Malgré le léger rebond allemand, l’industrie européenne piétine

Malgré des indicateurs de climats de affaires encore relativement satisfaisants, les retours en provenance de l’industrie européenne restent moroses. En France, la production a reculé de 0,1 % en avril et de 0,4 % pour sa composante manufacturière, après déjà des baisses de respectivement 0,4 % et 0,2 %. L’Espagne s’en est sortie un peu mieux, avec une progression de 2,1 % de son activité en avril, après toutefois une baisse d’ampleur similaire en mars. En Allemagne, enfin, la production industrielle a augmenté de 0,7 % mais de seulement 0,4 % pour sa composante manufacturière, après une chute de 4 % : l’acquis pour le deuxième trimestre s’établit ainsi à -2,6 % Outre-Rhin ; un bien mauvais point de départ pour la croissance de ce printemps quand bien même le rattrapage dans les services pourrait en atténuer les conséquences sur le PIB.

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La FED n’en fait pas trop ; les taux et le dollar fléchissent, les bourses et les MP respirent

Fait inhabituel, J. Powell a débuté sa conférence de presse en s’adressant aux Américains pour les rassurer sur le fait que la FED a les moyens de lutter contre l’inflation et de restaurer la stabilité des prix. Elle justifie ainsi la remontée de son l’objectif des Fed funds d’un demi-point, pour la première fois en 22 ans, et envisage de faire de même à l’occasion des deux prochaines réunions. Pour autant, la FED ne considère pas devoir aller plus vite ; il n’en fallait pas davantage pour rassurer sur le fait qu’elle ne partait pas bille en tête dans une stratégie trop agressive ainsi que certains propos ou indicateurs récents avaient pu le laisser craindre.

La réduction de son bilan, est, par ailleurs, confirmée et débutera en juin, selon les termes déjà précisés dans les minutes du dernier comité, à raison de 95 milliards de dollars par mois, pour une durée envisagée de 3 ans, soit une baisse de 3 000 milliards de dollars qui abaisserait son stock d’actifs d’un tiers, si elle parvient à son terme.

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Les PMI tout feu tout flamme : c’est tout bon ?

Les PMI avaient surpris par leur insensibilité à la crise ukrainienne en mars et leur écart aux autres indicateurs du climat des affaires (IFO et INSEE notamment en Europe). Avril est du même tonneau, voire meilleur, avec un plus haut en quatre ans pour le PMI composite français. Alors, même pas mal ? Le choc de la guerre, les pénuries, la flambée des prix de l’énergie et les pertes de pouvoir d’achat n’ont-elles qu’un effet marginal face aux bénéfices issus de la fin d’Omicron ? L’histoire, on s’en doute, est plus compliquée.

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Aux Etats-Unis, le rapport sur l’emploi qui détonne

Les données de l’ADP auront une nouvelle fois envoyé un signal trompeur ce mois-ci : l’emploi salarié américain n’a pas baissé comme indiqué mercredi mais se serait, au contraire, amélioré beaucoup plus nettement qu’attendu, avec 467 K créations de postes, après 501 K en décembre selon les données révisées, plus de deux fois supérieures aux données initiales. De quoi y perdre son latin. Les révisions des uns et des autres ne facilitent pas la tâche : nettoyage annuels des données d’emplois et de population active et nouvelles estimations des coefficients saisonniers font valser les étiquettes. Si, comme le précise le BLS dans son rapport de ce jour, les révisions s’équilibrent entre les corrections à la baisse des créations mensuelles de mars à juillet 2021 et à la hausse sur le reste de l’année, pas sûr que la perception qu’en auront les marchés et la FED sera aussi équilibrée.

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Sauf en Allemagne, la croissance a bien résisté en fin d’année dernière

Au quatrième trimestre, la France affiche une hausse de son PIB de 0,7 % qui, combinée aux révisions d’un dixième des trimestres précédents, porte la croissance sur l’ensemble de 2021 à 7 %. L’Espagne fait mieux sur les trois derniers mois de l’année, avec une hausse de 2 % de son PIB. La forte révision du troisième trimestre permet là aussi une croissance annuelle un peu meilleure que prévu, de 5 %. Quant à l’Allemagne, la hausse de 2,8 % sur l’ensemble de 2021 cache une baisse de 0,7 % en fin d’année, sous l’effet, notamment, d’une plus faible mobilité. En termes de rattrapage, la France garde donc largement une position de tête par rapport à ses deux voisins : le PIB hexagonal est supérieur de 0,8 % à celui d’avant crise, alors qu’il est en retard de plus de 4 % en Espagne et de 1,5 % en Allemagne.

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Vers une forte révision du scénario de la BCE, après l’inflation allemande

En attendant la France, l’Italie et la zone euro dans son ensemble, les données publiées aujourd’hui en Allemagne et en Espagne pointent vers une très probable accélération notable de l’inflation de la zone euro en novembre. L’évolution annuelle des prix à la consommation a atteint 5,2 % outre-Rhin et 5,6 % de l’autre côté des Pyrénées, selon les indices nationaux. L’indice harmonisé allemand grimpe même à 6 %, conformément aux anticipations de la Bundesbank. Fait nouveau par rapport à ces derniers mois, les évolutions mensuelles font apparaître de légères tensions sur les prix sous-jacents dans la plus grande économie de la région. En résumé, comme ailleurs, l’inflation est là pour durer, au moins, un peu plus longtemps que prévu. Avec une fin d’année, aux environs de 4,8 % pour l’ensemble de la zone euro, les perspectives pour 2022 sont particulièrement impactées. La BCE, qui prévoyait encore en septembre une inflation à 1,7 % seulement en moyenne l’an prochain, n’aura d’autre choix que de réviser très substantiellement son scénario début décembre.

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Les marchés rattrapés par les données chinoises… sauf les matières premières

Ça ne s’arrange pas du côté de l’Empire du milieu : la croissance est ressortie en ligne avec les indicateurs très médiocres de l’été et n’a pas excédé 0,2 % au troisième trimestre, après 1,2 % et 0,2 % respectivement au deuxième et premier. Certes, une bonne part de ce ralentissement provient d’une concentration des difficultés en août, sur fond de regain de l’épidémie de Covid, de contraintes environnementales, de fermetures d’usines et de ports, mais les données de septembre ne montrent guère d’amélioration. Les effets de base très porteurs du printemps maintenant dépassés, la croissance en glissement annuel n’excède pas 4,9 %, un plus bas jamais observé, en dehors de l’épisode du premier semestre 2020, depuis le début des publications trimestrielles, en 1992. L’économie chinoise devrait faire un peu mieux dans les trimestres à venir, grâce notamment à ses exportations, mais il faudrait un mini-miracle pour qu’elle renoue avec sa croissance d’avant la crise en 2022. L’illusion d’une locomotive chinoise de retour après la crise du covid est décidément de moins en moins crédible. Les bourses s’en chagrinent mais les marchés des matières premières sont parfaitement insensibles à ces nouvelles et la hausse des cours a repris de plus belle ce matin. Cette rupture de la courroie de transmission inquiète plus que les données chinoises elles-mêmes.

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Recalibrage du PEPP, sans plus ; la BCE, opère tout en douceur

Comme envisagé dans notre Preview d’hier, la BCE avalise le ralentissement de ses achats dans le cadre du PEPP « par rapport à ce qu’elle a fait aux deuxième et troisième trimestres » de cette année. Rien de plus, en revanche. Un peu comme J. Powell, Mme Lagarde fait, donc, le minimum syndical ce qui justifie le reflux des taux d’intérêt futurs en réaction à ses propos, dans le sillage de la réaction des marchés américains au Beige book de la FED d’hier soir, ainsi que des spreads intra-UEM. L’euro s’inscrit en très léger repli par rapport à ce matin, réaction a première vue plus épidermique que fondamentale.

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