américaine n’aurait créé que 266 K emplois salariés au cours du mois écoulé, contre près d’un million attendus par le consensus de marché. Hors emplois publics, le résultat est plus dramatique encore, à seulement 218 K avec, de surcroît, une révision à la baisse de 72 K des données de mars.  Pas d’explication particulière à cette déception. Sauf l’hôtellerie et la restauration en phase de rattrapage confirmé, les résultats sont partout très décevants avec en particulier, des destructions nettes de 79 K dans les services professionnels, de 66 K dans les transports et le commerce de gros et de 18 K dans l’industrie. Les ruptures d’approvisionnement de composants électroniques expliquent vraisemblablement une partie de ces déboires industriels et des activités qui en dépendent (transports probablement). L’industrie automobile a ainsi réduit de 27 K ses effectifs, retombés au plus bas depuis juin. Pour autant, cette explication ne permet assurément pas de justifier les déceptions des autres secteurs de l’activité.

Erreur de casting ou bug sans conséquence ?

La réponse est difficile à formuler et il faudra sans doute attendre davantage de données pour se faire une opinion. Toujours est-il que ce rapport fait flancher les perspectives de taux d’intérêt. Avec une remontée du taux de chômage, de 6 % à 6,1 %, au lieu d’anticipations à 5,8 %, les taux futures dévissent. Les 2 ans retombent quasiment à 0,14 % et les dix ans à 1,55 %. Le dollar, quand à lui, se rapproche des zones de risque et l’or s’envole à plus de 1835 $ l’once au moment où nous écrivons. Mais le grand gagnant est le Nasdaq qui, après avoir été bien malmené ces dernières semaines, se recharge d’optimisme. RDV dans un mois…

 

 

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Powell peine à faire entendre les raisons du statu quo de la FED

Stand-by. C’est implicitement le maître mot du communiqué de la FED et de celui des propos de J. Powell. Mais au fait, pour quelles bonnes raisons ? Affirmer que les tensions inflationnistes n’ont pas lieu de durer au-delà des effets de base et de l’impact des goulets d’étranglement ne suffit apparemment plus à justifier le statu quo de la FED. J. Powell a ainsi dû répondre à de multiples questions du type : mais que vous faut-il de plus, quelles conditions permettraient d’atteindre la zone de confort à partir de laquelle la FED pourrait envisager de changer de stratégie ? Quels sont les fragilités justifiant le maintien de telles béquilles monétaires ? Pourquoi continuer à acheter des titres adossés au marché immobilier alors que celui-ci se porte en apparence si bien, ces pratiques ne risquent-elles pas de participer à la surenchère en place et de peser, par ricochet, sur le pouvoir d’achat des ménages ? Enfin : la FED est-elle effrayée par le risque de « taper tantrum » ?… C’est peu de dire que les journalistes sont apparus dubitatifs et ils ne sont sans doute pas les seuls. Car la question n’est pas tant de ne rien changer que de maintenir des conditions de soutien monétaire exceptionnel quand les perspectives s’améliorent comme elles le font aujourd’hui.

 

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Quand faut y aller, faut y aller ! Il serait, bien sûr, décent que la FED fasse un premier pas

La spéculation va bon train sur ce que pourrait annoncer la FED mercredi soir, au terme de la réunion du FOMC. Il y a quelques jours à peine, nombreux considéraient qu’elle ne changerait rien à son discours selon lequel la politique actuelle est appropriée et susceptible d’être durablement maintenue en l’état. Le vent semble avoir tourné dans la foulée de la décision de la Banque du Canada de réduire le montant de ses achats d’actifs et, plus récemment, avec l’annonce de la signature imminente d’un décret de J. Biden instituant une augmentation du salaire horaire des travailleurs contractuels du gouvernement fédéral de 10,95$ à 15$ dès 2022.

J. Powell peut-il une nouvelle fois se défausser ? Cela semble difficile au vu des résultats économiques récents et du rattrapage promis par la levée des contraintes sanitaires. Pour autant, le cas de figure est très loin d’être anticipé par les marchés ; tellement loin que la FED évitera sans doute de prendre trop de risques, surtout au vu de la fermeté récente de ses positions. J. Powell devrait donc évoluer sur la pointe des pieds et se contenter d’entre-ouvrir la porte à un possible ajustement de sa politique qui resterait à valider en juin. La piste n’en est pas moins périlleuse, d’autant plus glissante que le président de la FED n’a pas osé l’amorcer en mars.

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Preview PIB chinois : ne soyons pas dupes !

Le PIB chinois du premier trimestre sera publié demain, en même temps qu’un certain nombre d’indicateurs mensuels particulièrement suivis, et les estimations vont bon train : 18 %, voire 19 % pour la PIB annuel, des chiffres inédits qui peuvent donner le tournis, en l’occurrence sans aucune raison. Le PIB chinois a reculé de près de 10 % au premier trimestre 2020, avant de rebondir franchement ; les effets de base poussent donc mécaniquement la croissance calculée en glissement annuel sur des sommets.
– Ainsi, une croissance nulle au premier trimestre par rapport au précédent serait synonyme d’une progression de 17,5 % sur un an.
– Une progression trimestrielle de 0,5 %, l’une des plus faibles jamais enregistrées hors première vague de Covid, équivaudrait à une croissance de annuelle de 18 %.
– Dans ce contexte, le 19 % serait en l’occurrence un minimum juste décent, l’équivalent d’une progression trimestrielle d’environ 1,5 %, comparable à celle observée en moyenne en 2019…

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