T-Bonds ou S&P lequel de ces deux marchés se trompe ?

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L’amélioration des indicateurs économiques, le maintien d’un cap résolument accommodant de la part de la Fed et la bonne récolte de résultats des entreprises ont propulsé les indices actions américains vers de nouveaux records ces derniers jours, l’indice S&P cumulant une augmentation de 6 % au cours des trois derniers mois (18 % sur un an) pour dorénavant flirter avec un niveau de 2000 points. La confiance dont témoignent ces tendances est pourtant bien éloignée de ce que nous renvoient les marchés obligataires. Ainsi, depuis la fin avril, le rendement des T-Bonds à 10 ans a nettement reflué pour retrouver un niveau inférieur à 2,50 % ces derniers jours, inférieur de 25 points de base à ceux de mi-avril et de 50 pb à ceux du début de l’année. De telles distorsions entre les marchés d’actions et les marchés obligataires sont difficilement conciliables dans la durée et finiront par être corrigées, toute la question étant de savoir quand et comment.
La réponse viendra des évolutions économiques des prochains mois, que faut-il dès lors observer de très près ?

T-Bonds – Bunds : pas d’écartement en vue du spread

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A défaut de pouvoir décemment anticiper un scénario rose, les marchés ne manquent pas de ressources pour se réconforter, quitte certaines fois, à envisager l’inédit ou le très faiblement probable. Dans ce registre, sont apparus ces dernières semaines des éléments troublants dans les mises à jour des prévisions d’un certain nombre de maisons, s’exprimant en particulier par l’anticipation d’un creusement exceptionnel de l’écart de taux longs entre les États-Unis et la zone euro. Un scénario, à ce jour, sans doute plus idéaliste que réaliste.

Actifs à risque, le temps se gâte

Notre scénario contrariant d’un ralentissement de la croissance mondiale à partir du second semestre incite à la prudence en matière d’allocation d’actifs.

La croissance mondiale décélère l’an prochain, à 2,8 % contre 3,2 % cette année

  • La croissance américaine ne décolle pas : la remontée trop précoce des prix immobiliers entrave la reprise du secteur de la construction, l’inertie de croissance dans les services continue de pénaliser le marché de l’emploi, la faible croissance de la productivité ne permet pas le rebond de l’investissement nécessaire au prolongement du cycle. La croissance déçoit et ne dépasse pas 2 % cette année ni l’an prochain.
  • La déflation s’installe en zone euro et se propage aux pays du nord. Après les effets favorables de la sortie de récession, l’entretien de la croissance est rendu difficile par la détérioration des perspectives à l’exportation. L’Allemagne ne joue pas son rôle de locomotive, les autres pays ne décollent pas. La croissance retombe l’an prochain, à 0,9 %, après 1 % cette année.
  • La situation des pays émergents souffre de l’influence négative de la conjoncture chinoise : confiscation des débouchés à l’exportation, faible demande de matières premières et dévaluation du Renminbi. Déséquilibres et instabilité chronique augmentent l’instabilité conjoncturelle. L’économie Russe bascule en récession, la croissance brésilienne retombe après l’intermède de le Coupe du Monde, les effets des réformes indiennes sont dilués par une conjoncture difficile.

Nouveau rallye obligataire

  • La Fed ne va pas jusqu’au terme de son exercice de « tapering »; les taux directeurs restent à zéro. Les taux à 10 ans retombent entre 2% et 2,25% d’ici le début de l’année 2015.
  • La BCE entame une période prolongée d’assouplissement non-conventionnel de sa politique. Les taux longs refluent sous l’influence du Bund dont le rendement à 10 ans tombe entre 1 % et 1,25 % d’ici début 2015. Les écarts de taux entre les pays du sud et le Bund allemand se stabilisent avant de s’écarter à nouveau courant 2015.
  • Le risque déflationniste s’accroît à l’échelle mondiale, les cours des matières premières refluent sur fond d’instabilité accrue. Le Brent baisse sous les 90 $/b.

Instabilité croissante des marchés des changes

  • Le changement de cap de la Fed contredit l’assouplissement de la BCE, le taux de change de l’euro ne baisse pas.
  • La BoJ revient à la charge après l’échec des Abenomics, le yen dévisse en 2015.
  • Le risque de change augmente dans les pays émergents, notamment en Asie où s’affrontent les politiques chinoise et japonaise.

Repli des marchés d’actions

La remise à plat des perspectives pèse sur les perspectives de résultats et les cycliques.

Le S&P reflue vers les 1600, l’euro Stoxx revient vers les 300 points. Les valeurs industrielles accusent le choc ; le DAX en ligne de mire.

MSCI World

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Quel message nous renvoient les marchés obligataires ?

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Quel message nous renvoient les marchés obligataires ?

Depuis le début du tapering de la Fed en janvier, les taux de rendement des T-bonds américains à 10 ans ont baissé de 25 points de base, les taux espagnols de même échéance ont reflué de près de 80 pb, ceux de l’Italie de 65 pb et ceux de l’Allemagne de 30 pb. Même la mauvaise surprise du dernier FOMC de mercredi n’a eu qu’un effet marginal sur les taux à 10 ans américains qui ont terminé la journée d’hier à 2,77 %, soit le même niveau qu’une dizaine de jours auparavant. 

L’ensemble est bien éloigné du schéma généralement anticipé des conséquences du changement de politique de la Reserve Fédérale américaine dont le consensus attendait qu’il provoque une remontée significative des taux longs dans le monde occidental. Comment expliquer que tel ne soit pas le cas et quel message en retenir ?

Chine : recherche croissance désespérément

Quel est le degré de détérioration du contexte économique chinois pour que les autorités s’affairent à ce point ces dernières semaines ? 

Depuis la mi-janvier, la banque populaire de Chine a orchestré une chute de 3 % du yuan. Nos soupçons d’une rupture de politique de changes se trouvent donc renforcés (voir à ce sujet : « Revirement chinois ?», 28 février) et s’il s’agissait d’introduire de la volatilité pour décourager les flux de capitaux entrants, voilà qui est fait. Le mouvement pourrait ne pas s’arrêter là car la Chine semble bel et bien aux abois, face à une difficulté majeure : assainir son économie des excès de dette privée tout en préservant sa croissance. La partie n’est pas gagnée et, force est de constater, que l’objectif d’une croissance du PIB de 7,5 % cette année est de moins en moins crédible.

Scénario contrariant

Pays développés 

  • États-Unis : les espoirs d’accélération de la croissance sont déçus
  • Zone euro : les bonnes surprises du début d’année s’érodent courant 2014
  • Japon : les effets des Abenomics retombent

Pays émergents

  • La Chine n’a plus les moyens de jouer le rôle de locomotive
  • Les autres pays émergents, à court de ressources à l’exportation, font face à des déséquilibres récurrents

Monde

  • La croissance du PIB réel mondial s’accélère à 3,5 % en 2014 grâce à l’élan pris fin 2013 mais la conjoncture se dégrade à nouveau au second semestre 
  • La croissance retombe à 3 % en 2015
  • Le risque d’une rechute plus sévère début 2015 est estimé à 30 % 
  • La désinflation se propage au niveau mondial, les prix réels des matières premières refluent

Banques centrales

  • La Fed est prise à contre-pied, la BoE ne bouge pas
  • La BCE passe au QE 
  • L’instabilité perdure dans les pays émergents

Taux longs

  • Les T-Bonds à 10 ans refluent vers 2,5%, potentiellement en-deçà
  • Les Bunds restent bas, refluent légèrement

Changes

  • Le dollar ne remonte pas, peut casser les 1,40 /EUR en 2015
  • Le Japon réactive sa politique de dépréciation du yen
  • La Chine maintient le cap de la dépréciation du renminbi
  • L’instabilité des changes perdure dans les autres EM

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Les pochettes surprises d’une reprise, sans conviction

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1-L’automobile     2-L’investissement en France     3-La consommation en Espagne

Malgré les préoccupations légitimes sur l’avenir de la zone euro, la fin de la récession est actée. Comme tout épisode de ce type, la situation présente offre d’ores et déjà un certain nombre de bonnes surprises. Nous en avons répertorié trois principales : 

  • la première, la plus significative du point de vue d’un investisseur, est relative à l’amélioration des perspectives du marché automobile européen et aux conséquences qui en découlent pour la performance boursière du secteur,
  • la deuxième, beaucoup plus largement inattendue, concerne l’amélioration des perspectives d’investissement productif en France, que suggèrent les indicateurs que nous suivons sur l’économie française,
  • la dernière, peut-être la plus importante au vu du risque qu’a fait planer la situation espagnole sur les perspectives européennes, a trait à la sensible amélioration des tendances sur le front de la consommation en Espagne.

Bien qu’aucune de ces surprises ne soit suffisante, à ce stade, pour nous conduire à des révisions substantielles de notre scénario de croissance, chacune est susceptible d’insuffler un certain regain de confiance, aux répercussions potentiellement inattendues.

Taux BCE, LTRO, QE4 : l’euro peut-il vraiment baisser ?

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Une baisse des taux directeurs de la BCE suffira-t-elle à faire céder le cours de l’euro contre le dollar, comme semblent l’anticiper les marchés depuis la conférence de Mario Draghi de la semaine dernière ? Rien n’est moins sûr. Non seulement parce que la Fed ne semble pas prête à lever sa garde et pourrait annoncer dès cette semaine un nouveau plan d’achat d’actifs, mais également parce que le remboursement anticipé des deux LTRO de la BCE viendra d’une manière ou d’une autre réduire le bilan de la BCE dans les prochaines semaines. À en juger par la sensibilité des marchés des changes aux évolutions respectives des bilans des deux banques centrales depuis 2010, ces tendances pourraient bien continuer à soutenir la devise européenne plutôt que l’inverse.

Gare au consensus, l’euro peut encore surprendre !

Le caractère inéluctable d’une baisse de l’euro est un des rares points sur lesquels les économistes semblent largement s’accorder aujourd’hui. L’idée, à l’évidence assez légitime au regard de la situation de crise extrême que traverse l’union monétaire, est pourtant loin de couler de source. La résistance du cours de l’euro pourrait prendre bon nombre d’observateurs à contre pieds.

L’intensification de la crise souveraine a fini par convaincre la grande majorité des économistes que le taux de change de l’euro était voué à une forte baisse dans les mois à venir. Un certain nombre prédisent un retour du cours de l’euro sous les 1.20 dollar et quelques uns proposent une chute jusqu’à la parité contre le billet vert dans les douze ou dix-huit prochains mois. Une telle perspective, si elle venait à se vérifier, serait assurément bien venue tant elle soulagerait la région. Cette prédiction est malheureusement assez peu probable. Les seules perspectives d’une croissance durablement anémique et d’une aggravation de la crise souveraine sont loin d’être suffisantes pour justifier le consensus actuel sur la chute de l’euro. En alimentant les craintes de déflation, ces mêmes raisons pourraient, tout au contraire, se révéler un des meilleurs remparts contre une dépréciation un tant soit peu significative de la monnaie unique ! Lire la suite…