Le message subliminal de la FED : un scénario en racine carrée et une perte in fine de 4 % de PIB

L’exercice était délicat pour J. Powell; la FED a déjà tellement fait qu’il ne pouvait guère jouer sur les effets d’annonce. La perception de son message tiendrait exclusivement au ton employé et au contenu des projections. L’exercice a-t-il réussi ? Ce n’est pas certain. La FED, c’est sûr, apparaît dovish : elle prolongera ses achats de bons du Trésor au rythme présent et n’envisage aucun mouvement de hausse de ses taux directeurs, lesquels resteraient à leur niveau actuel au cours des trente prochains mois. Elle se montre, par ailleurs, plutôt confiante dans la capacité de rebond de la croissance, avec une prévision à -6,5 % cette année, suivie d’une récupération de 5 % en 2021 puis 3,5 % en 2022. L’ensemble aurait donc pu fonctionner, au détail près que derrière ces données, ce n’est pas un scénario en V qu’elle semble privilégier mais celui d’une racine carrée avec, en fin de parcours, un écart de 4 % entre sa prévision de décembre et l’actuelle. Cela ne semble pas avoir échappé aux marchés…

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T-Bonds ou S&P lequel de ces deux marchés se trompe ?

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L’amélioration des indicateurs économiques, le maintien d’un cap résolument accommodant de la part de la Fed et la bonne récolte de résultats des entreprises ont propulsé les indices actions américains vers de nouveaux records ces derniers jours, l’indice S&P cumulant une augmentation de 6 % au cours des trois derniers mois (18 % sur un an) pour dorénavant flirter avec un niveau de 2000 points. La confiance dont témoignent ces tendances est pourtant bien éloignée de ce que nous renvoient les marchés obligataires. Ainsi, depuis la fin avril, le rendement des T-Bonds à 10 ans a nettement reflué pour retrouver un niveau inférieur à 2,50 % ces derniers jours, inférieur de 25 points de base à ceux de mi-avril et de 50 pb à ceux du début de l’année. De telles distorsions entre les marchés d’actions et les marchés obligataires sont difficilement conciliables dans la durée et finiront par être corrigées, toute la question étant de savoir quand et comment.
La réponse viendra des évolutions économiques des prochains mois, que faut-il dès lors observer de très près ?